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Bouddhisme

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Le bouddhisme est l'un des grands systèmes de pensée et d'action orientaux, né en Inde au VIe siècle av. J.-C.. Il est fondé sur un triple socle appelé les Trois Joyaux : les bouddhistes déclarent prendre refuge dans le Bouddha (le fondateur du bouddhisme), dans le Dharma (la doctrine du Bouddha) et dans le Sangha (la communauté des fidèles pour certains, l'Ordre monastique pour d'autres).

La difficulté à définir le bouddhisme à l’aide de catégories classiques, fait qu’il est souvent considéré comme une philosophie ou une religion.

Sommaire

[modifier] Le Bouddha

image:Bodnath2.jpg
Article détaillé : Bouddha.

À l'origine, le bouddhisme n'est pas une philosophie mais une « leçon de choses » (Dhamma en pali, Dharma en sanskrit), l'enseignement de la réalité, un exposé des faits, de la souffrance, de son origine et de sa cessation pour finalement atteindre le nirvāna. Il donnera naissance par la suite à une riche tradition philosophique et parfois religieuse. Il est quelquefois décrit comme une « science de l'esprit » inspirée par les enseignements du Bouddha, « l'Éveillé », un homme dont l’existence historique est attestée, même si les détails de sa vie restent, pour beaucoup d’entre eux, invérifiables.

Le Bouddha est un chef spirituel qui vécut au Ve siècle avant l'ère chrétienne. Les années de sa naissance et de sa mort (ou parinirvāṇa) ne sont pas claires ; il aurait vécu à peu près quatre-vingts ans, mais les traditions ne s'accordent pas. La plus ancienne, de langue pāli, qui a semblé longtemps la plus probable, le fait naître en 624 av. J.C. et mourir en 544 av. J.C.. Les Thaïlandais font débuter le calendrier bouddhique en 543 av.J.C., un an après le parinirvana.

Né probablement à Kapilavastu (Uttar Pradesh) de la reine Māyā, morte à sa naissance, et du roi Śuddhodana, il avait pour nom Gautama, qui serait soit son gotta (nom de famille), soit une appellation signifiant « fils de Dame Gautami »,[1] sa tante maternelle et mère adoptive. Il appartenait au clan Śākya (ou Shakya) de la caste kshatriya des nobles-guerriers, d’où son surnom de Shākyamuni, « le sage des Śākya ». C'est là le nom principal que la tradition dite du Mahāyāna lui donne - Bouddha Shākyamuni -, et par lequel on le distingue des autres Bouddhas. Siddhārtha est un prénom qu'on lui a inventé au début de l'ère chrétienne ; il est parfois appelé Siddhārtha Gautama (pāḷi : Siddhattha Gotama).

La vie du Bouddha est riche en légendes décrivant des miracles et des apparitions divines. Par ailleurs, c'est seulement 300 ans après sa mort qu'elle commence à être connue par des textes, en même temps que ses enseignements, grâce à l'empereur Ashoka qui en fait la promotion sur toute l'étendue de son domaine et envoie des missions à l'étranger. Malgré le mystère qui entoure les premiers temps du bouddhisme, on ne peut cependant pas nier qu'un guide spirituel nommé Gautama ait existé. À cette époque, le monde hindouiste était agité par d'importantes dissensions philosophiques et spéculatives ; c'est d'ailleurs à ce moment que le jaïnisme commence à s'imposer réellement. Pour être signifiant au sein de son milieu socio-culturel, le bouddhisme s'est imprégné d'hindouisme, auquel il a emprunté nombre de concepts, en les modifiant sensiblement parfois. Il a ainsi adopté le cycle des réincarnations (saṃsāra), qu'il réinterprètera en « cycle des renaissances », puisqu'il affirmera l'inexistence de toute âme pouvant se « réincarner », et le principe de la rétribution des actes (karma), c’est-à-dire des mérites et des fautes accomplies au cours des renaissances successives. Le Bouddha a souligné qu'il n'était ni un dieu, ni le messager d'un dieu, et que son système de pensée n'était pas d'origine divine, mais plutôt axé sur la compréhension de la nature de l'esprit humain, pouvant être redécouvert par toute personne par ses propres moyens et par l'expérience ; le bouddhisme des origines niait la création du monde par les dieux, la rédemption ou la révélation.

