Arletty
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Arletty, pseudonyme de Léonie Bathiat, née le 15 mai 1898 à Courbevoie (Hauts-de-Seine), comme l'écrivain Céline qu'elle connaissait, et morte le 23 juillet 1992 à Paris, est une actrice française.
Son rôle assurément le plus marquant, et le point culminant de sa carrière d'actrice, reste sans conteste son interprétation de Garance dans Les Enfants du paradis (1943), de Marcel Carné, sous la direction duquel elle a tourné quatre autres films. Cette interprétation a parfois été qualifiée de « lumineuse », ce qui pourrait tenir tant du jeu de l'actrice que du traitement particulier des éclairages mis en place par Roger Hubert, directeur de la photographie du film.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Elle est la fille de Michel Bathiat, chef du dépôt des tramways de Courbevoie et de Marie Dautreix, blanchisseuse. Elle fait de bonnes études dans une institution privée, puis entreprend d'étudier la sténographie chez Pigier. La guerre de 1914 fauche sur le champ de bataille son premier amour qu'elle surnommait « Ciel », à cause de la couleur de ses yeux. En 1916, son père meurt, écrasé par un tramway. Arletty, son frère et sa mère se trouvent alors expulsés du dépôt.
Arletty se laisse alors séduire par un banquier, de confession israélite, Jacques Georges Lévy. Ils ont le meme âge. Il lui fait connaître le théâtre et la plus haute société parisienne. Lorsqu'elle le quitte, elle rencontre Paul Guillaume, le marchand de tableaux qui révéla Picasso, Modigliani, Soutine. Elle est ensuite recommandée au directeur du petit Théâtre des Capucines. Elle était mannequin chez Poiret sous le pseudonyme d'Arlette, elle devient Arletty pour jouer dans des revues où la fantaisie et le luxe sont de mise.
Elle débute au cinéma en 1930, dans La Douceur d'aimer, auprès de Victor Boucher. Dès 1931, elle se distingue dans un premier rôle dans le ravissant film de Jean Choux Un chien qui rapporte. Sa carrière théâtrale prend un tournant décisif dans Un soir de réveillon, aux Bouffes-Parisiens, avec Henri Garat, Dranemetr Koval. Elle joue ensuite dans une opérette de Sacha Guitry, sur un livret de Reynaldo Hahn. Puis c'est Le Bonheur mesdames avec Michel Simon, joué près de cinq cents fois sans interruption, malgré leurs désaccords successifs.
Jacques Prévert et Marcel Carné lui offrent au cinéma ses plus beaux rôles. Mais il faut mentionner un film de Carné-Jeanson, Hôtel du Nord qui la rend célébrissime et la fait entrer de son vivant dans la légende du Paris populaire. « Atmosphère, atmosphère ! Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? » lance-t-elle à Louis Jouvet, son maquereau, du haut de la passerelle qui enjambe le canal Saint-Martin.
Après la Libération, Arletty est arrêtée en raison d'une liaison qu'elle avait entretenue avec un officier allemand, ils s'étaient connus en 1938. Elle est internée quelques jours à Drancy puis à Fresnes. Libérée, on lui conseille de quitter Paris. Elle trouve refuge pour soixante quinze semaines au château de La Houssaye-en-Brie, chez des amis. La chronique rapporte une parole (peut-être apocryphe) selon laquelle elle aurait rétorqué à un juge d'instruction qui lui demandait des nouvelles de sa santé : « Pas très résistante ! »
En 1966 elle perd la vue mais pas sa verve. Et disparait donc de l'écran, "On ne peut pas jouer sans voir son partenaire, ça n'a pas de sens." Mais prète sa voix pour différents reportages, etc. Pour en savoir plus sur le personnage il est important de se procurer "La défense" livre autobiographique publier en 1971.
[modifier] Citations
- "Je place le poète au dessus de tout. Rien dans les mains, rien dans les poches."
- "Je pardonne les offenses qui me sont faites, pas celles faites à mes amis."
- "Les français confondent "homme grand" et "grand homme".
- " Le cerveau est une cinémathèque permanente. Nous disposons de milliers de kilomètres de films que nous projetons à norte fantaisie en noir et blanc, en couleur, en relief.
