Royaume de Macédoine
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Macédoine | |
Régions et cités de Macédoine antique. |
Le royaume de Macédoine est un État antique de la péninsule balkanique, qui existe entre le milieu du VIIe siècle av. J.-C. et 168 av. J.-C.
Avec Alexandre le Grand, il est à l'origine de l'expansion de l'hellénisme en Asie à la fin du IVe siècle av. J.-C. Son territoire correspond aujourd'hui au nord-est de la Grèce (Macédoine grecque).
Sommaire |
[modifier] Histoire
[modifier] Les origines
[modifier] Le règne de Philippe II : la soumission de la Grèce
En 359 av. J.-C., Perdiccas III, roi de Macédoine, meurt laissant pour héritier un enfant en bas âge, Amyntas, qui est proclamé roi, tandis que la régence et la tutelle sont confiées à Philippe frère du défunt. Dès le début de sa régence, il est aux prises avec des voisins menacant, les Illyriens, les Péoniens et les Thraces dont il viendra à bout assez rapidement.
[modifier] Alexandre : la conquête de l'Orient
Voir aussi l'article détaillé Alexandre le Grand.
[modifier] Les Antigonides
[modifier] Antigone le Borgne
(à compléter)
[modifier] Démétrios Ier Poliorcète
(à compléter)
[modifier] Antigone Gonatas
À la mort de son père, Démétrios Poliorcète, alors qu'il ne dispose plus que d'une flotte et de quelques possessions en Grèce, Antigone II Gonatas fait une première tentative pour s'emparer de la Macédoine : il est repoussé par Sosthène et se replie vers la Thrace. Mais après une victoire retentissante contre une bande de Galates près de Lysimacheia en 277, il en tire un prestige suffisant pour s'imposer comme roi d'une Macédoine bien affaiblie par deux décennies de guerres civiles et de pillages. Rejetant les politiques asiatiques ambitieuses mais aussi aventureuses de ses prédécesseurs, il se consacre à renforcer le royaume, désormais à l'écart des grands conflits. Il n'y a guère qu'en mer Égée et en Grèce du Sud qu'il se heurte à la puissance lagide. Symbole de son retour à la tradition, il ramène la capitale royale à Pella de Cassandréia et Démétrias où elle avait été successivement déplacée, hors du cœur historique du royaume.
Le pouvoir d'Antigone Gonatas est menacé une première fois par le roi d'Épire Pyrrhus rentré d'Italie en 275 pour reconstituer son armée : Pyrrhus envahit la Macédoine et Antigone doit se replier sur la côte, à Thessalonique, où mouille sa flotte. Pyrrhus s'aliène toutefois rapidement les Macédoniens en laissant ses mercenaires galates piller la nécropole royale d'Aigéai. Lorsqu'il quitte la Macédoine, laissé à la garde de son fils Ptolémée, pour aller guerroyer dans le Péloponnèse, Antigone reprend vite l'offensive : battu une première fois par Ptolémée, il finit par le chasser de Macédoine en 272 et envoie des secours à Sparte menacée par Pyrrhus. Celui-ci renonce alors à prendre la cité et se replie vers le Nord et Argos où Antigone arrive avant lui, bien qu'ayant dû contourner par la mer les territoires de la Ligue étolienne qui lui est hostile. Dans la bataille d'Argos en 272, Pyrrhus est tué, et son fils et successeur Alexandre II doit abandonner pour un temps toute ambition sur la Grèce.
