Soin infirmier
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[modifier] Un peu d'histoire
Le dictionnaire Larousse définit le soin comme « une attention, une application envers quelqu’un ou quelque chose » ; en revanche, il donne aux soins le sens de « moyens par lesquels on s’efforce de rendre la santé à un malade » . Par ailleurs, l’évolution des connaissances et des savoir-faire nous a permis de développer depuis la fin du XIXe siècle de nouvelles techniques d’exploration, thérapeutiques ou d’intervention. Dans le milieu soignant, la mise en pratique sur un patient de chacune d’elles est désignée par le terme de soin. Du XIIIe au XVIIIe siècle, le « métier infirmier était orienté vers le contrôle des maladies infectieuses et la lutte pour la salubrité » dans le cadre d’une vision sacerdotale de l’activité soignante. Depuis, la pensée infirmière s’est structurée. Ainsi, aujourd’hui, le concept de soins infirmiers et de par la-même la pratique soignante trouve son fondement, d’une part, dans les règles professionnelles et, d’autre part, dans le cadre philosophique, les modèles conceptuels et théoriques infirmiers.
On peut également définir les soins infirmiers comme une science et un art moral (inspiré de Watson). Une science faisant appel au savoir disciplinaire (connaissances) propre aux infirmières, mais également un art puisque le soin touche également aux savoirs esthétiques aussi bien qu'éthiques(moral).
Différents vocables sont utilisés pour référer à une réalité disciplinaire ou professionnelle: soin infirmier, soins infirmiers, science infirmière ou sciences infirmières. Ces vocables varient en fonction de la conception que l'infirmier a de sa pratique. Le Soin infirmier (voir ci-dessus) ou soins infirmiers sont fréquemment rattachés aux pratiques soignantes. Les sciences infirmières ou la Science infirmière fait plutôt référence au corpus de connaissances préalable à un soin infirmier, et constitue donc une vision plus élargie et renforcée de l'aspect scientifique à la base de tout soin. Par exemple, l'aspect de pratique infirmière sur base de données probante découle des sciences infirmières et donc de la recherche scientifique en sciences infirmières.
En Angleterre et dans les pays anglophones, Florence Nightingale est considérée comme une pionière des soins infirmiers puisqu'elle a ouvert une école d'infirmière et a procédé aux premières statistiques tenues au niveau infectieux.
En Amérique du Nord et plus particulièrement au Québec, Jeanne Mance (1606) est considérée comme une infirmière pionnière puisqu'elle s'est installée à Montréal afin d'ouvrir un hôpital (Hôtel-Dieu) pour y soigner les indigents. Elle est cofondatrice de la ville de Montréal (Ville-Marie en Nouvelle-France).
[modifier] Généralités
Les interventions infirmières peuvent être à visée thérapeutique, préventive ou diagnostique effectuées par un infirmier auprès d'un patient et de sa famille.
En France, on distingue deux catégories : on parle des soins du rôle propre infirmier, et des soins du rôle médico-délégué (ou rôle infirmier en collaboration avec d'autres professionnels de la santé).
La première catégorie regroupe les soins décidés de manière autonome par un infirmier et sont basés sur des compétences théoriques et pratiques. Ils visent à favoriser la santé de la personne dans ses dimensions biologique, psychologique et sociale ou à prévenir de potentielles atteintes à celle-ci. Ces soins sont effectués seul ou en collaboration avec d'autres professionnels de la santé. En France, un infirmier ne peut décider en autonomie d'effectuer un geste invasif, il ne peut généralement pas non plus préscrire de médicaments. La législation du pays d'exercice précise les interventions qui doivent faire l'objet d'une prescription médicale, d'une ordonnance ou d'un protocole. Ces soins constituent les soins du rôle médico-délégué. Ils sont donc décidés par le médecin et font généralement l'objet de protocoles précis. Ils visent généralement à traiter ou diagnostiquer une pathologie.
