Louis le Pieux
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- Pour l’article homonyme, voir Louis Débonnaire, un oratorien français du XVIIIe siècle.
Louis Ier dit le Pieux ou le Débonnaire est né en 778 et il est mort le 20 juin 840 sur une île du Rhin à Ingelheim près de Mayence en Allemagne.[1]
Il est né en été 778, en l'absence de son père Charlemagne, qui entreprenait à ce moment là une expédition militaire vers l'Espagne. Sa mère, Hildegarde de Vintzgau, les mit au monde, lui et son frère jumeau Lothaire, malheureusement mort peu après, à la villa Cassinogilum, Chasseneuil-du-Poitou[2]
Louis le Pieux fut roi d'Aquitaine (781-814) et empereur d'Occident (814-840). Le règne de Louis le Pieux est marqué par de nombreuses menaces sur l'unité de l'empire carolingien légué par son père Charlemagne : les fils de Louis le Pieux se sont révoltés contre lui et il dut faire face aux raids des Vikings. Enfin, les ambitions des aristocrates s'affirment de plus en plus et menacent le pouvoir impérial durant cette période.
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[modifier] Histoire
C'est en tant que dernier fils survivant que son père Charlemagne lui donne le titre d'empereur d'Occident, le 11 septembre 813 à Aix la Chapelle.
« Au mois de septembre de cette même année (813), le susdit empereur Charles réunit une grande assemblée du peuple au palais d'Aix. Venant de tout son royaume et empire s'assemblèrent évêques, abbés, comtes, prêtres, diacres et assemblée des Francs auprès de l'empereur à Aix ; et là ils élaborèrent quarante-six chapitres sur ce qui était nécessaire à l'Église de Dieu et au peuple chrétien. Ensuite se tint une assemblée avec les dits évêques, abbés, comtes et nobles du royaume franc, et ils firent de son fils Louis un roi et un empereur. Ce à quoi tous consentirent pareillement, déclarant que cela était justifié ; et cela plut au peuple, et avec le consentement et l'acclamation de tout le peuple, il fit son fils Louis empereur avec lui, et il perpétua l'empire par la couronne d'or, le peuple acclamant et criant : Vive l'empereur Louis ! Et ce fut une grande joie dans le peuple ce jour-là. » [3]
L'empire ne sera donc pas découpé, comme il était coutume de le faire à l'époque. En octobre 816, il est sacré par le pape Étienne IV à Reims.
Avec Ermengarde de Hesbaye il a 3 fils : Lothaire, Louis et Pépin. Le premier doit recevoir l'empire d'Occident, Louis la Bavière et Pépin l'Aquitaine. C'est ainsi que Louis le Pieux, en prévision de sa succession, découpe et partage son empire en juillet 817 dans un document appelé Ordinatio Imperii. Ces dispositions se heurtent à la révolte de son neveu Bernard, roi d'Italie, petit-fils de Charlemagne.
Après avoir durement châtié Bernard en lui faisant crever les yeux (818), l'empereur, accablé de remords et pour expier sa cruauté, se sent obligé de faire pénitence publique (Attigny 822). Cet acte ébranla fortement son prestige.
Mais devenu veuf en 819, Louis se remarie avec Judith de Bavière, de la dynastie Welf, qui lui donne un fils en 823, le futur Charles le Chauve. Judith essaie d'écarter ses beaux-fils du pouvoir. La naissance de Charles vient bouleverser le partage de 817 : il va falloir possessionner ce nouveau descendant. Aussi, dès 829, Louis le Pieux modifie sa succession pour y intégrer Charles. Lothaire réunit plusieurs aristocrates et forme le parti de l'unité de l'empire. Une première révolte éclate en 830 : les trois fils de Louis le Pieux se rebellent contre leur père et le contraignent à enfermer Judith dans un monastère. La succession est encore revue : le titre impérial n'a plus de successeur, les fils ont chacun un royaume indépendant. En juin 833, une nouvelle rébellion des frères fait vaciller le pouvoir : l'empereur, Judith et le petit Charles sont enfermés. En novembre 833, Lothaire impose à son père Louis le Pieux une pénitence publique à Saint-Médard de Soissons ; ce dernier est déposé de sa dignité impériale. Mais l'opinion publique se retourne contre les frères et ceux-ci se divisent pour s'opposer. En 835, Louis retrouve son titre d'empereur. Deux ans plus tard, Louis le Pieux constitue un vaste royaume pour son dernier fils Charles, ce qui entraîne les rancœurs des autres. Après la mort de Louis le Pieux en 840, les hostilités entre les fils reprendront aussitôt.
[modifier] Pourquoi le surnom « le Pieux » ?
