Première Intifada
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La première Intifada , appelée guerre des pierres, est un soulèvement général et spontané qui a débuté le 9 décembre 1987 de la population palestinienne contre l'occupation israélienne.
Sommaire |
[modifier] Casus belli
Le 8 décembre 1987, un camion israélien écrasa une voiture palestinienne tuant quatre Palestiniens. La radio diffusa la nouvelle sans insister car il s'agit d'un accident comme tant d'autres[1]. Une rumeur fait surface selon laquelle il s'agissait d'un acte de vengeance commis par un parent de l'Israélien poignardé deux jours plus tôt [2]. Les palestiniens y voient un accident provoqué intentionnellement et un meurtre prémédité[3]. Le lendemain, pendant les funérailles des victimes, la foule s'en prend à une position militaire de Tsahal à Jabaliya en lançant des pierres. Des coups de feu furent tirés par les soldats mais cela n'aura aucun effet sur la foule. Des renforts furent appelés, mais ceux-ci se trouvèrent sous un déluge de pierres et cocktails Molotov [4]. Cet évènement est considéré comme le début de la première Intifada. Cependant cet accident ne constitue que la goutte d’eau qui fait déborder le vase car l'Intifada est le résultat de l'accumulation de plusieurs facteurs.
[modifier] Sous-estimation
Plusieurs officiers de la compagnie de Jabaliya se réunirent à l'avant poste attaqué. Les réservistes, impressionnés par l'intensité de l'émeute, demandèrent du renfort mais le commandement du secteur répondit « Il ne se passera rien ! » et ajouta « Ils vont se coucher, puis ils partirent travailler demain matin à l'aube, comme d'habitude »[5]. Aucun renfort n'est alors demandé et aucun couvre-feu n'est instauré. Mais le lendemain les troubles recommencent. La majorité des résidents ne se rendent pas au travail et les étudiants de l'université islamique de Gaza parcourent le rues pour appeler la population à la révolte. Pour disperser la foule, les soldats sortent pour faire étalage de leur force mais ils se trouvent sous une pluie de pierres accompagnées par des hués de la foule. Quelques jeunes palestiniens grimpent sur les camions militaires. Les chauffeurs effrayés accélèrent pour tenter de se débarrasser d'eux[6]. Le gaz lacrymogène est utilisé à plusieurs reprises sans effets pour disperser la foule. Trois cocktails Molotov sont jetés par les palestiniens, deux atteignent leur cible et incendient un véhicule militaire. Ofer, le lieutenant de la compagnie de Jabaliya ordonne alors de tirer dans les jambes de tous ceux qui s'approchent puisque les rafales en l'air ne réussit pas à disperser la foule[7]. Deux heures plus tard Itzak Mordechai , commandant de la région Sud arriva à l'avant-poste de Jebalaya et suspendit le lieutenant Ofer sur le champ car il était convaincu que cet affrontement dans la rue était à l'origine des troubles dans la bande de Gaza .[8]
[modifier] Réaction politique israélienne
Au troisième jour de l’Intifada, le 10 décembre, Yitzhak Rabin ministre israélien de la défense à l'époque s'envola pour New York. Celui-ci ne prend aucune mesure pour calmer l'Intifada et ce fut Yitzhak Shamir qui occupa les fonctions de ministre de la Défense pendant l'absence de Rabin alors qu'il n'avait jamais occupé ce poste et le chef d'état-major, relativement nouveau dans son poste, n'a jamais eu à s'occuper de troubles palestiniens ce qui permit à l'Intifada de s'étendre en Cisjordanie. Arrivé à New York, le secrétaire américain de la Défense n'aborde le sujet que brièvement ce qui constitue une preuve pour la délégation israélienne que ce qui se passe dans les territoires n'a pas d'importance et à cela s'ajoute le fait que l'équipe chargée de communiquer à Rabin tous les développements significatifs était inexpérimentée. Alors Rabin ne prêta pas attention à ce qui se passe dans les territoires occupés et était plutôt occupé par des négociations portant sur l'achat d'équipements militaires [9] . De plus aucun responsable de la sécurité n'imaginait un soulèvement palestinien d'une grande ampleur. Dès son retour, Rabin qui est mal informé commet ce qui passe pour une erreur flagrante aux yeux des observateurs : il organise une conférence de presse dans l'aéroport et affirme que l'Iran et la Syrie ,les deux plus grands ennemis d'Israël, se trouvent derrière l'Intifada. Ces propos sont non seulement éloignés de la vérité mais, ils vont aussi à l'encontre de ceux de Yitzhak Shamir qui accuse l'OLP d'en être responsable, ce qui est également faux car les experts des services de renseignement sont d'accord pour dire que le soulèvement était un mouvement spontané né sur place et que, ni la Syrie ni l'Iran ni l'OLP n'étaient à l'origine de cette révolte[10] .
