Estradiot
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Les estradiots étaient des cavaliers légers mercenaires qui combattirent sur les champs de bataille européens lors de la première moitié du XVIe siècle.
[modifier] Origine
Ils étaient d'origine balkanique, aussi les appelait-on également "Corvats" (Croates) ou "Albanais". Le terme "estradiot" vient, selon le "Thresor de la Langue Françoyse" (1606), du grec stratîotês, "soldat". Roger de Rabutin, comte de Bussy, suggère également l'origine italienne strada, c'est à dire "chemin", une des fonctions de l'estradiot étant celle d'éclaireur. D'ailleurs, "estradiot" était parfois déformé en "stradiot". L'étymologie proposée par le Trésor de la Langue Française actuel [1] combine ces deux origines. Philippe de Commines rapporte : "ils estoient tous grecs, venus des places que les Vénitiens ont en Morée et devers Duras (aujourd'hui Durrës, ou en italien Durazzo, port d'Albanie), vestus à pied et à cheval comme les Turcs, sauf la tête où ils ne portent pas cette toile qu'on appelle toliban (turban)".
[modifier] Equipement
L'estradiot portait habituellement un cafetan matelassé, et... le premier chapitre de l'évangile selon Jean, censé le protéger au combat. Par la suite, cet équipement se compléta par l'ajout du gant de mailles ou d'acier, de la cuirasse et du cabasset. Son couvre-chef typique était le feutre à fond haut, dit "à l'albanoise".
Son équipement défensif comprenait encore un bouclier léger, dit "targe bohême", de forme à peu près rectangulaire et qui se portait à l'épaule gauche, au moyen d'une courroie. Il couvrait le côté gauche du corps à peu près de l'épaule au bassin, et laissait la main gauche libre pour tenir les rènes. La targe bohême comportait une encoche, à peu près de la taille d'une balle de tennis, dans le coin supérieur gauche.
Son armement se composait principalement d'une lance légère, mesurant jusqu'à trois mètres de long. Elle s'utilisait non pas calée sous le bras comme c'était l'habitude en Europe depuis le bas Moyen-Âge, mais "à l'orientale", c'est à dire tenue à bout de bras comme une sagaie. L'encoche de la targe bohême ne servait donc pas, comme on l'a prétendu, à braquer la lance, mais à observer l'ennemi tout en se protégeant le visage. L'équipement de l'estradiot comportait encore, généralement, un cimeterre.
[modifier] Histoire
Les estradiots furent d'abord employés par Venise contre les Français, dans les guerres d'Italie. Ils étaient alors payés un ducat par tête de Français rapportée ! Par la suite, Louis XII enrôla deux mille estradiots. Véritables "cosaques" du XVIe siècle, ces rudes chevaucheurs faisaient forte impression par leur ardeur au combat, leur rapidité, leur grande efficacité en tant que cavalerie légère ; en un mot, ils étaient au XVIe siècle ce que seront les hussards au XVIIe. Jean Marot disait d'eux, dans le Voyage de Venise : "Vont de si roide sorte qu'il semble bien que tempête les porte."
Cependant, les estradiots furent totalement exterminés à la bataille de Coutras (1587), pendant les guerres de religion. Ils appartenaient alors à l'armée catholique d'Henri III de France, commandée par le duc de Joyeuse. Celle-ci fut battue à Coutras par les protestants, commandés par Henri de Bourbon, le futur Henri IV de France.
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