Joual
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Joual est le nom donné à un sociolecte français surtout présent dans la classe ouvrière québécoise. Ce terme est aussi employé dans les autres régions franco-canadiennes, telles qu'en Ontario. Le joual possèdent plusieurs formes et musicalités selon les régions. Le joual a gagné quelques lettres de noblesse pendant le XXe siècle grâce à des musiciens, auteurs, poètes et cinéastes québecois qui l'ont utilisé en tout ou en partie pour créer des œuvres.
Sommaire |
[modifier] Historique
Cet article provoque une controverse de neutralité. Considérez-le avec précaution. Consultez les discussions pour régler cette controverse. Questions habituelles sur les articles soupçonnés de partialité. |
Au XXe siècle, certains associent ce nom avec un certain niveau de langue populaire (par exemple, le journaliste André Laurendeau) et l'indignation face à ce sociolecte est largement signalée par Jean-Paul Desbiens dans son livre Les Insolences du Frère Untel, 1960, puis par Georges Dor dans Anna braillé ène shot (sic, ce qui veut dire « elle [en] a pleuré un grand coup »), 1996. On trouve déjà ce terme dans les années 1930 et antérieurement un peu partout au Canada francophone : le mot désigne avec dérision les locuteurs qui se servent du mot joual plutôt que de cheval, soit par manque de scolarité, par tradition ou par goût. Le joual est donc une variante du français québécois usuel, incluant de nombreux mots anglais francisés, des formations "créolisées" et de nombreuses contractions. Sont présents également certains cas de syntaxes périmées (du français du XVIIe) très proches des patois de la Beauce de France, de la Picardie et des calques syntaxiques modelés sur la langue anglaise (par exemple : l'appartement que je vis dedans).
Le joual est parlé dans les quartiers ouvriers des villes et par les cultivateurs moins scolarisés. Après bien des décennies de honte où la majorité de la population des classes ouvrières et d'agriculteurs avait le sentiment que leur langue n'avait pas le droit de s'afficher en public, le joual a fait figure de symbole d'affirmation nationale pour plusieurs par l'entremise de pièces de théâtre et de romans de Michel Tremblay — voir Les belles-soeurs — , les chansons de Robert Charlebois — la chanson Fu-Man-Chu par exemple—, les monologues de l'humoriste Yvon Deschamps et les dictionnaires de Léandre Bergeron. Des nombreux films québécois (Deux femmes en or, J'ai mon voyage, ceux de Pierre Falardeau, Octobre ou la trilogie satirique du ce « petit peuple » Elvis Gratton, etc.) et certaines émissions de télévision et de radio - « Les belles histoires des pays d'en haut » dès les années '50 par exemple. Par contre, cette large et nouvelle diffusion publique a aussi contribué à l'idée erronée que le joual est en quelque sorte un patois, devenu 'langue du Québec'. En tant que langue des francophones pauvres du Québec — comme le « ebonics » serait la langue des noirs urbains défavorisés, aux États-Unis — le joual a été classé forcément comme une tare linguistique, tant par les universitaires, écrivains et journalistes du Québec que dans le reste de la francophonie. Michel Tremblay écrit d'ailleurs toujours ses pièces en français québécois, mais meilleur, comme le langage de la majorité actuelle qui s'est grandement amélioré depuis ; les chansons récentes de Robert Charlebois évitent également dorénavant le « gros » joual en général. Il existe en fait deux formes de langue très distinctes au Québec : le français écrit, très près du français international, et le français oral, comprenant plus ou moins de joual, ou aucun, selon le milieu et les circonstances. La qualité de ces deux formes distinctes dépend fortement du niveau d'éducation des locuteurs. Par contre, on peut affirmer que le niveau de langue des Québécois, tant à l'écrit qu'à l'oral, s'est nettement amélioré depuis les années '60 où un système public d'éducation avec obligation de fréquentation a été instauré.
