Jacob Spon
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Jacob Spon ou Jacques Spon né le 7 janvier 1647 à Lyon - mort le 25 décembre 1685 à Vevey dans le canton de Vaud ; docteur en médecine, archéologue et érudit. Jacob Spon est protestant. Sa foi marqua profondément sa personnalité et fut une des causes de sa mort.
La famille Spon est originaire d'Ulm, en Souabe. La famille, enrichie grâce aux affaires bancaires et au négoce s'installa à Lyon en 1551. La famille se fit naturaliser française au début du XVIIe siècle. Elle s'intégra rapidement aux élites lyonnaises. Jacob est le fils de Charles Spon, docteur en médecine et helléniste réputé de la République des Lettres. Il hésita entre une des études de théologies et de médecine, mais, il est encouragé par son père à suivre des études de médecine à Strasbourg où il rencontre Charles Patin. C'est lui qui l'initie à tout ce qui touche à l'Antiquité et notamment à la science des médailles par la visite des cabinets princiers du sud de l'Allemagne. Puis, il se rend à Paris où il est hébergé par Guy Patin, père de Charles et ami de son père, Charles Spon.
Jacob Spon passe son doctorat de médecine à Montpellier en 1668. Il pratique ensuite à Lyon pour la clientèle de marchands fortunés de la ville. En 1673 il se fait remarquer par sa première publication Recherche des antiquités et curiosités de la ville de Lyon, qui l'installe dans le cercle de la République des Lettres. Il devient alors un correspondant apprécié d'ecclésiastiques érudits comme l'abbé Claude Nicaise de Dijon, ou Charles du Cange à Paris, des cercles érudits gravitant autour du Grand Dauphin et du duc d'Aumont. Sa correspondance est fournie en noms prestigieux : Bossuet, Pierre Bayle, Pierre Carcavy, La Chaise, François Charpentier. Il rencontra Jean Mabillon lors du passage de celui-ci dans la ville en 1682.
Il entreprend entre 1674 et 1675 un voyage en Italie, Grèce et Levant en compagnie d'un botaniste anglais : George Wheler. Ce voyage le mena jusqu'à Constantinople. Il en publia une relation en 1678 qui fit référence jusqu'au XIXe siècle et dont Chateaubriand se servit lors de son voyage vers Jérusalem.
En janvier 1680, il se brouille avec son protecteur, le Père de La Chaise, confesseur de Louis XIV, qui le pressait de se convertir à la foi catholique. Il publie la meme année la première Histoire de Genève puis en 1685 un recueil d'épigraphie : les Miscellanea eruditae antiquitatis, recueil d'inscriptions latines glanées depuis plusieurs années où il définit le premier ce qu'est "l'archéologie".
Lorsque l'Édit de Nantes est révoqué le 18 octobre 1685, Spon préfère partir pour Zurich où il a droit de bourgeoisie plutôt que d'abjurer. Cependant, privé de tout argent (ses bagages lui sont volés) et de santé fragile il s'éteint à l'hôpital cantonal de Vevey le 25 décembre 1685 des suites d'une tuberculose chronique à l'âge de 38 ans.
Il reste pour la postérité comme un homme d'érudition et de tolérance, respecté dans la République des Lettres.