Antiquité tardive

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L'Antiquité tardive est la période historique charnière qui relie l'Antiquité au Moyen Âge en Europe. Cette dénomination fut empruntée aux historiens allemands (Spätantike) par l'historien français Henri-Irénée Marrou qui voulait neutraliser le caractère péjoratif des expressions couramment utilisées jusqu'alors pour désigner les derniers siècles d'existence de l'Empire romain d'Occident (« Bas Empire », « Décadence », « Déclin », etc.).

Sommaire 1 Datation 2 Notes 3 Voir aussi 3.1 Liens internes 3.2 Bibliographie 3.3 Liens externes

[modifier] Datation

L'Antiquité tardive couvre une vaste période historique de cinq siècles, qui s'étend du IV^e jusqu'au VIII^e siècle Ces limites ne s'appliquent toutefois pas à l'ensemble de l'ancien monde gréco-romain. Ainsi, les îles Britanniques plongent dans les « Âges sombres » (« dark ages » en anglais) dès le IV^e siècle, tandis qu'en France, en Italie et en Allemagne, l'Antiquité parvient à maintenir ses bases jusqu'au VII^e siècle et ce, malgré les conséquences des « Grandes invasions », vécues dans l'historiographie antérieure comme une marée montante. Byzance, terre par excellence de l'Antiquité tardive, est évidemment incluse dans ce champ d'études.

Il faut noter qu'une période nommée « Haut Moyen Âge » par les médiévistes renvoie pratiquement aux mêmes datations et développe les mêmes thèmes (la fin d'une époque constituant le début d'une autre). Ainsi le médiéviste Ferdinand Lot (1866-1952) fait remonter la césure historique à la crise de l’Empire au IIIe siècle, et annexe la période du Bas-Empire au Moyen Âge. À l’autre extrême, l’historien médiéviste belge Henri Pirenne (1862-1935), considère que la fin de l’univers méditerranéen antique se place avec l’expansion arabe du VIIe siècle.

Les historiens s'accordent néanmoins sur l'importance des jalons historiques et des tournants culturels que furent le règne de Constantin Ier^[1] l'irruption de la civilisation arabe dans le monde méditerranéen et la création de l'empire carolingien.

Ces débats indiquent combien la rupture chronologique de la fin de l'Empire romain d'Occident placée sur 476 est impropre pour saisir la complexité des changements sociaux, économiques et idéologiques d'où naît l'Occident médiéval.

L'historien britannique Peter Brown a largement développé ce concept d'Antiquité tardive depuis une vingtaine d'années, d'une part en insistant sur l'importance des acquis antiques (notamment en droit) et d'autre part en montrant quelle est la lenteur de la mise en place des caractéristiques purement médiévales (en particulier, l'essor de la Chrétienté occidentale et le développement de l'Islam), sur une période qui s'étend du milieu du III^e siècle jusqu'au milieu du VIII^e siècle.

[modifier] Notes

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

• note: cette découpe est adoptée par l'historien médiéviste Jacques Le Goff

• découpes de l'Antiquité
  • historiographie anglo-saxonne : Antiquité classique | Antiquité tardive
  • historiographie française : Haut Empire | Bas Empire (Rome)

Postérité :

• Moyen Âge, limites extrêmes
  • Expression de Haut Moyen Âge antérieur au bas Moyen Âge.
  • Fin du Haut Moyen Âge

[modifier] Bibliographie

• Aloïs Riegl, Spätrömische Kunstindustrie, Vienne, 1901
• Henri-Irénée Marrou, Décadence romaine ou Antiquité tardive ?, Paris, 1977
• Régine Pernoud, Pour en finir avec le Moyen Âge, Paris, 1977
• Peter Brown, The world of late antiquity: AD 150-750, 2° éd., New-York, 1989
• Peter Brown, The rise of Western Christendom: triumph and diversity, 200-1000 A.D., Cambridge, 1996

[modifier] Liens externes

• (fr)Revue historique Antiquité tardive
• (en)L'Antiquité tardive par Peter Brown - site de l'Université de Stanford