François-Marie Luzel
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François-Marie Luzel (6 juin 1826 - 26 février 1895), également connu sous la forme bretonne de son nom Fañch an Uhel[1], est un folkloriste breton, et également un poète en langue bretonne.
[modifier] Biographie
Il naquit au manoir de Keramborgne, qui faisait alors partie de la commune trégorroise de Plouaret dans la section qui constitue maintenant la commune du Vieux-Marché (Côtes-d'Armor). Son père François et sa mère Rosalie Le Gac étaient des paysans et c'est à Keramborgne que Luzel assista aux veillées qui étaient le moyen de délassement le plus courant des gens de la campagne, surtout en hiver. L’un de ses amis d’enfance est le futur peintre Yan Dargent.
Grâce à son oncle Julien-Marie Le Huërou, qui y était professeur, il put aller au Collège royal de Rennes et y passer son baccalauréat. Il y avait pour condisciples le futur historien Arthur de La Borderie et Emile Grimaud qui sera secrétaire de rédaction de la Revue de Bretagne et de Vendée.
Il caressa l'idée de devenir médecin de marine et alla pour cela étudier à Brest. Il bifurqua ensuite vers le professorat, mais sans parvenir à trouver un poste fixe, ce qui l'amena à une vie nomade. La rencontre avec Adolphe Orain, folkloriste de Haute-Bretagne, son sens des relations, et surtout l'appui d'Ernest Renan, lui permirent d'obtenir plusieurs missions annuelles du ministre de l'Instruction publique pour la recherche de vieux textes littéraires en Basse-Bretagne. Il réussit à collecter un énorme corpus de chants, contes, légendes et pièces de théâtre et put en faire la matière de plusieurs livres. L'essentiel de cette abondante collecte se fit dans tout le Trégor. Marguerite Philippe (en breton : Marc'harit Fulup) est la plus connue des personnes qu'il a collecté.
Cependant, l'une de ses premières publications, lui qui allait être réputé pour la collecte de contes, fut un recueil de poèmes personnels en 1865, Bepred Breizad, en breton avec traduction française. Il y célèbre la Bretagne, son peuple et sa langue. (En 1943 paraîtra un autre livre, Ma c'horn bro, regroupant un choix de poèmes écrits tout au long de sa vie).
En 1868, il commença à publier les résultats de ses collectes. D'abord un premier recueil de Chants et chansons populaires de la Basse-Bretagne - il y en eut plusieurs volumes, distinguant Gwerziou (« Complaintes ») et Soniou (« Chansons »). L'année suivante, paraît l'équivalent pour les Contes et Récits populaires des Bretons armoricains.
[modifier] Querelle du Barzaz Breiz
En 1872, il lut au congrès de l'Association bretonne à Saint-Brieuc un texte mettant en cause l'authenticité des chants du Barzaz Breiz publié par Théodore Hersart de la Villemarqué 33 ans plus tôt. Une polémique s'ensuivit et son texte, refusé par l'Association bretonne, fut édité par ses soins. Cette polémique dura plus d'un siècle. En 1960 Francis Gourvil présenta une thèse de doctorat fort partiale selon laquelle les chants du Barzaz Breiz étaient faux. En 1989 Donatien Laurent a démontré, dans sa thèse basée sur les cahiers manuscrits de La Villemarqué, que si l'auteur du Barzaz Breiz avait fortement remanié ses chants bretons, il s'est presque toujours appuyé sur des versions qu'il avait lui-même collectées ou retranscrites.
[modifier] Journaliste, juge et archiviste
Luzel pratique le journalisme politique de 1874 à 1880 à l'Avenir de Morlaix, journal républicain et est ensuite juge de paix à Daoulas.
En 1881 il atteint une position stable en devenant Conservateur des Archives départementales du Finistère à Quimper. Il y rencontre Anatole Le Braz alors professeur ; Anatole Le Braz devient son disciple et continue son œuvre en recueillant des contes (sans donner le texte original) et en inventoriant le théâtre breton ancien. Il est élu au conseil municipal de Quimper sous l'étiquette républicaine.
