Alexander Calder
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Alexander Calder est un sculpteur américain, né à Philadelphie en 1898 et décédé en 1976 d'une crise cardiaque, à New York où il était venu inaugurer une rétrospective de son œuvre.
Il était le fils de deux artistes. Ingénieur de formation, il a surtout réalisé des mobiles, assemblages de formes animés par les mouvements de l'air, des stabiles « la sublimation d'un arbre dans le vent » d'après Marcel Duchamp.
En 1923, il entre à l'Art Students League de New York où il étudie avec des peintres de l'École Ashcan comme John Sloan et George Luks. En 1924, il travaille comme illustrateur auprès de la National Police Gazette. En 1925, il réalise sur commande l'illustration des spectacles du cirque Ringling Bros. and Barnum & Bailey.
Il va se découvrir une fascination pour le thème du cirque qui débouchera sur son Cirque Calder, une performance où interviennent des figures faites de fil de fer et dans laquelle l'artiste joue le rôle de maître de cérémonie, de chef de piste et de marionnetiste en faisant fonctionner manuellement le mécanisme, le tout étant accompagné de musique et d'effets sonores. Le Cirque Calder se produira à Paris en 1926.
Il s'installa en France en 1927, où il fabrique des jouets et donne des représentations avec son cirque de marionnettes, en fil de fer et en bois articulés. Il entre en contact avec des artistes de l'avant-garde artistique parisienne comme Joan Miró, Jean Cocteau, Man Ray, Robert Desnos, Fernand Léger, Le Corbusier, Theo van Doesburg et Piet Mondrian en 1930 qui aura une grande influence artistique sur lui.Il abandonne la sculpture figurative en fil de fer qu'il avait pratiquée depuis 1926 pour adopter un langage sculptural entièrement abstrait
En 1931, il s'incorpore au groupe Abstraction-Création, qui se consacre à la non figuration. À la Galerie Percier, il expose une série d'œuvres abstraites faisant référence au monde naturel et aux lois de la physique qui le gouvernent. Construites en fil de fer et en bois, la plupart de ces œuvres évoquent la disposition de l'univers. Il commence aussi à construire des sculptures composées d'éléments mobiles indépendants entraînés par un moteur électrique ou par manivelle manuelle. En 1932, il expose trente de ces sculpures qualifiées de mobiles par Marcel Duchamp et qui marquent le début de sa carrière.
En 1943, le Museum of Modern Art de New York organise une première rétrospective, suivie en 1946 par une exposition à Paris préfacée par Jean-Paul Sartre, et en 1952, il obtient le grand prix de la Biennale de Venise.
En 1958, il réalise le mobile du siège parisien de l'UNESCO, dix mètres de haut, deux tonnes d’acier noir, cinq bras.
En 1962 il s'installe dans son nouvel atelier du Carroi, d'une conception très futuriste et dominant la vallée de la Basse-Chevrière à Saché en Indre-et-Loire. Il n'hésitait pas à offrir ses gouaches et de petits mobiles à ses amis du pays ; il fit même don à la commune d'un stabile trônant depuis 1974 face à l'église : une anti-sculpture affranchie de la pesanteur.
Il fit fabriquer tous ces stabiles et mobiles aux Ets Biemont à Tours, dont "L'Homme", tout en acier inoxydable de 24 metres de haut, commandé par l'International Nickel du Canada (INCO) pour l'Exposition Universelle de Montréal en 1967. La fabrication se faisait d'après la maquette réalisée par Calder, par le bureau d'étude pour concevoir à l'échelle réelle, puis par des ouvriers chaudronniers qualifiés pour la fabrication. Calder supervisait toutes les opérations, et modifiait si nécessaire l'œuvre.
Il collabora au projet de Hervé Poulain, "art cars", qui consistait à customiser un bolide pour les 24h du Mans. En firent de même Andy Warhol, César, Arman, Lichtenstein, Wolinski, Stella...
Il fut le plus français des sculpteurs américains, et avait le génie de transformer une tôle en œuvre d'art et une boîte de conserve en oiseau. Il a fait le lien entre le surréalisme, l'art abstrait et certaines des recherches les plus modernes, qu'il anticipa de trente ans.
[modifier] Citations
- Alexander Calder
- « Pourquoi l'art devrait-il être statique ? En regardant une œuvre abstraite, qu'il s'agisse d'une sculpture ou d'une peinture, nous voyons un ensemble excitant de plans, de sphères, de noyaux sans aucune signification. Il est peut-être parfait mais il est toujours immobileest le mouvement » (1932).
- « Je suis entré dans le champ de l’art abstrait après avoir visité l’atelier de Piet Mondrian à Paris en 1930. (…) Je fus particulièrement impressionné par des rectangles de couleur qu’il avait collés au mur. (…) Je lui dis que j’aimerais les faire osciller ».
- « La forme qui soustend mon œuvre est le système de l’Univers ».
- « Je me suis pour l’essentiel limité au noir et au blanc, les plus dissemblables des couleurs. Le rouge est la couleur qui leur est le plus radicalement opposée – et ensuite les autres primaires. Les couleurs secondaires et les teintes intermédiaires n’apportent que confusion et désordre à la netteté et à la clarté de l’œuvre ».
- « Je suis sculpteur pour éviter les histoires ».
- Marcel Duchamp : « ...la sublimation d'un arbre dans le vent.
- Jean-Paul Sartre :
- « ses mobiles ne signifient rien, ne renvoient à rien qu'à eux-mêmes… ce sont des absolus ».
- « Un objet de Calder est pareil à la mer et envoûtant comme elle : toujours recommencé, toujours neuf ».