Le joual est un français pauvre en vocabulaire, dont la syntaxe et la pragmatique évoluent par un retour du joual sur lui-même. Son écriture force l'écrivain à utiliser souvent des signes proches de la phonétique. Lorsque parlé par des locuteurs unilingues francophones, le joual adopte des tournures de phrases et des mots anglais par inadvertance. Par rapport à la France, le joual est anglocentrique; il n'adopte pas de mots d'autres langues. Plus grave, la syntaxe anglaise métisse le joual — tout comme le « chiac » acadien, le « cajun » de la Louisiane et le « franglais » tant dénoncé par Étiemble et, plus récemment, Dominique Noguez. Gaston Miron se plaint des mauvaises traductions qui, pour éviter le joual, tombent dans des calques de la langue anglaise ; voir 'Décoloniser la langue' dans L'homme rapaillé, 1976-1990. Les plus récentes attaques contre le joual l'explique comme étant un signe du passage des Canadiens français de colons (du XVIe au XVIIIe siècles) à colonisés (du XIXe au XXIe ; voir La colonisation douce de Dominique Noguez, ou l'amusante fable Les têtes à Papineau de Jacques Godbout).
Le français canadiens au cours du XVIIIe et du XIXe siècle a conservé de nombreux archaïsmes de prononciations et d'expressions de l'Ancien régime puisque coupé de l'évolution langagière et de l'influence directe de la France — tant par la fuite des élites à la conquête, la distance géographique limitant les contacts que par la, très courte en général, éducation dirigée par le clergé local. Il est assez ironique que moé et toé soient aujourd'hui considérés comme des indicateurs du parlé joual. Ces prononciations royales ont été déchues tout comme la noblesse après la Révolution française. En Europe, les prononciations usuelles du français sont devenues celles de la classe bourgeoise parisienne, des élites polytechniciennes et des bureaucrates du Ministère de l'éducation. En Amérique du Nord, le français a quelque peu stagné et périclité, même si les élites canadiennes-françaises — universitaires, industrielles, scientifiques, militaires et artistiques — ont continué de communiquer, et de se former pour certains, avec leurs homologues en France. Il est curieux de trouver parmi plusieurs langues régionales de France, notamment celles qui dérivent de la langue d'oïl, comme le Picard, une nette ressemblance au joual du Québec. Par exemple : « Ramaseux d'sous » pour avare, ou « chuque » pour sucre.
Certains utilisent encore de nos jours le « gros joual » par choix, par humour, par effet, etc., selon les circonstances. Pour une minorité, cela reste leur seule et unique langue, leur langue maternelle, mais c'est la langue du cœur et de la colère pour la très grande majorité. Un exemple d'usage par un locuteur en colère serait : « C't'hostie là de tabarnak, m'en va t'y câlicer mon poing su'a yeule jusqu'à temps qu'ça saigne, saint-sacrament de câlice », ce qui exprime à peu près : ce malotru indigne de respect; je vais aller me battre avec lui sans détour et avec moult énergie.
L'analyse d'une expression jouale n'est pas toujours facile. Par exemple : l'usage de fleur pour « farine », tant au Québec que chez les autres francophones du Canada. On pourrait attribuer l'usage du mot fleur à l'ancienne expression française fleur de farine. Beaucoup plus probablement, un locuteur de compétence douteuse aura surement traduit plus récemment « flower » (fleur, en anglais), l'ayant mépris pour son quasi-homonyme « flour » (farine, en anglais). Les marques de commerce omni-présentes et la publicité anglaises ont certainement contribué à ce genre de méprise. Heureusement, les pressions et les revendications des francophones dans les années 1970 ont amené le gouvernement fédéral du Canada à développer des politiques de bilinguisme de l'étiquetage et de l'emballage des biens commerciaux canadiens et des services de l'appareil de l'état. Quant au gouvernement provincial du Québec, auprès plusieurs modestes avancées, il s'est forgé une solide Charte de la langue française dès 1977 qui favorise le français, seule langue officielle dans la province, au travail comme en éducation des immigrants. Ce fut un réel tournant en ce qui concerne la protection et l'amélioration de la langue.