En France, les soins du rôle propre infirmier se réfèrent au decret nº 2004-802 du 29 juillet 2004 article R4311-5 et R4311-6 du Décret de compétence infirmier et concernent tous les soins que l'infirmier, infirmière est tenu d'effectuer d'elle-même pour le bien être du patient. Les soins du rôle médico-délégué se réfèrent quant à eux à l'article R4311-7 du Décret de compétence et concernent tous les soins que l'infirmière effectue sous prescription médicale, ainsi que l'article R4311-9 qui dit que l'infirmier est habilité à faire ces gestes sur préscriptions médicales à condition qu'un médecin puisse intervenir à tout moment].
Les soins ont plusieurs qualificatifs ; ainsi, les soins infirmiers les plus connus sont les soins techniques comme le prélèvement sanguin ou encore le pansement qui sont des soins du rôle médico-délégué, mais il y aussi les soins relationnels, les soins préventifs ou encore l'entretien de recueil de données.
Au Québec toutefois, la Loi 90 permet aux infirmières en rôle élargi (infirmières praticiennes) de prescrire des médicaments, des tests diagnotiques invasifs et des traitements appropriés à la condition de la personne suite à son anamnèse. Les infirmières praticiennes suivent un cheminement universitaire spécialisé au niveau d'une maîtrise (master). Cette même Loi 90 permet aux infirmières (techniciennes, bachelières,maîtres et docteurs)entre autres d'évaluer la santé mentale et physique, de planifier des soins infirmiers de façon autonome.
[modifier] Les concepts centraux de la discipline infirmière
Les soins infirmiers suivent un certain système de représentation en termes de santé, de maladie, de patients, de relation soignants/soignés.
Les infirmiers s'intéressent à quatre concepts centraux dans leur discipline: 1) La personne 2) Le soin 3) La santé 4) L'environnement Ainsi donc, "le rôle de l'infirmier est de soigner une personne qui, en interaction continue avec son environnement, vit des expérience de santé". L'expérience de santé est venue remplacer le terme de "maladie" puisque l'infirmier soigne des personnes qui ne sont pas nécessairement malades ou ne se perçoivent pas malade comme tel. Par exemple, une femme enceinte. Cet énoncé du rôle infirmier constitue le métaparadigme infirmier qui permet à l'infirmier de se focaliser sur son travail et donc de ne pas accomplir des tâches connexes qui ne touchent pas à son champ de pratique. Son champ de pratique étant décrit à l'aide du métaparadigme infirmier + une conception infirmière tel que le Human Caring de Watson (par exemple) + les loins régissant les soins infirmiers de son pays.
Parmi ces courants de pensée infirmière ou conceptions infirmières, deux exemples entre autres, le modèle de Virginia Henderson et des 14 besoins fondamentaux, ou le modèle de H. Peplau.
[modifier] Rôle propre de l'infirmier en France
(Issu du décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 Code de la Santé Publique)
Relèvent du rôle propre de l'infirmier ou de l'infirmière les soins liés aux fonctions d'entretien et de continuité de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d'autonomie d'une personne ou d'un groupe de personnes.
Dans ce cadre, l'infirmier ou l'infirmière a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins qu'il juge nécessaires conformément aux dispositions des articles R. 4311-5 et R. 4311-6. Il identifie les besoins de la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en oeuvre les actions appropriées et les évalue. Il peut élaborer, avec la participation des membres de l'équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant de son initiative. Il est chargé de la conception, de l'utilisation et de la gestion du dossier de soins infirmiers.
Lorsque les actes accomplis et les soins dispensés relevant de son rôle propre sont dispensés dans un établissement ou un service à domicile à caractère sanitaire, social ou médico-social, l'infirmier ou l'infirmière peut, sous sa responsabilité, les assurer avec la collaboration d'aides-soignants, d'auxiliaires de puériculture ou d'aides médico-psychologiques qu'il encadre et dans les limites de la qualification reconnue à ces derniers du fait de leur formation. Cette collaboration peut s'inscrire dans le cadre des protocoles de soins infirmiers mentionnés à l'article R. 4311-3.
