David Bloor
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[modifier] Biographie
David Bloor est un sociologue et un philosophe des sciences. Il commence son parcours intellectuel comme étudiant en mathématiques et en philosophie. Il entreprend ensuite des recherches en philosophie des sciences à l'université d'Edinburgh avant de passer un doctorat en psychologie. Il est actuellement professeur de sociologie des sciences à l'université d'Edinburgh et participe au groupe de chercheurs du Science Studies Unit.
[modifier] Contribution à la sociologie des sciences
En collaboration avec Barry Barnes et David Edge, ses travaux des années 1970 ont contribué au renouvellement de la sociologie des sciences à travers une sociologie de la connaissance scientifique (on parle aussi dans le monde anglais de social studies of knownledge). Cette sociologie s'appuie initialement sur des auteurs divers mais importants comme Emile Durkheim, Karl Mannheim, Ludwig Wittgenstein et Thomas Kuhn (sans oublier les successeurs de ce dernier dans le débat épistémologique : Paul Feyerabend et Imre Lakatos). C'est dans Socio/logie de la logique : les limites de l'épistémologie (Knowledge and Social Imagery) publié en 1976 qu'il énonce le plus clairement les lignes directrices du programme fort dont la valeur est capitale dans l'histoire de la sociologie des sciences car elle énonce les bases et la volonté d'une sociologie relativiste totale, sans concession pour l'histoire telle qu'on l'a juge actuellement (David Bloor utilise la rhétorique de la traîtrise pour qualifier les précédentes recherches en sociologie des sciences). Dans cet ouvrage l'ambition de David Bloor est également de montrer que le contenu des savoirs mathématiques est déterminé socialement selon un schéma causaliste. En s'attaquant à la logique, il veut ainsi mettre en avant que l'ensemble des connaissances scientifiques peuvent se soumettre dès leur fondement à une influence du contexte socio-culturel.
Cependant la portée et l'efficacité du programme fort tel que le concoit David Bloor ne dépassent pas réellement le stade de l'application théorique et les résultats empiriques restent décevants. Des instances plus modérées comme le programme empirique du relativisme de Harry Collins ou la théorie des acteurs-réseaux de Bruno Latour sont plus fructueux.
[modifier] Controverse Bloor/Latour
Concernant le rapport entre la théorie des acteurs-réseaux et le programme fort, il existe une querelle directe entre Bruno Latour et David Bloor. Les articles de Bloor qui se rapportent au désaccord sont :
- Anti-Latour, Studies in the history and philosophy of science, 1999.
- For David Bloor ... and Beyond : A reply to David Bloor's "Anti-Latour", Studies in the history and philosophy of science, 1999.
- Reply to Bruno Latour, Studies in the history and philosophy of science, 1999.
[modifier] Thèmes de recherche
Les principaux thèmes de recherche de David Bloor n'ont pas particulièrement évolué. Ils se centrent sur :
- Le débat épistémologique entre Thomas Kuhn et Karl Popper.
- Les fonctions cognitives de la métaphore.
- La sociologie de la connaissance scientifique.
- La philosophie de Ludwig Wittgenstein.
[modifier] Voir aussi
- Le programme fort
- Bruno Latour
- Le programme empirique du relativisme
[modifier] Bibliographie
[modifier] Liens externes
- Page de David Bloor au SPS de l'université d'Edinburgh (www.sps.ed.ac.uk)
- Site de Bruno Latour (www.ensmp.fr)
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