En 1883 il devient vice-président de la Société archéologique du Finistère à laquelle il participait depuis quelques temps et dont La Villemarqué est le président-fondateur.
[modifier] Tentative pour faire enseigner le breton
En 1888 il demande à Ernest Renan d'intervenir auprès du Ministre de l'Instruction Publique afin de permettre à son ami Anatole Le Braz d'enseigner le breton au lycée de Quimper (voir texte plus bas). L’intervention de Renan se solde par un refus du Ministre.
Le 1er janvier 1890 il est fait chevalier de la Légion d'honneur qu'il reçoit des mains de son vieux rival La Villemarqué lors d'une cérémonie qui a lieu le 30 janvier. Apparemment réconciliés, ils meurent la même année (1895).
[modifier] Enseignement du breton
Lettre de François Luzel à Ernest Renan.
L’ami [Anatole] Le Braz a dû vous écrire pour vous faire part de son désir de professer un cours de langue bretonne au Lycée de Quimper, en dehors des heures de classe, et sans indemnité. Il me demande de vous écrire … pour appuyer sa demande d’autorisation auprès du Ministre de l’Instruction Publique… Je pense en effet qu’un cours de breton dans la capitale d’un département entièrement breton de langue serait une innovation utile… je voudrais que dans toutes nos écoles primaires fréquentées par des Bretons bretonnants, une heure ou deux fussent consacrées à leur faire apprendre par cœur et chanter des chansons bretonnes et autres morceaux de poésie propres à leur inculquer des sentiments patriotiques … car le Breton aime sa langue nationale par dessus toutes les autres. … Les bons livres bretons sont si peu répandus.
[modifier] Langue bretonne "ancienne" ou "moderne": un témoignage
D'aucuns ont écrit qu'une "bonne part du milieu bretonnant institutionnel" refusait également la publication de contes en "langue bretonne ancienne" en voulant imposer sa "traduction" en breton moderne.
Signalons, pour éclairer cet aspect, un témoignage qui n'est pas anodin. En 1943 fut publié le recueil de poésies de Luzel intitulé Ma C'horn-Bro ou le préfacier Joseph Ollivier indique :
- "Nous n'avons pas suivi entièrement l'orthographe de Luzel : notre idée n'était pas de faire une édition pour les érudits".
- Son édition reçut donc l'approbation (indiquée en page IV de l'ouvrage)
- du petit-neveu Paul Luzel, de Rennes, si attaché à la mémoire et aux œuvres de son grand-oncle
- du professeur de breton et celtique de l'Université de Rennes Per ar Roux (Pierre Le Roux).
Aujourd'hui les deux publications (celle de Françoise Morvan dans l'orthographe de Luzel, et celle en orthographe unifiée du breton) d'une œuvre du domaine public ont vu le jour. Le lecteur peut donc choisir en connaissance de cause sans que rien ne lui soit imposé, et sans être obligé de prendre parti dans une querelle universitaire.
[modifier] A propos des contes: un exemple italien
En 1957, après deux ans d'enquête parmi les conteurs populaires, Italo Calvino publiait Fiabe Italiane (Contes italiens), recueil de contes traditionnels retranscrits ou réécrits par lui, sans que s'en suive une querelle, comme celle entretenue à propos des contes de Luzel.
[modifier] A propos des chants recueillis
Luzel n'a pas recueilli ni transcrits les airs des chants qu'il a recueilli. Ce fut Maurice Duhamel qui entreprit cette tâche entre 1909 et 1912, mais auprès de chanteurs différents. Ces airs, ainsi que ceux recueillis par François Vallée sur rouleaux de cire, ont été publié dans Musique bretonne de Maurice Duhamel en 1913.