Dans le cadre de son rôle propre, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes ou dispense les soins suivants visant à identifier les risques et à assurer le confort et la sécurité de la personne et de son environnement et comprenant son information et celle de son entourage :
1° Soins et procédés visant à assurer l'hygiène de la personne et de son environnement ;
2° Surveillance de l'hygiène et de l'équilibre alimentaire ;
3° Dépistage et évaluation des risques de maltraitance ;
4° Aide à la prise des médicaments présentés sous forme non injectable ;
5° Vérification de leur prise ;
6° Surveillance de leurs effets et éducation du patient ;
7° Administration de l'alimentation par sonde gastrique, sous réserve des dispositions prévues à l'article R. 4311-7 et changement de sonde d'alimentation gastrique ;
8° Soins et surveillance de patients en assistance nutritive entérale ou parentérale ;
9° Surveillance de l'élimination intestinale et urinaire et changement de sondes vésicales ;
10° Soins et surveillance des patients sous dialyse rénale ou péritonéale ;
11° Soins et surveillance des patients placés en milieu stérile ;
12° Installation du patient dans une position en rapport avec sa pathologie ou son handicap ;
13° Préparation et surveillance du repos et du sommeil ;
14° Lever du patient et aide à la marche ne faisant pas appel aux techniques de rééducation ;
15° Aspirations des sécrétions d'un patient qu'il soit ou non intubé ou trachéotomisé ;
16° Ventilation manuelle instrumentale par masque ;
17° Utilisation d'un défibrillateur semi-automatique et surveillance de la personne placée sous cet appareil ;
18° Administration en aérosols de produits non médicamenteux ;
19° Recueil des observations de toute nature susceptibles de concourir à la connaissance de l'état de santé de la personne et appréciation des principaux paramètres servant à sa surveillance : température, pulsations, pression artérielle, rythme respiratoire, volume de la diurèse, poids, mensurations, réflexes pupillaires, réflexes de défense cutanée, observations des manifestations de l'état de conscience, évaluation de la douleur ;
20° Réalisation, surveillance et renouvellement des pansements non médicamenteux ;
21° Réalisation et surveillance des pansements et des bandages autres que ceux mentionnés à l'article R. 4311-7 ;
22° Prévention et soins d'escarres ;
23° Prévention non médicamenteuse des thromboses veineuses ;
24° Soins et surveillance d'ulcères cutanés chroniques ;
25° Toilette périnéale ;
26° Préparation du patient en vue d'une intervention, notamment soins cutanés préopératoires ;
27° Recherche des signes de complications pouvant survenir chez un patient porteur d'un dispositif d'immobilisation ou de contention ;
28° Soins de bouche avec application de produits non médicamenteux ;
29° Irrigation de l'oeil et instillation de collyres ;
30° Participation à la réalisation des tests à la sueur et recueil des sécrétions lacrymales ;
31° Surveillance de scarifications, injections et perfusions mentionnées aux articles R. 4311-7 et R. 4311-9 ;
32° Surveillance de patients ayant fait l'objet de ponction à visée diagnostique ou thérapeutique ;
33° Pose de timbres tuberculiniques et lecture ;
34° Détection de parasitoses externes et soins aux personnes atteintes de celles-ci ;
35° Surveillance des fonctions vitales et maintien de ces fonctions par des moyens non invasifs et n'impliquant pas le recours à des médicaments ;
36° Surveillance des cathéters, sondes et drains ;
37° Participation à la réalisation d'explorations fonctionnelles, à l'exception de celles mentionnées à l'article R. 4311-10, et pratique d'examens non vulnérants de dépistage de troubles sensoriels ;
38° Participation à la procédure de désinfection et de stérilisation des dispositifs médicaux réutilisables ;
39° Recueil des données biologiques obtenues par des techniques à lecture instantanée suivantes :
a) Urines : glycosurie acétonurie, protéinurie, recherche de sang, potentiels en ions hydrogène, pH ;
b) Sang : glycémie, acétonémie ;
40° Entretien d'accueil privilégiant l'écoute de la personne avec orientation si nécessaire ;
41° Aide et soutien psychologique ;
42° Observation et surveillance des troubles du comportement.
Dans le domaine de la santé mentale, outre les actes et soins mentionnés à l'article R. 4311-5, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes et soins suivants :
1° Entretien d'accueil du patient et de son entourage ;
2° Activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe ;
3° Surveillance des personnes en chambre d'isolement ;
4° Surveillance et évaluation des engagements thérapeutiques qui associent le médecin, l'infirmier ou l'infirmière et le patient.
