Diversité culturelle
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
La diversité culturelle est la constatation de l'existence de différente cultures, comme la biodiversité est la constatation de l'existence de la diversité biologique dans la nature.
Elle est souvent associé à la diversité linguistique, qu'elle englobe.
Sommaire |
[modifier] Transformation d'un fait en concept
Pour certains sociologues, c'est un concept servant à décrire l'existence de différentes cultures au sein d'une société, en fait à l'intérieur d'un État-nation. Dès lors, la différence culturelle sera considérée comme indésirable par les tenants du centralisme d'État, au nom de ses "valeurs suprèmes", c'est à dire une idéologie, prônée par ce même État.
[modifier] Diversité culturelle et promotion de la diversité
L'UNESCO a pris parti pour une « société mondiale multi-culturelle ».
L'idée d'une société mondiale multi-culturelle recouvre plusieurs idées, qui ne sont pas exclusives. Voir multiculturalisme.
[modifier] Défense ou promotion de la diversité culturelle
La « défense de la diversité culturelle » peut prendre plusieurs acceptions :
- un rééquilibrage à obtenir : ainsi, l'idée de défense de la diversité culturelle passe par la promotion d'actions en faveur de « minorités culturelles » défavorisées ;
- la préservation de « minorités culturelles » menacées de disparition ;
- dans d'autres cas, on parle de « protection culturelle », ce qui renvoie au concept d'« exception culturelle », qui est surtout utilisé en France sous le titre « exception française » (voir plus bas). Cela fait le lien entre la vision sociale de la culture et la vision commerciale de sa diffusion. L'exception culturelle met en avant une spécificité des productions et services culturels, spécificité reconnue entre autres par l'Union européenne dans sa Déclaration sur la diversité culturelle. Dans cette optique, l'objectif est de défendre, contre ce qui est vu comme une « marchandisation » jugée néfaste, ce qui incarne une culture, en soutenant son développement (par des subventions, par des opérations de promotion) ; on parle aussi, dans le cas français notamment, de protectionnisme culturel.
- cette défense peut aussi renvoyer à une « défense des droits culturels », menée, sans succès, au début des années 1990 en Europe, en calque des droits de l'homme.
[modifier] Uniformité culturelle et uniformisation culturelle
La diversité culturelle est présentée comme l'antithèse de l'« uniformité culturelle » qui, elle, n'existe pas dans les faits.
Par contre, l'« uniformisation » est le processus actuel, déjà enclenché semble-t-il, qui mènerait vers cette uniformité que certains redoutent.
En effet, certains (ainsi l'Unesco) craignent cette hypothèse d'une évolution vers l'uniformisation culturelle. Pour appuyer cette thèse ils mettent en exergue divers aspects :
- la disparition de nombreuses langues et dialectes, ce qui concerne par exemple les langues de France, sans statut ni protection légale (basque, breton, corse, occitan, catalan, alsacien, flamand, poitevin-saintongeais, etc.) ;
- l'inquiétude de populations quant à la sauvegarde de leurs traditions comme en Nouvelle-Zélande, régions côtières en Australie, en Amérique du nord, pays d'Amérique centrale, DOM-TOM français) ;
- l'augmentation de la prééminence culturelle des États-Unis
- par la diffusion de ses produits cinématographiques, télévisuels, musicaux,
- enseignes commerciales en anglais,
- produits vestimentaires et nutritionnels promus dans les réalisations audiovisuelles,
- la consommation de produits quasi standardisés sur la planète (pizza, restaurants de fast-food, etc.).
[modifier] Croisement de cultures
Une thèse minoritaire voit dans l'évolution actuelle un croisement des cultures par un meilleur accès à chacune.
[modifier] France
La diversité culturelle est un principe défendu par la France (notamment sous la présidence Chirac) au plan international.
Cependant, sur le plan interne, la politique française a consisté, sous la IIIee et la IVe République, à détruire cette diversité culturelle (cf Histoire des langues régionales de la France) au nom d'un universalisme républicain fortement contesté aujourd'hui (certains parlent[réf. nécessaire] d'un "universalisme truqué" qui sert de paravent à une politique parfois qualifiée d'épuration culturelle[réf. nécessaire], ou de purification linguistique[réf. nécessaire].
Malgré quelques réformes, comme la loi Deixonne en 1951 (aujourd'hui caduque), sans réel impact, la Ve République reste insensible à la question et ne fait rien pour conserver les langues historiquement parlées sur son territoire, qui n'ont guère d'accès ni à l'éducation ni aux médias.