La domination macédonienne sur la Grèce est toutefois rapidement menacée : un des chefs du parti antimacédonien à Athènes, Chrémonidès, manœuvre avec succès pour rapprocher Athènes de Sparte en 268. La première cherche à expulser les Macédoniens de l'Attique, la seconde à asseoir sa domination sur le Péloponnèse. De nombreuses cités du Péloponnèse et de Crète se rallient à cette alliance, qui jouit de surcroît du soutien de Ptolémée II Philadelphe, allié de Sparte. C'est la Guerre chrémonidéenne, dont les opérations ont lieu essentiellement autour de Corinthe, le point fort du dispositif macédonien en Grèce, et en Attique. Sparte tente par trois fois en vain entre 267 et 265 de prendre Corinthe, tenu par le demi-frère du roi, Cratère, et le roi spartiate Areus Ier trouve la mort dans la dernière tentative. Antigone Gonatas assiège Athènes qui trouve un bref répit dans une diversion causée par l'attaque en Macédoine du roi d'Épire Alexandre II en 262 : Antigone doit mener une campagne rapide pour le chasser de Macédoine et d'Épire, avant de revenir mettre le siège devant Athènes qui, affamée, capitule en 261.
La décennie suivante voit Antigone Gonatas, assuré de la domination sur la Grèce centrale, mener une politique agressive dans les îles et se mêler aux guerres entre Séleucides et Lagides, en allié fidèle des premiers : il remporte ainsi une victoire importe à Cos, probablement en 255 dans le cadre de la Seconde guerre syrienne, qu'il célèbre en offrant en dédicace son navire amiral au sanctuaire d'Apollon à Délos, où il est placé dans le Néôrion. Vers 250, une flotte lagide défait néanmoins de façon décisive les Macédoniens et remet en cause leur influence dans les Cyclades jusqu'à une nouvelle victoire d'Antigone, au large d'Andros en 245 dans le cadre de la guerre qui oppose les deux nouveaux rois Ptolémée III Évergète et Séleucos II à partir de 246. Antigone célèbre de nouveau cette victoire à Délos par deux fêtes, les Sôtèria et les Paneia. L'offrande monumentale du Néôrion dans le sanctuaire des Grands Dieux de Samothrace correspond aussi à l'une de ces deux victoires navales antigonides.
La fin du règne d'Antigone Gonatas est marquée par la révolte du fils et successeur de Cratère, Alexandre, et par l'ascension de la Ligue achéenne dans le Péloponnèse. Alexandre, d'abord confirmé par Antigone dans son commandement de Corinthe, se rebelle en 249 et entraîne avec lui l'Eubée, à laquelle il accorde une large autonomie dont témoigne l'apparition d'un monnayage indépendant. Cette sécession est de courte durée, car Alexandre meurt soudainement en 245 et sa veuve désemparée, Nicée, accepte la proposition d'Antigone d'épouser son fils Démétrius. À la faveur des préparatifs du mariage, Antigone s'empare de l'Acrocorinthe et restaure ainsi sa domination sur l'isthme et l'Eubée. Mais en 243, à la faveur d'un coup de main nocturne audacieux, Aratos s'empare de Corinthe et entraîne la défection de la Mégaride du côté achéen.
Antigone ne réagit pas à la perte de ce maillon essentiel du dispositif macédonien et se contente de faire la paix avec la Ligue étolienne qu'il encourage à attaquer les Achéens. Lorsqu'il meurt en 239, la Macédoine n'a pas retrouvé ses positions en Grèce centrale et doit faire face aux deux confédérations puissantes d'Étolie et d'Achaïe.
[modifier] Démétrios II
Démétrios II, qui avait repoussé victorieusement le roi d'Epire Alexandre II alors qu'il n'était que prince héritier, doit lutter contre une coalition de la Grèce centrale et du Péloponnèse. À sa mort, la situation macédonienne est critique.
[modifier] Antigone Dôson
Cousin de Démétrios II, Antigone Dôson restaure de façon magistrale l'hégémonie macédonienne dans le Péloponnèse. En effet, il y est appelé à la rescousse par les Achéens, ses anciens ennemis, qui s'inquiètent des réformes progressistes du roi Cléomène de Sparte; Antigone Doson en profite pour récupérer Corinthe, crée une coalition regroupant la moitié de la Grèce (dont il s'intitule "l'hégémon", d'où vient le mot hégémonie). Dôson défait Cléomène à Sellasia (222 avant J.C) et entre dans Sparte, qui n'avait encore jamais été profanée par un ennemi victorieux.
