François-André Danican
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François-André Danican Philidor, surnommé le Grand (7 septembre 1726, Dreux - 31 août 1795, Londres), est un compositeur et joueur d'échecs français.
Il mènera de front ces deux activités toute sa vie.
Il est le fils d'un second lit d'André I dit l'Aîné.
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[modifier] Biographie
[modifier] Le musicien
François-André Danican est issu d'une dynastie de musiciens célèbres au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, qui portèrent tous le surnom de Philidor. Le plus ancien d'entre-eux, Michel, hautboïste virtuose, avait enthousiasmé Louis XIII, lui rappelant le talent de l'Italien Filidori.
A 6 ans, il est page à la chapelle royale de Versailles où il est l'élève de Campra. Il compose son premier motet à l'age de 12 ans. A 14 ans, il donne des leçons de musique à Paris et exerce le métier de copiste. Il rencontre Rameau pour lequel il a une grande admiration. Mais ce dernier lui reproche de dévoyer la musique française avec des formes italiennes. De son coté Jean-Jacques Rousseau apprécie sa collaboration pour parachever les Muses galantes. A 18 ans, il a des démélés avec la police pour des propos audacieux sur la liberté d'expression. il est même incarcéré pendant deux semaines.
Echaudé, il accompagne une troupe de musiciens avec Geminiani et Lanza en Hollande, puis se rend à Londres où il se lie avec le comte de Brühl, ministre de Saxe à Londres, qui deviendra avec Diderot, son ami le plus fidèle. Haendel se montre plus favorable à sa musique que Rameau.
Rentré en France en 1754, il ne peut obtenir un poste vacant à la Chapelle de Versailles. Il épouse en 1760 Angelica Richer, fille d'un musicien qui lui donnera sept enfants.
Ses oeuvres sacrées, teintées d'italianisme sont fraîchement accueillies par le public français. Il se résout à diriger sa carrière vers les voies de la musique dramatique et devient l'un des créateurs de l'opéra-comique français. Il y fait preuve de réelles qualités musicales: écriture orchestrale soignée, souvent descriptuve; écriture vocale aisée et témoignant d'une verve légère, parodique, pouvant s'élever jusqu'à une expression déjà dramatique; les choeurs sont abondants dans une écriture audacieuse. Ses nombreux opéras-comiques montrent de l'inventivité, et le premier d'entre-eux, Blaise le Savetier, créé à l'Opéra-Comique de la Foire en 1759, est un éclatant succès. L'opéra Ernelinde est son chef-d'œuvre et lui permet d'obtenir une pension de Louis XIV.
Il composa également de la musique de chambre, un oratorio, Carmen seculare et un Te deum, qui fut exécuté lors des funérailles de Rameau.
Son nom figure sur la façade Ouest de l'Opéra Garnier à Paris.
[modifier] Le joueur d'échecs
Aujourd'hui, son nom reste davantage associé au jeu d'échecs. Très jeune, il fréquente le Café de la Régence où il rencontre Jean-Jacques Rousseau. Il montre une grande maîtrise dans la pratique (démonstration de jeu en aveugle) et se montre très en avance sur la théorisation du jeu. Il surclasse rapidement le Sire de Legal, meilleur joueur du Café de la Régence.
A Londres, il dispute un match en 1747 contre le Syrien Stamma fixé à Londres depuis 1742. Il le bat 8 à 2 et il est dès lors considéré comme le plus fort joueur du monde. Il publie L'Analyse du jeu des échecs en 1749, à l'âge de 22 ans, un des premiers traités d'échecs et classique du genre. L'ouvrage sera édité une centaine de fois et traduit rapidement dans de nombreuses langues : anglais, allemand, espagnol, russe, yiddish? etc.
Le terme d'Analyse marque d'entrée la rupture avec les conceptions antérieures. Alors le jeu reposait essentiellement sur des qualités d'intuition et d'imagination, Philidor l'élève au statut de science et constitue un système rationnel dont il fournit le premier les lois essentielles. Il insiste sur l'importance des pions, et notamment des chaînes de pions.
On lui doit la fameuse maxime « Les pions sont l'âme des échecs » et la position de Philidor très importante pour la fin de partie Tour et pion contre Tour. Son analyse de la fin de partie Tour et Fou contre Tour fait encore autorité. Dans son ouvrage « L'Analyse du Jeu des échecs » il étudie l'ouverture qui portera son nom (la défense Philidor) : 1. e4 e5 2. Cf3 d6
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Il retourne à Londres (1771-1773) où il fréquente le St. James Chess Club, gagnant sa vie en faisant des parties d'exhibitions.
Vivant des pensions du Roi et partisan d'une monarchie constitutionnelle, il s'exile en Angleterre en 1792. Il est inscrit sur la liste des suspect et, malgré les efforts de sa femme et de son fils aîné restés en France, un passeport pour rentrer lui est refusé après Thermidor. Il meurt à son domicile londonien et est inhumé à St. James de Picadilly.
[modifier] Principales œuvres
[modifier] Opéras
- Blaise le savetier (1759)
- Le Quiproquo ou le volage fixé (1759)
- Le Jardinier et son seigneur (1761)
- Le Maréchal-Ferrant (1761)
- Sancho Pança dans son île (1762)
- Le Bûcheron ou les trois souhaits (1763)
- Le Sorcier (1764)
- Tom Jones (1765), basé sur le roman de Fielding
- Ernelinde, princesse de Norvège (1767), révisé en 1769 sous le titre d'Sandomar, prince de Danemark
- Le Jardinier de Sidon (1768)
- L'Amant déguisé ou le jardinier supposé (1769)
- La Nouvelle École des femmes (1770)
- Le Puits d'amour (1779)
- L'Amitié au village (1785)
- Thémistocle (1786)
- La Belle Esclave (1788)
- Bélisaire (1796, opéra posthume)
[modifier] Autres oeuvres musicales importantes
- Lauda Jerusalem motet écrit en 1754
- Carmen saeculare tiré des odes d'Horace
[modifier] Livres
- Analyse du jeu des échecs
[modifier] Liens externes
- Cesar.org.uk: ses opéras et leurs représentations ;
- Mjae.com: site de la Société d'Études Philidoriennes ;
- Resmusica: résumé biographique avec discographie et bibliographie ;
- Musicmac: page avec quelques frontispices ;
- (en) Siliconvalley: intéressante biographie.
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