[modifier] Raisons antérieures
Comme déjà mentionné l'Intifada n'est pas l'unique résultat de la mort des quatre palestiniens mais elle naît suite à l'accumulation de plusieurs facteurs :
Sur le plan personnel — la population vivait mal l'occupation israélienne. Après la guerre des six jours le marché de travail israélien s'ouvre aux palestiniens ce qui a permis à l'économie locale de se développer et d'élever le niveau de vie [11] mais cette situation ne dura pas longtemps . Les palestiniens commencent à subir des humiliations quotidiennes .Les conditions de travail commencent à se dégrader ,pour le meme travail ils sont payés 2 fois moins que leurs collègues israéliens, les palestiniens ont besoin d'autorisations pour se déplacer et travailler mais elles sont difficiles à obtenir, des fouilles quotidiennes sont effectuées même dans leur domicile [12]
Sur le plan territorial — Jérusalem est réunifié par Israël et elle est déclarée sa capitale «éternelle et indivisible». L'accès à l'esplanade des Mosquées et aux lieux saints musulmans est réglementé . Des terres sont annexées pour assurer le statut de Jérusalem comme capitale indivisible et pour créer des colonies qui ont pour but de garantir des frontières sures [13] et les sources d'eau de la bande de Gaza et de la Cisjordanie sont détournés au profit des colonies israéliennes et au détriment des palestiniens. [14]
Sur le plan directionnel — la direction palestinienne en l'exil ne connaissait pas leur situation, elle n'était pas consciente de leur souffrance, ne tenait pas compte de leur besoin et ne proposait pas des solutions [15] . La politique de l'OLP à Tunis reposait sur la création d'une axe Le Caire-Amman pour assurer la sécurité d'Arafat et ne réglait pas les problèmes des Palestiniens ou même des réfugiés[16]
Sur le plan arabe — Le désintéressement progressif des chefs d'État arabes pour leur cause. Les Palestiniens sont en effet déçus par les sommets de la ligue arabe où la question palestinienne est classé en bas de la liste des priorités. Meme quand les dirigeeants arabes s'intéressent à la question palestinieen , ils n'ont aucune solution à proposer [17]
[modifier] Développement
L'Intifada se caractérise par une campagne de désobéissance civile et par des manifestations contre la domination israélienne, avant de s'étendre rapidement à l'ensemble des territoires occupés, avec une diminution de la violence en 1991. Après Jebaliya le vent de l'Intifada touche Khan Younès , al Bourej , Nuseirat et toute la Bande de Gaza est emportée par l'Intifada qui touche ensuite la Cisjordanie. Elle est surtout menée par des enfants et des adolescents qui s'attaquent aux forces israéliennes en jetant des pierres et qui bloquent les routes avec des barricades de pneus incendiés. Des centaines de personnes se rassemblent autour des mosquées et défient l'armée de les disperser . Les haut-parleurs sont utilisés pour appeler les habitants à manifester, des tracts sont distribués et des slogans sont bombés sur les façades, incitant à se retourner contre l'armée [18] . Les tracts sont généralement distribués à la mosquée pendant les heures de prière par des enfants de six ou sept ans ou sont affichés à l'entrée .Une autre méthode consistait de les jeter par paquets des fenêtres des voitures avant la levée du jour ou à les glisser sous les portes, les placarder sur les poteaux de téléphone... [19] .Israël répond d'abord par la répression policière et militaire, des tortures physiques , des déportations ,des arrestations sans procès [20] la fermeture des universités, des sanctions économiques et le développement des implantations israéliennes dans les territoires occupés. L'armée israélienne qui a sous estimé l’Intifada, fut surpris par la révolte car elle était le plus grand défi jamais adressé par les Palestiniens à Israël[21] et l'armée n'était pas prête à affronter des grandes démonstrations . Les soldats se trouvaient encerclés par des enfants, des hommes et des femmes armés de pierres [22]. L'armée adopta, dans un premier temps, une