- « Je n'ai pas été élevée, je me suis élevée. »
- « Cacher son âge, c'est supprimer ses souvenirs. »
- « L'amour peut se passer d'estime, pas l'amitié. »
- À ceux qui lui reprochaient d'avoir eu un amant allemand durant la seconde guerre mondiale : « Si mon coeur est francais, mon cul est international. »
[modifier] Filmographie complète
- 1930 La Douceur d'aimer de René Hervil : Une dactylo
- 1931 Un chien qui rapporte de Jean Choux : Josyane Plaisir
- 1932 Enlevez-moi de Léonce Perret : Lulu
- 1932 Une idée folle de Max de Vaucorbeil : Anita, une danseuse
- 1932 La Belle aventure de Reinhold Schunzel et Roger Le Bon : Mme Desminières
- 1933 Je te confie ma femme de René Guissart : Totoche
- 1933 Le voyage de Monsieur Perrichon de Jean Tarride : Anita
- 1933 Un soir de réveillon de Karl Anton : Viviane
- 1933 La Guerre des valses de Ludwig Berger, Raoul Ploquin : La chocolatière
- 1934 Pension Mimosas de Jacques Feyder : Parasol
- 1934 Le Vertige de Paul Schiller : Emma
- 1935 La Garçonne de Jean de Limur : Niquette
- 1935 Amants et voleurs de Raymond Bernard : Agathe
- 1935 La Fille de madame Angot de Jean-Bernard Derosne : Mme Ducoudray
- 1935 Une aventure à Paris de Marc Allégret : Rose de Saint-Leu
- 1936 Le Mari rêvé de Roger Capellani : Ève Roland
- 1936 Faisons un rêve de Sacha Guitry : Participation dans le prologue du film
- 1936 Messieurs les ronds de cuir d'Yves Mirande : La belle-sœur de La Hourmerie
- 1936 Feu la mère de madame - court métrage de Germain Fried : Yvonne, l'épouse de Lucien
- 1936 Mais n'te promène donc pas toute nue - court métrage de Léo Joannon : Clarisse Ventroux
- 1937 Mirages ou Si tu m'aimes d'Alexandre Ryder : Arlette
- 1937 Désiré de Sacha Guitry : Madeleine, la femme de chambre
- 1937 Aloha, le chant des isles de Léon Mathot : Ginette
- 1937 Les Perles de la couronne de Sacha Guitry et Christian-Jaque : La reine d'Ethiopie
- 1938 Hôtel du Nord de Marcel Carné : Mme Raymonde, la prostituée
- 1938 La Chaleur du sein de Jean Boyer : Bernadette, la plus jeune mère
- 1938 Le Petit Chose de Maurice Cloche : Irma Borel
- 1939 Tempête de Dominique Bernard-Deschamps : Ida Maulaincourt
- 1939 Circonstances atténuantes de Jean Boyer : Marie-Jeanne dite « Marie qu'a d'ça »
- 1939 Fric-Frac de Claude Autant-Lara et Maurice Lehmann : Loulou
- 1939 Le jour se lève de Marcel Carné : Clara, la partenaire de Valentin
- 1941 Madame Sans-Gêne de Roger Richebé : Catherine Hubscher, blanchisseuse
- 1942 Boléro de Jean Boyer : Catherine, l'amie d'Anne-Marie
- 1942 Les Visiteurs du soir de Marcel Carné : Dominique, troubadour dépéché par le diable
- 1942 L'Amant de Bornéo de Jean-Pierre Fzydeau et René Le Hénaff : Stella Losange, artiste en renom
- 1942 La femme que j'ai le plus aimée de Robert Vernay : La Divette, la locataire
- 1942 La Loi du 21 juin 1907 - court métrage de Sacha Guitry : Gertrude
- 1943 Les Enfants du paradis - première époque Le boulevard du crime de Marcel Carné : Garance, la beauté
- 1943 Les Enfants du paradis - deuxième époque L'homme en blanc de Marcel Carné : Garance, la beauté
- 1948 La Fleur de l'âge - film inachevé de Marcel Carné
- 1948 Madame et ses peaux-rouges (Buffalo Bill et la bergère) - film inachevé de Serge T. de Laroche
- 1949 Portrait d'un assassin de Bernard-Roland : Marthe
- 1950 Georges Braque - documentaire d'André Bureau : Arletty assure le commentaire
- 1951 L'Amour madame de Gilles Grangier : Elle-même
