Charles-Joseph Bresson
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Charles-Joseph, comte Bresson est un diplomate et homme politique français né à Épinal (Vosges) le 27 mars 1798 et mort suicidé à Naples (Italie) le 2 novembre 1847. Il gagna la confiance de Louis-Philippe Ier en conduisant heureusement les négociations diplomatiques en vue du mariage de trois de ses enfants, le Prince royal, la princesse Louise d'Orléans et le duc de Montpensier.
[modifier] Biographie
Fils d'un chef de division au ministère des Affaires étrangères, Charles-Joseph Bresson fut destiné très tôt à la carrière diplomatique. Hyde de Neuville, ministre de la Marine de Charles X, le chargea d'une mission en Colombie.
En 1830, il fut chargé de notifier à la Suisse l'accession au trône de Louis-Philippe Ier et fut ensuite nommé premier secrétaire à l'ambassade de France à Londres, auprès de Talleyrand. Il fut l'un des deux diplomates chargés de faire accepter par le gouvernement belge les décisions de la Conférence de Londres, et s'acquitta de cette mission avec habileté. Il conduisit ensuite, à la satisfaction du roi, les négociations en vue du mariage du nouveau roi des Belges, Léopold Ier, avec la princesse Louise d'Orléans. Ce succès le mit au comble de la faveur auprès de Louis-Philippe.
En 1833, il fut nommé chargé d'affaires à Berlin avec le titre de ministre plénipotentiaire. Il rétablit les relations, alors fort compromises, entre la France et la Prusse, évitant que celle-ci ne se rapproche tout à fait de la Russie. Le 10 novembre 1834, il fut nommé ministre des Affaires étrangères dans l'éphémère ministère Maret, mais il n'eut pas même le temps de rejoindre la capitale qu'il était déjà tombé. Il resta donc à Berlin où il s'occupa d'arranger le mariage (1837) du Prince royal avec la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, d'une famille alliée à la famille royale de Prusse.
Après ce succès diplomatique, le roi le nomma pair de France (6 mai 1839). À la Chambre des pairs, Bresson défendit avec ardeur le projet de fortifications de Paris (1841), auquel le roi portait un intérêt tout particulier.
Il fut ensuite envoyé comme ambassadeur à Madrid et joua un rôle capital dans la difficile négociation des mariages espagnols (28 août 1846), c'est-à-dire le mariage de la reine d'Espagne, Isabelle II, avec son cousin le duc de Cadix, et, parallèlement, le mariage du duc de Montpensier avec une sœur d'Isabelle II, la princesse Louise Ferdinande de Bourbon. Dans cette affaire, les intérêts de la France étaient vigoureusement opposés à ceux du Royaume-Uni, et le comte Bresson dut déjouer les manœuvres parfois déloyales de l'ambassadeur d'Angleterre en Espagne, sir Henry Bulwer. En récompense de ce succès, son fils fut nommé grand d'Espagne de 1re classe avec le titre de duc de Sainte-Isabelle.
Le comte Bresson fut rappelé en 1847. Il passa quelques semaines à Londres puis fut nommé ambassadeur à Naples. Mais il venait tout juste de prendre son poste qu'il se suicida en se tranchant la gorge avec un rasoir, probablement à la suite de chagrins domestiques.
[modifier] Source
- Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français, Paris, Dourloton, 1889
|
|