Dans le domaine juridique, malgré les promesses électorales, la ratification de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires est refusée. Cependant, des mesures de protection légale[réf. nécessaire] sont prises. Par contre les mesures constitutionnelles de protection des langues régionales ou minoritaires sont refusées.
Ceci explique que la France, qui se veut le champion de la diversité culturelle - au niveau international (il s'agit de lutter contre la prédominance de l'anglais), la défende si mollement en France même.
L'uniformité culturelle est parfois théorisée, par les tenants du monolinguisme d'État, comme façon d'échapper au ghetto supposé où les partisans des cultures minoritaires risqueraient de s'enfermer.
Par exemple, le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon s'en est pris aux écoles bretonnes Diwan et nie la légitimité d'un enseignement en langue bretonne :
-
- "Décider qu’on va organiser toute la scolarité d’un enfant dans une langue qui n’est pas celle que parlent tous les les habitants du pays révèle une dimension psychologique qui m’effraie. J’assimilerais cela davantage à une pratique sectaire qu’à une pratique éducative…".
Mais ces écoles, comme les autres, pratiquent et proposent plusieurs langues.
[modifier] Exception culturelle française
L'historien Philippe Poirrier montre combien, depuis le début des années 1990, la notion d'exception culturelle, devenue diversité culturelle, s'est imposée comme nouveau paradigme de la politique culturelle française. Le juriste Serge Regourd souligne les limites d'une notion trop souple pour permettre de véritablement sauvegarder le modèle français de politique culturelle face au néolibéralisme et aux industries culturelles.
Pour en savoir plus :
- Philippe Poirrier, L'Etat et la culture en France au XXe siècle, Paris, Le Livre de Poche, 2006.
- Philippe Poirrier, Art et pouvoir de 1848 à nos jours, Cndp, 2006.
- Philippe Poirrier, Les politiques culturelles en France, Paris, La Documentation française, 2002.
- Serge Regourd, L'exception culturelle, Paris, Puf, 2002.
[modifier] États-Unis
La culture est le premier poste d'exploitation des États-Unis en 2004 ; ils sont souvent accusés d'« impérialisme culturel », contre l'idée de « diversité culturelle ». La diversité culturelle est à l'intérieur des État-Unis où toute langue, croyance, forme d'expression et de vie est non seulement possible, légale, mais encore protégée par la Constitution. Ce fameux impérialisme culturel n'est que la soumission facile et servile où il n'y a aucune interdiction d'utiliser "courriel" pour "email", "clavardage" pour "chat", etc.
Cette même année, un projet de l'Unesco visant à « défendre la diversité culturelle » est mis en place, mais les États-Unis préfèrent que l'industrie culturelle soit réglementée par l'OMC. Plusieurs observateurs européens montrent du doigt les États-Unis et les accusent de vouloir « déréglementer » par avance un secteur que les premiers n'abordent pas en termes commerciaux, mais sociaux-politiques[réf. nécessaire].
Au Maroc, en 2004, les autorités ont refusé la possibilité d'autoriser les subventions publiques pour les nouvelles technologies ou internet. Selon Nicole Vulser, qui l'écrit dans Le Monde du 23 décembre, des industriels américains ont proposé d'ouvrir leur marché aux produits agricoles marocains, en contrepartie d'un renoncement à sa souveraineté culturelle par le Maroc.
Du point de vue des industriels, montrés du doigt, les politiques de diversité culturelle sont une manière de renforcer le protectionnisme et nuisent au libre-échange, qui fait aussi partie intégrante de l'Union européenne. Pour cette raison, les États-Unis privilégient des accords bilatéraux, dans l'organisation desquelles intervient la MPAA.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
- Culture
- Discrimination positive
- Exception culturelle
- Médiation culturelle
- Rayonnement culturel | Civilisation universelle
- ethnocide oppression culturelle génocide culturel
- Marchandisation
- Accord Blum-Byrnes
[modifier] Liens externes
- Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, UNESCO, 2005
- Déclaration universelle sur la diversité culturelle, UNESCO, 2001
- Coalition française pour la diversité culturelle - accès au texte de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, UNESCO, 20 octobre 2005
- BRCD: La BRCD est un réseau d'échange d'expériences et de connaissances dont l'objectif est de promouvoir la diversité culturelle dans les médias audiovisuels depuis la régulation.
- Un blog sur la diversité culturelle
- C'est quoi ton Europe ? - Le wiki de partage de créations personnelles sur le sentiment européen et la diversité culturelle
- Pour un traité international sur la diversité linguistique. Conférence de novembre 2006 du directeur exécutif du Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal, Jean-François Lisée.
- Speak'hit LA webradio 100% Diversité Musicale : écoutez un melange culturel musical 24h/24 depuis votre PC ( From France )