- 1951 Gibier de potence de Roger Richebé : Mme Alice
- 1953 Le Père de Mademoiselle de Marcel L'Herbier et Robert-Paul Dagan : Edith Mars
- 1953 Le Grand jeu de Robert Siodmak : Mme Blanche
- 1954 Huis clos de Jacqueline Audry : Inès
- 1954 L'Air de Paris de Marcel Carné : Blanche Le Garrec
- 1956 Mon curé chez les pauvres d'Henri Diamant-Berger : Nine, l'épouseuse
- 1956 Vacances explosives de Christian Stengel : Arlette Bernard
- 1957 Le Passager clandestin de Ralph Habib : Gabrielle, l'amie de Lotte
- 1958 Et ta sœur de Maurice Delbez : Lucrèce du Boccage
- 1958 Un drôle de dimanche de Marc Allégret : Juliette Harmier
- 1958 Maxime d'Henri Verneuil : Gazelle
- 1959 Paris la belle - court métrage documentaire de Pierre Prévert et Marcel Duhamel : Arletty assure le commentaire
- 1960 Les Primitifs du XIII - court métrage documentaire de Pierre Guilbaud : Arletty assure le commentaire
- 1961 Les Petits Matins ou Mademoiselle stop de Jacqueline Audry : Gabrielle la maîtresse de Rameau
- 1962 La Loi des hommes de Charles Gérard : La comtesse
- 1962 La Gamberge de Norbert Carbonnaux : La mère d'Albert
- 1962 Le Jour le plus long (The Longest day) de Ken Annakin et Andrew Marton : Mme Barrault
- 1962 Tempo di Roma de Denys de La Patellière : Cri-cri
- 1962 Le Voyage à Biarritz de Gilles Grangier : Fernande
- 1967 Dina chez les rois - court métrage documentaire de Dominique Delouche : Arletty assure le commentaire et lecture d'un poème
- 1977 Jacques Prévert - moyen métrage documentaire de Jean Desvilles : Voix d'Arletty et témoignages
- 1985 Carné, l'homme à la caméra - documentaire de Christian-Jaque : Voix de la caméra
[modifier] Complément filmographique
En outre on peut voir et entendre Arletty dans les titres suivants :
- 1977 : A perte de vie...Jacques Prévert - Documentaire pour la télévision de Georges Ferraro : Témoignage d'Arletty
- 1977 : Ciné Follies - Film de montage de Philippe Collin avec des extraits de comédies musicales
- 1981 : Notre Dame de La Croisette - Documentaire de Daniel Schmid - Avec des images d'archives
- 1987 : Arletty sur Seine, documentaire de Michel Ayats. Dernière apparition d'Arletty. Avec les témoignages de Micheline Boudet, Michel Souvais, Jean-Claude Brialy, Cartero.
- 1988 : Arletty raconte Arletty - Documentaire pour la télévision de Moïse Maatouk : Témoignage d'Arletty
- 1990 : Ne m'oubliez pas : Hommage à Bernard Blier - Documentaire pour la télévision de Mathias Ledoux : Témoignage d'Arletty
- 1991 : Nylon Blues - Documentaire de Françoise Levic - Avec des images d'archives
- 1997 : On connaît la chanson d'Alain Resnais - On peut entendre Arletty chanter Et le reste
- Dans certaines filmographies, on peut relever deux titres avec Arletty dont je demande confirmation[réf. nécessaire]. Il s'agit de :
- Mademoiselle Josette ma femme de Karl Anton en 1933
- Un fil à la patte de Karl Anton en 1933
[modifier] Bibliographie
[modifier] Autobiographie
[modifier] Biographies
- Je suis comme je suis, suite de ses mémoires sous la forme d'une conversation avec son secrétaire et ami Michel Souvais, Éditions Vertiges du Nord / Carrère, Paris, 1987, ISBN 2-86804-404-2.
- Michel Souvais, Arletty, confidences à son secrétaire, Éditions Publibook, Paris, septembre 2006.
[modifier] Sur la Toile
- Lecture mp3 par Arletty d'extraits de Mort à crédit de Céline (livre audio)
- Arletty sur l'Internet Movie Database
- Arletty sur BiFi.fr
|