Économie d'énergie
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Les économies d'énergie représentent les gains effectués par la limitation de la production, la distribution ou la consommation de l'énergie.
Une unité de mesure des économies d'énergie est le négaWatt.
Les économies d'énergie peuvent être réalisées par le développement de la sobriété ou de l'efficacité énergétique.
Les économies d'énergie sont rendues indispensables par le réchauffement climatique, essentiellement dû à la combustion des énergies fossiles. A cet égard, les économies d'énergie ne doivent pas être chiffrées pas en unités monétaires mais en quantités de gaz à effet de serre émis ou non émis.
Sommaire |
[modifier] Pétrole
L'industrie pétrolière est traditionnellement un gros consommateur d'énergie. En effet, pour que les réactions de raffinage du pétrole se déclenchent, il faut porter les charges à de très hautes températures, qui varient selon les cas de 350 °C à 600 °C. Pour atteindre de telles températures, le raffineur a besoin d'apporter beaucoup de calories aux unités de traitements.
Le traitement d'une tonne de pétrole nécessite entre 5% et 7% en masse de cette charge, en combustible. Cette consommation est de 200 à 300 fois supérieure à la consommation d'un humain. Aussi, depuis toujours, le raffineur cherche par tous les moyens à réduire cette consommation. L'industrie pétrolière est consciente du problème d'économie d'énergie et a toujours prêté une attention particulière aux économies d'énergie dans ses process.
Par ailleurs, si la compagnie pétrolière a une flotte constituée de gros tankers, ces bateaux consomment aussi énormément de fioul.
Depuis la guerre du Kippour en 1973, la crise pétrolière a éclaté, avec toutes les conséquences du renchérissement du prix des bruts, et a donc renforcé la prise de conscience du problème d'économie d'énergie. Suite à ce renchérissement, le problème d'économie d'énergie ne s'est plus posé dans les mêmes termes qu'avant. Les actions, rendues possibles et rentables par la hausse des prix du brut, permettent d'envisager de sérieuses économies d'énergie.
En France par exemple, le problème d'économie d'énergie constitue un enjeu majeur, car le pays n'a presque pas de source de pétrole et la facture d'importation de l'énergie représente environ 75 % de l'énergie consommée, ce qui est énorme. Par conséquent, afin de réduire cette facture et cette dépendance, la France s'est tournée vers le nucléaire comme source de production de l'électricité.
[modifier] Maîtrise de l'énergie
La maîtrise de l'énergie (MDE) regroupe les techniques permettant de diminuer la consommation d'énergie d'un bâtiment, d'un territoire, d'un pays, dans un souci d'économies financières (maîtrise des coûts) et de réduction de l'empreinte écologique par exemple. On parle aussi d'utilisation rationnelle de l'énergie (URE).
Le proverbe « L'énergie la moins chère est celle qu'on ne consomme pas » pourrait résumer les démarches qui vont dans le sens de la MDE.
La maîtrise de l'énergie s'appuie sur l'efficacité et la sobriété énergétique.
Selon de nombreux organismes français tels l'ADEME ou le CLER, il s'agit d'une démarche essentielle pour une politique énergétique en faveur des énergies renouvelables. Selon l'initiative allemande Aktion Klimaschutz, la maîtrise de l'énergie permet de contribuer à la protection du climat.
[modifier] Les moyens d'action
Dans le souci d'économiser de l'énergie, on peut distinguer quatre moyens d'actions différentes :
- Faire une bonne gestion de l'énergie consommée,
- Sur les installations existantes, faire une étude des investissements utiles pour réduire la consommation de l'énergie,
- Pour les installations nouvelles, adapter la conception de ces installations en tenant compte du nouveau prix de l'énergie,
- Faire la mise au point de nouvelles techniques en prenant en compte le nouveau coût de l'énergie.
[modifier] La bonne gestion
Pour assurer une gestion efficace, les sources de pertes d'énergie sont à identifier pour être éliminées du mieux possible. Un réseau de chaleur limite les fuites thermiques avec l'utilisation d'isolants de qualité; les chaudières et les fours sont à régler de façon à obtenir une combustion optimale. Dans la conduite des unités dont la consommation est très importante, il faut toujours penser à un meilleur équilibre entre le rendement quantitatif et qualitatif.