[modifier] Le Dharma, ou les préceptes fondamentaux de l'enseignement du Bouddha

Article détaillé : Vocabulaire et concepts du bouddhisme.

[modifier] Les quatre nobles vérités

Les quatre nobles vérités (skt. catvāryāryasatyāni , pal. cattāri ariyasaccāni, tib. sdug bsngal gyi bden pa) :

  1. La vérité de la souffrance : toute vie implique la souffrance, l'insatisfaction ;
  2. la vérité de l'origine de la souffrance : elle repose dans le désir, les attachements ;
  3. la vérité de la cessation de la souffrance : la fin de la souffrance est possible ;
  4. la vérité du chemin : le chemin menant à la fin de la souffrance est la voie médiane, qui suit le noble sentier octuple.
Article détaillé : Quatre nobles vérités.

[modifier] Les trois caractéristiques de l'existence

« Tout phénomène conditionné est insatisfaisant, tout phénomène conditionné est éphémère et toute chose est sans soi. »

  • Le non-soi ( skt. Anātman pal. anatta), ou interdépendance (plutôt coproduction conditionnée) ou encore impersonnalité : de l'atome à l'univers - en passant par les êtres humains et leurs états d'esprit - il n'y a rien qui ait une existence indépendante et réelle par lui même.
  • L'impermanence (skt. anitya pal. anicca) : tout est constamment changeant, tout est flux, rien n'est figé une fois pour toutes. "Rien n'est constant si ce n'est le changement".
  • L'insatisfaction (skt. duhkha pal. dukkha), ou souffrance : ce n'est pas que la souffrance physique ; du fait de l'impermanence des choses, rien ne peut nous satisfaire de manière ultime et définitive.

Ces trois caractéristiques de l'existence conditionnée sont universelles, et connues une fois développée la vision directe de la réalité (pal. vipassanā, skt. vipashyanā). Pour ce faire, il faut suivre un entraînement au développement de notre vigilance (pal. satipatthāna, skt. smrtipasthāna).

L'être humain n'est donc pas une chose en soi, une entité indestructible contenant une étincelle divine (malgré l'illusion qu'ils en ont), mais la composition impermanente des cinq agrégats que sont la forme (ou corporéité), les sensations, les perceptions, les formations mentales et la conscience. Ces agrégats (skt. skandhas pal. khandha) sont impermanents car soumis eux aussi à la « coproduction conditionnée » (skt. pratītya-samutpāda), selon laquelle tout a un ensemble de causes et un ensemble de conséquences. Pour les bouddhistes, le moi n'est donc que vacuité (skt. Śūnyatā).

À noter que le nirvāna échappe aux caractéristiques de souffrance et d'impermanence. À contrario, il n'est pas un « en soi » (skt. ātman) : il est vide, mais inconditionné.

[modifier] Les trois racines du mal, ou « trois poisons »

Les trois poisons de l'esprit peuvent être dénommés ainsi :

  • Avidité,
  • Colère,
  • Ignorance ou Indifférence (selon la traduction).

Les voiles de l'esprit comportent par exemple :

  • Ignorance, illusion (avidyâ) au sujet des trois caractéristiques de l'existence ;
  • Désir, avidité, convoitise, attachement (trishnâ) ;
  • Haine, aversion.

Le Bouddha estimait que les causes de la souffrance humaine proviennent de l'incapacité à percevoir correctement la réalité. Cette ignorance (qui, aussi curieux que cela puisse paraître, est une émotion, un facteur mental perturbateur) et les illusions qu'elle provoque conduisent à l'avidité des hommes, à leur désir de posséder davantage que les autres, à l'attachement et à la haine éprouvés pour des personnes ou pour des choses.

Sa philosophie est telle que : la souffrance naît du désir ou de l'envie. En les supprimant tout deux il a réussi à atteindre le nirvāna : l'envie engendre le désir. Le désir, si non perçu, engendre la tristesse, la frustration et la colère.