politique militaire répressive et reçut l'ordre de frapper les manifestants. « Dans de nombreux cas, des sous-officiers participèrent avec leurs soldats à des tabassages injustifiés. Il n'était pas facile de savoir quand on pouvait frapper [...]on frappait même les gens chez eux, sans raisons , et des familles entières étaient roués de coups » [23].Les images, amplement diffusées par les médias nationaux et étrangers, d'enfants palestiniens battus, voire tués, par les forces de l'ordre israéliennes pour avoir jeté des pierres alimentent un courant de sympathie à l'égard des Palestiniens que Yasser Arafat sait utiliser pour faire progresser sa cause. Elle entraine un cycle infernal de représailles de la part de « Tsahal » que suivent de nouvelles émeutes. Des grèves sont également organisées, ainsi que des mouvements de boycott. L'action armée n'en représente que 15% [24]. En Israël, la poursuite de l'Intifada renforce l'opposition entre les partisans d'un règlement pacifique de la question palestinienne et les opposants à toute concession faite aux Palestiniens.
[modifier] Rôle des femmes
Les femmes ont joué un role important dans la Première Intifada , contrairement aux autres soulèvements . Les femmes n'hésitent pas à affronter l'armée israélienne et à s'engager en faveur de la cause palestinienne . Leur participation dans les villes est plus forte que dans les villages . Ce phénomène est du en effet à la structure patriarcale,tirés importante dans les milieux ruraux ,qui maintenait les femmes à la maison . Leur engagement progressif était palpable sur le terrain : les femmes représentent un tiers de la totalité des victimes [25] . Grace à l'Intifada ,les femmes ont pu affirmer leur existence sur les scènes sociales et politiques ce qui constitue une rupture avec le passé. Dans le passé ,seules les épouses des plus éminents activistes participaient à la politique nationale . L'entrée de la femme en politique date des années 70 avec la création d'associations étudiantes mais leur role n'était pas important . Par exemple le role de l'Union générale des femmes palestiniennes se restreignaient aux aides sociales et à la santé .Cette tendance peut être vue avec l'augmentation du nombre de femmes arrêtées ou incarcérées sans procès qui passa de quelques centaines aux années 70 à quelques milliers aux années 80 [26]. La politique israélienne a aidé les femmes à faire entendre leur voix en annulant une disposition jordanienne de 1955 qui refusait le droit de vote aux femmes .Les femmes ont pu alors participer aux élections municipales de 1976 et certaines furent élues dans certains conseils municipaux [27] . Avec le durcissement des conditions de vie et la répression au fur et à mesure de l'Intifada , le taux de participation des femmes a connu une augmentation . Elles sont présentes dans touts les aspects du soulèvements : jets de pierre , organisation de grèves et élaboration d'une politique diplomatique afin de tirer politiquement de l'intifada . Avec les sanctions israéliennes ,les femmes ont joué un role important afin de parvenir à une autosuffisance locale . Elles fondèrent des coopérations ,parfois dans leurs foyers , afin de fournir tout ce qu'il faut et compenser les sanctions israéliennes [28]
[modifier] Répression militaire israélienne
Pressé d'agir Ytshak Rabin déclare à la Knesset : « Nous imposerons la loi et l'ordre dans les territoires occupés, même si cela doit se faire dans la douleur» . Il ajoute « S'il le faut , brisez-leur les bras et les jambes » [29] .Il demande de concevoir des armes non létales permettant de lutter contre les manifestants d'une manière plus efficace [30] . L'Intifada atteint son paroxysme en février lorsqu'un photographe israélien publie des images qui font le tour du monde montrant des soldats israéliens « molestant violemment » des Palestiniens suscitant ainsi l'indignité de l'opinion public . Israël développe une politique de communication dans le but de marginaliser l'OLP et alimenter les tensions entre le Hamas et les autres factions[31] .