[modifier] La réduction de consommation des installations existantes
Par exemple, pour les plus importantes d'entre elles, c'est à dire les systèmes de préchauffage d'air par des fumées, sur les fours de distillation, on peut rentabiliser les investissements en moins de deux ans. Si la raffinerie se trouve dans une zone, où il existe d'autres raffineries chez les confrères (Rotterdam, Singapour), on peut également envisager l'exploitation des synergies énergétiques entre confrères.
Au niveau des systèmes d'utilités (vapeur/électricité, réseau fuel gaz, eau de refroidissement, air comprimé), ainsi qu'au niveau des unités de traitement (choix des catalyseurs, objectif normatif des consommations d'énergie, simulation de procédés, fours pilotes, aide à la conduite des unités…) des économies substantielles sont à considérer, à examiner de près et à étudier avec soins.
[modifier] Une conception adaptée sur les nouvelles installations
Sur les nouvelles installations à construire, on peut adapter la conception des unités au nouveau coût de l'énergie, particulièrement dans la construction des extensions d'unités de traitement. L'économie d'énergie peut se chiffrer jusqu'à 30-40 % dans ce cas et parfois même jusqu'à 60 %. Les mêmes recommandations sont applicables dans la conception des systèmes d'utilités et de traitements comme indiqué ci-dessus.
Avec un quintuplement ou un sextuplement du prix de l'énergie, beaucoup de techniques et de conceptions doivent être repensées, mais ce virage va prendre beaucoup de temps car les chocs subis sont assez brutaux et l'adaptation au nouvel environnement est lente, et de nouvelles hausses sont à prévoir dans l'avenir.
La conception des bâtiments selon les principes de l'architecture bioclimatique et de maison passive permet des économies énergétiques majeures, préalable nécessaire à l'utilisation des énergies renouvelables.
[modifier] Mise au point de nouvelles techniques
Il faut, pour trouver de nouvelles techniques, aussi bien dans les traitements que dans les transformations et les conversions de produits, il faut faire d'énormes investissements dans la recherche car, dans la nature, la transformation d'un produit en un autre ne nécessite pas de haute température ni de haute pression. Nous avons encore beaucoup à apprendre de la nature car la nature transforme tout en douceur et il n'y a presque pas de déchet.
[modifier] Législation
En France, la Loi Programme des orientations de la politique énergétique du 13 juillet 2005 (dite Loi POPE) établit les économies d'énergie comme la première priorité de la politique énergétique française. Elle définit des mesures purement nationales (certificats d'économie d'énergie, par exemple) tout en transposant toutes les directives européennes en oeuvre dans le domaine à cette date. Depuis, l'Union Européenne s'est fixé de nouvelles ambitions (sommet de printemps de mars 2007) qui devraient se traduire dans de nouvelles directives.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
- Efficacité énergétique
- Efficience énergétique
- Raffinage du pétrole
- Renouvellement de l'air intérieur
- Certificat économie énergie
- Energie-Cités
- Pic de Hubbert
- Géopolitique du pétrole
[modifier] Liens externes
- (fr) (en) Campagne européenne Display pour l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments municipaux
- (fr) (en) Energie-Cités, l'association d'autorités locales européennes pour une politique énergétique locale durable
- (fr) Affichage de la consommation électrique de la France en temps réel
- (fr) PowePoint ADEME sur la loi POPE
- (fr) Fondation de recherche d'utilité publique "Bâtiment-Energie" : réduction des émissions de CO2 et des consommations d'énergie dans le secteur du bâtiment
[modifier] Ouvrages de référence
- Maîtrise de l'énergie dans les collectivités locales, édité par le CSTB, téléchargeable sur [1]
- Maîtrise de l'énergie pour un monde vivable, de Bernard Laponche, édité par ICE (International Conseil Energie) en 1997
- Les économies d'énergie dans l'habitat existant, de Olivier David et Adeline Fabre, édité par les Presses de l'Ecole des Mines en 2007
- Serge Meyer, Économies d'énergie et confort dans l'habitat, Éd. SAEP (ISBN 2-7372-4654-7)
Portail de l'énergie – Accédez aux articles de Wikipédia concernant les énergies. |