[modifier] Démarche de soins
La démarche de soin est « un processus par lequel l’infirmier détermine, met en œuvre et évalue les actions relevant de son rôle propre dans le cadre d’un contrat de soins avec la personne ». La démarche de soin est un processus décisionnel dans lequel l'infirmier peut sélectionner des données, les analyser, émettre des hypothèses diagnostiques, les vérifier, intervenir, évaluer ses interventions et en planifier d'autres à venir. Ainsi, la démarche ou processus de soin s'apparente à la démarche scientifique.
La démarche requiert un jugement clinique qui est basé sur la pensée critique ou pensée réflexive de l'infirmier. Cette pensée critique se compose d'une composante cognitive (connaissances) et une composante affective. Dès lors, la relation à la personne et à sa famille (patient) fait partie de la démarche de soin puisque c'est grâce à une interaction d'humain-à-humain (infirmière-patient-famille) que peut prendre place la démarche de soins infirmiers qui vise le bien-être selon Swanson et l'harmonie selon Watson.
La démarche de soins infirmiers est influencée par la conception qu'a l'infirmier du monde et de la santé (vision paradigmatique). Trois courants paradigmatiques majeurs sont présents en sciences infirmières : la catégorisation axée sur la pathologie (modèle biomédical), l'interaction basé sur le bio-psycho-social en considérant la personne comme un individu à part entière (Henderson et autres), et finalement, le paradigme de transformation qui considère la personne et sa famille comme un être unique au monde en interaction avec son environnement et l'univers plus largement. Les conceptions infirmières récentes se situent dans le paradigme de la transformation et guident la démarche de soin en jetant un regard particulier sur les concepts centraux de la personne, la santé, le soin et l'environnement.
La personne peut être considérée comme un être bio-psycho-social (paradigme de l'interaction). La démarche de soins infirmiers se découpe en plusieurs étapes théoriques, qui sont :
- le recueil de données et l'analyse bio-psycho sociale, la recherche des antécédants médico-chirurgicaux psychologiques de la personne;
- l’analyse de celles-ci aboutissant à la détermination des problèmes de santé (en regard des 14 besoins de Virginia HENDERSON), en recherchant les différentes manifestations de ces problèmes ainsi que ce à quoi ils sont dûs;
- la formulation d’objectifs de soins ;
- la détermination des interventions infirmières avec une planification de soins ;
- la mise en œuvre des actions du plan de soins ;
- l’évaluation (efficacité/tolérance);
- le réajustement.
Par ailleurs, la démarche doit permettre le suivi et la continuité des soins.
[modifier] Qualité des soins
Pour définir la qualité des soins infirmiers, nous allons suivre la démarche de Hannu Vuori qui, dans sa publication à l’OMS concernant la santé publique en Europe [1], pose quatre questions pour élaborer sa définition :
- « La qualité pour qui ? » : Pour tous les acteurs de soins et de leur qualité, mais aussi bien sûr pour toutes les personnes à qui ils s’adressent. Ainsi dans l’exemple de madame G, les soignants et la patiente n’ont pas la même façon de considérer les soins qui lui sont donnés. Il convient donc d’essayer de concilier les deux points de vue.
- « La qualité définie par qui ? » : Par un professionnel de santé qui cherche l’efficience maximale de sa démarche.
- « Destinée à quoi ? » : A développer un débat ( public et professionnel ) et un enrichissement de la réflexion sur les exigences relatives à la pratique soignante.
- « De quelle qualité s’agit-il ? » : C’est celle qui, dans le cadre d’une pratique pluri-professionnelle, adapte les soins portés à la personne dans une perspective de santé et non dans un but de non-maladie.
Ce dernier point nécessite un développement : dans l’optique du déploiement de la santé, l’infirmier dispose, comme nous l’avons vu plus haut, d’actes techniques et de connaissances qu’il utilise pour prendre soin de la personne dans sa globalité ( ce que certains soignants appellent « faire du relationnel » ). Mais ce serait une erreur de considérer ces deux éléments comme complètements dissociés. Il n’y a pas d’un côté les soins dits « techniques » et de l’autre ceux dits « relationnels ». Si l’infirmier n’adapte pas la dispensation des premiers en fonction du patient, de ses désirs et de son environnement, il ne se situe que dans le « faire sur ». Il ne s’agit pas de « faire du relationnel » mais d’« être relationnel ». Pour accéder au « être avec », le soignant doit en permanence « prendre soin du patient dans une perspective de santé, c’est à dire aller à sa rencontre pour l’accompagner dans le déploiement de la santé ». Ceci est d’autant plus important que « les soins peuvent être perçus comme une agression … s’ils se déroulent dans une situation d’urgence ou de stress ». Mais la qualité des soins ne saurait se réduire à la valeur de la prise en charge du patient par le soignant car de nombreux facteurs contribuent à cette qualité.
