Les Enfants du paradis
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Les Enfants du paradis est un film français réalisé par Marcel Carné, sorti en 1945.
Sommaire |
[modifier] Synopsis
Paris, 1828. Dans la foule présente sur le boulevard du Crime, le mime Baptiste Deburau, par son témoignage muet, sauve la petite courtisane Garance d'une erreur judiciaire. Il en tombe fou amoureux mais ne peut le lui avouer tandis qu'il est lui-même courtisé par Nathalie, la fille du directeur. Garance se laisse séduire par un jeune acteur prometteur, Frédérick Lemaître. Baptiste les invite à travailler tous les trois ensemble. Également subjugué par la beauté de Garance, le comte Édouard de Montray n'hésite pas à lui proposer le mariage et sa fortune. Elle repousse ses avances mais, accusée une nouvelle fois de complicité avec son ami le truand Lacenaire, elle fait appel à l'aide du comte.
Quelques années plus tard, Baptiste, marié à Nathalie, est la coqueluche des boulevards. Il a fait de la pantomime un art reconnu et populaire. Frédérick, quant à lui, a accédé lui aussi à la célébrité, et rêve de pouvoir monter Shakespeare. Garance, depuis mariée au comte, est revenue à Paris et assiste incognito à toutes les représentations de Baptiste. Un jour alors qu'il se présente à la demeure du comte Montray, Lacenaire est obligeamment mais fermement éconduit il en conçoit une véritable humiliation et jure de se venger en le ridiculisant, ce à quoi il parvient en profitant des retrouvailles de Garance et Baptiste. Après leur première et unique nuit d'amour, Garance s'en va, au désespoir de Baptiste, retenu par une foule de pierrots de carnaval.
[modifier] Commentaires
L'histoire s'appuie sur une galerie de personnages ayant soit existé (Deburau, Frédérick Lemaître, Lacenaire), soit avérés (le personnage de la riche aristocrate assistant à toutes les représentations de Deburau relaté par des chroniques de l'époque) ou encore inspirés (Montray se rapprochant du ministre des affaires étrangères de Louis-Philippe et du duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, ministre de l'intérieur quelques décennies plus tard).
Le film, ouvert et clos par des rideaux, est également une mise en abyme de la représentation, déclinant le monde du spectacle d'alors, traitant de la kermesse, de la pantomime, du mime, de la comédie, du mélodrame, de la tragédie, du carnaval... Le sommet est atteint avec la représentation dans le film de « L'auberge des Adrets », mélodrame authentique, relatant les aventures d'un authentique bandit, Robert Macaire.
Mais la dissection va au-delà et touche aussi la représentation sociale et les rôles que chacun endosse, masque et costume compris. Le tout servi par un texte de Jacques Prévert, qui puise abondamment dans son univers littéraire : Garance chantant le soir dans sa chambre « je suis comme je suis », des éléments de ses collages dans les coulisses des théâtres, etc.
[modifier] Fiche technique
- Titre : Les Enfants du paradis
- Titre anglais : Children of Paradise
- Réalisation : Marcel Carné
- Scénario et dialogues : Jacques Prévert
- Production : Raymond Borderie, Fred Orain
- Société de production : Pathé cinéma
- Musique : Maurice Thiriet, Joseph Kosma (sous le pseudonyme de Georges Mouqué)
- Photographie : Roger Hubert
- Montage : Madeleine Bonin et Henri Rust
- Décors : Alexandre Trauner, Léon Barsacq et Raymond Gabutti
- Costumes : Mayo
- Son : Robert Teisseire
- Direction de production : Louis Théron
- Tournage : d'août 1943 à juin 1944, aux studios de la Victorine (Nice)
- Pays d'origine : France
- Format : Noir et blanc - 1,37:1 - Mono - 35mm
- Genre : drame
- Durée : 205 minutes (durée totale annoncée dans une source, mais la durée totale des deux époques disponibles en vidéo se montent à 182 minutes)
- 1re époque : Le Boulevard du crime, durée 95 minutes
- 2e époque : L'Homme blanc, durée 87 minutes
- Dates de sortie : 9 mars 1945 (Paris, aux cinémas « Madeleine » et « Colisée ») ; 15 novembre 1946 (États-Unis)
[modifier] Distribution
|
|
[modifier] Autour du film
- Tourné pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs participants ont apporté leur collaboration au film dans la clandestinité comme Alexandre Trauner et Joseph Kosma (qui est mentionné au générique sous couvert d'un pseudonyme).
[modifier] Distinctions
- Oscar du cinéma 1947 : Nomination meilleur scénario original
- Les Enfants du paradis a été élu meilleur film de tous les temps par les critiques à l'occasion du centenaire du cinéma (1995).
[modifier] Répliques
- "C'est tellement simple, l'amour." : Garance à Baptiste.
- "Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment, comme nous, d'un aussi grand amour." : Garance à Frédérick, puis réciproquement.
- "Vous avez la tête trop chaude pour moi, Pierre-François, et l'cœur trop froid, j'crains les courants d'air. J'tiens à ma santé, à ma gaieté." : Garance à Lacenaire.
- "Croyez, monsieur, que je serai sensible à l'honneur que vous me ferez en envoyant dans l'autre monde un homme qui n'est pas du vôtre." : Frédérick au comte de Montray.
- "Je ne suis pas belle, je suis vivante, c'est tout." : Garance à Baptiste.
- "Je pense, par exemple, qu'il existe un peu partout dans le monde des amoureux qui s'aiment sans se le dire, ou qui se le disent avec des mots simples, des mots de tous les jours. J'trouve ça beau." : Garance à Frédérick
[modifier] Voir aussi
- Une longue analyse du film sur DVD Classik
- Les Enfants du paradis sur l'Internet Movie Database
- Les Enfants du paradis sur Allociné
|
|