Joseph Jacotot
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Jean Joseph Jacotot, né à Dijon en 1770, mort à Paris en 1840.
Jacotot était avant la révolution capitaine d'artillerie. En 1795, il devint professeur à l'école centrale de Dijon où il enseigna successivement le latin, les mathématiques et le droit. Il devint sous l'Empire, secrétaire du ministre de la guerre, puis sous-directeur de l'École Polytechnique; pendant les Cent-Jours, il fut élu membre de la Chambre des Représentants. Il quitta la France lors de la Seconde Restauration et se retira en Belgique. Il y fut nommé professeur de littérature française à l'université de Louvain, puis directeur de l'École militaire. Il ne rentra en France qu'en 1830 après que la révolution de juillet mit fin à la Seconde Restauration, se fixant quelques années à Valenciennes, avant de s'établir à Paris en 1838.
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[modifier] La méthode Jacotot
A Louvain, chargé d'enseigner le français à des étudiants dont il ne comprends pas la langue, il leur demande d'étudier une édition bilingue du Télémaque de Fénelon. Par l'étude du texte et de sa traduction, et sans explications du maître, les étudiants se révèlent capables d'appréhender le fonctionnement de la phrase en français et de raconter en français ce qu'ils ont compris du roman. Cette expérience conduit Jacotot à proposer une méthode d'enseignement qui s'oppose à la méthode classique en ce qu'elle repose sur la révélation de la capacité d'apprendre par lui-même à l'individu plutôt qu'au transfert du savoir du maître à l'étudiant.
L'annonce de sa nouvelle méthode d'« enseignement universel » par laquelle il se proposait d'« émanciper les intelligences » attire sur lui l'attention à partir de 1818. Théorisant son expérience il prétendait en effet que tout homme, tout enfant, est en état de s'instruire seul et sans maître, qu'il suffit pour cela d'apprendre à fond une chose et d'y rapporter tout le reste; que le rôle du maître doit se borner à diriger ou à soutenir l'attention de l'élève. Il proscrivait ainsi les maîtres « explicateurs ». Il proclamait comme bases de sa doctrine certaines maximes paradoxales qui ont été vivement critiquées : Toutes les intelligences sont égales; Qui veut peut ; On peut enseigner ce qu'on ignore ; Tout est dans tout etc.
La méthode Jacotot excita une grande sensation lors de sa publication, et donna lieu à une vive polémique[réf. nécessaire]dont Joseph Jacotot rendit compte notamment dans la première partie de son "Enseignement Universel - les mathématiques (1830)" en des textes comme "Voilà le fait" , "Rapport fait dans la lune" ou "Exemples de raisonnemens faux", souvent emplis d'un humour féroce vis-à-vis de ceux qui, de son point de vue, contestaient surtout le fait lui-même, à savoir la réussite des élèves ayant utilisé la méthode d'Enseignement Universel.
[modifier] Ouvrages
- Enseignement universel, Langue maternelle (1823)
- Musique, dessin et peinture (1824)
- Mathématiques (1827)
- Langues étrangères (1828)
- Droit et philosophie panécastiques (1837)
[modifier] Citation
"Si l'auteur était là, passe encore, mais le citateur !!!"
" Si l’un de nous est préférable, ce n’est pas celui qui a le plus d’esprit; nous avons tous la même intelligence : c’est celui qui pense sans cesse à ses élèves, qui les aime, qui s’intéresse à leurs progrès, qui les fait parler, qui réveille la, paresse endormie, qui soutient le zèle. En un mot, c’est celui qui s’occupe de leur éducation avec toute la sollicitude qu’inspirerait l’amour de ses propres enfans. "
[modifier] Commentaires
- Benoît Gonod, Nouvelle exposition de la méthode de M. Jacotot (1830)
- Jacques Rancière, Le Maître ignorant. Cinq leçons sur l'émancipation intellectuelle, Fayard 1987 (réedition 10/18 Poche, 2004)
[modifier] Ressources
http://www.joseph-jacotot.com Un site consacré aux ouvrages de Joseph Jacotot qui met progressivement à disposition les oeuvres majeures de l'auteur.