Grégoire Ier
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Grégoire Ier, dit le Grand ou le Dialogue (532–604), devient pape en 590. Saint fêté le 12 mars.
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[modifier] Les débuts
Instruit dans toutes les disciplines, il sait le grec, le droit et l'art d'administrer. Sa carrière civile est couronnée par la charge de préfet de la ville de Rome qu'il exerce pendant deux ans et au terme de laquelle, vers 575, à 35 ans, il abandonne honneurs et richesses pour entrer dans un monastère qu'il a fondé quelques années auparavant. Il ne veut plus que prier et obéir. Mais un homme de sa valeur morale et intellectuelle est trop utile à l'Eglise, surtout en cette période troublée par les invasions, c'est pourquoi le pape l'ordonne diacre et, puisqu'il connaît le grec, l'envoie à Constantinople comme apocrisiaire (ambassadeur permanent). A son retour, il reprend la vie monastique. Pas pour longtemps. En 590, le pape étant mort de la peste, on choisit Grégoire pour lui succéder.
[modifier] Pape
Malgré ses protestations, il est élu pape le 3 septembre 590. Il se dévoue auprès des pestiférés et des misérables.
En même temps, il réorganise l'Eglise romaine, défendant les prérogatives du siège de Pierre et de Paul. Il fixe la liturgie, réforme la discipline ecclésiastique, propage l'ordre bénédictin, envoie des missionnaires en Angleterre.
Devant l'affaiblissement de l'empire d'Orient, il prend en main la défense de l'empire contre les Lombards, puis il décide de faire la paix avec eux, s'attirant l'hostilité de l'empereur romain d'orient. « J'attends plus de la miséricorde de Jésus de qui vient la justice que de votre piété. » écrit-il à l'empereur Maurice. Le pape se tourne alors résolument vers les royaumes barbares de l'Occident, rompant le lien entre christianisme et romanité.
La Gaule mérovingienne ressent peu son œuvre de réformateur et d'organisateur. Le 12 août 595, il adresse sa lettre « O quam bona » sur la simonie à l'évêque Virgile d'Arles, pour le mettre en garde contre les méfaits de cette hérésie.
[modifier] Missions en Bretagne
L'envoi en mission de saint Augustin de Cantorbéry le place à l'origine de l'évangélisation de l'île de Bretagne. En effet, sous l’empire, la Bretagne avait été quelque peu christianisée, mais les Saxons avaient envahi l’île et repoussé vers l’ouest les chrétiens bretons. Ces derniers n’avaient aucun lien avec la papauté à Rome, car le christianisme celtique s'était développé très tôt et indépendamment de Rome [réf. nécessaire]. Aussi, en 596, le pape Grégoire Ier envoya dans le pays un moine du nom d’Augustin qui débarqua près de Ramsgate, dans le Kent. Il convertit bientôt le roi de l’endroit, Ethelbert, et les habitants du Kent suivirent. De semblables conversions en masse eurent lieu dans d’autres parties de l’Angleterre. Le credo du roi devenait le credo du peuple selon le principe qui allait devenir un roi, une foi, une loi. Mais la mission principale que le pape avait assignée à Augustin était d’amener les chrétiens bretons indépendants à se soumettre à Rome. Les deux réunions qu’il tint avec les évêques de l’endroit furent des échecs.
Dans une lettre adressée à un missionnaire en partance pour la Grande-Bretagne païenne, en 601 de notre ère, Grégoire Ier donnait cet ordre : « Les temples abritant les idoles dudit pays ne seront pas détruits ; seules les idoles se trouvant à l’intérieur le seront [...]. Si lesdits temples sont en bon état, il conviendra de remplacer le culte des démons par le service du vrai Dieu. »
Il mena toujours une vie austère. Il finit ses jours en 604, dans la souffrance, avec de fréquents accès de mélancolie.
[modifier] Penseur spirituel et théologien

Le très Saint Grégoire se répandait en prières, pour que le Seigneur lui accorde la musique à donner sur les textes liturgiques. L'Esprit Saint descendit alors sur lui sous la forme d'une colombe, et son cœur fut éclairé. Il commença aussitôt à chanter, et voici comment:... (suit l'Introït du premier dimanche de l'Avent.
En liturgie, Grégoire est à l'origine d'une grande réforme liturgique, qui mit de l'ordre dans le missel et fixa les textes du propre (voir Histoire du rite romain). C'est à la suite de cette réforme que le chant d'église (qui était déjà du plain-chant) se répandit et acquit un caractère universel. Le chant grégorien qui porte son nom a été nommé en son honneur, suite à une légende hagiographique racontant comment il composa les propres de la Messe (en réalité, le chant grégorien résulte des réformes de Chrodegang et de Charlemagne, qui aligna le chant gallican sur la pratique romaine un siècle plus tard).
Il se consacre simultanément à l'enseignement. On lui doit de nombreuses œuvres spirituelles dont les « Dialogues », principale source sur la vie de saint Benoît de Nursie dont il est l'unique hagiographe.
Ses ouvrages théologiques en revanche resteront jusqu'à la fin du Moyen Âge l'une des autorités les plus souvent citées dans la prédication et l'enseignement, où il prend place après saint Augustin d'Hippone, dont il simplifie parfois la pensée, non sans l'enrichir d'autre part en l'adaptant à la mentalité des temps nouveaux.
On lui doit, dans un tableau large et divers de la morale chrétienne et des finalités de la vie mystique, une approche assez humaniste de l'équilibre personnel que le chrétien doit trouver entre les exigences ascétiques de la contemplation et les besoins sociaux d'une vie active.
Sa pensée a également contribué à une classification des vices et vertus (comme les Moralia in Job, ainsi que des dons du Saint-Esprit, classification dont les prédicateurs et les artistes du Moyen Âge feront grand cas.
Il reprend la classification des rêves de Macrobe et la transforme en distinguant les rêves dus à la nourriture et à la faim, ceux envoyés par les démons, et ceux d'origine divine[1].
Saint Grégoire est donc très présent dans l'iconographie des manuscrits et des monuments figurés, où il est, avec saint Pierre, le pape par excellence. Il est souvent représenté en train de reçevoir d'une colombe l'inspiration du chant grégorien, qui porte son nom.
Considéré comme un des Pères de l’Église, il a également toujours été compté parmi les Docteurs de l’Église.
- notes
- ↑ Dialogi IV
[modifier] Liens externes
[1] Homélies sur les Evangiles pour le temps de l’Avent, des Gésimes et du Carême
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibiliographie
Sofia Boesch Gajano, Grégoire le Grand, Le Cerf, Coll. Cerf histoire, 2007, 230 p.
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