François Cabarrus
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François Cabarrus ou Francisco Cabarrús, comte de Cabarrús était un aventurier français et financier espagnol, né à Bayonne en 1752, mort en 1810.
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[modifier] Jeunesse
François Cabarrus naquit à Bayonne, où son père était commerçant et constructeur de navires. Il se rendit en Espagne pour y travailler, il y tomba amoureux de Maria Antonia Galabert Casanova, la fille de son employeur. Ils s'établirent à Carabanchel Alto près de Madrid. Là, il travailla dans la fabrication de savon, mais s'intéressa déjà à la chose publique.
Le Siècle des Lumières avait atteint Madrid. Le Roi Charles III était favorable aux réformes, qui étaient défendues par un cercle de d'hommes politiques, comme Gaspar Melchor de Jovellanos, Pedro Rodríguez de Campomanes, José Moñino y Redondo de Floridablanca. Parmi eux, Cabarrus se distingua, en particulier dans le domaine financier.
[modifier] Réformes et disgrâce
Lors de la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique, il créa des billets royaux qui rétablirent les finances de l'Espagne. Il fonda une banque, la Banco de San Carlos — ancêtre de l'actuelle Banque d'Espagne —, qui traitait avec la Real Compañia de Filipinas. Il lança un projet de canal connu comme le Canal de Cabarrus, à l'origine de l'actuel Canal de Isabel II, qui fournit de l'eau à la ville de Madrid.
En tant que membre le plus influent du Conseil des Finances, il fut à l'origine de nombreuses réformes dans ce domaine. Quand Charles III mourut (1788), l'administration réactionnaire de Charles IV mit un terme aux réformes des Lumières. Les hommes qui y avaient pris une part active furent suspectés et poursuivis. Cabarrus lui-même fut accusé de détournement de fonds et jeté en prison au château de Batres, une ville proche de Madrid.
[modifier] Intervention française
Au bout de deux ans, il fut libéré, obtint le titre de comte et reçut des missions d'État. Il aurait été envoyé à Paris comme ambassadeur d'Espagne, si le Directoire n'avait objecté qu'il était français de naissance.
Cabarrus prit part aux manœuvres qui amenèrent Charles IV à abdiquer et permit l'avènement de Joseph Bonaparte, frère de Napoléon Bonaparte. Sa naissance française et sa connaissance des affaires espagnoles le recommandèrent à l'Empereur pour le poste de ministre des Finances, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort.
Il mourut à Séville, le 27 avril 1810, alors qu'il accompagnait Joseph Bonaparte. Il fut enterré dans la cathédrale de Séville.
[modifier] Legs
En raison de son soutien à Joseph Bonaparte, durant son court règne sur l'Espagne, François Cabarrus fut considéré comme un afrancesado. Lorsque Ferdinand VII revint sur le trône, la famille de François Cabarrus fut persécutée, sa fortune et ses biens confisqués. On prétend même que ses restes furent enlevés de sa tombe dans la Cathédrale de Séville et jetés dans le Guadalquivir. Avec la tourmente politique qui suivit cette période, son héritage fut tantôt rendu, tantôt confisqué, à plusieurs reprises en fonction de celui qui gouvernait à Madrid.
Son fils, le second Conde de Cabarrus, Domingo de Cabarrús y Galabert, occupa diverses fonctions gouvernementales et fut gouverneur des provinces de Palencia et Valladolid. Sa fille Thérèse Tallien (plus tard Princesse de Chimay), joua un rôle dans les derniers épisodes de la Révolution française.
Son ami, Francisco Goya, peignit de lui un portrait en pied.
[modifier] Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en anglais : « François Cabarrus. »
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