[modifier] Facteurs de la qualité des soins
Partant de ces constats, W. HEesbeen a déterminé les facteurs qui, par leur association et leurs interactions, constituent la qualité des soins :
- « Les aspects politiques et économiques » regroupent le cadre légal et réglementaire des activités de soins et les limites des ressources économiques qu’un état souhaite investir dans la santé : c’est ainsi, entre autre, que le gouvernement français vote dans le cadre du projet de finances annuel l’Objectif National de Dépenses de l’Assurance Maladie.
- « L’organisation concrète des structures » : c’est à dire les projets que se donnent les structures sanitaires et sociales, ainsi que les outils et moyens qu’elles développent pour les mener à bien. Dans le cadre de l’urgence pré-hospitalière, nous avons vu qu’il existe un réseau efficace.
- « Les réflexions philosophiques et connaissances techniques et scientifiques » sont la conséquence de la curiosité intellectuelle et des ressources dont dispose chaque soignant, et doivent être mises en pratique dans le Projet de Soins. Au sein de l’hôpital, la Commission de Soins Infirmiers a, entre autres objectifs, celui de confronter ces réflexions aux pratiques pour les faire évoluer. En ce qui concerne notre sujet d’étude, nous avons vu que l’on peut enrichir le paradigme médical par une réflexion sur les fondements de l’activité soignante.
- « La formation des professionnels » permet à ces derniers de compléter leur formation initiale en acquérant les connaissances spécifiques à leur secteur d’activité. Elle s’oppose au mythe de « l’opérationnalité immédiate » au sortir du Diplôme d’État.
- « Les comportements et les compétences des acteurs » qui sont les aptitudes que l’infirmier exprime dans son activité. Chaque soignant, par sa personnalité et par l’application qu’il met dans son activité professionnelle, peut apporter une richesse.
- « La personne soignée et ses proches » . Le soignant qui va à la rencontre de la personne doit déterminer, entre autre, la perception qu’elle a de sa pathologie, ses ressources personnelles et son désir de guérir. Au même titre que son environnement, l’inquiétude et la souffrance de ses proches sont des éléments qui doivent orienter les soins : par exemple, « l’enfant va comme la mère va ». Afin de faire participer les patients à l’amélioration de la qualité des soins, on trouve souvent au sein des Conseils d’Administrations des hôpitaux des représentants d’une ou plusieurs associations d’usagers.
- « La méthode de recueil d’information sur les pratiques » permet quant à elle de mettre en évidence de façon quantitative et/ou qualitative les actions entreprises.
La prise en compte de ses facteurs permet de faire évoluer la qualité des soins.
Ainsi nous pouvons conclure avec Walter Hesbeen qu’« une pratique soignante de qualité est celle qui prend du sens dans la situation de vie de la personne soignée et qui a pour perspective le déploiement de la santé pour elle et pour son entourage. Elle relève d’une attention particulière aux personnes et est animée par le souci du respect de celle-ci. Elle procède de la mise en œuvre cohérente et complémentaire des ressources diverses dont dispose une équipe de professionnels et témoigne des talents de ceux-ci. Elle s’inscrit dans un contexte politique, économique et organisationnel aux orientations, moyens et limites pertinentes et clairement identifiés ».
La Qualité des Soins, qualité dans le sens d'amélioration continue des prestations par la gestion des processus tel qu'il est définit par le système d'autorégulation cher à Deming [1] fait partie intégrante de la culture infirmière. Florence Nightingale,en 1872 soit trois quarts de siècle avant Deming déclarait: «Pour nous qui soignons, nos soins sont ainsi faits que, à moins que nous ne fassions des progrès chaque année, chaque mois, chaque semaine, croyez-moi nous reculons».