Suite à l'échec des forces régulières ,les gardes de frontières sont appelés par le gouvernement israélien pour mettre un terme à la révolte populaire . Les gardes de frontières , ou les bérets sont en effet connus pour leur aptitude à contrôler les foules et également pour leur brutalité [32] . Avec un age moyen de 35/40 ans, ils sont plus expérimentés que les autres soldats du Tsahal . Dans le vut de calmer l'Intifada ils reçoivent des vestes pare-éclats en Kevlar et armes non létales qui permettent de neutraliser l’adversaire. Ce sont les 20e et 21e compagnies, connus pour avoir surveillés les frontières entre le Liban et Israël lors de l'invasion de 1982 ,qui sont les premiers à être déployés . Mais l'engagement des bérets verts ne change pas la situation sur le terrain . L'armée est alors autorisée à ouvrir le feu en cas d'attaque par une personne de plus de 12 ans qui considérés comme un adulte . Le tir doit d'abord s'effectuer en l'air à 60 degré au-dessus de la foule , puis dans les jambes en cas de danger . Le thorax ne peut etre visé qu'en cas de légitime défense . Néanmoins ces règles sont fréquemment violées [33] . En octobre 1988 , le gouvernement israélien révèle l'existence de deux nouvelles unités qui opèrent en Cisjordanie et à Gaza . Ses membres sont tous des arabisants qui agissent en civil et leur tache principale est d'infiltrer la résistance palestinienne [34] .
[modifier] Le cas de Jérusalem
Jérusalem-Est vivait dans le calme alors que le reste des territoires occupés furent emportés par l'Intifada. Les habitants des quartiers aisés n'était pas du genre à descendre dans la rue[35] . Israël ne prend non plus aucune précaution supplémentaire dans cette partie orientale de la ville. Mohammed Labadi, un militant du front démocratique, décida d'importer l'Intifada à la ville. Des jeunes furent recrutés à Gaza et Hébron dans ce but. Les préparatifs s'accomplirent dans le secret le plus total et le Shin Beth ne se douta de rien. Il fut décidé que les émeutes éclateraient le 19 décembre. Les émeutes éclatent alors d'une manière brutale et inattendue dans divers endroits à 9h20 malgré les renforcements des mesures de sécurité ce jour à l'occasion de la visite du président italien Francesco Cossiga. Des barricades de pneus incendiés sont élevés, les banques israéliennes sont attaquées, les véhicules de la municipalité sont brûlés. Certaines institutions arabes ne sont pas épargnées par les attaques. L'hôpital Muqased, des clubs de jeunes sont visés et des usines où des Palestiniens représentent un part importante de la main d'oeuvre.[36] . La ligne verte a été rétablie et des renforts sont appelés par la police israélienne. La police procéda à des méthodes strictes vis-à-vis des habitants arabes de Jérusalem : contrôle des véhicules, fouilles corporelles, confiscation de 4000 cartes d’identité. Une nouvelle loi interdit aux musulmans non résidents dans la ville d'aller à la mosquée Al Aqsa et ceux qui y entrent doivent montrer leurs papiers .Un contingent de la brigade anti-terroriste est placée à l'enceinte de la mosquée pour empêcher que des manifestations éclatent le vendredi mais cette mesure provoques des affrontements entre la police et des manifestants que les forces de l'ordre capturent et rouent de coups .La police plaça alors ses hommes à une certaine distance de la mosquée .Parallèlement à ces mesures , la police reçut l'ordre formel de ne pas ouvrir le feu et les troupes sont averties de devoir passer par un juge pour prouver qu'ils étaient en état de légitime défense pour justifier l'usage de leur arme . Pendant des mois, Jérusalem ne connaît aucun mort côté Palestiniens [37] .
