Aminoside
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
![]() |
Cet article est une ébauche à compléter concernant la médecine, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant. |
![]() |
Cet article est une ébauche à compléter concernant la biochimie, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant. |
Les aminosides (aminoglycosides) constituent une famille d'antibiotiques actifs sur certains types de bactéries. Ils comprennent l'amikacine, la gentamicine, la kanamycine, la néomycine, la nétilmicine, la paromomycine, la streptomycine (le plus connu, découvert par Selman Abraham Waksman), et la tobramycine. Ceux qui sont dérivés d'espèces de Streptomyces prennent le suffixe -mycine, ceux qui sont dérivés de Micromonospora prennent le suffixe -micine.
Sommaire |
[modifier] Structure chimique
Les aminoglycosides sont composés de deux à cinq unités de sucres subsitués par des fonctions amine (-NH2). La plupart d'entre eux sont construits autour d'un noyau central commun, constitué de 2-désoxystreptamine et de glucosamine (voir figure). Cette structure minimale correspond à l'antibiotique néamine ou néomycine A. La plupart des aminosides utilisés en clinique comportent d'autres sucres aminés, substitués soit en position 4, soit en position 5 du cycle désoxystreptamine. On a ainsi deux familles d'aminosides :
- Les aminosides 4,6 disubstitués, tels que la kanamycine, la gentamicine ou l'amikacine
- Les aminosides 5,6 disubstitués, tels que la néomycine ou la ribostamycine.
[modifier] Mécanisme d'action
Les aminosides [1] [2] se lient à la sous-unité 30S des ribosomes des bactéries et interfèrent avec la traduction des ARN messagers en protéines. Plus précisément, la plupart des aminoglycosides se fixent à l'ARN ribosomique 16S, au niveau du site de décodage (site A). Cette fixation ne bloque pas la traduction, mais induit des erreurs dans le décodage des codons effectués par le ribosome. C'est l'accumulation des erreurs dans les protéines synthétisées qui est responsable de la létalité induite par les aminosides, par l'accumulation de protéines aberrantes.
Les aminoglycosides sont également toxiques chez les cellules eucaryotes. Le principal mécanisme de cette toxicité est le blocage des ribosomes mitochondriaux qui sont également sensibles à l'action de ces composés. La faible perméabilité mitochondriale limite cet effet. Chez l'homme, il existe toutefois une toxicité avérée au niveau des oreilles (ototoxiques) et des reins qui nécessite une surveillance lors de l'administration par voie générale. Les atteintes rénales dont une conséquence de la concentration des aminosides au niveau de cet organe. L'ototoxicité peut être de deux ordres, soit réversible (atteinte de l'équilibre), soit irréversible (surdité).
[modifier] Effet post-antibiotiques
L'effet post-antibiotiques est un phénomène très particulier, observé seulement avec les antibiotiques les plus puissants. Cet effet se produit avec les aminosides: même après que la majeure partie de la dose ait été éliminée de l'organisme, et qu'il ne reste que de faibles traces d'aminoside dans le corps, la faible concentration restante d'antibiotique continue d'agir et d'éliminer les bactéries. Les aminosides ont donc un effet plus fort et plus étendu que ne pourrait le laisser supposer leur demi-vie seule.
[modifier] Précautions d'emploi
On les administre à des doses basées sur le poids corporel. Il faut surveiller le taux plasmatique,la fonction rénale (créatinine), et il peut être pertinent de passer des audiogrammes de contrôle après le traitement.
Les aminosides ne doivent pas être administrés pendant la grossesse (à moins d'extrême nécessité), vu le risque important de rendre le nouveau-né sourd.
[modifier] Voie d'administration
Il n'existe pas de forme orale de ces antibiotiques car ils ne passent pas la barrière digestive. Ils sont donc en général soit administrés par voie intraveineuse, ou utilisés par voie locales pour le traitement des plaies.
[modifier] Spectre antibiotique
Les aminosides sont actifs contre certains bacilles à Gram négatif, en particulier les entérobactéries et Pseudomonas aeruginosa. La streptomycine est utile pour traiter la tuberculose résistante aux traitements habituels, la spectinomycine vient à bout de la gonorrhée résistante, et la paromomycine est un anti-parasitaire employé contre certaines amibes et le Cryptosporidium.
Comme la plupart de antibiotiques, ils sont sans effets sur les champignons et les virus.
Les aminosides sont sans effet contre les bactéries anaérobies.
[modifier] Lien externe
[modifier] Références
- ↑ Harrisson Principes de Médecine Interne ISBN 2257175492
- ↑ BIAM
![]() |
Portail de la médecine – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la médecine. |