Aujourd'hui, le joual continue sa route, mais en format très édulcoré, avec des chansons à succès de groupes tels que Les Colocs, Les Trois Accords ou Les Cowboys Fringants, auprès de conteurs traditionnels tel Fred Pellerin, à la télévision dans les feuilletons populaires, à la radio grand public, au cinéma en général, etc. En conclusion, on peut affirmer qu'en général, les gens tendent vers l'amélioration de leurs différents niveaux de langue tout en ayant perdu en grande partie la honte du colonisé et développé une certaine fierté des particularismes et distinctions propres à la « langue de chez-nous ».
[modifier] Dictionnaire
Ces mots ne sont pas de l'argot, mais plutôt du parlé courant informel des francophones canadiens de traditions paysanne et ouvrière (XVIIe-XIXe). Quelques-uns des mots ici-bas sont venus du vieux français, comme "maganer" (« Chu tout magané », qui veut dire je suis déglingué, abîmé), qui est venu de "mahaigner" en vieux français. D'autres mots québécois sont des versions modifées de mots anglais, comme "foqué" (de « fucked up », bousillé) ou "troque" (pour « truck », camion). Aussi, il y a des mots qui ont été inventés au Québec, comme "poutine" (frites avec fromage et sauce). Les calques anglais conservent leur prononciation d'origine en général (indiqué par l'italique).
[modifier] A
- 'A : elle. Ex: 'a s'en vient-tu? (s'en vient-elle?)
- Asteure (ou À c't heure, astheure) : à cette heure ou maintenant, présent en Belgique aussi.
- Astie : (hostie), juron
- Aubaine : rabais
[modifier] B
- Bâdrer (se) : se déranger (ne pas s'en bâdrer, ignorer, de to bother)
- Barrer : fermer à clef, vérouiller
- Bâtard : eh! merde
- Bâton : crosse de hockey (le terme "crosse de hockey" est utilisé par les Européens, il faut préciser que la crosse est un sport d'origine amérindienne pratiqué en Amérique du Nord)
- Bazou : automobile, souvent vieille
- Bec : une bise, un baiser
- Bécher ou bèche : tomber, perdre pied
- Bécosse : toilette, salle de toilette (de l'expression anglaise back house « joualisée » )
- Bein : bien
- Bennecher : assoir, maintenu au banc au hockey (de to bench, francisée)
- Beurre de pinottes : Beurre d'arachide
- Bibite ou bébite : insecte, petit animal
- Bécyc' : vélo (forme contractée de bicyclette)
- Bécyc' à gaz : motocyclette
- Bike : vélo (expression anglaise francisée utilisée couramment par les jeunes)
- Bizoune : Pénis / Vagin
- Bleuet : Myrtille
- Blonde : Petite amie de cœur (peu importe sa couleur de cheveux)
- Boite à malle : boite aux lettres (vient de la malle-poste traditionnelle)
- Bolle : fort en thème; personne intelligente, savante, au féminin pour les hommes et les femmes
- Bouncer : portier de bar.
- Butch : femme homosexuelle d’apparence masculine
- Boutte : le bout de quelque chose (prononciation : archaïsme). C'était au boutte : excellentissime.
- Breuvage : boisson
- Brimbale : véhicule bringueballant
- Buzz : effet du canabis ou d'autres drogues illicites. Exemple: As-tu un buzz? (expression anglaise francisée utilisée couramment)
[modifier] C
- Cabochon : imbécile
- Calvette : ponceau (provient de l’anglais culvert)
- Chalet : maison de campagne, résidence secondaire
- Char : Automobile, voiture, wagon. Archaïsme du temps des transports à cheval.
- Charger « Il t'a chargé combien pour ça ? » : Prix facturé. De to charge.
