Domesday Book

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Le Domesday Book (ou simplement Domesday), en français Livre du Jugement Dernier, est l'enregistrement du grand inventaire de l'Angleterre terminé en 1086, réalisé pour Guillaume le Conquérant, l'équivalent de nos jours d'un recensement national.

Le Conquérant avait besoin de renseignements sur le pays qu'il venait de conquérir pour pouvoir l'administrer. Alors qu'il passait Noël à Gloucester en 1085, le Conquérant «ayant parlé longuement avec ses conseillers, envoya des hommes par toute l'Angleterre...afin de découvrir...ce que - ou bien combien - chaque propriétaire foncier possédait en terre et en bétail, et combien valait-il». L'un des buts de ce relevé était de savoir qui possédait quoi, afin de le taxer. La décision des contrôleurs était définitive — tout ce que disait ce livre à propos du propriétaire, ou de l'estimation de sa propriété, était la loi et il n'y avait pas d'appel possible. Il a été écrit en latin, bien que quelques mots vernaculaires fussent compris pour traduire les termes indigènes sans équivalent autrefois employé en latin. D'ailleurs, le texte était extrêmement abrégé. Quand on mit à ce livre le titre Domesday (équivalent en moyen anglais du moderne Doomsday) au XII^e siècle, c'était avec l'intention de mettre l'accent sur le caractère définitif et d'autorité du livre (l'analogie fait allusion à la créence chrétien d'un jour du jugement).

En août 2006, les Archives nationales anglaises ont rendu disponible une version du Domesday Book en ligne et en anglais. (Voir liens externes ci-dessous).

Voir aussi : Partage de l'Angleterre en 1066 - Baronnage anglo-normand

[modifier] Domesday Book

En fait, Domesday Book conste de deux œuvres indépendentes. L'une, avec le titre Little Domesday («Petit Domesday») comprend des renseignements à propos de Norfolk, Suffolk et Essex. L'autre, Great Domesday («Grand Domesday») concerne le reste de l'Angleterre, exceptées les territoires au nord qui plus tard deviendraient Westmorland, Cumberland, Northumberland et le Comté de Durham (partiellement parce que quelques unes de ces territoires étaient sous contrôle écossais). Aucune étude ne se trouve ni de Londres ni de Winchester; il y a aussi d'autres villes dont il n'y a pas d'étude. L'omission de ces deux villes majeures est probablement dû à leur grandeur et à leur complexité, Cumberland n'est pas là parce qu'elle n'était pas conquise jusqu'à quelque temps après la fin de l'enquête et seulement le Prince-évêque Guillaume de Saint-Calais était en droit de taxer Durham. L'omission des autres comtés ne s'explique pas complètement.

Malgré son nom, Little Domesday est, pour vrai dire, plus grand, puisqu'il comprend plus de détails, y comprises les quantités du bétail. On a suggéré que Little Domesday représente une première tentative et qu'on l'avait trouvé impossible, ou au moins inopportun, de compléter l'œuvre Great Domesday d'une façon similaire.

Dans les deux livres, le contenu des profis s'est tout à fait réarrangé et classé selon les fiefs, pas d'après la géographie. Au lieu d'apparaître sous les «hundreds» (districts ruraux) et cantons, les propriétés apparaissent sous les noms des barons locaux, c.à.d. ceux qui tiennent le territoire directement de la couronne en redevance.

Dans chaque comté la liste s'ouvrait avec les possessions du roi lui-même (qui ont éventuellement formé le sujet d'une enquête séparée); puis il y avaient celles du clergé et des maisons de religion; ensuite étaient entrées celles des tenants in capite profanes (barons); et finalement celles des femmes, des serviteurs du roi (servientes), de quelques thegns anglais qui conservaient de la propriété, etc.

Dans certains comtés un ou plusieurs villages formaient le sujet d'une section séparée; dans quelques autres les clamores (titres de propriété disputés) étaient pareillement traités à part. Mais cette description s'applique plus particulièrement au premier volume; dans le plus petit le système est plus confus, l'exécution moins parfaite.