[modifier] Désobéissance civile
L'Intifada se caractérise par une campagne de désobéissance civile et par des manifestations contre la domination israélienne or cette idée d'utiliser la désobéissance civile existait bien longtemps avant l'Intifada mais les dirigeants de l'OLP l'ont tournée en dérision et ont considéré les personnes qui soutenaient ces idées comme des individus naïfs ignorant la réalité palestinienne. Côté israélien, on était conscient de son potentiel mais on la tenait pour négligeable [38]. Le principal partisan de la désobéissance civile était Moubarak Awad un psychologue palestinien vivant aux États-Unis. Ce dernier rentre à Jérusalem ,où il ouvrit un centre de la non-violence , en 1983 après 15 ans aux États-Unis . Ses tentatives d'appliquer sa philosophie sur le terrain échouèrent à plusieurs reprises . Awad était "snobé" par les représentants de l'OLP . Ils l'accusaient de collaborer avec la CIA et proféraient des menaces à son encontre [39] . Son isolement idéologique et le manque de soutien rendaient son travail difficile . On montra plus d'intérêt à ses idées qu'à partir novembre 1986 lorsque les Palestiniens ont perdu leur foi dans les représentants Palestiniens de l'extérieur . Pour Awad , seul le peuple empêcherait l'annexion des territoires par Israël [40]. Il n'inventa pas moins de cent vingt méthodes d'action . Awad proposait de remplacer les émeutes par des marches silencieuses , des compages de nettoiment . Il appela par exemple à la création d'institutions alternatives à l'administration civile israélienne . Il proposait une infrastructure autonome qui servirait de noyau à un futur Etat Palestinien , une infrastructure indépandante d'Israel et également de l'extérieur pour le financement et les gestion des affaires . Il appelait à faire des provisions de nourriture de fioul et de créer des systèmes de financement locaux au lieu d'attendre l'aide extérieur [41] . A la fin de janvier 1988 , le Commandement unifié de l'Intifada a estimé que la rebéllion ne pouvait durer que six mois de plus .Aucum membre du Commandement ne croyait à l'idée d'une lutte prolongée car ils étaient convainus par leurs expériences que l'endurance de la population était en général de courte durée .Pour Louai Abdo , la population de supporterait plus le chomage et une économie sans cesse interrompue [42]. Le Commandement conclut que la désobéissance civile est la seule méthode de lutte possible et commença à étudier les textes d'Awad et adopta plusieurs points de son programme comme objectifs de l'Intifada . L'Intifada adopta une nouvelle strtégie à long terme . Louai Abdo parla de « réduire l'occupation , son réseau inextricable des lois ,ses manœuvres et sa bureaucratie omniprésente à des groupes de soldats éparpillés dans les rues » . Dès lors ,Awad fut très sollicité des les mois qui suivirent et ses anciens adversaires se disputaient aujourd'hui de défendre ses idées .A cause du triomphe de ses ideés , Awad se trouva sous menace d'expulsion car Israel par la voix de son ministre de l'intérieur a anoncé qu'elle ne renouvellerait oas son visa touristique ce qui lui donna plus de crédit . Awad est sollicité par les dirigeants locaux du Fatah , il est appelé pour régler les litiges qui opposaient des fractions rivales et la presse le traitait comme le porte parole de L'Intifada . Sa montée irrita l'Etat hébreu qui décida de l'expulsion malgré les appels de plusieurs personnalités américaines . Il fait appel de la décision devant la Haute Cour de justice et fit savoir qu'il était pret à se convertir au judaisme s'il le faut [43] .