[modifier] La défaite contre Rome et la provincialisation
Le règne des deux derniers rois se résume à une lutte acharnée (voire désespérée) contre Rome, qui devient de plus en plus puissante.
Philippe V de Macédoine est un monarque énergique, qui participe tout d'abord à une guerre entre les Étoliens et les Achéens, la guerre des Alliés, qui se termine en 217 av. J.-C.. La première guerre entre Rome et la Macédoine, durant laquelle Philippe V est allié à Hannibal Barca, se solde par le partage de l'Illyrie entre Rome et la Macédoine (205 av. J.-C.).
La deuxième guerre, pendant laquelle quasiment toute la Grèce est alliée à Rome, voit la déroute de la phalange macédonienne à Cynoscéphales (-197 av. J.-C.). L'année suivante, Rome impose la paix à Philippe V, qui renonce à la Grèce et à la Thessalie.
Persée, fils du précédent, reprend la lutte, mais est loin d'avoir les qualités de son père. La troisième guerre entre Rome et la Macédoine se termine par un véritable désastre : définitivement vaincu à Pydna (-168), Persée est capturé par le général romain Paul Émile, qui l'emmène à Rome pour son triomphe.
La quatrième est la révolte d'Andriscus qui échoue. En 142 av. J.-C. un autre aventurier qui se fait appeler Philippe, veut renouveler la tentative d'Andriscos, et suscite une révolte analogue à celle de 149 av. J.-C./148 av. J.-C., mais avec très peu de succès. Vaincu par le questeur Lucius Tremellius il est capturé et mis à mort.
La Macédoine est d'abord divisée en quatre districts, puis est regroupée en une province romaine en 148 av. J.-C., la Macédoine romaine.
[modifier] Institutions
L'organisation politique du royaume de Macédoine est une pyramide à trois degrés : au sommet, le Roi et la Communauté des Macédoniens, à la base, les unité civiques (cités et ethnè), entre les deux, les districts. L'étude de ces différentes institutions a été considérablement renouvelée par l'épigraphie, qui a permis de réinterpréter les indications données par les sources littéraires telles que Tite-Live ou Polybe. Elle montre que les institutions macédoniennes en font un État très proche des États fédéraux grecs, tels que la Ligue thessalienne ou la Ligue étolienne, mais avec un principe unitaire renforcé en la personne du roi.
[modifier] Le Roi (basileus) et l'administration centrale
Le Roi est le chef de l'administration centrale : il dirige le royaume depuis sa capitale de Pella et son palais où sont conservées les archives du royaume. Il est secondé par un secrétaire royal (basilikos grammateus), dont le rôle est primordial, et par le Conseil.
Le Roi est le chef de l'armée, le chef de la religion macédonienne, il dirige la diplomatie, lui seul est habilité à conclure des traités, il a le privilège exclusif de la frappe monétaire jusque sous Philippe V.
Le nombre de fonctionnaires est limité : le Roi dirige son royaume largement de façon indirecte, en s'appuyant sur des magistrats locaux, les épistates, avec lequel il entretient une correspondance importante.
[modifier] Succession
La succession royale en Macédoine est héréditaire, masculine, patrilinéaire, et respecte en général le principe de primogéniture. Elle comporte de surcroît un élément électif : à la mort du roi, son héritier désigné, en général donc mais pas systématiquement, le fils aîné, doit d'abord être accepté comme le successeur par le conseil, puis présenté à l'assemblée commune pour y être acclamé comme le nouveau roi. Cette assemblée prête ensuite immédiatement serment de fidélité à son nouveau roi, et pour cette raison doit se réunir en séance plénière, de peur qu'une assemblée concurrente n'élise un autre prétendant.