[modifier] Œuvres
- Sainte-Tryphine et le roi Arthur, Quimperlé, Clairet (1863)
- Bepred Breizad. Toujours Breton, Poésies bretonnes, Morlaix, Haslé (1865).
- Chants et chansons populaires de la Basse-Bretagne, Soniou (2 volumes) et Gwerziou (2 volumes) (1868-1890). Ces 4 volumes ont été réédités en 1971 avec une présentation de Donatien Laurent (mais sans aucun texte de D. Laurent à l'intérieur des volumes).
- Contes et Récits populaires des Bretons armoricains (1869), nouvelle édition : PUR, Terre de Brume (1996), texte présenté et établi par Françoise Morvan, préface de Nicole Belmont,
- De l'authenticité des chants du Barzaz-Breiz de M. de La Villemarqué Saint-Brieuc, Guyon (1872)
- Chants et chansons populaires de la Basse-Bretagne, Gwerziou II (1874)
- Veillées bretonnes (1979) (nouvelle édition : PUR et Terre de Brume, 2002, texte présenté et établi par Françoise Morvan).
- Légendes chrétiennes de Basse-Bretagne Paris, Maisonneuve (1881) (nouvelle édition :PUR et Terre de Brume, 2001, texte présenté et établi par Françoise Morvan)
- La Vie de Saint Gwennolé, Quimper, Cotonnec (1889)
- Chants et chansons populaires de la Basse-Bretagne, Soniou (1890)
[modifier] Editions posthumes
- Kontadennou ar Bobl e Breiz-Izel Quimper, Le Goaziou (1939)
- Ma C'horn-Bro. Soniou ha gwerziou Quimper, Le Goaziou (1943). La lecture de certaines pièces du recueil laissent rêveur quand certains critiques prétendent voir dans l'auteur le symbole de l'antinationalisme virulent. Quant au poème Breizad ez oun il fait immanquablement penser à une personne qui ne semble pas représenter l'idéal de l'auteur.
- Gwerzioù kozh Breizh, col. “Studi ha dudi”, Al Liamm, 1970.
- Kontadennou ar Bobl (5 volumes), Al Liamm, (1984 - 1994)
- Contes traditionnels de Bretagne, 6 volumes (1994-1995), An Here-Hor Yezh-Mouladurioù Hor Yezh
- Journal de route et lettres de mission, Presses universitaires de Rennes et Terre de Brume, Rennes (1994)
- Contes bretons, PUR et Terre de Brume, Rennes (1994), texte établi et présenté par Françoise Morvan.
- Contes inédits Tome I, PUR et Terre de Brume, Rennes (1994), texte établi et présenté par Françoise Morvan.
- Contes du boulanger, PUR et Terre de Brume, Rennes (1995), textes rassemblés et présentés par Françoise Morvan.
- Contes inédits Tome II, PUR et Terre de Brume, Rennes (1995), textes rassemblés et présentés par Françoise Morvan.
- Contes retrouvés Tome I, PUR et Terre de Brume, Rennes (1995), textes rassemblés et présentés par Françoise Morvan.
- Correspondance Luzel-Renan, PUR et Terre de Brume, Rennes (1995), textes rassemblés et présentés par Françoise Morvan.
- Nouvelles Veillées bretonnes, PUR et Terre de Brume, Rennes (1995) (édition Françoise Morvan).
- Contes inédits Tome III, Carnets de collectage, PUR et Terre de Brume, Rennes (1996), traduction de Françoise Morvan et Marthe Vassallo, appareil critique et notes de Françoise Morvan.
- En Basse-Bretagne (impressions et notes de voyage), Hor Yezh, 1996, ISBN 2-910699-17-X
- "Notes de voyage en Basse-Bretagne", PUR et Terre de Brume, Rennes (1997), textes établis et présentés par Françoise Morvan.
- Contes retrouvés Tome II, PUR et Terre de Brume, Rennes (1999), textes rassemblés et présentés par Françoise Morvan.