Pour rétablir le controle de l'Administration civile sur la population et empecher les progrès de la désobéissance civile , Israel appliqua de mesures punitives et dissuasives . Persuadé qu'ils ne oeuvent pas inverser la rebéllion ,le gouvernement a décidé de se prendre aux acquis de l'Intifada et controler ses ambitions. Le code de procédure pénale fut révisé pour permettre des arrestations massives. De nouveaux centres de détention sont crées pour permettre l'incarcération de plusieurs milliers de personnes pendant de longues périodes . L'armée a choisi aussi d'allonger la durée des couver-feu . Pendant la première année du soulèvement on compta pas moins de 1600 couvre-feux dont 118 sur une période au moins égale à 5 jours . La totalité de la population de la Bande de Gaza a vécu sou couvre-feu et au moins 80% des 450 villages et villes arabes de la Cisjordanie . Les écoles et les universités de Cisjordanie ont été fermée , 140 dirigeants du soulèvement sont été expulsées et plusieurs maisons démolies [44] . Les associations qui ont exprimées qui ont exprimés une quelconque manifestations d'indépendance ou de contestation ,comme par exemple l'Association pour la protection de l'environnement à Qalqilya , furent contraintes de fermer leurs portes . Afin d'empécher l'arrivée de l'aide extérieure , les voyageurs en provencance de la Jordanie ne furent plus autorisés à porter que deux cents dinars jordaniens contre deux milles dinars précédemment . Des campagnes sont organisées par l'armée pour forces la populations à payer les impots israéliennes . Les licenses d'exportation ne furent renouvelées seulement aux personnes qui avaient acquitté leurs impots [45] .Un blocus est imposéessur certaines zones uniquement peuplées d'Arabes . Ils ne peuvent plus se dépalcer , d'expédier ce qu'ils produisaient . On va jusqu'à interrompre l'alimentation en électricité ,en eau , la coupure des lignes téléphoniques . La Jordanie , a aggravé la situation en interdisant l'importation de certains produits majeurs de la Cisjordanie [46] . Cette politique a modifié l'équilibre des forces et a entrainé la chute du niveau de vie des Palestiniens de 30 à 40 % .
[modifier] Naissance du Hamas
Lorsque l'Intifada s'éclate dans la bande de Gaza, où habitait Ahmed Yassine, ses disciples lui demandent de prendre part au mouvement en adoptant une ligne militante à la place de sa politique de prédilection. Ahemd Yassine ne voulait pas participer à des actions armées contre Israël et a interdit ce genre d'actions à ses disciples car il était convaincu qu'une confrontation avec Israël serait coûteuse. Quelques semaines après le début du soulèvement change sa vision et fait circuler un tract qui appelle à se joindre au mouvement. Ce tract est signé par une faction inconnue jusqu'à maintenant qui est le Mouvement de résistance islamique. Avec la création du Commandement unifié de l'Intifada, Yassine voit une manœuvre de l'OLP pour s'assurer le contrôle du soulèvement [47] et prend la décision de créer le Hamas et fait des efforts énormes pour protéger le Congrès islamique qu'il a créé en essayant de faire croire qu'il existe une distinction entre le deux. Le Majed, un réseau de renseignement, est créé pour traquer les personnes qui collaboraient avec le Shin Beth et les exécuter. Les membres des Frères musulmans rejoignent le Hamas et l'organisation se fait absorber par le Hamas qui se développe d'une manière considérable devenant un acteur important dans la bande de Gaza à partir du deuxième mois de l'Intifada et commence à s'attaquer aux soldats israéliens isolés, incendier des champs et des boutiques appartenant à des individus israéliens. L'été suivant le Hamas devient présent en Cisjordanie[48] .Les milieux de la Défense israélienne décident d'une intervention radicale qui s'étend entre juillet et septembre 1988. Environ 120 sont arrêtés dont des hauts responsables comme Jamil al Tamimi qui était en charge de la liaison avec la Cisjordanie. Ahmed Yassin n'est pas arrêté à cause de son état physique mais il est prévenu d'une manière sévère contre tout soutien aux activités terroristes .Une idée envisage de lui interdire l'accès de Gaza mais elle fut écartée car on craignait que cette idée rehausse son prestige [49] . Suite à cette opération un rapport annonça la fin du mouvement mais celui-ci réussit à se reconstruire quelques semaines plus tard. Les services de sécurité israéliennes mènent une seconde intervention en mai 1989 et cette fois Yassine est arrêté avec 260 militants du Hamas. Israël est cette fois conscient que le Hamas est capable de se reconstruire avec la montée en puissance du soulèvement[50] .
