Samuel Adams
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
- Pour les articles homonymes, voir Samuel Adams (homonymie).
Samuel Adams (né le 27 septembre 1722 à Boston et décédé le 2 octobre 1803 à Boston), est une personnalité de la révolution américaine. Il fut gouverneur du Massachusetts de 1793 à 1797.
Sommaire |
[modifier] Biographie
[modifier] Jeunesse
Né de parents originaires de Boston, Mary Fifield et Samuel Adams, le 27 septembre 1722, il est leur dixième fils. Samuel est baptisé à l'Old South Church de Boston, c'est depuis la tour de cette congrégation qu'il lancera ses appels guerriers marquant le début de la Boston Tea Party.
Adams fréquente la Boston Latin School. C'est au Harvard College qu'il obtient son bachelor en 1740 puis un master en 1743. Le sujet de sa thèse de master ne peut être que prophétique: "Est-il légitime de résister à l'autorité si le bien être de la communauté ne peut-être autrement préservé".
A la fin de ses études, Adams et son père, s'associent dans une brasserie industrielle. Il y perdra la plupart de son héritage à cause d'une direction d'entreprise médiocre.
Tournant son attention vers la politique, Adams écrit dans le journal Independent Advertiser et rejoint un cercle politique, le "Whipping Post Club," ainsi que le Boston's South End Caucus qui est alors une assemblée déterminante quant à la sélection des candidats au mandats électifs. Il est percepteur à Boston de 1756 à 1764, il se sert alors de la collecte des impôts, ou plutôt de leur non collecte, comme argument de propagande politique. De 1764 à 65 il dirige des réunions dans la ville de Boston, adressant des pétitions à l'encontre du Stamp Act (droit de timbre), protestant contre les tentatives britanniques de taxer les colons et appelant à la défense des "droits et libertés inaliénables des Américains". Lors de la décennie suivante il devient le principal dirigeant de ses réunions. Il insiste particulièrement sur les "droits inhérents et inaliénables" du peuple[1], un thème qui deviendra l'élément central du républicanisme.
Alors qu'il est membre de l'assemblée legislative, Adams est nommé secrétaire de la chambre, ce qui lui permet de rédiger diverses protestations à l'encontre de certains actes gouvernementaux britanniques et ce jusqu'en 1774. La plus importante sera une circulaire qu'il écrivit en réponse aux Townshend Acts de 1767 et qui sera distribuée dans les Treize Colonies dans le but de créer un front uni de résistance à ces lois. Le refus de l'assemblée legislative d'annuler le contenu de cette circulaire, à la demande expresse du Roi George III, sera l'un des facteurs déteminants au stationnement de troupes à Boston dès 1768.
[modifier] Massacre de Boston
La présence des troupes britanniques, aggravée par les protestations, comme la formation par Adams de l'Association de Non-Importation, conduira au Massacre de Boston (formule inventée par Adams) deux ans plus tard. Après l'incident, Adams préside une réunion qui dépose une pétition auprès du gouverneur par intérim Thomas Hutchinson, demandant le retrait de deux régiments britanniques de la ville de Boston. Hutchinson déclare d'abord qu'il ne peut prendre une telle décision, arguant de son statut de gouverneur temporaire, mais indique qu'il veut bien déplacer un régiment; la réunion est à nouveau convoquée et Adams parvient à décider une foule de plus de 5 000 personnes à rester ferme sur ses décisions: "Les deux régiments ou rien !" Craignant une guerre ouverte, Hutchinson retire les deux régiments et les envoie au Castle William, un vieux fort sur une île dans le Port de Boston. Ces régiments seront ensuite surnommés les "Régiments de Sam Adams", par le Parlement britannique
En 1772, après l'annonce par les Britanniques que les juges seraient rétribués par la Courone et non plus par l'assemblée législative coloniale, la population de Boston réclame une session spéciale de cette assemblée pour débattre de ce sujet, ce que refuse Hutchinson. C'est cet évènement qui pousse Adams à envisager un système de Committees of Correspondence qui serait une commission chargée de l'observation des activités britanniques, au sein de laquelle les villes du Massachusetts pourraient se tenir au courant des sujets politiques. Une telle structure, techniquement légale au regard de la loi britannique, conduisit de facto à une assemblée législative coloniale. Ce système fut adopté par chacune des treize colonies créant ainsi le Congrès continental.
[modifier] Tea Party
On se souvient surtout de Samuel Adams pour l'organisation de la Boston Tea Party du 16 décembre 1773, en réponse au Tea Act - une taxe instaurée par Londres qui était une simple augmentation des taxes sur le thé payée par les colons américains. Alors que les navires britanniques chargés de thé attendent dans le port de Boston que les taxes d'importation soient payées, Samuel Adams harangue la foule qui s'est assemblée sur le port et envoie quelques hommes décharger le thé des trois navires pour le plus grand plaisir des spectateurs. Par mesure de rétorsion, le Parlement britannique vote les Intolerable Acts, qui révoquent la charte coloniale du Massachusetts et ferme les ports de Boston. Très fâchées, les colonies organisent alors la tenue d'un Congrès Continental, l'assemblée législative du Massachusetts se réunit à Salem le 17 juin 1774, Adams fait fermer les portes et dépose une motion pour la formation d'une délégation au Congrès. Un loyaliste, prétextant un malaise, parvient à quitter l'assemblée et se rend immédiatement chez le gouverneur qui décrête la dissolution de l'assemblée; cependant lorsque le loyaliste revient avec l'acte de dissolution, il se retrouve devant portes closes et ne peut rien faire.