- Châssis : fenêtre
- Chaud, être chaud : être un peu ivre
- Chauffer : conduire
- Ché ou j'ché : je sais (ch étiré légèrement pour le différencier de chez)
- Chienne (avoir la) : avoir peur
- Chienne à Jacques (habillé comme la) : mal vêtu, de couleurs dissonantes
- Ch't'un : je suis un
- Chus : je suis
- Chuque (ou suc') : sucre
- Chum (prononcé `tchome`) : copain, pote, son amoureux
- Colleux : individu « collant », affectueux
- Claque : couvre-chaussure en caoutchouc, baffe
- Correc'(c'est) : c'est d'accord, bien, ok
- Cossin : bibelot, objet inutile
- Coup'e (n.f) : deux. Par exemples : "une coup'e de jour" (traduit de l'anglais : a couple of days)
- Croche : de travers, tordu. exemple : "y est tout' croche". Ou une courbe sur la route. Exemple : attention, y a un "croche".
- Crosser : arnaquer, escroquer. Ou de sens sexuel : se branler. De to cross
- Crosseur : arnaqueur, escroc
- Crossing : passage à niveau
- Crouzer : draguer. De to cruise
- Cute : mignon(ne) (expression anglaise joualisée)
[modifier] D
- Débarbouillette : serviette de bain
- Deux-par-quatre : gourdin, planche de 2 pouces sur 4 pouces (traduction de l'anglais "two-by-four" of lumber) Ex: M'a (je vais) le fesser (frapper) avec un deux-par-quatre
- Dispendieux : Très cher. De l'anglais dispense, dépenses.
- Dolle : ennuyeux, barbant (modification de l'anglais "dull")
- Drette : droit(e). Prononciation : archaïsme.
- Drette (à) : à droite (direction)
- Dedans (en) : à l'intérieur (d'une maison, d'une auto, etc.)
- Dedans (en) : en prison
- Dompe : décharge municipale (d'ordure)
[modifier] E
- Écrapoutir : écraser (ironique, langage enfantin).
- Éffoirer : Écraser
- Éffoirer (s') : s'effondrer, s'étendre, s'écraser (sur le divan, dans un parc, etc.)
- Enfirouapé : se faire avoir, « se faire enfirouaper », de l'anglais in fur wrapped, dérivation de sens)
- Épais : bête, idiot
- Épluchette : fête, repas de maïs (épluchage en groupe suivi du repas)
- Estie : (hostie) juron
[modifier] F
- Fife ou fifi : homosexuel (péjoratif)
- Flasher : clignotant de voiture
- Fleur : farine (flour, expression anglaise « joualisée »)
- Foqué : brisé, foutu ou bizarre (de fucked)
- Foufoune : fesse
- Fournaise : chaudière (modification du mot anglais furnace)
- Fourvoyé : s'être trompé ("on s'est fourvoyé !")
- Foxer : sécher les cours
- Fraise : visage, figure, tête
- Frette : très froid
- Flyé : bizzard, étrange
- Fucké (voir foqué) : brisé, foutu ou bizarre (expression anglaise « joualisée »)
[modifier] G
- Gang (féminin) : groupe d'amis
- Garocher : lancer avec force
- Garocher (se) : se précipiter sur ou vers quelque chose
- Gaz : essence (de l’anglais gasoline)
- Gazette : papier journal (terme générique)
- Gnochon (niochon) : imbécile, idiot
- Gogosse : objet, truc sans grande valeur
- Gomme : chewing gum
- Gosses (les): n.f., testicules
- Gosser : v. déranger, niaiser, embêter, chipoter, ergoter
- Graine : pénis
- Greillé : (de gréér) bien équipé
- Greiller : équiper d’un accessoire
[modifier] I
- Icitte : ici. Prononciation : archaïsme
[modifier] K
- Kessé : qu'est-ce que
- Kick (avoir un) : avoir un faible pour quelqu'un
- Kid : enfant (mot anglais)
[modifier] L
- Laveuse, machine à laver : Lessiveuse, lave-linge
- Liqueur : boisson gazeuse
- Lousse (adj) : relâché; détendu (modification du mot anglais "loose"). Ex. : vêtement lousse (distendu), lousse dans ses dépenses (ne pas regarder à la dépense).
- Lumière : feux de circulation, feux et phares d'une voiture.
