Désenchantement du monde
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
- Pour les articles homonymes, voir Désenchantement.
|
|
Le désenchantement du monde est le recul des croyances religieuses ou magiques comme mode d’explication des phénomènes, et s’accompagne d’une perte de sens du monde, dès lors qu’il peut être scientifiquement expliqué. En effet, dès lors que tout est prévisible, on ne cherche plus le sens des choses.
L’homme moderne utilise des outils sans savoir comment ils fonctionnent, et ne cherche pas à le savoir ; ce qui compte pour lui est de pouvoir compter dessus. Alors que le sauvage connaît ses outils et sait par quels principes ils ont été obtenus.
La notion a notamment été developpée en Allemagne par les travaux de Max Weber et en France par ceux de Marcel Gauchet.
Sommaire |
[modifier] Autre interprétation

Le désenchantement du monde caractérise le mode de vie et les mentalités des citoyens d'Europe occidentale, à compter de la perte de leurs colonies (processus de décolonisation). Ces derniers se distinguent de leurs aînés en cela que la politique étrangère de leur gouvernement les indiffère, pourvu qu'elle maintienne l'état de paix ; le temps du messianisme lié au message civilisateur de l'homme blanc dans les colonies, le fameux « fardeau de l'homme blanc », est révolu.
Pour le cas de l'Espagne, la bascule est marquée par la guerre hispano-américaine qui vit l'Empire espagnol perdre sa dernière colonie, Cuba. Les intellectuels et artistes férus de modernisme, les catalans en tête (Gaudí, Picasso, Dali) ont alors fait une déclaration qui invitait leurs compatriotes à désormais se préoccuper de la poursuite du bonheur en métropole, plutôt que de tenter vainement de poursuivre des aventures outremer. Le temps du messianisme européen était révolu, ce trait allait faire tâche d'encre au fil de l'isolement de chacune des métropoles européennes.
C'est en cela que le concept de désenchantement du monde permet de décrire le fossé des mentalités et points de vue qui s'est creusé entre les Européens et les citoyens des États-Unis : ces derniers maintiennent un messianisme lié au projet civilisateur de la Cité sur la colline[1], provenant de leur tradition démocratique depuis les treize colonies britanniques en Amérique du Nord déployées depuis Jamestown dans la baie de Chesapeake. Le monde continuerait, selon ce schéma explicatif, à être enchanté pour eux puisqu'ils cherchent à le modifier en y intervenant. Le fossé s'est creusé depuis le 11 septembre 2001, sur le plan diplomatique et par le fait qu'une partie de l'électorat nord-américain y place de surcroît un messianisme religieux. Les uns et les autres ont donc avec stupéfaction découvert qu'ils ne comprenaient plus les motivations voisines, quoique chacun émanant de la civilisation occidentale.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
[modifier] Bibliographie
- Marcel Gauchet, Le Désenchantement du monde. Une histoire politique de la religion, Gallimard (Bibliothèque des sciences humaines), Paris, 1985 (ISBN 207070341X)
![]() |
Portail de la sociologie – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la sociologie. |