Edgar Faure
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
![]() |
Cet article manque de sources. Améliorez sa qualité à l'aide des conseils sur les sources ! |
Edgar Faure, né le 18 août 1908 à Béziers (Hérault), mort le 30 mars 1988 était un homme politique français.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Après des études de droit, de lettres et de langues orientales (russe), Edgar Faure exerça à Paris la profession d'avocat et devint membre du barreau à 21 ans : ce fut le plus jeune avocat de France de son temps. Intéressé par la politique, il rejoignit le Parti radical-socialiste après une première adhésion au Parti républicain-socialiste. Il devint agrégé des facultés de droit (droit romain et histoire du droit) en 1962.
Pendant l'occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale, il partit en Afrique du Nord en compagnie de son épouse Lucie Faure. Il rejoignit les rangs de la Résistance, et en 1942 il gagna les quartiers généraux de Charles de Gaulle à Alger, où De Gaulle en fit le chef du service législatif du gouvernement provisoire. En 1945, il fut procureur général adjoint français au Tribunal militaire international de Nuremberg.
Après avoir été battu aux élections de 1945 à Paris, il envisage de se présenter sous l'étiquette M.R.P. dans le Puy-de-Dôme, mais finalement il se tourne vers le Parti radical et est élu lors de la troisième consultation électorale de 1946. Edgar Faure se révèle rapidement un ardent défenseur de la Franche-Comté : député du Jura jusqu'en 1958, maire de Port-Lesney en 1947, président du conseil général du Jura en 1949. Après la vague gaulliste de 1958, qui l'élimine, il entre sans difficulté au Sénat avant de revenir en 1967 à l'Assemblée nationale comme représentant du Doubs, dont il sera élu sénateur en 1980. À l'Assemblée nationale, comme au Parti radical qui comporte de nombreux « ministrables », il acquiert rapidement une réputation de sérieux que son allure souriante et sa verve viennent tempérer. Il se révèle un habile stratège et devient l'un des meilleurs navigateurs des couloirs du Palais-Bourbon. Il accède, en 1949, au côté de Maurice Petsche, ministre des Finances, au rang de secrétaire d'État, avant d'être promu ministre du Budget en 1950. Deux ans plus tard, il est président du Conseil, mais, pris dans l'opposition des modérés et des socialistes sur la politique économique, son gouvernement, qui compte quarante ministres, dure quarante jours, le président ayant posé vingt fois la question de confiance et perdu quatre kilos.
En 1946, il devint député du Jura, en tant que membre du parti radical bien que la popularité de ce parti eût diminué et qu'il fût tombé au-dessous de la barre des dix pour cent des voix.
Il fut également sénateur du Jura d'avril 1959 à février 1966.
En 1962, dans l'opposition, il vota « non » au référendum constitutionnel « par scrupule de juriste », précisera-t-il.
Mais, dès 1963, il fut tout de même envoyé officieusement en mission en République populaire de Chine et, en 1966, après avoir soutenu le général de Gaulle à l'élection présidentielle de 1965, devint ministre de l'Agriculture, ce qui le fit exclure du parti radical.
En 1968, après les événements de mai, on lui confia le poste délicat de ministre de l'Éducation nationale. Sa loi d'orientation de novembre 1968 surprit la classe politique, qui la vota aussi bien à gauche qu'à droite. Elle marque une rupture dans l'enseignement français en intégrant des revendications de mai 68 et notamment la participation à la gestion des établissements de tous les acteurs de l'enseignement et la facilitation de l'interdisciplinarité. Une mesure fit couler beaucoup d'encre : le report de l'étude de la langue latine de la sixième à la quatrième.
Sous la présidence de Georges Pompidou, il se vit attribuer dès 1972 le poste de ministre des Affaires sociales, un poste que lui confia le nouveau premier ministre Pierre Messmer. En 1973, après les élections législatives, il occupa le « perchoir », c’est-à-dire la présidence de l'Assemblée nationale. Ce fut le dernier poste d'envergure nationale qu'il occupa.
En 1974, il fut un temps tenté de se présenter à l'élection présidentielle après la mort de Georges Pompidou et malgré les candidatures concurrentes de Jacques Chaban-Delmas et Valéry Giscard d'Estaing, arguant du fait qu'il était à la fois centriste et UDR (donc à même d'être le meilleur rassembleur de la majorité de l'époque), ce qui fit dire à Olivier Guichard : « L'UDR a deux candidats dont l'un est gaulliste. » Peu soutenu, il n'insista pas et sa candidature avorta.