[modifier] Arabes israéliens
La réaction des Palestiniens d'Israel était inattendu . Ils réagirent au soulèvement plus vite que l'OLP de Tunis [51]. Les Arabes israéliens déclarent « Nous faisons partie de l’Intifada, mais plutôt que de recourir à la violence, nous exerçons nos droits au sein du système démocratique israélien » [52]. Les Arabes d'Israël sont touchés par ce qui arrivent aux Palestiniens des territoires occupés .Il organisent des manifestations et des grèves . Ils considèrent les actions des insurgés palestiniens justifiés et se sentent même fiers de leur audace qui permet de défier et mettre en échec l'armée israélienne. Pour les aider, ils envoient de la nourriture, des médicaments, organisent des protestations, collectent du fond peux eux et leur donnent leur sang[53]. Les députés arabes à la Knesset interviennent en faveur des détenus palestiniens. D'autres apportent une aide au soulèvement,pour la première fois ,les actions politiques des Palestiniens d'Israel et des territoires occupés sont coordonnées .Les Arabes Israéliens seront meme soutenus plus atrd par certaines factions de la gauche israélienne[54]. Lorsque le Commandement unifié de l'Intifada a trouvé des difficultés pour imprimer les tracts et les manifestes dans les territoires palestiniens occupés, ils utilisèrent d'abord les imprimeries de Nazareth, plus grande ville arabe du pays, puis celles qui se trouvent des les villages arabes. Certains mettent leur compte bancaire à la disposition de l'OLP qui a pu effectuer des virements importants vers les territoires. D'autres offrent leur téléphone lorsque le Shin Beth décida de couper les lignes internationales pour empêcher les Palestiniens de recevoir des directives venant de l'étranger[55] .
Le soulèvement a permis d'accélérer le processus de la « palestinisation » des arabes israéliens. Il les amène aussi à changer leur stratégie politique qui consistait à influencer la politique israélienne de l'intérieur en pénétrants les institutions sionistes. Deux membres de la Knesset appartenant à deux partis sionistes démissionnent de leur poste. Abdel Wahab Darawshe quitte le parti travailliste pour créer le Parti arabe démocratique et Mohammed Watad quitte le Mapam pour rejoindre le Front démocratique pour la paix. La stratégie de vote de cette communauté change aussi. Les électeurs arabes votaient d'habitude pour les partis sionistes au pouvoir mais au début des années 80 la donne change et ils commencent à voter au profit des partis non sionistes avec une légère orientation nationaliste palestinienne comme le Rakah et la liste progressiste pour la paix. En 1981 deux tiers des Arabes votent pour les partis sionistes alors qu'en 1988, les électeurs arabes votent massivement avec un taux de participation avoisinant 73% et deux tiers d’entre eux se prononce en faveur des partis non sionistes [56] . L'Intifada joua un rôle décisif dans cette orientation politique avec aussi l'émergence d'une nouvelle classe jeune diplômée plus cultivée qui a une forte conscience politique éprouvant une profonde sympathie à l'égard de l'Intifada [57].
[modifier] La crainte jordanienne
Le roi Hussein de Jordanie et ses conseillers étaient persuadés que les Israéliens refusaient délibérément de prendre les mesures nécessaires d'écraser l'Intifada . Ils refusaient de croire qu'Israel éprouvaient des difficultés et craiganient qu'Israel ne laissa l'Intifada prendre de grandes proportions afin de recourir à une politique de déportation massive [58] . Les jordaniens craignaient également que la rébellion s'étende au million de Palestiniens qui vivaient sur la rive est du Jourdain . Le pouvoir craignait la déstabilisation du pouvoir surtout après la déclaration d'Ariel Sharon qui disait que seulement la Jordanie était le foyer national des Palestiniens . Hussein se tourna vers l'Iraq pour demander son aide militaire . L'Iraq proposa de faire stationner des troupes en Jordanie . Hussein exprimait également sa solidarité avec le mouvement mais de l'autre coté les services de sécurité interdisaient les manifestations ,confisquaient les tracts en provenance de Cisjordanie et incarcéraient certains Palestiniens à titre préventif [59] .