A part les portions totalement rurales, qui constituent sa grosse majorité, le livre contient des entrées d'intérêt concernant la plupart des villes, probablement à cause de leur rapport avec les droits fiscaux de la couronne dans ces villes. Ces droits comprennent les anciens accords habituels, rapports des obligations de services militaires, des marchés, des frappes de monnaie et ainsi de suite. Depuis les bourgs, depuis les comtés entiers et depuis de nombreuses seigneuries anciennes qui appartenaient au roi, la couronne avait droit aux taxes archaïques dans leur nature, tels que cela sur le miel.

Les renseignements du plus grand intérêt général dans le grand dossier sont celles de l'histoire politique, personnel, ecclésiastique et sociale. Telles renseignements n'interviennent que sporadiquement et, pour ainsi dire, par accident. E. A. Freeman en a utilisé la plupart pour son travail sur la Conquête normande.

[modifier] Le projet de 1985

Pour marquer le neuf centième anniversaire de ce livre en 1985, une nouvelle édition multimédia fut compilée et publiée en 1986. Elle incluait toute l'information de l'original plus les prononciations contemporaines des noms des lieux, des cartes et beaucoup de photos en couleur.

Il était produit en partenariat entre Acorn, Philips et la BBC. Le Disque de la BBC sur le projet communautaire Domesday ou Disque national fut publié sur deux disques laser au format (LV-ROM) de Philips. Acorn lança une version du microordinateur BBC capable de lire ce format de disque.

En 2002 il y avait de grandes craintes que le disque devienne illisible car les ordinateurs capables de lire ce format devenaient rares (et les lecteurs capables d'accéder aux disques, encore plus rares et fragiles). Cependant la BBC annonça plus tard que le projet CAMILEON (un partenariat entre l'université de Leeds et l'université du Michigan avait développé un système capable d'accéder aux disques et leurs informations en utilisant une technique d'émulation. (Malheureusement, ce programme n'est pas encore librement accessible, à cause de problèmes de droits d'auteur).

[modifier] L'enquête

Nous apprenons de la chronique anglo-saxonne que le principe de ce recensement a été discuté et déterminé en 1085, et du colophon du livre, on sait que l'enquête a été terminée en 1086. Mais le livre (liber) bien que compilé depuis les résultats de cette enquête, doit en être méticuleusement séparé ; il n'est pas non plus certain qu'il ait été mit en forme l'année où l'inventaire fut fait.

Pour la mise en œuvre du recensement, chaque comté fut visité par un groupe d'officiers royaux (legati), qui tinrent une enquête publique, probablement dans la grande assemblée connue comme la cour du comté, où les représentants de chaque village venaient tout comme les seigneurs locaux. L'unité d'enquête était la centaine (une subdivision du comté qui était alors une entité administrative), et le résultat de chaque centaine était garanti par douze administrateurs qui témoignaient sous serment de son intégrité — la moitié d'entre eux Anglais et l'autre Normands.

Ce que l'on croit être une transcription complète de ces résultats originaux est préservé pour plusieurs des centaines du Cambridgeshire, et est d'une grande importance pour illustrer. Le Inquisitio Eliensis, le Exon Domesday (ainsi appelé car le volume est conservé à Exeter), et le second volume du livre, aussi tous contiennent les détails complets duquel le résultat original a été fournis.

[modifier] But

Pour l'objet du recensement nous avons trois sources d'information:

Le passage dans la Chronique anglo-saxonne, laquelle nous indique pourquoi il a été commandé,
La liste des questions posées aux responsables, comme sauvegardé dans l'Inquisitio Eliensis, et
Le contenu du livre et des enregistrements associés mentionnés ci-dessus.

Bien que ceux-ci ne puissent être réconciliés dans chaque détail, il est désormais généralement reconnu que le premier objectif du recensement était de garantir et répertorier les droits fiscaux du roi. Ces derniers consistaient surtout

La taxe foncière nationale (geldum), payée sur une évaluation fixe,
Certains excises divers, et
Les redevances des terres de la couronne.

Après une grande convulsion politique comme la conquête normande, et la confiscation globale des biens fonciers qui suivit, il était de l'intérêt de Guillaume de garantir les droits de la couronne, dont il affirmait avoir hérité, ne souffre pas dans le processus. Plus particulièrement c'était le cas des successeurs normands la volonté de ne pas tenir compte des obligations de leurs prédécesseurs anglais.

