Souda
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La Souda, également connue sous le titre Suda ou Suidas, (en grec ancien Σοῦδα / Soũda ou Σουίδας / Souídas) est un lexique encyclopédique composé par un groupe d'érudits byzantins, à la fin du Xe siècle ou au début du XIe siècle. On a longtemps cru qu'il était l'œuvre d'un auteur unique appelé Souidas en raison d'une note de préface erronée, conjecture érudite d'Eustathe de Thessalonique.
Le nom dérive étymologiquement du latin, et signifie « haie » ou « fossé ». La date approximative de composition de l'ouvrage ne peut se déduire que de son contenu : sous l'article « Adam », l'auteur du lexique donne une brève chronologie de l'histoire mondiale qui s'achève avec la mort de l'empereur Jean Ier Tzimiskès (975), tandis que dans l'article « Constantinople » sont mentionnés ses successeurs Basile II et Constantin VIII : la question est de savoir s'il ne s'agit pas d'une interpolation plus tardive que le texte original.
L'ouvrage comporte un peu plus de 30 000 notices, classées selon le système anti-stichique, à la fois alphabétique et phonétique : les diphtongues sont classées après les voyelles simples (ainsi αι après ε, ω après ο). C'est une compilation de compilations, qui utilise des biographies, bibliographies et autres renseignements sur des écrivains païens et chrétiens, dont la plupart sont disparus de nos jours : les scholies sur Aristophane, Sophocle et Thucydide ont beaucoup servi. Les notices biographiques proviennent souvent, de l'aveu de l'auteur, de l'Onomatologion ou du Pinax d'Hésychios de Milet (IXe siècle) Parmi les autres sources abondamment utilisées figurent les Excerpta de Constantin Porphyrogénète, la Chronique de Georges le Moine, les biographies de Diogène Laërce, les travaux d'Athénée et de Philostrate.
La Souda est en partie un dictionnaire qui explicite les formes grammaticales complexes, donne les définitions des mots rares, et en partie une encyclopédie commentant des personnes, des lieux ou des institutions. Mais en vertu même des sources qu'elle utilise, souvent bibliques ou antiques, elle ne fournit que peu de renseignements sur l'époque byzantine.
C'était un ouvrage très populaire, et pour cette raison de nombreux manuscrits ou extraits en ont été conservés. Des auteurs plus tardifs comme Eustathe de Thessalonique, Zonaras, Constantin Lascaris ou encore Maxime le Grec en ont largement fait usage.
[modifier] Lien externe
La Souda a fait l'objet d'une édition critique du savant danois Ada Adler (Leipzig, 1928-1938), dont une version en ligne est disponible :
- (en) La Souda en ligne.
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