[modifier] Les renaissances

À cause des trois poisons d'une part, et de la coproduction conditionnée de l'autre, les hommes sont amenés à renaître dans le Saṃsāra (le cycle des renaissances). Le "monde" (Loka) dans lequel ils renaîtront dépendra de leur karma, c'est-à-dire de leurs actions. Cette renaissance ne fait donc que prolonger indéfiniment la souffrance (« n'en avez-vous pas assez de gorger les cimetières ? » dit un texte). À noter que conformément au non-soi, ce n'est ni le même, ni un autre qui renaît (ce n'est pas, comme dans d'autres religions, une âme immortelle qui se « réincarne »). Le Bouddha propose de se réveiller de ce cauchemar, de chasser les nuages de la confusion et de l'illusion pour être illuminé par la réalité. Ainsi, la souffrance et le cycle karmique seront brisés. Il définit le but ultime de son enseignement comme étant « la délivrance », le « dénouement », « la libération de la souffrance » ou nirvāṇa.

Le bouddhisme indique que chacune de ces causes donne suite à la prochaine, jusqu'à ce que la cause de la douzième retourne à la première. Ce cycle de naissances et de décès ne s'arrête que lorsque l'on a atteint le nirvāṇa. La roue de l'existence karmique représente ces trois poisons par un cochon (l'ignorance), un coq (l'attachement) et un serpent (l'aversion). D'autre part si ces trois poisons sont facteurs de souffrance (Duḥkha), sa naissance ne peut résulter que de l'ignorance initiale.

[modifier] Le noble sentier octuple

Article détaillé : Noble sentier octuple.

Le noble sentier octuple (ariyāṭṭaṅgika magga) est la pratique de la discipline, de la concentration et de la sagesse. Ses huit membres sont :

  1. Compréhension juste
  2. Pensée juste
  3. Parole juste
  4. Action juste
  5. Mode de vie juste
  6. Effort juste
  7. Attention juste
  8. Concentration juste

On peut aussi traduire, à la place de l'adjectif juste, par les adjectifs parfait, complet ou total.

[modifier] L'éthique bouddhiste et les préceptes

Dans le bouddhisme, l’éthique est basée sur le fait que les actions du corps, de la parole et de l’esprit ont des conséquences pour nous-mêmes et pour ce qui nous entoure, les autres comme notre environnement. Il y a deux sortes d’actions, les actions kusala (mot pali signifiant sain, habile, favorable, positif) et les actions akusala (malsain, malhabile, défavorable, négatif).

Les actions malhabiles sont celles qui prennent leurs racines dans les trois poisons de base: l’avidité, l’aversion et la confusion mentale ou l’ignorance. Elles tendent à avoir des conséquences mauvaises pour nous ou pour les autres. Les actions habiles sont celles qui sont exemptes d’avidité, de haine et de confusion mentale et qui, au lieu de cela, sont motivées par la générosité, par l’amour et la compassion et par la compréhension. Elles tendent à avoir des conséquences positives pour nous ou pour les autres. Dans le bouddhisme, une action n’est donc ni bien ni mal en elle-même, mais est favorable ou défavorable selon la motivation et l’état d’esprit qui la sous-tend.

L’éthique bouddhique nous invite donc à prendre conscience des états d’esprit dans lesquels nous nous trouvons et à partir desquels nous agissons, parlons ou pensons et à être responsable tant de ces états d’esprit que des conséquences de nos actions.

Ces principes sont déclinés dans des préceptes, qui ne sont pas des règles d'interdits, mais des guides de comportement éthique face auxquels nous pouvons nous mesurer et progresser. Ils peuvent aussi être vus comme le mode de fonctionnement naturel d'une personne éveillée.

दिसो दिसं यं तं कयिरा वेरीवा पन वेरिनम् ।
मिच्छापनिहितं चित्तं पापियो नं ततो करे ॥

Diso disaṃ yaṃ taṃ kayirā verī vā pana verinam,
Micchāpanihitaṃ cittaṃ pāpiyo naṃ taṃ kare.

Quel que soit le mal qu'un ennemi fasse à un ennemi ou un haineux à un haineux,
Un cœur mal dirigé fait un mal encore plus grand.