[modifier] Législation française
Dans le domaine de la santé, la réforme hospitalière de juillet 1991 introduit pour la première fois la notion de réflexion sur « une politique d’évaluation des pratiques … visant à en garantir la qualité ». En 1996, ce questionnement aboutit à la mise en place, par une des trois ordonnances dites « Juppé », d’une évaluation systématique de la qualité en milieu hospitalier : l’accréditation des etablissements de santé. Cette démarche est menée par un établissement public d’état, l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation de la Santé ANAES et vise à « mettre en œuvre la procédure d’accréditation des établissements de santé ». L’article 10 du décret 93-221 nous informe que l’infirmier doit « garantir la qualité des soins ». Quant à lui, l’article 13 du décret 2002-194 précise que les soins infirmiers intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. Mais en quoi consiste cette qualité puisque, à en croire Eric Reeking, « la qualité est comme la beauté : elle est dans l’œil qui regarde ».
Législation québécoise http://www.oiiq.org/infirmieres/lois_reglements.asp
Le législateur a crée l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec inscrit dans le Code des professions. L'OIIQ a le pouvoir de créer un Code de déontologie (http://www.oiiq.org/infirmieres/deontologie.asp) qui doit être respecté par tous ses membres.
Le législateur a également crée une Loi des infirmières et infirmiers du Québec (LIIQ: http://www.oiiq.org/infirmieres/lois_reglements_pdf/I-8.pdf) afin de bien circonscrire le champs de pratique de ces professionnelles.
Finalement, en 2003, il a révisé le champs de pratique de 11 professionnels de la santé dont les infirmières en créant la Loi 90 qui vient modifier la LIIQ. Désormais, les infirmières québécoises ont 14 activités réservées: http://www.oiiq.org/uploads/publications/autres_publications/Loi90F.pdf
1) évaluer la condition physique et mentale d'une personne symptomatique (cela implique un examen physique et mental) 2) exercer une surveillance clinique de la condition des personnes dont l'état de santé présente des risques, incluant le monitorage et les ajustements du plan thérapeutique infirmier 3) initier des mesures diagnostiques et thérapeutiques selon une ordonnance 4) intier des mesures de dépistage dans le cadre d'une activité découlant de la Loi sur la santé publique 5) effectuer des examens et des tests diagnostiques invasifs selon une ordonnance 6) effectuer et ajuster les traitements médicaux selon une ordonnance 7) déterminer les plans de traitement reliés aux plaies et aux alterations de la peau et des téguments et de prodiguer les soins et les traitements qui s'y rattachent 8) appliquer des techniques invasives 9) contribuer au suivi de la grossesse, à la pratique des accouchements et au suivi postnatal 10) effectuer le suivi infirmier des personnes présentant des problèmes de santé complexes 11) administrer et ajuster des médicaments ou d'autres substances lorsqu'ils font l'objet d'une ordonnance 12) procéder à la vaccination dans le cadre d'une activité découlant de l'application de la Loi sur la santé publique 13) mélanger des substances en vue de compléter la préparation d'un médicament selon une ordonnance 14) décider de l'utilisation des mesures de contention
[modifier] Références
- ↑ L'Assurance de la qualité des prestations de santé, Hannu Vuori, Bureau européenn de l'OMS, Copenhague, 1984, ISBN 92-890-2151-7
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ): http://www.oiiq.org
Watson, Jean: http://www2.uchsc.edu/son/caring/content/
Jeanne Mance, OIIQ: http://www.oiiq.org/evenements/evenements_formation/jeannemance.pdf
[modifier] Les associations professionnelles belges
L'UPRIL http://www.upril.be
L’Union Professionnelle Reconnue des Infirmières de la province de Liège, en Belgique (UPRIL) est la régionale liégeoise de la FNIB (Fédération Nationale des Infirmières de Belgique). Elle existe depuis 1924. L’UPRIL envoie des représentants bien sûr au niveau de la FNIB, mais par le biais de celle-ci, possède différents mandats entre autre au CTAI, CNAI, UGIB… Elle est également représentée dans différentes commissions. En soutenant son action, vous permettez à vos représentants de défendre Votre profession.
