Camerlingue
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Le camerlingue[1] de la Sainte Église romaine est le cardinal placé à la tête de la Chambre apostolique, service de la Curie romaine chargé des biens temporels du Saint-Siège pendant la vacance du pouvoir pontifical, conformément aux dispositions de la Constitution apostolique Universi dominici gregis[2] sur la vacance du siège apostolique et l'élection du Pontife romain.
Préconisé en consistoire, il prête serment au pape après cette cérémonie et reçoit de lui une férule d'or, insigne de sa charge.
En cas de vacance de la charge, ce qui était le cas à la mort de Pie XII, les cardinaux présents à Rome doivent en élire un nouveau.
Le camerlingue est assisté d'un vice-camerlingue.
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[modifier] Histoire
Le camerlingue a vraisemblablement remplacé l'archidiacre de la Sainte Église romaine, supprimé par Grégoire VII au XIe siècle ou le vestararius qui avait la garde des objets précieux du Saint-Siège.
Cette fonction remonte au XIe siècle ou XIIe siècle.
Le camerarius avait la direction de tout ce qui concernanit les finances et les ressources temporelles de la papauté envisagée comme gouvernement suprême de l'Église. Il était le premier personnage de l'entourage du pape et son pouvoir s'est très vite étendu à un vaste domaine, jusu'à ce que, cessant de remplir effectivement ses charges, son influence a décru, le titre devenant honorifique en dehors de la vacance du Siège romain.
Dans les cérémonies papales, il remplissait un office en rapport à ses attributions. C'est lui qui procurait au pape la monnaie destinée aux treize pauvres dont les pieds étaient lavés le Jeudi saint[3], et qui lui présentait, dans une coupe d'argent, celle destinée aux cardinaux le jour du couronnement[4].
Il reçut d'Urbain V[5] la mission de faire observer les peines portées contre les pirates et les brigands qui attaquaient les biens de l'Église, et d'Urbain VI la juridiction sur toutes les causes qui se rattachaient à la Chambre apostolique.
Au XVe siècle, le titre de camerligho fut substitué à celui de camerarius.
Sixte IV lui confia le soin des affaires concernant le bien matériel de la ville de Rome[6], et Paul III ordonna à tous les fonctionnaires de Rome et des États pontificaux l'obéissance au camerlingue[7].
À la fin du XVIe siècle, Clément VIII apporta une modération à ses pouvoirs[8] et dans la seconde moitié du XVIIe siècle, il est présenté comme présidant la Chambre apostolique, mais de manière plutôt honorifique, les fonctions réelles étant assurées par l'auditeur particulier et le trésorier général.
[modifier] Fonctions pendant la vacance du Siège apostolique
Dès qu'il a reçu la nouvelle de la mort du Souverain Pontife, le camerlingue :
- constate officiellement la mort du pape[9] en présence du Maître des Célébrations liturgiques pontificales, des prélats clercs et du secrétaire et chancelier de la Chambre apostolique, qui rédige l'acte de décès authentique ;
- détruit publiquement l'anneau du Pêcheur ;
- appose les scellés au bureau et à la chambre du pape, en s'assurant que le personnel qui réside habituellement dans l'appartement privé puisse y demeurer jusqu'après la sépulture du pape, au moment où tout l'appartement pontifical sera mis sous scellés ;
- informe de la mort le Cardinal Vicaire de Rome, qui annonce la nouvelle au peuple romain par une déclaration spéciale, et le Cardinal Archiprêtre de la Basilique vaticane ;
- prend possession du Palais apostolique du Vatican et, personnellement ou par un délégué, des Palais du Latran et de Castel Gandolfo dont il assure la garde et le gouvernement ;
- détermine, après avoir consulté les Cardinaux chefs des trois ordres, tout ce qui concerne la sépulture du pape ;
- autorise les photographies du Pontife défunt, mais uniquement si la dépouille est revêtue des vêtements pontificaux.
- veille, au nom et avec le consentement du Collège des cardinaux, à tout ce qui est nécessaire pour défendre les droits du Siège apostolique et assurer sa bonne administration.
Après l'inhumation du pape, un délégué du cardinal camerlingue rédige un procès-verbal de cette inhumation, en présence des membres de la Chambre apostolique.
Il revient ensuite au camerlingue, pendant la sedisvacance, de veiller à l'administration des biens et des droits temporels du Saint-Siège, avec l'aide des trois Cardinaux assistants, après avoir obtenu, une fois pour les questions moins importantes et chaque fois pour les plus graves, le vote du Collège des Cardinaux.
Le camerlingue ou son délégué a notamment le droit et le devoir de demander à toutes les administrations dépendant du Saint-Siège les rapports sur leur situation patrimoniale et économique et les informations sur les affaires extraordinaires en cours, et d'autre part d'obtenir de la préfecture des Affaires économiques le bilan général des dépenses de l'année précédente et le budget prévisionnel de l'année suivante. Ces rapports sont soumis au Collège des cardinaux.
[modifier] Héraldique
Pendant la vacance du Siège romain, le camerlingue timbre ses armes du pavillon pontifical et des clefs.
[modifier] Titulaires de la charge
- 1958 à 1969 : le cardinal Benedetto Aloisi Masella (1879-1970)
- 1969 à 1970 : le cardinal Mario Nasalli Rocca di Corneliano (1903-1988)
- 1970 à 1979 : le cardinal français Jean-Marie Villot (1905-1979)
- 1979 à 1985 : le cardinal Paolo Bertoli (1908-2001)
- 1985 à 1993 : le cardinal Sebastino Baggio (1913-1993)
- 1993 à 2007 : le cardinal Eduardo Martínez Somalo (1927-)
- 2007 à - : le cardinal Tarcisio Bertone (1934 -)
[modifier] Sources, notes et références
- Raoul Naz, Dictionnaire de droit canonique, Paris 1937
- ↑ de l'italien camerlengo (chambellan) qui vient lui-même de camera (chambre)
- ↑ Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, 22 février 1996
- ↑ Ordo romanus XII
- ↑ Ordo romanus XIII, Grégoire X, et Ordo XIV Boniface VIII
- ↑ Contitution apostolique Apostolatus officium, 12 octobre 1363
- ↑ Etsi de cunctarum 30 juin 1490
- ↑ Romani pontificis 25 novembre 1544
- ↑ In conferendis 18 décembre 1599
- ↑ traditionnellement, le carmelingue frappe trois fois, avec un marteau d'argent, le front du pape en l'appelant par son nom, puis il se retourne vers les assistants, dont les clercs de la Chambre apostolique, en disant : « Vere papa mortuus est » (« Le pape est vraiment mort »
[modifier] Liens externes
- (fr) Universi Dominici Gregis sur le site du Vatican
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