Louis, n'étant pas le fils aîné de Charlemagne, était d'abord destiné à une carrière monastique et fut instruit dans la religion. Durant son règne, il a réformé les monastères. Il changea sa politique vis-à-vis de la papauté : il s'engagea à respecter les États de l'Église et à ne pas intervenir dans les élections pontificales ; le pape retrouve ainsi, après le contrôle exercé par Charlemagne, une certaine indépendance politique. À sa cour, il s'entoure de prélats et de clercs qui le conseillent : Agobard et Benoît d'Aniane (750-821). En 822, il accomplit une pénitence publique à Attigny. Enfin, après sa mort, il est enterré à l'abbaye Saint-Arnoul de Metz. En somme, la politique religieuse de Louis le Pieux a eu pour objectif de renforcer l'unité de l'empire, un empire carolingien fondamentalement chrétien.
Ce surnom de Pieux est attesté de son vivant. Thegan, l'un de ses trois biographes ne rédige-t-il pas la Vita Hludovici Pii ? Or Pii signifie Pieux .
Même Agobard , très critique envers Judith , fervent soutien de Lothaire et principal artisan de la déposition de Louis en 833 utilise le terme Pii dans son Libro Duo pro Filiis et Contra Iudith Uxorem Ludovici Pii !!
L'autre surnom "débonnaire" n'apparaît qu'une fois durant le haut Moyen Age, sous la plume de L'Astronome, un autre de ses biographes. Il n'emploie le terme latin "Mittisum" que l'on a traduit par débonnaire qu'une seule fois dans son récit. Malheureusement pour Louis, ce terme sera repris par Primat en 1275 dans Les grandes chroniques de France !! Puis par une cohorte d'historiens qui éclipseront le mot Pieux.
[modifier] Chronologie
- En 834 Hugues (802-844), fils bâtard de Charlemagne, abbé laïc de nombreuses abbayes Saint-Quentin (822-823), Lobbes (836), Saint-Bertin (836), devient archichancelier de Louis le Pieux son demi-frère.
[modifier] Généalogie
Voir aussi Carolingiens
┌─ Pépin III dit le Bref (v.715-† 768), maire du palais de Bourgogne (741), maire du palais de Neustrie (741), maire du palais d'Austrasie (747), roi des Francs (751). ┌─ Charles Ier dit le Grand ou Charlemagne (747-814), roi des Francs (768), roi des Lombards (774), empereur d'Occident (800). principal souverain de la dynastie carolingienne. │ └─ Bertrade ou Berthe de Laon dite au Grand Pied (?-783). │ Louis Ier dit le Pieux │ │ ┌─ Gérold Ier de Vintzgau (v.725-v.786), comte de Vintzgau. └─ Hildegarde de Vintzgau (v.757-† 783). └─ Emma d'Alémanie (?-?). Fille de Nébi.
Louis Ier dit le Pieux 1) ép. en 793 Theudelinde de Sens 2) ép. en 798 Ermengarde de Hesbaye 3) ép. en 819 Judith (cf. Welfs) │ ├─De 1 Alpaïs (?-?). │ ép. Bégon, fils de Gérard Ier de Paris (cf. Girardides) │ ├─De 1 Arnulf (v.794-?), comte de Sens. ├─De 2 Louis dit le Germanique (v.806-876), roi de Germanie (843-876). │ ép. en 827 Emma (cf. Welfs) │ ├─De 2 Hildegarde (803-860). │ ép. Gérard Ier d'auvergne (cf. Maison de Poitou) │ ├─De 2 Lothaire Ier (795-† 855), empereur d'Occident (840-855). │ ép. en 821 Ermengarde de Tours (cf. Etichonides) │ ├─De 2 Pépin Ier d'Aquitaine (797-838), roi d'Aquitaine (817-838). │ ép. Rigarde │ ├─De 2 Gisèle (?- † 874)). │ ép. Eberhard de Frioul (cf. Unrochides)→ Famille des Unrochides. │ ├─De 2 Rotrude (?-?). └─De 3 Charles II dit le Chauve (823-877), roi de Francie occidentale (840-877), empereur d'Occident (875-877). 1) ép. Ermentrude d'Orléans (cf. Agilolfing) 2) ép. Richilde (cf. Bosonides)
À noter que Gisèle étant semble-t-il née en 820, elle est plus probablement la fille de Judith d'Altdorf.
[modifier] Notes
- ↑ Généalogie de Louis le Pieux
- ↑ Chasseneuil-du-Poitou et non pas Casseuil, par l'historien Camille Jullian
- ↑ Chronicon Moissacense…, n°813, éd. G.H. Pertz, Scriptores, t. 1, M.G.H., Hanovre, 1826, p. 310.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, 1983 [détail des éditions]
- Jean-Charles Volkmann, Bien Connaître les généalogies des rois de France ISBN 2-877472086
- Michel Mourre, Le petit Mourre. Dictionnaire de l'Histoire ISBN 2-03519265
- Christian Settipani et Patrick Van Kerrebrouck, Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1 : La Préhistoire des Capétiens
[modifier] Lien externe
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