William Lyons
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William Lyons (1901 - 1985) était un constructeur automobile britannique, créateur de la marque Jaguar.
[modifier] Biographie
Fils d’un musicien (aussi prénommé William) venu s’installer dans la ville touristique de Blackpool pour y fonder son affaire, le Lyon’s Music and Pianoforte Warehouse, William voit le jour le 4 septembre 1901.
Sa mère s’appelle Minnie et sa grande sœur Carol. Ses études sont ni bonnes ni mauvaises, mais vers l’âge de 17 ans il s'intéresse à la moto. Cependant, William père est déjà devenu une personnalité influente de Blackpool et réussit à placer son fils comme apprenti à Crossley Motors pendant qu’il suivrait des cours du soir à l’école technique Manchester.
A la fin de la grande guerre, Crossley disparaît et Lyons revient au bercail, ne sachant pas trop quoi faire (il veut même se lancer dans la fabrication de gramophones!). De fil en aiguille il se trouve une place de vendeur dans un garage de Rover et Morris et s’achète toute une série de motocyclettes.
Quelque peu de temps plus tard, en 1921, de nouveaux voisins s’installent : les Walmsley. Il ne faut pas longtemps au jeune homme pour s’apercevoir que le coin attire de nombreux jeunes motocyclistes qui repartent avec un side-car attaché à leur monture. Walmsley (aussi un William) approchait les trente ans d’âge, sa femme attendait leur deuxième enfant et William Lyons, qui s’était procuré un des side-cars artisanalement fabriqués, avait commencé à en vendre quelques uns.
Walmsley n’était pas très ambitieux, mais sous l’influence de son épouse accepta l’établissement d’une entreprise commune. L’entreprise prit son essor, Walmsley s’occupant de la production des side-cars et Lyons des ventes, de la promotion et des embauches (Lyons n’avait pas encore 21 ans, et c’est son père qui signait les papiers ).
En 1922, il est majeur. Les ventes vont bon train et Lyons se révèle être un très bon «promoteur» de side-car Swallow (le nom vient de la petite voiture à pédales de Walmsley que son père avait ainsi baptisée), et les ventes à l’étranger démarrent, particulièrement avec un certain Emil Frey en Suisse qui devient le premier agent de Swallow.
La marque avait déménagé dans des ateliers plus grands et en 1927 annonce sa première automobile, l’Austin Swallow Two Seater avec une carrosserie en aluminium, plus stylée. Swallow devient fabricant d’automobiles. L’Austin est suivie de bien d’autres châssis recarrossés, comme les Sunbeam Hornet, Morris et autres Fiat (quoique plus tard, à Coventry, avec les Vauxhall). Plus que recarrossées, ces châssis sont modifiés pour offrir une conduite améliorée : des détails bénins comme les hauteurs de colonnes de direction complètement ignorés de leurs fabricants d’origine.
D’une part la place commence à manquer, et le cœur de l’automobile Britannique se trouve à Coventry. Vers l’automne de 1928, la décision est prise. Déménagement donc vers «là où cela se passe», dans une usine d’obus désaffectée au plancher fixé par des clous en cuivre pour minimiser les risques d’étincelles. La place est louée avec un contrat de trois ans avec option de rachat après cette période.
Nous sommes à Whitmore Park à Foleshill, et la rue devient quelque temps plus tard Swallow Road. 1928, c’est aussi la crise. Mais comme cela fut écrit plus tard dans le journal interne «Jaguar Apprentices’ Magazine», le travail de 12 heures par jour pour tous les échelons de l’usine ne laissait pas le temps d’y penser et d’atteindre le moral de chacun.
Assez curieusement, le déménagement se fait sans trop de heurts, et puisque travail il y avait, la plupart des employés déménagent, suivis petit à petit des familles. L’affaire des side-cars continue de prospérer : Lyons en grand économe, utilise toutes les chutes de bois et tapis pour leur construction et finition ! On saura plus tard que même pour les présentations officielles sur scène, les rideaux étaient en fait des toiles de finition intérieures qui allaient reprendre leur destin sur la chaîne de production une fois leur travail temporaire accompli. Même traitement pour les tapis ! Ces méthodes «économiques», alliées à son sens aigu du style, ont toujours été ce qui permit à Lyons de produire, d’abord de side-cars, puis des automobiles qui sont toujours moins chers qu’il n’apparaît. Rien ne se perd !
Finalement, la marque SS (Standard Swallow) naît en 1931 et avec elle la SS 1 grâce à un accord entre patron de Standard John Black et William Lyons. Standard livre les châssis de la Type 16 très modifiés pour les abaisser un maximum ainsi que les moteurs à six cylindres. Le public est époustouflé par la ligne de cet engin. C’est bien là première fois que deux personnes peuvent se serrer la main au dessus d’un toit d’automobile ! Un modèle plus petit, naturellement nommé SS2 arrive aussi, animé par un quatre cylindres. La gamme s’étoffe avec encore plus de moteurs au choix, des version ouvertes, et la célèbre «Airline». En 1935, arrive la fameuse SS 90 à châssis court (voie de la SS1 mais empattement de la SS2), mais c’est aussi l’arrivée de Bill Heynes (quod vide) et la mise en route du programme de ce qui allait devenir la ‘100.
en 1945, la Swallow Sidecar Company prend officiellement le nom de Jaguar.
Le 18 juin 1960, Lyons achète Daimler établie à Radford et afin de garder les clients fidèles à la marque décide de faire une version Daimler de la Mk 2, nantie du moteur V8 conçu par Edward Turner.
Puis en mars 1963, c’est le tour de Coventry Climax (voir Hassan), suivi de bien d’autres marques, de tomber dans l’empire Jaguar.
Le 11 juillet 1966, Lyons décide de fusionner avec George Harriman de BMC afin d’assurer une plus grande viabilité commerciale. Lyons quitte son poste de Directeur de Jaguar le 1er janvier 1968 mais en demeure le Président Exécutif.
Mais voilà le boulet qui arrive : BMC a de mauvais résultats cette année et British Leyland veut consolider : toute l’affaire devient politique. Cependant, Lyons garde une main ferme sur les développements de ses autos, empêchant une trop grand mainmise de British Leyland sur Jaguar. Mais les syndicats ne firent qu’empirer les choses et en 1972 l’usine est paralysée pendant dix semaines ! Cela fait plus de 50 ans que Lyons a démarré Swallow avec Walmsley, et il a près de 71 ans. Il prend sa retraite, mais on vient toujours le consulter à son domicile de Wappenburry Hall, sa demeure depuis 1937.
Il décèdera le 8 février 1985.
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