Jacques Faizant
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jacques Faizant, né le 30 octobre 1918 à Laroquebrou et décédé le 14 janvier 2006 à Suresnes est un dessinateur de presse français, célèbre éditorialiste du Figaro, collaborateur de divers supports de presse tels que Carrefour, La Vie catholique, Bonjour dimanche, La Voix du Nord, Le Dauphiné libéré, Les Dernières nouvelles d'Alsace, Jours de France, Paris Match, Le Point…
Sommaire |
[modifier] Biographie
Il effectue sa scolarité à Biarritz avant d'intégrer l'école hôtelière de Nice. Il travaille six ans dans l'hôtellerie avant de se lancer dans le dessin animé et le dessin d'humour. Il publie son premier dessin en 1942 dans le journal Dimanche illustré mais sa carrière ne démarre vraiment qu'à la Libération. En 1956, Marcel Dassault lui commande quelques dessins au lavis pour l'hebdomadaire Jours de France. À partir du 1er septembre 1960, il devient dessinateur politique dans Le Figaro dont son trait ne tarde pas à devenir un des emblèmes. Quarante ans plus tard (29 novembre 1999), il est relégué aux pages intérieures du journal, puis est définitivement écarté du quotidien le 3 octobre 2005 à l'occasion d'un changement de formule et format. «[Il] avait du mal à dessiner parce qu'il était fatigué et malade […] C'est à ce moment qu'on a décidé d'un commun accord de mettre un terme à sa collaboration, ce qui pour nous était une perte immense» (Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction, cité par le Nouvel Observateur en ligne).
Le Figaro lui a rendu hommage du 19 au 30 décembre 2005 en publiant chaque jour un de ses dessins emblématiques, et le 31 décembre, dix-sept dessinateurs issus de tous les horizons de la presse française lui avaient rendu hommage, toujours dans le Figaro. Dans son édition du 14 décembre 2005, l'hebdomadaire Charlie Hebdo consacre deux pages à Jacques Faizant, des hommages, nettement plus grinçants, lui sont rendu par Luz, Tignous, Sattouf,etc. ,sous le titre : Jacques Faizant prend sa retraite, les dessinateurs de Charlie postulent au Figaro.
Il est décédé au matin du samedi 14 janvier 2006, à l'hôpital Foch de Suresnes.
[modifier] L'Œuvre
Ses dessins, d'un conservatisme politique engagé et assumé, sont souvent marqués par son admiration du Général de Gaulle. C'est de cette veine qu'il tire son chef-d'œuvre, ou du moins un de ses dessins les plus célèbres et les plus marquants : dans le Figaro (édition du 10 novembre 1970, juste après le décès de l'ancien chef d'État) il a représenté Marianne, l'image de la République française — et un de ses personnages récurrents —, pleurant sur un chêne abattu. C'est de ce dessin sobre et émouvant que s'est inspiré Plantu pour rendre à son tour hommage à son confrère.
Si ses traits ne manquaient pas de souligner les travers socialistes (Vive le Roué, 1989), Faizant ne s'empêchera pas de lancer quelques piques plutôt tendres à l'endroit de la bourgeoisie, personnifiée par ses « vieilles dames », dans Paris-Match.
Outre la mini-jupe de sa Marianne « maîtresse des présidents », Jacques Faizant a imposé quelques attributs visuels à certains hommes publics : le cochon-tirelire de Michel Debré, le parapluie de Laurent Fabius, le chapeau de Charles Hernu.
On estime que Jacques Faizant a produit plus de 50 000 dessins au cours de sa carrière. Il affirme pourtant se considérer comme journaliste d'abord : « Je dis rarement que je suis dessinateur; je dis que je suis journaliste; je fais passer ce que j'ai envie de dire par le truchement du dessin ; je suis d'abord journaliste ; ensuite je dois illustrer l'événement d'une façon claire, vraie et amusante, comme un chroniqueur ». On lui doit aussi un dessin publicitaire célèbre, commandité par la Confrérie des maîtres pipiers de Saint-Claude : « La pipe, c'est mieux ».
Il est par ailleurs romancier et auteur de théâtre.
Plusieurs dizaines de recueils de ses dessins de presse ont été publiés.
[modifier] J. Faizant le cyclotouriste
Ce n'est pas un moindre aspect de sa vie que le cyclotourisme. Il a retiré de la pratique régulière du vélo autant de philosophie qu'il lui en a donné, grâce notamment à son image originale de cycliste fumeur de pipe.
Ses livres "Albina et la bicyclette" et "Albina roule en tête" sont des témoignages émouvants de cette passion. Il a écrit des articles et fait des dessins pour la revue "Le Cycliste", créée par Vélocio ainsi que pour la revue "Cyclotourisme", gérée par la Fédération Française de Cyclotourisme.
Dans ce domaine, son humour était inégalé. Il disait : « Le moral est le quart du cycliste, un autre quart étant son postérieur ». Voici un autre morceau d'anthologie, datant d'environ 1965 : « Depuis que, l'an dernier, dans les colonnes du journal Le Figaro, j'ai préconisé un circuit dont j'affirmais imprudemment qu'il traversait la Beauce "vent dans le dos", je ne conseille plus d'itinéraires. Voir arriver chez soi un lecteur à tendances homicides qui a, sur la foi de vos indications, affronté la bourrasque pendant 150 km, est une expérience suffisante dans la vie d'un homme ».
[modifier] Citations
- « Moi, je suis de droite, ça doit commencer à se savoir. Mon journal est de droite et mes lecteurs sont de droite, alors je fais des dessins de droite et puis voilà » (AFP, samedi 14 janvier 2006)
- « Hier, quand le premier ministre ne voulait pas se mouiller, on lui donnait un parapluie. Aujourd'hui, quand il se mouille, on lui prête un impair ! »