[modifier] Conséquences
L’Intifada eut des conséquences différentes pour les Palestiniens et les Israéliens. Le mouvement fit subir des pertes économiques importantes à Israël [60]. L'Intifada permit l'union de toutes les couches sociales et consolida l'entité nationale palestinienne . La direction de l'OLP exploita le succès de l'Intifada et publia la déclaration d'indépendance de l'État palestinien en novembre 1988 . Le document est une tentative poour préciser les objectifs de l'Intifada,cetains d'entre eux n'étaient pas forcément au centre des actions politiques de l'Intifada . Le texte fut suivi de déclarations publques de l'OLP sur la fin de la lutte armée et la reconnaissance d'Israel [61]. L'Intifada permit la réapparition du problème palestinien et sa mise à l'ordre du jour aux Nations unies en tant que problème devant être résolu ce qui a conduit les Israéliens et les Palestiniens aux Accords d'Oslo signés en 1993 qui ont mis fin à la première Intifada . 1 162 Palestiniens (dont 241 enfants) et 160 Israéliens (dont 5 enfants) ont connu la mort[62].
[modifier] Documentation
- Histoire de l'autre, Collectif, Liana Levi, 2004, ISBN 2-86746-358-0
- Zeev Schiff, Yaari Ehud, Intifada, Simon & Schuster , ISBN 978-0671710538
- Pierre Razoux, Tsahal, nouvelle histoire de l'armée israélienne, Perrin, 2006, ISBN 226202328X
- Ilan Pappé,Une terre pour deux peuples : Histoire de la Palestine moderne ,Fayard,2004 ,ISBN 978-2213618685
[modifier] Sources
- ↑ Intifada p .14
- ↑ Intifada p .14
- ↑ Histoire de l'autre, p.69
- ↑ Intifada p .15
- ↑ Intifada p. 15
- ↑ Intifada p. 16
- ↑ Intifada p. 18
- ↑ Intifada p. 18
- ↑ Intifada p. 21
- ↑ Intifada p. 26
- ↑ Histoire de l'autre, p.63
- ↑ Histoire de l'autre, p.72
- ↑ Histoire de l'autre, p.66
- ↑ Histoire de l'autre, p.73
- ↑ Histoire de l'autre, p.72
- ↑ Une terre pour deux peuples p 251
- ↑ Une terre pour deux peuples p 251
- ↑ Intifada p 125
- ↑ Intifada p 130
- ↑ Histoire de l'autre, p.66
- ↑ La Première Intifada Medea (consulté le 17 janvier 2007)
- ↑ Histoire de l'autre, p.70
- ↑ Intifada
- ↑ The Intifada and Nonviolent Struggle, The Albert Einstein Institut (consulté le 16 janvier 2007)
- ↑ Une terre pour deux peuples p 257
- ↑ Une terre pour deux peuples p 258
- ↑ Une terre pour deux peuples p 258
- ↑ Une terre pour deux peuples p 259
- ↑ Tsahal de Pierre Razoux p.407
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- ↑ Tsahal de Pierre Razoux p.410
- ↑ Tsahal de Pierre Razoux p.410
- ↑ Intifada p 133
- ↑ Intifada p 134
- ↑ Intifada p 138
- ↑ Intifada p 309
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- ↑ Intifada p 311
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- ↑ Intifada p 286
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- ↑ Intifada p 307
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- ↑ Une terre pour deux peuples p 251
- ↑ Intifada p 215
- ↑ Intifada p 216
- ↑ Une terre pour deux peuples p 256
- ↑ Intifada p 216
- ↑ Intifada p 225
- ↑ Intifada p 223
- ↑ Intifada p. 346
- ↑ Intifada p. 346
- ↑ L'INTIFADA Centre de ressources sur la non-violence (consulté le 17 décembre 2006)
- ↑ Une terre pour deux peuples p 261
- ↑ Fatalities in the first Intifada B'tselem (consulté le 16 janvier 2007)
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