- Sainte Tryphine et le roi Arthur , PUR et Terre de Brume (2002, présentation de Françoise Morvan). Hormis la présentation, de cinquante pages, en français, il s'agit de la rédition en fac-simile de l'ouvrage bilingue paru en 1863.
- Santez Trifin hag ar roue Arzur, Emgleo Breiz. Il s'agit de la réédition du texte breton de l'ouvrage bilingue paru en 1863 et retranscrit dans l'orthographe de l'éditeur. On notera que cette édition n'a pas subi les foudres de Françoise Morvan, comme les contes publiés par Al Liamm.
- Yezh ar vuhez. Choix de poèmes de Luzel, effectué par Per Denez, extraits des ouvrages précédents.
- Contes de Basse-Bretagne, choisis par Françoise Morvan, Ouest-France (2007) ISBN 2737340896
[modifier] Bibliographie
- P. Batany, Luzel, poète et folkloriste breton. 1821-1895. Rennes, Simon (1941)
- Joseph Ollivier, Les contes de Luzel (Préface de Per Denez, suivie d'une Postface sur “Contes Bretons” Pur-Terre de Brume, 1994), Hor Yezh, 1995 ISBN 2-910699-11-0
- Françoise Morvan, François-Marie Luzel, biographie, Terre de Brume et PUR, Rennes (1999)
[modifier] Citations de Luzel
- D’autres sont pour une traduction rigoureusement fidèle et littérale. Ils voudraient qu’on traitât les textes des contes bretons avec le même respect qu’un texte d’Homère ou de Virgile, et qu’on reproduisît avec une exactitude absolue les paroles mêmes, - ipsissima verba,- du conteur. Il me semble que ces derniers accordent une importance exagérée au texte… et que ce qu’il y a de vraiment important dans ces traditions orales du peuple, ce n’est pas la forme, mais bien le fond, la fable, qu’il convient de traiter avec un respect absolu. Enfin, à mon sens, c’est avant tout une question scientifique, mythologique le plus souvent, - mais non philologique ou grammaticale. …je pense que, dans cette question, le fond doit primer la forme.
Contes bretons, Préface de François-Marie Luzel.
- Luzel affirme ici une pensée révolutionnaire à l'époque dans le domaine du folklore : le conte est d'abord une structure, quelle que soit la langue dans laquelle il est dit : l'essentiel du travail du collecteur est donc dans la restitution de cette trame narrative — une trame narrative comparable dans les langues les plus différentes et les plus éloignées : et là encore, Luzel se montre en précurseur, en comparant des contes bretons à des contes hindous, russes et autres.
- Selon un autre point de vue, celui du lecteur bretonnant d'aujourd'hui, sachant que le conte a été recueilli en langue bretonne, et transcrit en breton par Luzel, avant d'être traduit pour le public francophone, ce lecteur estimera normal de disposer du texte dans sa langue d'origine, notamment pour l'enseignement du breton aujourd'hui. Précisons que cet enseignement était inexistant à l'époque de Luzel (voir plus haut l'intervention de Luzel et Renan pour tenter d'en obtenir l'autorisation).
- De la même façon que certains estiment normal de voir un film dans sa langue d'origine, on ne s'étonnera pas de l'expression de ce besoin culturel légitime. On regrettera seulement qu'elle soit facilement taxée de nationalisme.
- Normalement ces deux points de vue, exprimés à deux époques différentes, ne devraient pas être opposés, dans la mesure où ils illustrent des préoccupations et des besoins culturels différents.
[modifier] Citations à propos de Luzel
On peut trouver dans certaines des citations ci-dessous l'écho de récentes polémiques ainsi qu'une illustration de la volonté d'utilisation anachronique de l'œuvre de Luzel, dans un combat contre le nationalisme d'aujourd'hui. Elles sont généralement considérées comme sujettes à caution dans la mesure où elles ne reposent sur aucune citation de Luzel.