[modifier] M
- Ma'te : je vais te Ex: ma'te sacrer une claque (je vais te donner une baffe)
- Maccalousse : Marin (à la Baie)
- Machine : Automobile (vieilli)
- Magané : Abîmée, en mauvais état, estropié (mahaigner en vieux français) «Chu tout magané»
- Magasinage : shopping
- Mais que : aussitôt que
- Maller : envoyer par la poste, de malle-poste.
- Maudit ou Mautadine : zut ! et juron ou patois.
- Mêlant : compliqué à comprendre
- Minou : chat
- Minoune : chatte, vieux tacot
- Misère (avoir de la) : difficulté, peine, avoir du mal à... Ex: "t'as-tu d'la misère à comprendre?"
- Mitaine : moufle, marionnette (personne manipulée)
- Moé : moi
- Moumoune : efféminé, peu énergique, faible, homosexuel à l'allure et aux gestes féminins
- Moutonne : brebis (en Gaspésie)
[modifier] N
- Niaiseux : niais
- Nono, nounoune : imbécile, drôle, niais
- Noune : Vagin (vient de l'anglais "nun" (religieuse))
- Noune : vulve (vient de l'abréviation de `minoune` - chatte)
[modifier] O
- Ouain, ouay, ouen ou ouais : oui
- Ouin -- oui (hésitant)
[modifier] P
- Pantoute : pas du tout. Contraction de « pas en tout ».
- Parquer, parquer son char : garer sa voiture, du verbe français parquer, placer dans un parc (de stationnement).
- Pépine : rétrocaveuse (tracteur agricole équipé de pelles mécaniques)
- Piasse (piastre) : dollar. Du nom d'une des monnaies en grande circulation au début de la colonie. La piastre espagnole.
- Piton : bouton, touche (clavier)
- Plate: sans intêret. Par exemple : "à soir, j'ai r'gardé un film plate à-a télé"
- Plotte : vagin
- Poche : scrotum, sans talent (quelqu'un qui est nul est dit poche).
- Puff : une inhalation de fumée, se rapporte à la cigarette ou à tout ce qui peut se fumer
- Presse : ballot de foin
- Puck : rondelle de hockey ou palet (de l'anglais)
- Pogner : prendre, attraper, être convoité et populaire auprès du sexe opposé
[modifier] Q
- Quétaine, kétaine : démodé, sans style, de mauvais goût
- Quéquette : Pénis.
[modifier] R
- Raboudiner : rapiécer, rabouter
- Rondelle : palet en France(hockey sur glace) (voir aussi puck)
- Ronner, ça ronne : ça marche (modification de l'anglais "It's going good" ou "It's running well"). Diriger quelqu'un ou une entreprise, de to run.
- Roteux : hot-dog
[modifier] S
- Sécheuse : sèche-linge
- Shafter, se faire : se faire avoir
- Shifter : Dépasser, changer de vitesse ( de l'anglais shifting gears)
- Skipper (une journée de classe) : sécher des cours ou des jours d'école sans permission
- Slaquer : donner du lest, être moins rigide, de to slack. Ex. : slaque la poulie, relaxe.
- Slaquer (Se faire) : être renvoyé
- Slush, sloche : mélange de neige fondue et de boue (expression anglaise francisée). Boisson de glace concassée aromatisée au jus de fruits artificielles très sucrée, populaire auprès des jeunes.
- Smoke : cigarette. Exemple : tu me donnes une smoke ? (expression anglaise francisée utilisée couramment par les jeunes)
- Switch (f) : interrupteur (de l'anglais switch), aiguillage
- Switcher : changer, interchanger (de l'anglais to switch)
- Spère (m) : roue de secours (de l'anglais spare)
- Stooler : Dénoncer, cafarder. (de l'anglais stool pigeon)
- Su'l : sur+le
- Y sent l'swing : il pue (dérivation de sens de l'anglais swing, à force de sport, on sent...)
