Karol Szymanowski
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Karol Szymanowski est un compositeur polonais, né à Tymoszowska (Ukraine) le 6 octobre 1882 et décédé à Lausanne (Suisse) le 28 mars 1937.
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[modifier] Biographie
Grandissant au sein d'un environnement familial ouvert sur le monde artistique, ses frère et sœurs faisant tous de la musique, de la peinture ou de la poésie, Karol Szymanowski est initié très tôt au piano (dès l’âge de 7 ans). Entrant en 1901 au Conservatoire de Varsovie, il y bénéficie de l'enseignement d'un des plus illustres maîtres de l'époque en la personne de Zygmunt Noskowski. C'est ici qu'il rencontre notamment Arthur Rubinstein mais également des musiciens qui formeront avec lui peu de temps après le groupe « Jeune Pologne en musique » : Apolinary Szeluto, Grzegorz Fitelberg et Ludomir Rozycki. Protégés par le prince Wladyslaw Lubomirski, Szymanowski et ses partenaires donnent vie à leurs idéaux avant-gardistes dans une Pologne encore très marquée par l'œuvre conservatrice de compositeurs tels que Jozef Elsner, Chopin et Moniuszko. Leur musique se veut en ce sens contemporaine, résolument européenne et occidentale.
Épris de culture austro-allemande, Szymanowski effectue de longs séjours à Vienne et en Allemagne où il rencontre de grands succès notamment avec sa Symphonie n°2 op. 19 et sa Sonate n°2 op. 21. Il s'oriente par la suite vers de nouvelles voies esthétiques.
Cherchant à s'enrichir de la découverte de contrées toujours plus mirobolantes, Szymanowski réalise de nombreux périples au cours des années 1908-1914. Il séjourne en Italie et en Afrique du nord, voyages qui l'influencent notamment dans l'écriture du livret de son opéra Le Roi Roger (Roger de Hauteville), mais également en France. Cette fascination pour l'Orient et la culture méditerranéenne se retrouve également dans sa nouvelle Efebos où il décrit ses amours masculines, et son amour pour le jeune Boris Kochno.
Il donne plusieurs concerts aux USA (où Pierre Monteux dirige l'une de ses symphonies à Boston) et à Paris où il rencontre les célébrités musicales de l’époque (Maurice Ravel, Alfred Cortot...). Il préfère cependant rentrer par patriotisme dans son pays natal plutôt que de poursuivre ses voyages. Il y étudie dès lors le folklore local et s’en inspire dans de nombreuses œuvres, en particulier dans son ballet pantomime Harnasie. Reconnu par les édiles, il obtient le poste de directeur du Conservatoire de Varsovie jusqu’à sa démission en 1927 survenue en raison de désaccords de fond, essentiellement dus à sa promotion des créations artistiques nouvelles aux dépens de celles d'essence classique.
Au cours de ses années d’enseignement, Szymanowski sacrifie sa carrière de compositeur. Lorsqu'il quitte définitivement ses fonctions officielles, il peut de nouveau se consacrer à la composition, avec notamment la création de sa 4e symphonie et du concerto pour violon nº2. Tuberculeux depuis son plus jeune âge, il s'éteint à Lausanne à l'âge de 55 ans.
[modifier] Œuvres principales
On distingue traditionnellement trois périodes créatrices dans son existence. Sa première période est marquée par le romantisme et plus particulièrement par l'empreinte de Frédéric Chopin dont il ne cessera de se revendiquer durant toute sa vie, une deuxième période courant jusqu’à la révolution russe, résolument éclectique et durant laquelle il entre en contact avec des compositeurs comme Claude Debussy, Maurice Ravel et Igor Stravinski mais aussi avec le monde oriental et mythologique, et une dernière période enfin qui renoue avec ses propres racines, en l'occurrence la musique populaire polonaise.
[modifier] Musique vocale
- Hagith op. 25, opéra en un acte, livret de Felix Dörmann (texte polonais de Stanislaw Baracz) (1912-1913)
- Chants d'Amour de Hafiz op. 26, pour voix et orchestre (1914)
- Chants de la Princesse des contes de fées op. 31 (1933)
- Le Roi Roger op. 46, opéra en trois actes, livret du compositeur et de son cousin, le poète Jaroslaw Iwaszkiewicz (1918-1924)
- Stabat Mater op. 53 (1925-1926)
[modifier] Pièces symphoniques
- Ouverture de concert pour grand orchestre op. 12 (1904-1905, réorchestrée en 1912-1913)
- Symphonie nº 1 op. 15 (1907)
- Symphonie nº 2 op. 19 (1909-1910), réorchestrée avec l'aide de Grzegorz Fitelberg en 1936)
- Symphonie nº 3 "Le Chant de la nuit" op. 27 (1916)
- Concerto pour violon nº 1 op. 35 (1916)
- Musique du ballet Harnasie op. 55 (1923)
- Symphonie nº 4 "Concertante" pour piano et orchestre op. 60 (1932)
- Concerto pour violon nº 2 op. 61 (1933)
[modifier] Pièces pour piano
- Neuf préludes op. 1 (1899-1900)
- Variations en si bémol mineur op.3 (1901-1903)
- Quatre études op. 4 (1902)
- Variations sur un thème populaire polonais en si mineur op. 10 (1900-1904)
- Fantaisie op. 14 (1905)
- Métopes op. 29 (1915)
- Douze études op. 33 (1916)
- Masques op. 34 (1915-1916)
- Trois Sonates :
- Vingt mazurkas op. 50 (1924-1926)
[modifier] Pièces de musique de chambre
- Sonate en ré mineur pour violon et piano op. 9 (1904)
- Trio pour violon, violoncelle et piano op. 16 (1907)
- Romance en ré majeur pour violon et piano op. 23 (1910)
- Nocturne et Tarentelle pour violon et piano op. 28 (1915)
- Mythes pour violon et piano, op. 30 (1915) (Trois poèmes intitulés respectivement « La fontaine d'Aréthuse », « Narcisse », « Dryades et Pan »)
- Quatuor à cordes n°1 op. 37 (1917)
- Trois caprices de Paganini transcrits pour violon et piano op. 40 (1918)
- Quatuor à cordes n°2 op. 56 (1927)
[modifier] Liens externes
- (en) Biographie et œuvres complètes
- PALMER, Christopher. Szymanowski, un compositeur à la croisée des chemins. Trad. de l'anglais [Szymanowski] par M. Tchamitchian-Faure. Arles : Actes Sud, 1987. 176 p.
- SIERPINSKI, Zygmunt. O Karolu Szymanowskim [Au sujet de Karol Szymanowski]. Varsovie : Interpress, 1983. 216 p.
- SZERSNOVICZ, Patrick, BELLAMY, Olivier, ANDERSZEWSKI, Piotr, "Karol Szymanowski : Le génie méconnu", Le monde de la musique, n°299, juin 2005, pp. 46-59.
- ZIELINSKI, Tadeusz. Szymanowski : Liryka i ekstaza [Szymanowski : Lyrique et extase]. Cracovie : Polskie Wydawnictwo Muzyczne, 1997. 370 p.
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