(Dhammapada, « Cittavaggo tatiyo » [Versets sur le cœur], verset 42)

[modifier] Les 5 préceptes

Les préceptes les plus fréquemment suivis sont les cinq préceptes, généralement présentés sous une forme négative :

  • S'efforcer de ne pas nuire aux êtres vivants ni retirer la vie,
  • S'efforcer de ne pas prendre ce qui n'est pas donné,
  • S'efforcer de ne pas avoir une conduite sexuelle incorrecte ─ plus généralement garder la maîtrise des sens (le mental faisant aussi partie des sens),
  • S'efforcer de ne pas user de paroles fausses ou mensongères,
  • S'efforcer de ne pas ingérer tout produit intoxicant diminuant la maîtrise de soi et la prise de conscience (alcool, drogues, tabac).

Ils ont aussi une forme positive, très utile, ici à la première personne :

  • Avec des actions bienveillantes, je purifie mon corps,
  • Avec une générosité sans réserve, je purifie mon corps,
  • Avec calme, simplicité et contentement, je purifie mon corps,
  • Avec une communication véritable, je purifie ma parole,
  • Avec une attention claire et radieuse, je purifie mon esprit.

[modifier] Les 10 préceptes

On utilise parfois une distinction en 10 préceptes, que l'on peut considérer comme correspondant à un raffinement, une sorte de prolongement des 5 préceptes ci-dessus. Ces dix préceptes se retrouvent dans plusieurs textes canoniques (par exemple le Kutadana Sutta, dans le Digha-Nikaya).

Les 10 préceptes sont :

  • S'efforcer de ne pas nuire aux êtres vivants ni retirer la vie,
  • S'efforcer de ne pas prendre ce qui n'est pas donné,
  • S'efforcer de ne pas avoir une conduite sexuelle incorrecte ─ plus généralement garder la maîtrise des sens,
  • S'efforcer de ne pas user de paroles fausses ou mensongères,
  • S'efforcer de s'abstenir de paroles dures,
  • S'efforcer de s'abstenir de paroles inutiles,
  • S'efforcer de s'abstenir de paroles calomnieuses,
  • S'efforcer de s’abstenir d’animosité,
  • S'efforcer de s'abstenir de vues fausses.

Sous leur forme positive, ce sont :

  • Avec des actions bienveillantes, je purifie mon corps,
  • Avec une générosité sans réserve, je purifie mon corps,
  • Avec calme, simplicité et contentement, je purifie mon corps,
  • Avec une communication véritable, je purifie ma parole,
  • Avec des paroles salutaires et harmonieuses, je purifie ma parole,
  • Avec des mots bienveillants et gracieux, je purifie ma parole,
  • Abandonnant la convoitise pour la tranquillité, je purifie mon esprit,
  • Changeant la haine en compassion, je purifie mon esprit,
  • Transformant l’ignorance en sagesse, je purifie mon esprit.

(Dans cette formulation positive, les 6ème et 7ème préceptes "négatifs" sont regroupés en un seul).

[modifier] Interprétation des préceptes

On l'a vu, ces préceptes ne sont pas des règles absolues, mais des guides de comportement éthique. L'application de certains d'entre eux varie selon les personnes, bien entendu, mais aussi selon les traditions. Si l'on considère la première liste de 5 préceptes, c'est en particulier le cas :

  • Du premier précepte. Pour certains, ce précepte (qu'on le prenne dans sa formulation positive ou sa formulation négative) implique de façon certaine le végétarisme, pour d'autres non. Il est à noter que dans leur contrée, les Tibétains ne le pratiquaient pas : ceci est probablement dû au fait que l'élevage était une source de mise en valeur de terres difficiles à cultiver. Cependant, un certain nombre de ceux qui de nos jours pratiquent le bouddhisme tibétain en Occident sont végétariens.
  • Du cinquième précepte. Pour certains, ce précepte, en particulier si on le considère dans sa forme positive d'attention et de prise de conscience, implique l'abstention totale de boissons alcoolisées, de drogues, de tabac, qui tous diminuent la prise de conscience et développent l'avidité ou l'attachement. Pour d'autres, qui s'attachent sans doute plus à l'esprit qu'à la lettre du précepte (ou pour des traditions qui au fil des siècles se sont éloignés de la lettre pour s'attacher à l'esprit du précepte), l'ingestion d'une petite quantité d'alcool est possible, tout comme la consommation de cigarettes ; ainsi par exemple, ces dernières font fréquemment partie des offrandes données aux moines à Sri Lanka.