Fondée en 1922, la FNIB portait alors le nom de "Fédération Nationale des Infirmières de Belgique".
Elle se donne comme but de rassembler et d'unifier les groupements professionnels infirmiers épars, les amicales professionnelles régionales, attachées à un hôpital ou une école d'infirmières, et les groupements professionnels infirmiers spécialisés.
A cette époque, la FNIB comportait déjà deux sections, l'une francophone et l'autre néerlandophone. Le Conseil d'Administration était paritaire et la présidence de la Fédération était assurée de façon alternée par les deux sections linguistiques.
En 1924, à la suite de débats internes, un groupe d'infirmières décide de faire dissidence et de se séparer de la Fédération Nationale. Elles créent, en 1925, "l'Association des Infirmières Catholiques Belges" qui deviendra en 1962 "l'Association Nationale Catholique du Nursing" (ACN).
Cette situation conduit la toute jeune "Fédération Nationale des Infirmières Belges" à affirmer clairement dans son appellation les principes de "neutralité" et de "pluralisme philosophique, politique et culturel" qui fondent ses statuts.
En 1926, la FNIB prend ainsi le nom de "Fédération Nationale Neutre des Infirmières de Belgique" et se constitue en personnalité juridique, sous la forme d'une association sans but lucratif.
En 1952, pour assurer une cohérence dans la défense professionnelle infirmière vis-à-vis des pouvoirs politiques et institutionnels, tout en gardant leur autonomie propre, les associations professionnelles infirmières "neutre" et "catholique" se regroupent sous l'égide d'une union : l'Union Générale des Infirmières Belges (UGIB).
En 1983, compte tenu de la régionalisation et de la communautarisation du pays, la FNIB se divise en deux entités distinctes selon le régime linguistique francophone et néerlandophone : la FNIB et la NNBVV.
Depuis 1996, cinq organisations professionnelles infirmières reconnues constituent ainsi l'Union Générale des Infirmières Belges (UGIB).
L'UGIB
Ce sont :
la Fédération Nationale Neutre des Infirmières de Belgique (FNIB, neutre francophone) http://www.fnib.be la Nationaal Neutraal Belgisch Verpleegsters Verbond (NNBVV, neutre néerlandophone) l'Association Nationale Catholique du Nursing (ACN, catholique francophone) http://www.infirmieres.be/ la Nationaal Verbond der Katholieke Verpleegsters Verreniging (NVKVV, catholique néerlandophone) la Christliche Krankenpflegevereinigung en Der Deutschprachtigen Gemeinschaft (KPVDB, catholique germanophone)
La FNIB est le représentant des infirmières de Belgique au Conseil International des Infirmières (ICN), l'organe mondial de représentation de la profession.
La FNIB est également membre du Comité Permanent des Infirmières de l'Union Européenne (PCN), émanation des associations de l'ICN pour la région Europe.
En 2003, la FNIB a décidé de réformer ses statuts et de reprendre le nom de Fédération Nationale des Infirmières de Belgique, soucieuse de rassembler toutes les infirmières du pays, tant francophones que néérlandophones. FNIB
Certaines infirmières belges tendraient à vouloir instaurer un Ordre professionnel national, mais les lobbying provenant de d'autres professionnels sont forts et influents auprès du gouvernement.
L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (CANADA) http://oiiq.org
Au Québec, un Ordre professionnel existe depuis quelques décennies. Sa mission première est de protéger le public tel que le mentionne le Code des professions du Québec. Ainsi, pour pouvoir pratiquer, il faut être inscrite au tableau de l'Ordre pour obtenir un permis de pratique avec un numéro d'enregistrement.
L'accès à la profession d'infirmière est double:
1) Vous étudiez 5 ans d'études secondaires, 3 ans au cégep (collège) en soins infirmiers et vous êtes diplômée infirmière technicienne. Vous devez ensuite passer un examen théorique et pratique (ÉCOS) à l'Ordre pour obtenir votre droit de pratiquer. Comme infirmière technicienne, vous pouvez vous spécialiser dans un DEC-BAC intégré en sciences infirmières pendant 2 autres années à l'université afin de devenir infirmière bachelière (ou clinicienne).
