Fatah
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Fatah (en arabe فتح) est une organisation politique et militaire palestinienne fondée par Yasser Arafat au Koweït en 1959.
Fatah est l'acronyme inversé partiel de «harakat ut-tahrîr il-wataniyy ul-falastîniyy», « Mouvement national palestinien de libération ». La pratique de l'acronyme en général et de l'acronyme inversé en particulier étant très rare en arabe, la dénomination Fatah a été délibérément choisie en raison du rapprochement avec le mot fath, « conquête » (d'après les premières "conquêtes" arabo-musulmanes). Le principe de l'acronyme a été repris par le Hamas.
Le Fatah est membre consultatif de l'Internationale socialiste.
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[modifier] Fondation et fonctionnement du Fatah
Les milieux d'étudiants palestiniens étaient convaincus que pour mieux défendre l'intégrité et la souveraineté du peuple palestinien le moyen le plus efficace était d'organiser une grande résistance palestinienne sous la forme d'un mouvement national révolutionnaire autonome, c'est-à-dire un mouvement indépendant des pays arabes et de toute autre puissance étrangère.
Le Fatah est fondé en 1959 par Yasser Arafat, Salah Khalaf et Khalil al-Wazir, alors qu'ils étaient au Koweït. Le Fatah appelle alors à la lutte contre l'État d'Israël avec comme grand objectif de « libérer tout le territoire palestinien de l'entité sioniste ».
La direction du Fatah est collégiale et fonctionne au sein d'un Comité central qui détient le pouvoir exécutif.
Le conseil général de l'organisation, qui rassemble les différentes factions du Fatah élit les membres du Comité central et le Conseil Révolutionnaire qui se réunit à chaque session du Conseil général. Ce sont deux organes de contrôle du Comité Central.
[modifier] La lutte armée contre l'État d'Israël
Le Fatah est installé à Gaza jusqu'au début des années 1960. Le 1er janvier 1965 le Fatah déclenche la lutte armée contre l'État israélien en lançant de grandes opérations militaires au nom de sa branche armée al-Assifa (la tempête). Après la guerre des six jours, le mouvement acquiert énormément d'importance. L'occupation de l'armée israélienne de la bande de Gaza et de la Cisjordanie suite à la défaite arabe renforce le rôle de la guérilla palestinienne.
En 1968, le Fatah intègre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Le Fatah prend le contrôle de cette organisation en 1969 à la suite de l'élection de Yasser Arafat à la présidence du Comité exécutif de l'OLP.
Les fedayin (commandos de combattants palestiniens) multiplient les attaques contre Israël à partir d'États arabes (Jordanie, Liban, Syrie). Les tensions entre les gouvernements (soumis à des représailles israéliennes) et l'OLP s'intensifient. En 1970, le Fatah est débordé par des groupes radicaux membre de l'OLP (notamment le Front populaire de libération de la Palestine) ce qui conduit à l'expulsion des forces palestiniennes de Jordanie vers le Liban au terme de combats particulièrement sanglants avec l'armée jordanienne (Septembre noir).
Après des attaques terroristes contre des citoyens israéliens (notamment l'assassinat de onze athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de 1972), le Fatah et l'OLP réorientent leur politique, préférant se consacrer à la reconnaissance internationale de la cause palestinienne.
En 1983, le Fatah connait une grave crise interne, à la suite de l'invasion par Israël du Liban. Une scission au sein du mouvement a lieu à cause de profonds désaccords sur la politique de dialogue menée par Yasser Arafat. Arafat en sort finalement renforcé et son mouvement consolide sa domination dans l'OLP.
Au sein de l'OLP, les principaux postes passent aux mains du Fatah, du comité exécutif de l'OLP aux finances, jusqu'au bureau étranger de l'OLP dirigé par des sympathisants du Fatah.
En 1985, la direction de l'OLP est bombardée par les forces israéliennes. La direction est affaiblie mais elle parvient cependant à renforcer sa domination à la faveur de la première Intifada lancée dans les territoires occupés en 1987. Le Conseil National Palestinien prévoit en 1988 la reconnaissance de l'État d'Israël, tout en proclamant un État palestinien ayant comme capitale Jérusalem.
En 1993, les négociations secrètes entre Israël et l'OLP aboutissent à un accord de reconnaissance mutuelle, ainsi qu'à une déclaration ouvrant la voie à la future Autorité palestinienne.
Voir article détaillé, Accords d'Oslo.
En 1996, au terme de la mise en place de l'Autorité Palestinienne, le Fatah tend à incarner l'Autorité Palestinienne, tandis que ses éléments se fondent dans cette nouvelle administration. Le chef historique du Fatah est élu à la tête de l'Autorité, et son parti détient une très large majorité au Conseil législatif palestinien. D'ailleurs, la plupart des fonctionnaires de l'autorité sont d'anciens membres du Fatah, et les forces de sécurité palestiniennes sont essentiellement formées des anciennes brigades de combattants du Fatah.
Le Fatah est directement associé aux échecs de l'Autorité palestinienne. Avec la reprise de la seconde Intifada en septembre 2000, le Fatah recule et c'est le Hamas qui en tire profit. Ainsi, depuis la mort de Yasser Arafat et le lancement de la démocratisation des territoires occupés, le Hamas devient un adversaire sérieux du Fatah.
Le Hamas gagnera les élections législatives palestiniennes de 2006 et pour la première fois, le Fatah perdra le pouvoir. Cette défaite sonnera le glas de la vieille garde du Fatah, accusée par la jeune garde d'avoir conduit le Fatah à la défaite en ne luttant pas assez sérieusement contre la corruption qui gangrène l'économie palestinienne.
Le Hamas souhaitera néanmoins former un gouvernement d'union nationale avec le Fatah, mais les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa menaceront d'assassiner tout membre du Fatah participant à ce gouvernement. Les tensions interpalestiniennes croissantes conduisent le Fatah et le Hamas à l'affrontement.
[modifier] Idéologie
Le Fatah est laïc (contrairement, par exemple au Hamas musulman et islamiste) et politiquement neutre (contrairement par exemple au Front populaire de libération de la Palestine d'obédience marxiste). Il représente le mouvement le plus important au sein de l'Organisation de Libération de la Palestine.
Nabil Shaath, un des hauts responsables du Fatah et conseiller personnel de Yasser Arafat affirme, « la population de cette nouvelle Palestine inclura tous les Juifs résidents et tous les Palestiniens, qu'ils soient exilés ou soumis à l'occupation, qui choisiront de vivre en Palestine en acceptant un statut égal pour tous sans droits spéciaux ni privilèges. »
Pour le Fatah, le futur État palestinien fera partie intégrante de la « nation arabe fédérée »[1].
[modifier] Références
- ↑ Le nationalisme arabe, Olivier Carré, p.122
[modifier] A voir aussi
[modifier] Lien externe
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