En 1975, il a souhaité un temps réorganiser politiquement le centre, proclamant vouloir être le Chirac du centre.
En 1977, il réadhéra au parti radical et se présenta à sa présidence contre Jean-Jacques Servan-Schreiber. Mais c'est ce dernier qui fut élu.
En 1978, il fut élu à l'Académie française. Cette même année, il a été réélu député RPR et s'est représenté à l'élection à la présidence de l'Assemblée nationale. Il fut battu par un autre député RPR Jacques Chaban-Delmas.
En 1979, en désaccord avec la ligne du Rassemblement pour la République sur l'Europe, il se présenta aux élections européennes sur la liste de l'Union pour l'Europe, conduite par Simone Veil et démissionna du groupe RPR de l'Assemblée nationale.
Il fut élu sénateur, du Doubs cette fois, en 1980 (non inscrit puis Gauche démocratique), soutient Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle de 1981 et Jacques Chirac à celle de 1988.
Dans sa carrière politique, il a toujours souhaité faire une synthèse entre le radicalisme et le gaullisme.
Edgar Faure fut enterré au Cimetière de Passy, à Paris.
En 1993, Arnaud Montebourg, en tant que premier secrétaire de la conférence du barreau de Paris, prononce un éloge d'Edgar Faure de grande qualité et qui sera primé.
Edgar Faure fut aussi maire de Port-Lesney dans le Jura (1947-1971 et 1983-1987), puis de Pontarlier dans le Doubs (1971-1978), et président de la région Franche-Comté (1974-1981 et 1986-1987).
[modifier] Mandat
- 1946-1958 : Député radical-socialiste du Jura .
- 1947-1970 :Maire de Port-Lesney (Jura)
- 1949-1967 : président du Conseil général du Jura
- avril 1959-février 1966 : Sénateur du Jura inscrit au groupe de la Gauche Démocratique
- De 1967 à 1979 : Conseiller général du canton de Pontarlier (Doubs)
- 1971-1978 : Maire de Pontarlier
- 1983 à 1988 : Maire de Port-Lesney
- 1967-1980 : député du Doubs
- 1973-1978 : président de l'Assemblée nationale
- 1980 :a 1988 Sénateur du Doubs
- Président du conseil régional de Franche-Comté de 1974 à 1981 et de 1982 à 1988.
[modifier] Fonctions gouvernementales
- Secrétaire d'État aux Finances du gouvernement Henri Queuille (1) (du 13 février au 28 octobre 1949)
- Secrétaire d'État aux Finances du gouvernement Georges Bidault (2) (du 29 octobre 1949 au 2 juillet 1950)
- Ministre du Budget du gouvernement Henri Queuille (2) (du 2 au 12 juillet 1950)
- Ministre du Budget du gouvernement René Pleven (1) (du 12 juillet 1950 au 10 mars 1951)
- Ministre du Budget du gouvernement Henri Queuille (3) (du 10 mars au 11 août 1951)
- Ministre de la Justice du gouvernement René Pleven (2) (du 11 août 1951 au 20 janvier 1952)
- Président du Conseil, Ministre des Finances (du 20 janvier au 8 mars 1952)
- Ministre des Finances et des Affaires économiques des gouvernements Joseph Laniel (du 28 juin 1953 au 18 juin 1954)
- Ministre des Finances, des Affaires économiques et du Plan du gouvernement Pierre Mendès France (du 18 juin 1954 au 20 janvier 1955)
- Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Pierre Mendès France (du 20 janvier au 23 février 1955)
- Président du Conseil (du 23 février 1955 au 1er février 1956), Ministre de l'Intérieur (par intérim, du 1er décembre 1955 au 1er février 1956)
- Ministre des Finances, des Affaires économiques et du Plan du gouvernement Pierre Pflimlin (du 14 mai au 1er juin 1958)
- Ministre de l'agriculture du gouvernement Georges Pompidou (3) (du 8 janvier 1966 au 6 avril 1967)
- Ministre de l'agriculture du gouvernement Georges Pompidou (4) (du 6 avril 1967 au 31 mai 1968)
- Ministre de l'agriculture du gouvernement Georges Pompidou (5) (du 31 mai au 10 juillet 1968)
- Ministre de l’Éducation nationale du gouvernement Maurice Couve de Murville (du 12 juillet 1968 au 20 juin 1969)
- Ministre d’État, chargé des Affaires sociales du gouvernement Pierre Messmer (1) (du 6 juillet 1972 au 2 avril 1973)
Pendant sa carrière, Edgar Faure occupa également les postes de :
- Président de l'Assemblée nationale (1973-78) ;
- Sénateur (1980-1988)
[modifier] Divers
Dans quelques œuvres littéraires, Edgar Faure utilisa le pseudonyme d'Edgar Sanday (= Edgar sans D, puisque la forme française courante du prénom était Edgard). « Ces Edgars sans d, si chatouilleux sur le respect de ce qui leur manque ! » ironisait Pierre Daninos.