Ce recensement prit donc note des noms des nouveaux titulaires des terres et les évaluations sur lesquelles leurs taxes devraient être payées. Mais il fit plus que cela : suivant les instructions du roi, il essaya de faire une liste nationale d'évaluation, d'estimer la valeur annuelle du territoire national :

au temps de la mort d'Édouard le Confesseur,
quand les nouveaux propriétaires les reçurent,
au temps de l'enquête

Plus tard, il calcula, par commande, la valeur potentielle aussi. Il est évident que Guillaume désirait connaître les ressources financières de son royaume, et probablement qu'il voulait les comparer avec leur évaluation existante, qui était très ancienne, bien qu'il y ait des traces qu'il eut été modifié ponctuellement. La plus grande partie du livre est utilisée pour des détails assez arides d'évaluation et estimation des biens ruraux, qui étaient alors la seule source importante de la richesse nationale. Après l'établissement de l'évaluation du manoir, le registre notait la quantité de terres arables, et le nombre d'équipes de laboureurs (tous calculé par groupe de huit bœufs) disponible pour travailler, avec le nombre additionnel (s'il y en avait) qui pouvait être employé ; puis les rivières-prairies, boisés, pâturages, pêcheries (c'est-à-dire petits barrages dans les ruisseaux), moulins, salines (si au bord de la mer) et autres sources subsidiaires de revenu; les paysans étaient énumérés en plusieurs classes ; et finalement la valeur de l'ensemble, passé et présent, est estimée grossièrement.

Il est évident que, à la fois en valeurs et en mesurages, les résultats du recensement sont très grossiers.

Le réarrangement, sur une base féodale, des résultats originaux (comme décrit ci-dessus) permit au conquérant et ses officiers de voir avec facilité l'étendue des possessions d'un baron ; mais il eut aussi l'effet de montrer aussi loin que ses serfs, et qui ils étaient. Cela était d'une grande importance pour Guillaume non seulement pour des raisons militaires, mais aussi à cause de sa volonté tenace de faire des occupants (bien que « serfs » de leurs seigneurs) jurer allégeance directement à lui. Comme Domesday enregistre normalement seulement les prénoms des gens dépendant du seigneur, il est vain de chercher pour les noms de famille des familles se réclamant d'une origine normande ; mais beaucoup a été et est encore fait pour identifier les serfs, dont la grande partie portent des noms étrangers.

[modifier] Histoire suivante

Bien qu'unique dans son genre et d'une valeur inestimable pour l'étudiant, ce livre sera trouvé décevant et largement illisible pour quiconque sauf le spécialiste. Même des savants furent incapables d'expliquer des portions de son langage et de son système. Cela est en partie dû à sa date très précoce, la liaison sémantique par rapport à ceux réalisés plus tard après une longue période est difficile.

Mais dans le Dialogus de scaccario (temp. Hen. II.) on en parle comme d'une référence absolue (d'où son nom populaire de jour de condamnation qui est dit en être dérivé). Dans le Moyen Âge moyen il y a la preuve qu'il était fréquemment invoqué dans les cours de loi ; et même de nos jours il y a certains cas dans lequel on fait appel à son témoignage.

Pour le topographe, comme pour le généalogiste, il y a des preuves d'importance majeure ; car il ne contient pas seulement la plus ancienne référence d'un village ou manoir, mais offre dans la majorité des cas des clés dans sa transmission ultérieure.

Le livre fut à l'origine préservé dans le trésor royal à Winchester (la capitale des rois normands), d'où il parle de lui-même (dans une autre addition postérieure) comme le Liber de Winlonia. Quand le trésor fut transféré à Westminster (probablement sous Henri II le livre l'accompagna. D'où il resta jusqu'aux jours de la reine Victoria, étant préservé depuis 1696 dans la maison du chapitre, et sorti seulement dans des circonstances spéciales, comme lorsqu'il alla à Southampton pour une reproduction photozincographique.

Il fut placé ultérieurement dans le Bureau d'enregistrement public à Londres, où il peut être vu dans une boîte de verre dans le musée. En 1869 il reçut une reliure moderne. L'ancien coffre Domesday, dans lequel il était gardé, est aussi préservé dans l'immeuble.

L'impression du livre, en « mode enregistrement, » fut commencé par le gouvernement en 1773, et le livre fut publié, en deux volumes en 1783; en 1811 un volume d'index fut ajouté, et en 1816 un volume supplémentaire, indexé séparément, contenant :