Adams fut l'un des principaux partisans des Suffolk Resolves (résolutions du Suffolk), esquissées en réponse aux Intolerable Acts et adoptées en septembre 1774. Les résolutions appellent à la désobéissance aux Coercive Acts, initient des préparatifs militaire de défense et appellent à la tenue d'un Congrès provincial extralégal. Adams s'oppose à un compromis de Joseph Galloway qui propose un simple boycott des importations britanniques par les associations continentales.
[modifier] Congrès Continental
En septembre 1774 Adams démissionne de l'assemblée législative et est délégué au Congrès Continental de Philadelphie. Il est l'un des premier et plus bruyant défenseur de l'indépendance. (On remarquera, que seul lui-même et John Hancock seront exclus de l'amnistie générale offerte par Thomas Gage aux rebelles du Massachusetts en 1775.) Il est la cheville ouvrière du Second Congrès Continental, membre de nombreuses commissions, en particulier du Conseil de guerre de mai 1775 à 1781.
Le point culminant de sa carrière est la signature de la Déclaration d'indépendance en 1776. Ensuite, Adams s'inquiète de l'établissement d'un gouvernement central fort, il s'implique dans la rédaction et l'adoption dans les Articles de la Confédération des principes d'un État aux pouvoirs limités, Articles dont il sera l'un des signataires en 1777. Il sera membre du Congrès jusqu'à son élection en 1781 au sénat du Massachusetts. Il est membre de cette assemblée jusqu'en 1788 puis, ensuite, président.
[modifier] Politique de l'État
A l'époque de la rédaction de la Constitution des États-Unis d'Amérique, il est considéré comme un anti-fédéraliste, bien que plus modéré que d'autres dans ce courant politique. Ses contemporains le surnomment "le dernier Puritain"; en 1788 il écrit dans son journal à propos des factions fédéraliste et anti-fédéraliste, "Ni l'une ni l'autre n'est intéressée, je le crains, à afficher simplicité, tempérance et frugalité—entre autres vertues humaines— qui firent la gloire et la force de notre Sparte chrétienne sur cette baie...". Il ratifie finalement la Constitution à la condition qu'un bill of rights lui sera ajouté. Adams est également membre de la convention qui rédige la première Constitution du Massachusetts en 1779 et la seconde en 1788.
Il se présente sans succès à l'élection à la Chambre des représentants pour le premier Congrès, mais il est par contre élu Lieutenant Gouverneur du Massachusetts de 1789 à 94. Il est ensuite élu gouverneur en 1793, succédant à John Hancock, jusqu'à 1797, il se retire ensuite dans sa maison de Boston.
[modifier] Fin de vie
Dans les dernières années de sa vie, Samuel souffre de symptômes apparentés à ceux de la maladie de Parkinson, à tel pont que sa fille Hannah doit signer pour lui.
Outre sa fille Hannah, Adams a eu un fils nommé Samuel Adams, Jr., avec sa première épouse, Elizabeth Checkley (1725-1757), qu'il a épousée en 1749. Elle mourrut trois jour après la naissance de leur dernier enfant mort-né.
Avec sa seconde épouse, Elizabeth Wells, qu'il épousa en 1764, ils n'eurent pas d'enfants.
Son fils, Samuel Adams, Jr., étusia la médecine avec le docteur Joseph Warren, camarade patriote et ami d'Adams ainsi que de son cousin John Adams (futur Président des États-Unis). Samuel Adams, Jr. sera chirurgien dans l'armée de Washington, il mourrut en 1788. Sa fonction gouvernemental laissa suffisamment d'argent à Adams et sa femme pour assurer leurs vieux jours.
Adams meurt à l'âge de 81 et est enterré au Granary Burying Ground de Boston. En souvenir de sa carrière de brasseur, il existe aujourd'hui une marque très populaire de bière de Boston portant son nom: la Sam Adams.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en anglais : « Samuel Adams. »
[modifier] Notes
- ↑ Writings, vol. 1, pp. 25-26
[modifier] Bibliographie
- John K. Alexander. Samuel Adams: America's Revolutionary Politician (2002)
- Steward Beach, Samuel Adams, The Fateful Years, 1764-1776 (1965),
- David Hackett Fischer. Paul Revere's Ride (1994)
- Dennis Brindell Fradin. Samuel Adams: The Father of American Independence (1998) for middle school audience
- James Kendall Hosmer. Samuel Adams 1885 édition en ligne
- Benjamin H. Irvin. Sam Adams: Son of Liberty, Father of Revolution Oxford University Press, 2002. Pp. 176.
- Pauline Maier. From Resistance to Revolution: Colonial Radicals and the Development of American Opposition to Britain, 1765-1776 (1992)
- Pauline Maier, The Old Revolutionaries: Political Lives in the Age of Samuel Adams (1980) chap. 1: "A New Englander as Revolutionary: Samuel Adams,” pp 3-50
- John C. Miller, Sam Adams, Pioneer in Propaganda (1936)
 |
Portail des États-Unis d'Amérique – Accédez aux articles de Wikipédia concernant les États-Unis. |