La succession est donc loin d'être automatique, d'autant plus que les rois de Macédoine disparaissent souvent brutalement, avant même d'avoir pu prendre les dispositions nécessaires pour leur succession, ou s'assurer qu'elles sont respectées : c'est le cas de Perdiccas III tué par les Illyriens, de Philippe II assassiné par Pausanias, d'Alexandre III emporté soudainement par la maladie, de Lysimaque tué à Couropédion, etc. Les crises successorales sont donc fréquentes, surtout au IVe siècle, lorsque les grandes familles princières de Haute-Macédoine (de Lyncestide et d'Orestide notamment) ont encore l'ambition de renverser la dynastie argéade pour s'imposer sur le trône de Macédoine.
[modifier] Finances
Le roi est le simple gardien et administrateur du trésor de Macédoine et des revenus royaux (basilika) qui appartiennent aux Macédoniens : les tributs prévus dans les traités accordés aux peuples vaincus sont ainsi dus aux Macédoniens et non au roi. Même s'il n'a pas de comptes à rendre de la gestion de ce patrimoine, il peut s'en sentir suffisamment moralement responsable pour la défendre en certaines circonstances. Ainsi Alexandre dans son discours lors de la rébellion d'Opis (Arrien, Anabase) en 324 détaille les possessions de son père Philippe II à sa mort pour montrer qu'il n'a pas abusé de sa charge.
D'après Tite-Live comme d'après Polybe, les basilika comprennent les sources de revenus suivantes :
- Les mines de métaux précieux (or et argent du Pangée par ex.), dont le roi a le monopole, ce qui lui permet de frapper monnaie, un privilège exclusif qu'il conserve jusqu'au règne de Philippe V. Ce dernier concède aux cités et aux districts le droit de battre monnaie, pour les dénominations les plus faibles (bronze).
- Les forêts, dont le bois de charpente est très prisé par les cités grecques pour construire leurs navires : Athènes passe ainsi des accords avec la Macédoine dès le Ve siècle av. J.-C. pour importer le bois indispensable à la construction et à l'entretien de sa flotte de guerre.
- Les propriétés foncières royales, terres que le roi a annexées au domaine royal lors de la conquête, et qu'il exploite soit directement, notamment grâce à une main d'œuvre servile composée de prisonniers, soit indirectement par un système d'affermage.
- Les taxes portuaires sur le commerce (taxes d'importation et d'exportation).
Le mode d'exploitation de ces différents revenus est le plus souvent l'affermage : on sait par le Pseudo-Aristote (Economiques) que le roi Amyntas III (ou peut-être Philippe II) doubla les revenus du royaume provenant des ports grâce à l'aide de Callistratos, alors réfugié en Macédoine, qui fit passer le produit de cette ferme de 20 à 40 talents par an. Les taxes portuaires étaient ainsi mises aux enchères chaque année. On sait par Tite-Live, d'autre part, que les mines et les forêts étaient affermées pour une somme fixe sous le règne de Philippe V, et tout laisse penser qu'il en était de même avant lui sous les Argéades : ce pourrait être l'origine du système d'affermage introduit en Égypte lagide.
Hormis la terre royale soumise au tribut, la terre en Macédoine est libre : les Macédoniens sont des hommes libres et ne paient pas de taxes sur les terres privées. Il n'y a pas non plus en Macédoine d'impôt extraordinaire en temps de guerre, du type de l'eisphora athénienne. Même lorsqu'il se trouve en situation financière périlleuse, comme Alexandre en 334 ou Persée en 168, le roi n'a pas recours à l'impôt mais lève des fonds en empruntant, notamment à ses Compagnons, ou en augmentant le produit de l'affermage.
Le roi peut accorder l'atélie, un privilège d'exemption fiscale, comme Alexandre aux familles des morts macédoniens de la bataille du Granique en mai 334 : elles sont exemptées de tribut sur la terre royale — ce qui ne devait pas être négligeable, car beaucoup des morts appartenaient à la cavalerie des Compagnons et avaient donc dû recevoir du roi des donations sur les terres royales — des liturgies civiques dues à des règlements royaux (comme les réquisitions de bêtes de somme ou les taxes pour la réfection des routes), des taxes commerciales.
