Bataille de Ballon
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Informations générales | |
Date | 22 novembre 845 |
---|---|
Lieu | Ballon |
Issue | Victoire bretonne |
Belligérants | |
Bretons | Francs |
Commandants | |
Nominoë | Charles le Chauve |
La bataille de Ballon opposa les troupes franques de Charles le Chauve aux Bretons de Nominoë, et fut remportée par ce dernier le 22 novembre 845.
Sommaire |
[modifier] Prémices
En 840, par la mort de Louis le Pieux, Nominoë, comte de Vannes et missus dominicus pour la Bretagne depuis 826, se retrouve dans l'expectative devant la querelle qui déchire les héritiers de l'empereur. Après avoir balancé d'un parti à l'autre, il accepte enfin de prêter serment à Charles en janvier 841. Peut-être envoie-t-il (ou dirige-t-il lui-même ?) un contingent breton à la bataille de Fontenoy-en-Puisaye, en 841, qui vire à l'hécatombe.
Ricouin, dernier préfet de la marche de Bretagne, étant tombé à Fontenoy, son fils Lambert demande à reprendre la charge de son père. Charles refuse, doutant de cet homme qu'on dit éduqué dans la culture des Bretons, et nomme à sa place Renaud, comte d'Herbauge, qui s'est illustré dans la lutte contre les Scandinaves. Lambert se réfugie en Bretagne.
Les princes francs finissent par s'accorder en 843 et signer le traité de Verdun, la partie occidentale revenant à Charles le Chauve. Nominoë tombe gravement malade à la même époque et Renaud estime le moment propice pour se débarrasser de lui – il doute peut-être de sa fidélité, même si Nominoë est a priori acquis à la cause de Charles, ou, plus probablement, convoite sa charge à la tête de l'Armorique. Son initiative malheureuse tourne au désastre : secouru par Lambert et une troupe de ses fidèles, Erispoë, fils de Nominoë, tue Renaud et massacre ses hommes dans les marécages de Messac. Lambert occupe brièvement Nantes, que Charles confie rapidement à Hervé, aîné de Renaud. Charles a perdu un général de grande valeur mais, surtout, la paix avec les Bretons.
Devant l'agression, Nominoë se considère libéré de son serment. On le voit appuyer Lambert en 844, où des troupes bretonnes contribuent à la défaite et à la mort d'Hervé. En campagne en Aquitaine, Charles ne peut réagir. Apprenant par ailleurs les difficultés que connaît le roi à Toulouse, Nominoë poursuit l'offensive et met le Maine à feu et à sac.
En 845, Charles conclut la paix avec Pépin II d'Aquitaine et se réconcilie avec Lambert. En novembre, il doit se rendre à Tours pour célébrer la Saint-Martin. Il se décommande à la dernière minute, ayant été averti qu'un parti de Bretons souhaite faire défection, pourvu qu'il vienne immédiatement à leur aide.
[modifier] Les forces en présence
Les effectifs des deux camps sont mal connus, mais l'ost royal n'étant plus au complet en novembre et vu le caractère improvisé de l'intervention, les Francs sont sans doute peu nombreux – peut-être 3000 hommes (5 ou 6 comtés), sans doute moins. L'estimation est encore plus hasardeuse du côté des Bretons, dont l'armée semble à l'époque constituée d'une seule cavalerie légère, donc certainement encore bien moins nombreuse.
[modifier] La bataille
Nominoë attire le Roi au confluent marécageux de l'Oust et de l'Aff, non loin de l'abbaye de Ballon - d'où le nom de la bataille. Il s'agit d'un véritable chausse-trape, où les Bretons exploitent leur connaissance des marécages pour vaincre les Francs.
On dispose de peu de détails sur le déroulement de la bataille. Selon les Annales de Saint-Bertin :
« Charles ayant imprudemment attaqué la Bretagne de Gaule avec des forces limitées, les siens lâchent pied par un renversement de fortune (…) »
Selon les Premières Annales de Fontenelle :
« (…), les Francs étant entrés en Bretagne, engagèrent le combat avec les Bretons, le 22 novembre, aidés par la difficulté de lieux et les terrains marécageux, les Bretons se révélèrent les meilleurs. »
[modifier] Les conséquences
Après qu'ait circulé la rumeur de sa mort, Charles réapparaît dans le Maine. Il y reconstitue son armée, mais doit attendre après l'assemblée générale d'Epernay pour se diriger de nouveau vers la Bretagne, à la fin de l'été 846. Là, il conclut un traité assorti de serments avec Nominoë, accord dont le contenu exact nous est inconnu.
Malgré le climat de guerre froide qui perdurera et notamment les raids bretons menés par un certain Mangil dans le Bessin à la Noël de la même année, Nominoë ne rompra l'accord qu'en 849.
Il est à noter que cette bataille, relativement mineure, est souvent confondue avec celle, décisive, de Jengland-Beslé, qui opposera Erispoë, successeur de Nominoë, à Charles en 851. Commise la première fois par A. de la Borderie dans sa célèbre « Histoire de la Bretagne », l'erreur a été reprise maintes fois depuis.
Portail de l'histoire militaire – Accédez aux articles de Wikipédia concernant l'histoire militaire. |