[modifier] Les quatre incommensurables

Les quatre brahmavihāras, signifiant conduites, sentiments pieux mais aussi demeures de Brahmā [2], sont aussi appelés les quatre incommensurables ou illimités, car ils peuvent être développés indéfiniment. Cultivées sans l'intention de mener tous les êtres à la libération ultime, ces quatre pensées conduisent à une renaissance dans le monde céleste de Brahmā ; développées avec cette intention, les quatre deviennent incommensurables et conduisent à l'Eveil parfait, en tant que fondements de la bodhicitta.

Ce sont des émotions positives extrêmement puissantes, développées par des pratiques appropriées. Il s'agit de :

  • La bienveillance universelle (mettā en pāli, maitrī en sanskrit), développée par la pratique de méditation appelée le mettā bhāvanā ;
  • La compassion (karunā), née de la rencontre de la bienveillance et de la souffrance d'autrui, développée par la méditation appelée karunā bhāvanā ;
  • La joie sympathique (muditā), qui consiste à se réjouir du bonheur d'autrui (muditā bhāvanā) ;
  • L'équanimité (uppekkā, upeksā) ou tranquillité, qui va au-delà de la compassion et de la joie sympathique est un état de paix face à toute circonstance, heureuse, triste ou indifférente (uppekkā bhāvanā).

Voir Quatre incommensurables ainsi que Samatha bhāvanā, pour l'ensemble des pratiques méditatives.

[modifier] L'éveil (bodhi)

Pour les theravādins, l'éveil est la compréhension parfaite et la réalisation des quatre vérités (il s'agit de se réveiller du cauchemar à répétition des renaissances successives) et de faire jaillir la vérité. Pour les adeptes du Mahāyāna en revanche, l'éveil a plus à voir avec la sagesse et la prise de conscience de sa propre nature de Bouddha.

L'éveil permet à l'homme d'entrer dans le nirvāṇa, puis d'atteindre à sa mort le parinirvāna (extinction complète). Le cycle karmique est donc brisé à jamais.

Là où le bouddhisme theravāda insiste sur l'extinction complète et irréversible du saṃsāra, le mahāyāna laisse aux bodhisattvas la possibilité de s'y maintenir (sans toutefois produire de karma), par compassion pour les êtres vivants, qu'ils vont alors guider vers l'éveil.

[modifier] La vacuité

Article détaillé : Vacuité.

Dans le theravada, la vacuité est proche du concept d'anatta : le monde est vide de soi. Il existe une attention portée à la vacuité ainsi qu'une méditation vipassanā, contemplation de cette vacuité.

Mais le concept de vacuité, exposé par la littérature dite de la prajñāpāramitā, et Nāgārjuna, prend un nouveau sens et fonde le Madhyamaka. Le Madhyamaka reconnaît l'enseignement de la coproduction conditionnée, mais il considère cette roue de la vie comme vacuité. Cet auteur proclame : « Le Vainqueur a dit que la vacuité est l'évacuation complète de toutes les opinions. Quant à ceux qui croient en la vacuité, ceux-là, je les déclare incurables. »

[modifier] Les trois corps (ou kāyas) de Bouddha

Le Canon pāli désigne trois corps de Gautama Bouddha :

  • son corps formel fait des quatre éléments (pāli caturmahābhūtikāya), soit le corps historique de Gautama.
  • le corps mental (pāli manomayakāya) par lequel Gautama se rendait dans les royaumes divins
  • le corps de la doctrine (pāli dhammakāya), l'ensemble des enseignements, qui demeurent un certain temps après la mort de Gautama.

Le concept prend de l'importance dans l'école Sarvastivādin. Mais il acquiert par la suite une signification fort différente.
En effet, dans le Mahāyāna, les Trois corps, manifestations d'un Bouddha, ne sont pas des entités séparées mais des expressions de l'ainsité (tathāta) qui sont unes. Ils y sont respectivement,

Article détaillé : Trikāya.