- Y swing : il danse. Swing la bacaisse dans le fond de la boite à bois, d'une chanson traditionnelle : virevolte la grassouillette au très fond du buffet Louis XIV ;-)
[modifier] T
- Tabarnak ! : juron (tabernacle)
- Tapette : homosexuel (injure), faible, effiminé
- Tarlet, tarlà : benêt, idiot
- Tarte : idiot, imbécile
- Tchomme : copain, copine, petit ami (de l'anglais chum)
- Toé : toi
- Toffe (adj) : dur, difficile, peu commode (de l'anglais tough)
- Totons : seins
- Toton : imbécile, con
- Toune : chanson (de l’anglais tune)
- Troque (m) : camion (de l'anglais truck)
- Tuque : bonnet d'hiver en laine. ( modification de "toque" ou de l'anglais tuque)
[modifier] V
- Varger : taper dedans (de verge, règle généralement en bois long de trois pieds, près d'un mètre)
- Vedge : (de l'anglais vegetable : légume) sans intérêt, stupide, nonchalant, lendemain de veille
- Vedger : ne rien faire de particulier, rester passif
- Veggie : végétarien, utilisateur d'huile végétale comme carburant
- Viarge : vierge ou utilisé comme juron
- Vues (Aller aux) : aller au cinéma (vieilli)
[modifier] W
- Wawa : Autobus improvisé avec un camion (vieilli)
- Wèlé : faire avancer sa moto ou son vélo sur une roue, de l'anglais Wheelie.
[modifier] Y
- Yé-tu : est-il
- Yeule : bouche, machoire, visage (joualisation du mot gueule)
[modifier] Z
- Zarzais: dadais, niais.
[modifier] Jurons
Marque de commerce par excellence du joual, la majorité des jurons est empruntée au vocabulaire liturgique catholique-romain. La religion ayant été très présente et ayant joué un rôle central du temps de la colonie jusqu'aux années 1970, les Québécois, par dérision sans doute, en ont donc tirés l'essentiel de leur vocabulaire ordurier.
[modifier] Formes virulentes
Ce sont les mots ayant subis peu ou pas de transformation :
Baptême, calvaire, câlice, crucifix, étole, ostensoir, crisse (déformation de christ), cibouère (déformation de ciboire), sacrament (déformation de sacrement), tabarnak (déformation de tabernacle), viarge (déformation de vierge), hostie (estie, astie, astique, estique).
[modifier] Formes modifiées
On pourra ajouter un adjectif plus ou moins farfelu : Hostie de toastée, tabarnak à deux étages
[modifier] Formes atténuées
Parfois, pour atténuer la virulence d’un juron, il sera modifié sans nécéssairement perdre sa signification:
Tabarouette, cibole, calvince, câline, câline de bine.
[modifier] Emprunts d’autres langues
Certains jurons sont empruntés d’autres langues, notamment l’anglais :
- Chienne (provient de bitch`)
- Enfant de chienne (provient de son of a bitch)
- Foque (provient de fuck)
- Shit (marde)
[modifier] Usage
Le juron est utilisé comme n’importe-quel autre juron. Toutefois, souvent, on enchaînera un plus grand nombre de jurons selon le degré d’irritation:
Hostie de crisse de tabarnak de câlice de sacrament de maudite marde...
Les jurons pourront êtres utilisés comme verbe ou adjectif
Le maudit char à marde toute décrissé, m'â te crisser ça à dompe drette là à soir
Voir Sacre québécois (juron).
[modifier] Voir aussi
- Québec
- Canada
- Français québécois
- Sacre québécois (juron)
- Français
- Anglais
- Argot français
- Argot scolaire
- Verlan
[modifier] Liens externes
- http://kebri.free.fr/quebec.htm
- http://www.yorku.ca/paull/articles/1990h.html
- http://www.yorku.ca/paull/articles/1992.html
- http://www.yorku.ca/paull/articles/2004b.html
- http://www.geocities.com/philipsfo/hostie/glossaire/glossdex.html
- http://www.tlfq.ulaval.ca/bdlp/simple.asp?base=bdlp_quebec&lettre=p
- http://membres.lycos.fr/seynav/joual.html
- http://www.dicoperso.com/list/17/1,A,,xhtml
Portail du Québec – Accédez aux articles de Wikipédia concernant le Québec. |