2) Vous étudiez 5 ans d'études secondaires, 2 ans de cégep en sciences et 3 années de baccalauréat en sciences infirmières à l'université. Vous devenez infirmière bachelière ou clinicienne. Vous devez ensuite passer un examen théorique et pratique (ÉCOS) à L'Ordre pour obtenir votre droit de pratiquer.
L'Ordre s'occupe des plaintes provenant de différents acteurs (public, professionnels, employeurs) afin d'assurer des soins de qualité. Le syndic (comité de discpline) peut examiner les plaintes et émettre des sanctions de nature discplinaires. Le comtié d'inspection professionnelle peut également vérifier la compétence d'une infirmière et surveiller l'exercice infirmier.
Différents comités existent pour promouvoir la profession (bourses d'excellence, etc.), l'intégration et les préoccupations des jeunes infirmières (comité jeunesse), etc.
[modifier] Formation professionnelle au Québec (Canada)
Les infirmières bénéficient d'une formation approfondie depuis les années 1950. Au Québec, le cheminement scolaire infirmier est le suivant:
Parcours de l'infirmière auxiliaire possédant son propre ordre professionnel (OIIAQ): 6 années à l'école primaire 3 années d'études secondaires, 2 années d'études professionnelles spécialisées en soins infirmiers auxiliaires
Parcours de l'infirmière technicienne de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ): 5 années d'études secondaires 3 années d'études collégiales en soins infirmiers(cégep) --> examen l'Ordre permettant d'obtenir un droit de pratique Possibilités de perfectionnement au baccalauréat, à la maîtrise et au doctorat universitaire par la suite
Parcours de l'infirmière clinicienne rattachée à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ): 5 années d'études secondaires 3 années d'études générales au collégial (cégep) 3,5 années d'études universitaires au baccalauréat en sciences infirmières --> examen de l'Ordre permettant d'obtenir un droit de pratique Possibilités de perfectionnement à la maîtrise et au doctorat universitaire par la suite
Parcours de la maître infirmière rattachée à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ): Préalable: détenir un baccalauréat universitaire en sc. infirmières 2 années d'études universitaires à la maîtrise en sciences infirmières (Master) Options possibles: formation, gestion, conseillère en soins spécialisés, praticienne
Parcours du docteur en sciences infirmières rattachée à l'OIIQ: Préalable: détenir une maîtrise en sc. infirmières 4 années d'études universitaires au doctorat en sciences infirmières (Ph.D. ou doctorat professionnel selon l'université).
Total du parcours possible de perfectionnement: 3 années de technique en soin, 3 années de baccalauréat en soin, 2 années de maîtrise et 4 années de doctorat. La formation totale d'un docteur en sciences infirmières au Québec peut atteindre 12 ans!
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- ASFORMISIC Association de Promotion de la recherche Paramédiale
- Infirmiers.com, le site de la profession infirmière
- Ordre des infirmières et infirmiers du Québec [2]
- Fnesi.org, le site de la fédération nationale des étudiants en soins infirmiers de France
- Infiweb, Le site francophone des soins infirmiers
- ARSI, Association de Recherche en Soins Infirmiers
- UNAIBODE, le site des IBODE, infirmier(e)s de bloc opératoire
- Sixi.be, Soins Infirmiers & Informatique
- Association FORMA TIC Santé, réseau d'échanges d'informations et ressources pour la formation en ligne des professionnels de santé : forum, journées d'études, programmes de formations en ligne...
- metaserv.org L'évaluation des Soins SIIPS MEIM Chemins Cliniques.
- TrucsIDE Trucs & Astuces en Pratique Infirmière.
- Poupik, des cours de soins infirmiers
- syndicats
- Syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA)
- Sud Santé
- Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) [3]
- EtudiantInfirmier.Com , Le site des étudiants en soins infirmiers
- Ifsi.info , Le portail d'information des étudiants en soins infirmiers
- Upril.be , association professionnelle reconnue des infirmières de la province de liège en belgique
- Cec-gérontologie et soins infirmiers, le site des auteurs de la philosophie de l'humanitude
- FORESO, le site de la FOndation pour la REcherche en SOins, Lausanne, Suisse.
- Site perso de la profession INFIRMIERE , soins infirmiers, pathologies.
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