[modifier] Les écritures du bouddhisme

Article détaillé : Textes du bouddhisme.

[modifier] Le Saṅgha

Articles détaillés : Bouddhisme dans le monde et Sangha.

Le Saṅgha est la communauté des êtres qui suivent l'enseignement du Bouddha. C'est un des trois lieux de refuge. On distingue le 'Noble Saṅgha' (skt. Arya Saṅgha) constituée des êtres ayant atteint un haut niveau de libération et le Saṅgha ordinaire, comportant tous les êtres suivant la voie du Bouddha.

À la mort du Bouddha, le bouddhisme se sépara en plusieurs écoles (appelées nikāya). Des désaccords, qui furent largement constatés lors du troisième concile (vers 250 avant J.-C.), ne tardèrent pas à survenir et menèrent à une scission. Les Anciens (Thera) voulaient rester (ou retourner) au plus près des préceptes du Bouddha, quand leurs opposants, réunis au sein de la Grande Assemblée, cherchaient à se démarquer de ce « conservatisme » et à adapter l'enseignement du Bouddha pour le rendre plus accessible. Cette demande sera ultérieurement exaucée par l'apparition du Grand Véhicule (Mahāyāna), dont les adeptes appelèrent (de manière péjorative) le bouddhisme des origines Hînayāna (petit véhicule). Ce dernier se diversifia encore en différentes écoles, dont une seule existe encore : le Theravâda (ce qui explique qu'on emploie aujourd'hui un terme pour l'autre). Il ne faut cependant pas exagérer la rupture, qui du reste s'est faite progressivement (les deux types de moines habitant souvent les mêmes monastères).

Il y a aujourd'hui deux branches principales de bouddhisme : le Hīnayāna (« Petit Véhicule », « Petit Groupe », terme parfois péjoratif ou « Véhicule de base » ; voir aussi Theravāda) et le Mahāyāna (« Grand Groupe » ou « Grand Véhicule »). Le Theravāda (Voie des anciens), seule branche du « Petit Véhicule » à avoir survécu, correspond au bouddhisme des origines. C'est le plus répandu au Sri Lanka, au Myanmar, en Thaïlande, au Laos et au Cambodge, tandis que le Mahāyāna, forme ultérieure et plus populaire, est plutôt répandu en Chine, au Japon, en Corée et au Tibet. Le Zen et l'amidisme sont les subdivisions les plus connues du Mahāyāna. Le tantrisme tibétain ou Vajrayāna (véhicule de diamant) est tantôt cité comme une troisième branche de Bouddhisme, tantôt comme un courant du Mahāyāna. La version japonaise du bouddhisme tantrique est le Shingon.

Il existe aujourd'hui un certain nombre de mouvements en Asie et en Occident cherchant à « moderniser » le bouddhisme. Bien que ces minorités soient parfois regardées comme déviant des enseignements réels du Bouddha, d'autres soutiennent qu'elles représentent les pensées et la philosophie d'une quantité considérable de bouddhistes, en particulier les jeunesses bouddhistes habitant en Asie. Les principaux mouvement concernés sont le bouddhisme évangélique le Véhiculisme universel et la Sōka Gakkai.

Les évaluations du nombre de bouddhistes oscillent entre 230 et 500 millions, généralement autour de 350 millions.

[modifier] Histoire et développement du bouddhisme par pays

Le bouddhisme est né dans le monde indien, à peu près à la même époque que le jaïnisme, avec lequel il partage une certaine tendance à la remise en cause de l'hindouisme, tel qu'il était pratiqué à l'époque. Le bouddhisme reprend beaucoup de concepts philosophiques de son environnement, en leur donnant toutefois un sens sensiblement différent.

Article détaillé : Histoire du bouddhisme.

[modifier] Les écoles principales de philosophie bouddhiste

Article détaillé : Écoles du bouddhisme.

[modifier] Le bouddhisme en France

Le bouddhisme s'est largement développé en France grâce à la venue de grands maîtres de diverses traditions, qui ont fondé de nombreux centres. Citons parmi bien d'autres : Taisen Deshimaru pour le Zen, Kalu Rinpoche et Guendune Rinpoché pour le bouddhisme tibétain.