Une source importante de revenus extraordinaires provient du butin de guerre, qui est partagé entre le roi et ses hommes. À l'époque de Philippe II et d'Alexandre, c'est bien entendu une source de revenus considérable. Une partie importante des objets en métaux précieux saisis lors des campagnes européennes et asiatiques sont fondus en lingots et envoyés ensuite aux ateliers monétaires de Pella et d'Amphipolis, les plus actifs du royaume à cette époque : on estime ainsi qu'en 18 ans sous le règne d'Alexandre l'atelier d'Amphipolis frappa environ 13 millions de tétradrachmes d'argent.
[modifier] L'Assemblée (koinê ekklesia ou koinon Makedonôn)
L'ensemble des soldats-citoyens du royaume se réunissent dans une assemblée populaire, qui se tient au moins deux fois par an, au printemps et en automne, à l'ouverture et à la fermeture de la saison militaire.
Cette Assemblée de l’armée en temps de guerre, assemblée du peuple en temps de paix, est convoquée par le roi et joue un rôle important pour l’acclamation des rois et les procès capitaux ; elle peut être consultée (sans obligation) pour la politique étrangère (déclarations de guerre, traités) et la nomination d'administrateurs importants. Dans la plupart de ces occasions, l’Assemblée ne fait que ratifier les propositions d’un corps plus réduit, le Conseil (voir infra).
C’est aussi l’Assemblée qui vote les honneurs, accorde les décrets de proxénie et d’asylie, envoie des ambassades, au cours de ses deux réunions annuelles.
Elle est supprimée par les Romains lors de leur réorganisation de la Macédoine en 167, pour éviter, selon Tite-Live, qu'un démagogue ne puisse s'en servir comme d'un instrument de révolte contre leur autorité.
[modifier] Le Conseil (synedrion)
Le Conseil est un groupe restreint de personnalités importantes du royaume, choisies et réunies par le roi pour le seconder dans le gouvernement. Ce n'est donc pas une assemblée représentative, mais il peut être élargi en certaines occasions à des représentants des cités et unités civiques du royaume.
Les membres du Conseil (synedroi) appartiennent à trois catégories :
- Les sômatophylaques (en grec littéralement « les gardes du corps ») sont des nobles macédoniens choisis par le roi, au nombre de sept sous le règne d'Alexandre, pour lui servir de gardes du corps honorifiques, mais surtout de plus proches conseillers. C'est un titre honorifique particulièrement prestigieux.
- Les Amis (philoi) ou les Compagnons royaux (basilikoi hétairoi) sont nommés à vie par le roi dans la haute noblesse macédonienne.
- Les généraux principaux de l'armée (hégémones tôn taxéôn) également nommés par le roi.
Le roi a moins de latitude que les apparences ne pourraient le laisser penser sur la composition du Conseil, car beaucoup de membres de la haute aristocratie du royaume en sont membres de droits ex officio.
Le Conseil exerce essentiellement une fonction probouleutique vis-à-vis de l'Assemblée : il élabore et propose les décisions qu'elle doit ensuite discuter et voter, dans de nombreux domaines tels que la désignation des rois et régents, mais aussi des grands administrateurs, les déclarations de guerre. C'est le Conseil qui mène l'instruction judiciaire des procès capitaux. Il est aussi la première et la dernière instance pour tous les cas qui n'entraînent pas la peine capitale.
Le Conseil se réunit fréquemment et constitue le principal organe de gouvernement. Toute décision importante du roi y fait d'abord l'objet d'une délibération.
À l'intérieur du Conseil règnent les principes démocratiques d'iségoria (égalité de parole) et de parrhèsia (liberté de prise de parole), auxquels le roi se soumet comme les autres membres.
Après la destruction de la monarchie antigonide par les Romains en 167, il est possible que le synedrion ait subsisté, contrairement à l'Assemblée, et soit demeuré ainsi la seule instance fédérale de la Macédoine divisée en quatre mérides.
