Bushido (code de vie)
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Bushidō | |
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Terme Japonais | |
Kanji | 武士道 |
Hiragana | ぶしどう |
Samourai en Armure, 1860. Photographié par Felice Beato. |
Le Bushidō est le code des principes moraux que les chevaliers japonais étaient tenus d'observer[1].
Sommaire |
[modifier] Origine du mot
Bushidō (武士道) est un mot japonais provenant du chinois 武士道 (« wu shi dao ») signifiant littéralement « la voie du guerrier » - de « bushi » (guerrier) et « dō » (la voie).
La première mention de ce mot est faite dans le Kōyō Gunkan, écrit aux alentours de 1616 mais l'apparition du Bushidō est liée à celle de la féodalité japonaise et des premiers shoguns à l'époque de Minamoto no Yoritomo au XIIe siècle.
[modifier] Sources du Bushidō
Ce code de vie a emprunté au Bouddhisme l'endurance stoïque, le mépris du danger et de la mort; au Shintoïsme, le culte religieux de la Patrie et de l'Empereur ; au Confucianisme, une certaine culture littéraire et artistique ainsi que la morale sociale des « relations » : parents-enfants, maître et serviteur, époux, frères, amis. Mencius fut également une grande source d'inspiration pour le Bushidō.
[modifier] Un code très strict
La plupart des samouraï vouaient leur vie au bushidō, un code strict qui exigeait loyauté et honneur jusqu'à la mort. Si un samouraï échouait à garder son honneur il pouvait le regagner en commettant le seppuku (suicide rituel), que l'on connait mieux en occident sous le terme (impropre cependant) de « Hara-Kiri » ou « l'action de s'ouvrir le ventre » (« hara » : le ventre, siège du Ki (puissance, énergie) et «' 'kiri » : coupe au sabre).
Sous sa forme la plus pure, le bushidō exige de ses pratiquants qu'ils jugent efficacement le moment présent par rapport à leur propre mort, comme s'ils n'étaient déjà plus de ce monde. C'est particulièrement vrai pour les formes initiales de Bushidō ou de budo. D'ailleurs, les traditionnalistes critiquent les formes plus tardives : « ils raisonnent clairement avec l'idée de rester en vie dans l'esprit. »
[modifier] Les sept vertus du Bushidō
Il existe sept grandes vertus confucéennes associées au Bushidō :
- 義 - Gi - Droiture (parfois aussi traduit par "rectitude" ou "rigueur")
- 勇 - Yu - Courage
- 仁 - Jin - Bienveillance (parfois aussi traduit par "grandeur d'âme", "compassion" ou "générosité")
- 礼 - Rei - Politesse (correspondance avec l'étiquette apparue en France à la même époque ou d'une manière plus générale, le "respect")
- 誠 - Makoto - Sincérité (ou "Honnêteté")
- 名誉 - Meiyo - Honneur
- 尽忠 - Chugi - Loyauté
[modifier] Personnalités importantes dans le développement du Bushidō
- Sōkō Yamaga, qui l'a fondé et codifié.
- Shigetsuke Taira
- Musashi Miyamoto
- Tsunetomo Yamamoto
Le Bushidō a servi également de base spirituelle aux kamikazes pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour cette raison, plusieurs arts martiaux enracinés dans le bushidō ont été interdits par les américains pendant l'occupation d'après-guerre.
[modifier] L'ére Meiji
Avec la modernisation radicale du pays sous la Réforme Meiji (1868), l'existence des classes sociales fut bannie et les samouraïs perdirent leur statut particulier qui en faisaient des sortes de policiers féodaux, seuls habilités à porter une arme blanche.
Inféodés à l'Empereur, de nombreux samuraïs suivirent la réforme et devinrent principalement des dirigeants de l'armée japonaise à l'occidentale en cours de formation (Voir le film, "Le Dernier Samouraï"), ainsi que des hommes politiques et plus tard des capitaines d'industries. Ainsi, à la fin du XIXe siècle, ils reçurent les rênes, sur impulsion du gouvernement, de ce qui allaient devenir les grands conglomérats industriels et de commerce (Mitsui, Mitsubishi, Sumitomo, etc.). Ces entreprises économiques furent les premières vraies structures capitalistiques modernes du Japon. Cette fondation est alors marquée par le mode de management de ces dirigeants, anciens samuraïs, qui organisèrent leurs entreprises selon les valeurs de leur corpus de référence: le Bushidō.
[modifier] Le Bushidō aujourd'hui
On peut considérer qu'aujourd'hui le Bushidō est encore très présent dans l'organisation sociale et économique du Japon, car c'est le mode de pensée qui a historiquement structuré l'activité capitaliste au XXe siècle. Les relations d'affaires, le rapport étroit entre l'individu et le groupe auquel il appartient, les notions de confiance, respect et harmonie au sein du monde des affaires japonais sont directement basées sur le Bushidō. Celui-ci serait donc à l'origine de l'idéologie d'harmonie industrielle du Japon moderne, qui a permis au pays de devenir, avec le miracle japonais de l'après-guerre des années 50-60, le chef de file de l'économie politique asiatique.
[modifier] Bushidō dans le sport
Le sport moderne kendo tire sa philosophie du Bushidō; à la différence d'autres arts martiaux, le contact prolongé ou les coups multiples tendent à être défavorisés pour privilégier des attaques simples et propres sur le corps ou la tête. Le Bushido a également inspiré le code d'honneur de disciplines comme le judo, le jujitsu ou le karate.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Références et bibliographie
- ↑ Extrait de "Bushidō, l'âme du Japon" de Inazō Nitobe - 1900 - (ISBN 2846170118)
- Gorin no sho, Musashi Miyamoto, 1643, plusieurs éditions en français : Le livre des cinq anneaux (éd. Belfond), Traité des cinq roues (éd. Maisonneuve et Larose, 1977 puis éd. Albin Michel, 1983), Traité des cinq roues (éd. Budo édition)
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