Des cinéastes, comme Arnaud Desjardins ont également contribué à faire connaître les enseignements dans ce pays.

Toujours d'après l'Union Bouddhiste de France, il y aurait environ 800.000 bouddhistes en France dont les 3/4 seraient d'origine asiatique. (Chiffre de 1986)

[modifier] Personnages importants du bouddhisme

Article détaillé : Personnalités du bouddhisme.

[modifier] Notes

  1. Gautam (Gautami au féminin et Gautama au masculin) est un gotta (de nos jours nom de famille patronymique) ; néanmoins, appliqué au Bouddha, sa signification n’est pas certaine. Le gotta de ses ascendants masculins n’est pas indiqué dans les sources. La seule Gautam de sa famille est sa mère adoptive (les femmes conservent leur nom de jeune fille). Parmi les appellations utilisées pour les hommes dans le canon pali, on trouve des gottas à la forme masculine employés seuls et des gottas à la forme féminine suivi de –putta (fils). L’appellation par référence au gotta maternel était donc courante. Certains ont proposé que cette identification, plus parlante que le nom du père dans un clan polygame, était l’usage principal, et que les noms à la forme masculine pourraient aussi être le gotta de la mère.
  2. Voir, sur la même page: brahmavihāra, brāhma, et brahma- en tant que racine

[modifier] Citations

  • « Si ceux qui ne sont pas avec nous, ô frères ! me dénigrent, ou ma doctrine ou le temple, il n'y a guère là motif à votre colère. » Bouddha, Brahmājālasūtta ;
  • « C'est en parvenant à nos fins par l'effort, en étant prêt à faire le sacrifice de profits immédiats en faveur du bien-être d'autrui à long terme, que nous parviendrons au bonheur caractérisé par la paix et le contentement authentique. » Le 14e Dalaï Lama ;
  • « Il est important de percevoir combien votre propre bonheur est lié à celui des autres. Il n'existe pas de bonheur individuel totalement indépendant d'autrui. » Le 14e Dalaï Lama ;
  • « Le désarmement extérieur passe par le désarmement intérieur. Le seul vrai garant de la paix est en soi. » Le 14e Dalaï Lama ;
  • « Aussi durement qu’elle soit appliquée, jamais la force brutale ne pourra juguler l’aspiration humaine fondamentale à la liberté » ;
  • « Quiconque exclut les autres se trouvera exclu à son tour. Toute querelle est folle. » Le 14e Dalaï Lama.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Samuel Bercholz & Sherab Chödzin Kohn, Pour comprendre le bouddhisme, Éd. Laffont : Pocket, 1993, 428 pages. ISBN 2266076337
  • Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Éd. Seuil, 2001, 841 pages. ISBN 2020362341
  • Henri Arvon, Le bouddhisme, Éd. Quadrige, PUF.
  • Buddhica, Documents et travaux pour l'étude du bouddhisme, Geuthner.
  • Dennis Gira, Comprendre le bouddhisme, Poche, 222 pages, 1998. ISBN 2253143669
  • Houang, Le bouddhisme, de l'Inde à la Chine, Fayard, 1963
  • Jorge Luis Borges & Alicia Jurado, Qu'est ce que le bouddhisme, éd. Gallimard, 1979 : Folio Essais, 2005, Paris. 121p. ISBN 2-07-032703-5
  • Claude B.Levenson, Le bouddhisme, Que sais-je?, PUF, 128 pages, 2004. ISBN 2-13-054164-X
  • Henri de Lubac, Aspects du bouddhisme, Editions du Seuil, 1951 ; La rencontre du bouddhisme et de l'Occident, Aubier, 1954
  • Alexandra David-Neel, "le bouddhisme du Bouddha",éd.presse pocket, éd du rocher.
  • Mus, Barabudur, Esquisse d'une histoire du bouddhisme, 1935
  • Maurice Percheron, Le bouddha et le bouddhisme, collection microcosme Maîtres spirituels, Editions du Seuil, 1956 (1ère éd.)
  • Walpola Rahula, "L'enseignement du Bouddha - d'après les textes les plus anciens", Editions du seuil, Points Sagesse, 188p. ISBN 2-02-004799-3

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