Guerre de Pyrrhus en Italie
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La guerre de Pyrrhus en Italie opposa de 282 av. J.C. à 272 av. J.C. les Romains au roi d’Épire Pyrrhus Ier pour le contrôle de Tarente et des villes grecques du sud de l’Italie, la Grande Grèce.
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[modifier] Prémices du conflit
Les Romains sont sorti des guerres samnites maîtres de l’Italie centrale et sont en contact direct avec les cités grecques qui bordent les côtes sud de la péninsule et qui contrôlent une partie du commerce méditerranéen. Tarente a même par un traité commercial en 303 limité la circulation des navires romains, leur interdisant d’aller plus loin que l’Est du cap Lacinium près de Crotone. Chacune de ces cités est une petite république où rivalisent les factions pro et anti romaine. A Tarente même, l’aristocratie est en faveur de l’alliance avec Rome, suscitant l’opposition du parti démocratique.
De son côté Rome développe ses alliances dans le Sud de l’Italie, s’entend avec Thurioi, rivale de Tarente, s’allie avec la Lucanie, soutient l’installation d’une garnison de capouans à Rhegium (Reggio de Calabre).
Pyrrhus est un aventurier devenu roi d’Épire en 296 à 23 ans. L’épopée d’Alexandre le Grand marque encore les esprits, Pyrrhus y rêve sans doute lorsqu’il nomme son fils Alexandre. Ce brillant guerrier a conquis la Macédoine et la Thessalie. Lorsque les Tarentins du parti démocratique affirment que Rome a violé le traité de 303 en envoyant une flotte en Ionie, ils font appel à l’aide de Pyrrhus, qui saisit l’opportunité.
[modifier] Affrontements en Italie
En 280 Pyrrhus débarque en Italie avec une armée de 25 000 hommes et 20 éléphants de guerre. A la bataille d'Héraclée, les Romains sont vaincus. Les populations encore indépendantes du Bruttium et de Lucanie font alliance avec Pyrrhus, suivies des Samnites, trop récemment soumis par les Romains.
Pyrrhus marche sur la Campanie mais ne peut prendre Capoue. Pyrrhus décide alors de marcher sur Rome, escomptant le ralliement des populations sur son trajet. Il parvient à Préneste à 30 km de Rome, sans avoir obtenu de ralliement attendu, et il doit faire demi-tour. Il veut imposer de dures conditions de paix, que les Romains repoussent, suivant l’avis du vieil Appius Claudius Caecus qui proclame qu'une paix ne peut être signée tant qu'un roi étranger se trouve en Italie. Dans un respect scrupuleux de la parole donnée, l'ambassadeur romain Fabricius Luscinus restitue à Pyrrhus les prisonniers qu'il avait fait libérer par anticipation et que les Romains refusent de racheter.
En 279 Pyrrhus remporte une seconde victoire à la bataille d'Ausculum. Les Romains lui opposent 4 légions et leurs alliés soit 40 000 hommes, ils en perdent 6 000 et Pyrrhus 3000. Les historiens romains présentent la bataille de 2 jours comme indécise pour minimiser cette défaite. Elle restera proverbiale sous l'expression de "victoire à la Pyrrhus".
[modifier] Pyrrhus en Sicile
En 278, Pyrrhus décide de tenter sa chance en Sicile où les cités grecques de l’Est de l’île font face aux Carthaginois. Rome s’allie à Carthage, pour protéger la Sicile des visées de Pyrrhus. L'avance de Pyrrhus est foudroyante : il prend Catane, Syracuse, Agrigente et pénètre dans la partie carthaginoise de l’île. Mais il échoue devant Lilybée, et doit abandonner en 276 la Sicile dont les habitants se révoltent contre ses exactions fiscales.
[modifier] Victoire romaine
En 275, Curius Dentatus bat enfin Pyrrhus à bataille de Maleventum que les Romains renomment Bénévent, nom favorable à la colonie qu’il y implantent. Suite à cette défaite, Pyrrhus quitte l'Italie et retourne en Epire, laissant une garnison à Tarente. Après son départ, les Romains assiégent Tarente, qui se rend au consul L.Papirius Cursor en -272.
De cette guerre, Rome a tiré les leçons en perfectionnant sa tactique militaire : L’habitude est prise de fortifier le camp de l’armée en marche, les légions manœuvrent en ligne de bataille avec plus de souplesse, les éléphants de guerre ont perdu tout effet de surprise.
[modifier] Sources
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, livre XXI, XI, sur la guerre de Pyrrhus en Sicile, sur ce site [1]
- Marcel Le Glay, Rome, grandeur et déclin de la République, 1990, édition Perrin.
- Pierre Grimal, La Civilisation romaine, 1981, Flammarion.
[modifier] Voir aussi
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