[modifier] Les districts régionaux (mérides)
La création d'un échelon administratif territorial intermédiaire entre le pouvoir central et les cités doit probablement être attribuée à Philippe II : cette réforme correspond à la nécessité d'adapter les institutions politiques à l'extension considérable du royaume sous son règne. Il n'est alors plus possible de réunir facilement l'ensemble des Macédoniens dans une seule assemblée primaire, et la création de quatre districts régionaux chacun pourvu d'une telle assemblée est très probablement la réponse apportée à ce problème. Il ne s'agit pas de divisions territoriales recoupant des groupes tribaux, mais d'un découpage administratif artificiel. Néanmoins, il faut souligner que l'existence de ces districts n'est réellement attestée (par la numismatique) qu'à partir du début du IIe siècle av. J.-C..
Les districts sont les suivants à l'époque antigonide, où leur numéro d'ordre est fourni par la numismatique :
- Première méris : Amphipolis ou la Parastrymonia et Paroreia. Le district tient son nom de la seule cité à faire une contribution à la levée nationale macédonienne à la fin du Ve siècle av. J.-C.. Ses habitants non hellénisés sont recrutés dans des unités distinctes, dites de Bisaltiens, tandis que les recrues d'Amphipolis, Philippes et Oesymé intègrent la phalange. C'est la politique des rois macédoniens de ne pas mélanger les soldats hellénophones avec les Macédoniens au sein des unités.
- Seconde méris : Amphaxitide. Elle a pour frontière l'Axios l'Ouest et le Strymon à l'Est ; la capitale en est Thessalonique.
- Troisième méris : Bottiée. Elle correspond à la Piérie et à l'Émathie, le cœur du royaume macédonien historique, ainsi qu'à la région littorale comprise entre l'Axios et le Pénéios ; la capitale en est Pella.
- Quatrième méris : Haute-Macédoine. Elle rassemble la Lyncestide, la Tymphée, l'Atintanie. L'Orestide sort très tôt du royaume proprement dit ; à l'époque romaine, la capitale en est Pelagonia.
La première fonction de ces districts est de servir de base territoriale de recrutement pour l'armée.
L'existence d'un monnayage propre à ces districts suppose une autonomie financière et des institutions politiques propres, mal connues. D'après les inscriptions, on peut penser que chaque méris disposait d'une assemblée primaire rassemblant tous les Macédoniens de la région, et élisait annuellement un stratégos, magistrat éponyme, dont la double fonction était de représenter l'assemblée et le pouvoir central (notamment en matière militaire).
Ces assemblées ont continué d'exister à l'époque romaine, où elles sont même devenues les principales assemblées primaires de Macédoine, après la suppression de l'Assemblée commune.
[modifier] Les cités
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La participation des cités aux fêtes panhelléniques, les dédicaces qu'elles font dans les sanctuaires supposent qu'elles disposent de revenus civiques propres importants. L'épigraphie témoigne à ce sujet de l'existence d'une administration spécialisée dirigée par des magistrats particuliers, les tamiai (trésoriers). La numismatique montre qu'à partir du règne de Philippe V, ces cités peuvent frapper monnaie. Pour autant on ignore tout de la nature des revenus qui autorisent ces activités : les inscriptions renseignent davantage sur ce que les cités ne peuvent considérer comme leurs revenus (par exemple les interdits d'aliénation de revenus sacrés) que sur leurs ressources. On sait cependant par une inscription très importante que la cité alliée de Philippes (dont le statut est donc particulier) percevait une taxe de 2% sur la valeur des ventes foncières : il s'agit là d'un exemple possible des revenus civiques.
[modifier] L'armée
[modifier] La religion
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[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
- (en) N. G. L. Hammond et alii, A History of Macedonia, 3 vol., Oxford, 1972-1988 ;
- (en) N. G. L. Hammond, The Macedonian State, Oxford, 1989 ;
- (en) M. Hatzopoulos, Macedonian Institutions Under the Kings, Meletimata 22, Athènes, 1996 ;
- M. Hatzopoulos, L'organisation de l'armée macédonienne sous les Antigonides, Meletimata 30, Athènes, 2001 ;
- E. Will, Histoire politique du monde hellénistique, Paris, 1975.
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