On lui doit :
- Pascal : le procès des provinciales, Firmin Didot, 1930
- Le pétrole dans la paix et dans la guerre, Nouvelle revue critique, 1938
- Le serpent et la tortue (les problèmes de la Chine populaire), Juillard, 1957
- La disgrâce de Turgot, Gallimard, 1961
- La capitation de Dioclétien, Sirey, 1961
- Prévoir le présent, Gallimard, 1966
- L'éducation nationale et la participation, Plon, 1968
- Philosophie d'une réforme, Plon, 1969
- L'âme du combat, Fayard, 1969
- Ce que je crois, Grasset, 1971
- Pour un nouveau contrat social, Seuil, 1973
- Au-delà du dialogue avec Philippe Sollers, Balland, 1977
- La banqueroute de Law, Gallimard, 1977
- La philosophie de Karl Popper et la société politique d'ouverture, Firmin Didot, 1981
- Mémoires I, « Avoir toujours raison, c'est un grand tort », Plon, 1982
- Mémoires II, « Si tel doit être mon destin ce soir », Plon, 1984
- Discours prononcé pour la réception de Senghor à l'Académie française, le 29 mars 1984
[modifier] Citations
(Edgar Faure est le dernier (?) aphoriste de la politique française, après Henri Queuille).
« Je suis un dogmatique de l'anti-dogmatisme[1]. »
« Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent. »
« L'immobilisme est en marche, et rien ne pourra l'arrêter. »
« Chez moi, quand on tue le cochon, tout le monde est content! sauf le cochon »
« On ne vit en fait que pour quelques instants, intenses et privilégiés, le reste du temps on attend ces moments-là. »
« Les prévisions constituent un art difficile, surtout quand elles portent sur l'avenir »
« L'impôt appauvrit l'ignorant mais enrichit le connaisseur »
[modifier] Notes
- ↑ Cité par Raymond Krakovitch, p. 122.
[modifier] Liens externes
- Discours de Michel Serres, son successeur à l'Académie française
- Eloge d'Edgar Faure prononcé par Arnaud Montebourg à la Rentrée Solennelle du Barreau de Paris et de la Conférence des Avocats à la Cour d'Appel de Paris, le 19 novembre 1993
- Radioscopie d'Edgar Faure Ina Archives Télé
[modifier] Bibliographie
- Raymond Krakovitch, Edgar Faure, Le virtuose de la politique, Économica, 2006 (ISBN 271785178X)
- Patrice Lestrohan, L'Edgar, Le Cherche-Midi éditeur, 2007
Précédé par | Edgar Faure | Suivi par |
Pierre Mendès France | Ministre français des Affaires étrangères | Antoine Pinay |
Précédé par | Edgar Faure | Suivi par |
Maurice Bourgès-Maunoury | Ministre français de l'Intérieur | Jean Gilbert-Jules |
Précédé par | Edgar Faure | Suivi par |
François-Xavier Ortoli | Ministre français de l'Éducation nationale | Olivier Guichard |
Précédé par | Edgar Faure | Suivi par |
Charles Spinasse | Ministre du Budget | Pierre Courant |
Précédé par André François-Poncet |
Fauteuil 18 de l'Académie française 1978-1988 |
Suivi par Michel Serres |
Catégories : Article manquant de référence • Personnalité de la Cinquième République • Personnalité de la Quatrième République • Personnalité du Parti républicain-socialiste • Personnalité du Parti républicain, radical et radical-socialiste • Président du Conseil • Député européen 1979-1984 • Ministre français de l'Éducation nationale • Ministre français des Affaires étrangères • Ministre français de l'Agriculture • Président de l'Assemblée nationale française • Membre de l'Académie française • Naissance en 1908 • Décès en 1988 • Lauréat du Concours général • Personnalité de l'Hérault • Béziers