Goulven Mazéas
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Goulven Mazéas, né le 15 mars 1895 à Lannilis (Finistère), mort en 1981, négociant de pommes de terre à semence, médaillé militaire, fédéraliste, militant breton.
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[modifier] Origine
Après la Première Guerre mondiale, il est négociant de pommes de terre à semence à Guingamp. Il fut d'ailleurs le créateur d'une variété nommé « Keltia ».
[modifier] Militant breton
Très marqué par la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il fut décoré pour son courage au front, il devint pacifiste, antimilitariste et fédéraliste. Ses décorations militaires lui seront retirées pour avoir soutenu un objecteur de conscience.
[modifier] Autonomisme
En particulier, il milite pour la culture bretonne et le fédéralisme.
Aux élections législatives partielles du 6 avril 1930, Mazéas est candidat aux élections pour le Parti Autonomiste Breton (PAB) dans la seconde circonscription de Guingamp. Mais il n'obtint que 376 voix.
Après le congrès de Guingamp en août 1931, le PAB se scinde en deux. Les nationalistes les plus intransigeants fondent le Parti National Breton tandis que Mazéas, Morvan Marchal et Maurice Duhamel fondent la Ligue Fédéraliste de Bretagne en reprenant le programme du PAB. Mazéas devient le président de cette ligue.
Dans le premier numéro de la revue de ce mouvement politque, il indique dans son éditorial :
« La vérité , c'est que nos maîtres nous arrachent morceau par morceau le sentiment de ce que nous sommes afin de nous remplir d'un ardent amour pour une prétendue patrie, patrie marâtre déjà adoptée par ceux qui ignorent leur mère patrie... Le sang qu'on nous a fait verser ne témoigne rien, si ce n'est qu'on nous a déjà fait faire une fausse route, que nous avons peut-être renié une nationalité effective pour adopter une nationalité fictive à laquelle notre sang, notre race sont complètement étrangères... » novembre 1931
[modifier] Fédéralisme
En 1934, à la fin de la ligue, il rejoint le Mouvement fédéraliste breton, avec Gestalen, Francis Bayer du Kern, Morvan Marchal et Rafig Tullou.
Il affirme à cette époque :
« À l'heure où les démocraties croulent, expiant ainsi la faute de n'avoir été démocraties que de nom, quand l'Occident, dans une marche rétrograde, s'engage yeux bandés dans la voie des nationaux-socialismes, ultimes remparts de l'internationale capitaliste, quand par le monde le summum de la civilisation se juge à l'appareil guerrier dont croit devoir se glorifier chaque pays, au raffinement et au grandiose apparat que revêtent les meurtres collectifs organisés et avant que les peuples ne soient enlisés dans la glu paralysante des fascismes, il convient aux éléments encore sains composant l'humanité simplement civilisée, c'est à dire dépouillée des bas instincts de l'homme animal, d'opposer aux nationaux-socialismes étroits, égoïstes et barbares, à leur autoritarisme absolu et outrancier, un programme de liberté, de justice et d'humanité, social et international. » in Social-Fédéralisme, 1934
[modifier] Seconde guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté par les Allemands. Sa femme, sa mère et sa fille seront également arrêtées (sa femme [née Weill] est interrogée par Du Perron de Maurin) puis déportées au camp de Drancy.
[modifier] Après la guerre
Il est délégué de l'Union européenne des fédéralistes au congrès de l'Europe à La Haye en 1948 et président du syndicat des négociants de Bretagne.
Sa fille Claudine Mazeas recueillera dans les années 1960 des chants populaires en breton dans le sud de la région de Guingamp, et fera partie des cercles de gauche, animés par Michel Phlipponeau, géographe rennais.