Tout aussi fondée, mais tout aussi anachronique, serait l'utilisation des textes poétiques de Luzel pour affirmer que l'auteur serait nationaliste, parce que, comme Mistral (mais moins bien), il a simplement chanté l'amour de sa langue et de sa terre, thèmes courants.
L'étude sérieuse d'une œuvre doit bien sûr s'intéresser à l'idéologie de l'auteur de cette œuvre. Par contre l'idéologie du critique n'a rien a y faire.
[modifier] ...de la Postface de Françoise Morvan aux Contes Bretons de Luzel (PUR/Terre de Brume, 1994).
- C’est encore [le travail d’établissement du texte des contes] ce qui les rend passionnants – et c’est ce qui rend d’autant plus regrettable que toutes les traces de ce travail aient été effacées lors de l’édition par Al Liamm des contes des manuscrits … soumis à une réécriture en orthographe dite « unifiée » qui en fait des textes standardisés, faussement contemporains. (p. 180)
- Leur intérêt … est de montrer Luzel en train d’élaborer à la fois l’orthographe, la syntaxe, le lexique, d’une langue écrite qui n’a simplement pas d’existence, et qui est la prose bretonne, non pas la prose des sermons, mais la langue populaire, qu’il lui faut, pour la première fois, transcrire.
- Que ce travail s’effectue là, sous nos yeux, et qu’il s’effectue par la traduction, à partir des problèmes du passage d’une langue à l’autre, c’est bien ce qui les rend, pour nous, actuel, et irremplaçable.
- …la langue, mobile, variable, éparse en ses multiples parlers, lui offre une liberté qu’il s’efforce de concilier avec la raideur unificatrice apprise à l’école française…
- … l’orthographe mise au point par Luzel – une orthographe qui, assurément peut surprendre au premier abord, mais qui est remarquablement lisible et relève d’une réflexion orientée par le souci d’abord de faciliter la compréhension.
- … ses choix orthographiques qui reflètent une ouverture d’esprit tout à fait opposée au rigorisme normatif de La Villemarqué et s’accordent en profondeur avec son refus d’imposer au peuple une langue « améliorée » ethniquement plus pure…
- Une certaine idée, légitimiste, intégriste, de la langue et du peuple qui était celle de La Villemarqué, celle à quoi, pour sa part, s’opposait Luzel … (p. 183)
- En deçà, … l’appropriation d’un patrimoine [par La Villemarqué]. Au-delà, le travail [de Luzel]… sans souci d’appropriation. 184
[modifier] ...de François-Marie Luzel, de Françoise Morvan aux Contes Bretons de Luzel (Terre de Brume/PUR 1999.
- … la supériorité du français étant admise par Luzel.. (17)
- ...il y a aussi et peut-être surtout le fait que, malgré lui, sans le vouloir, ni le savoir, il ait été porteur d’une image d’ouverture … en opposition complète avec les positions de fermeture et de repli sur le passé qui étaient celles du nationalisme breton et qui devaient le rester. (18)
- ... les contes en français n'avaient simplement pas d'existence pour les éditeurs de langue bretonne et l'idée que les contes en français puissent servir à mieux comprendre les contes en breton leur semblait sacrilège. (26)
- ...lorsqu'on mesure l'hostilité qu'il a pu susciter auprès de ceux qui, depuis le siècle dernier, ont pris en main les destinées de la littérature bretonne, on entrevoit pourquoi une œuvre d'une telle ampleur restait enfouie dans la poussière des bibliothèques... (30/31)
[modifier] Liens externes
- (fr) Notice biographique
- [1]
- ↑ Il signe Francès-Mary an Uhel Les Chants de l'épée (1856). Joseph Ollivier dans sa préface de 1943 à Ma C'horn-Bro précise que sa famille était connue sous le nom An Uhel et qu'il a lui même utilisé diverses formes de ce nom pour signer certains de ses poèmes.