Leadership
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Leadership vient de l'anglais leader, chef (désigné par ses pairs) d'un parti politique en Grande-Bretagne.
Le leadership (de leader et du suffixe : — ship) désigne la qualité, la capacité, l'art à conquérir, exercer et conserver cette fonction de leader. Winston Churchill, leader du parti conservateur, est le meilleur exemple que l'on puisse en trouver, d'autant qu'il a exercé son leadership dans d'autres domaines que la politique intérieure.
« Leader » a été introduit dans la langue française au XIXe siècle et sert à désigner un meneur, un chef de file, un dirigeant de terrain, acteur influent, écouté, conduisant des personnes vers des objectifs, souvent associé à la conduite de changements.
Le leadership tend donc, en français, à définir une capacité à mener des personnes ou des organisations vers l'atteinte d'objectifs. Le leadership est associé à l'aura reconnue à une personne ou à un groupe de personnes dans son aptitude à motiver, impliquer, impulser, guider, inspirer et/ou influencer son entourage.
Pour le psychologue américain contemporain Robert Sternberg [1], le leadership et la créativité sont intimement liés. D'une part, la créativité est une forme de leadership et, d'autre part, une des trois composantes du leadership est la créativité.
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[modifier] Terminologie, usage et champ conceptuel
Leadership n'a pas de traduction en français.
Il désigne les comportements que l'on peut reconnaître à celui qui assure la « fonction du leader »[1]. D'une manière générale, il peut être défini comme "la capacité d'un individu à influencer, à motiver, et à rendre les autres capables de contribuer à l'efficacité et au succès des organisations dont ils sont membres" [2].
"Avoir du leadership", c'est exercer une influence dans une démarche de compétition.
Dans les hiérarchies structurées, le terme peut encore servir pour décrire la seule fonction ou les relations qui autorisent et légitiment l'exercice d'un comportement de leader.
Lorsque seul le pouvoir et son prestige l'intéressent, du fait qu’ils sont le plus souvent hors du champ de la réalité, ils obligent le leadership à glisser sur ces désirs en faisant parfois miroiter la seule possibilité de leur réalisation. Sinon, il trouvera à organiser l’ensemble de ces personnes de sorte à ce qu’elles adoptent une attitude plus réaliste par le choix d’une orientation plus terre à terre de leurs exigences.
Le leadership peut avoir un aspect formel (comme dans la plupart des leaderships politiques ou économiques) et informel (comme dans la plupart des relations d'amitié). Parler de "leadership" (le terme abstrait) plutôt que de l'action de conduire implique généralement que les entités qui assurent le leadership ont des "compétences de leadership".
Plusieurs types d'entités peuvent fournir ou présenter un leadership, réel ou potentiel :
- une personne qui a une fonction ou autorité, comme un président [2]
- une personne qui a une fonction ou un emploi associé à une expertise, compétence, ou expérience, comme un leader d'équipe, un capitaine de bateau, un ingénieur en chef, ou un parent,
- un groupe ou une personne qui est pionnier d'une tendance ou d'un mouvement, comme ceux qui lancent de nouvelles vogues,
- un groupe de personnes respectées, (appelé "groupe de référence" par les sociologues comme les commentateurs économiques ou les porte-paroles de syndicats [3]
Et, par ailleurs :
- un produit qui influence d'autres offres de produit dans un marché concurrentiel.
[modifier] Leadership individuel ou de groupe
Le leadership peut venir d'un individu, d'un groupe de personnes ou même de caractéristiques désincarnées — si ce n'est mystique — d'une figure célèbre (à comparer à un héros). Cependant, il existe d'autres usages du mot leadership sans qu'il y ait un leadership actif, mais auquel des suiveurs montrent un grand respect (souvent issu de la tradition) (à comparer au titre de politesse révérend).
Les suiveurs attribuent souvent au leader un statut ou du prestige. A côté du prestige, rôle accordé quelquefois aux leaders d'opinion, l'usage du terme leadership peut être utilisé pour caractériser l'influence entre compétiteurs, par exemple au sein d'une entreprise ou sur un marché économique ou technique, sans qu'il y ait permanence du leadership. Il peut y avoir un leadership situationnel ou occasionnel. Ainsi on peut apporter une distinction importante entre être dans le commandement et le processus de leadership. Le leadership implique une relation de pouvoir — le pouvoir de diriger les autres à un moment donné ou dans des circonstances précises.
[modifier] Leadership, une capacité
Le leadership est cette capacité, cette aptitude à orienter autour de sa personne les désirs des autres pour les conduire vers une idée, un objectif, une manière de faire, en leur donnant une voie pratique, dans le cadre d'un projet auquel elles adhèrent.
Le leadership peut aussi caractériser une période durant laquelle s’exerce ce leadership, comme dans "durant les années 1940, la Russie était sous le leadership stalinien". La déclinaison de ce type de leadership conditionné dans le temps se fait au travers du leadership par objectif.
[modifier] Différence entre leadership et Führerprinzip
Dans certaines langues, le terme qui désigne le leader et le terme qui désigne le leadership ont des significations très différentes. Il faut aussi noter les différentes connotations d'un synonyme du mot "leader" venant de l'allemand : le mot Führer et les idées qui l'accompagnent sur le Führerprinzip, à la base d'une loi allemande qui fit dépendre les grandes entreprises du pouvoir nazi.
[modifier] Différence entre leadership et charisme
Le charisme est plus marqué par une influence affective, non orientée vers un objectif égocentré. Un leader peut ne pas avoir de charisme.
[modifier] Types de leadership
Par définition, pour qu'il y ait leadership, il faut qu'il y ait des suiveurs.
On peut catégoriser l'exercice du leadership comme réel ou potentiel :
- réel : donner une orientation ou une direction, comme dans la phrase "l'empereur a montré un leadership satisfaisant"
- potentiel : la capacité de diriger, comme dans la phrase "elle pourrait avoir exercé un leadership efficace" ou dans le concept "né pour diriger".
Dans les groupes de contrôle comme les militaires, les partis politiques, les élites de gouvernement, et autres communautés fondées sur les croyances comme les religions ou élans d'entreprises, l'idée de leadership peut devenir un saint graal et les gens peuvent en arriver à attendre une transformation qui est proposée comme issue (individuelle et en même temps intégrée dans une collectivité comme but social) par le leader ; de telles entités peuvent encourager leurs membres à rendre un culte au leadership, à le respecter et s'efforcer à devenir compétent dans ce domaine (que ce soit de façon réaliste ou non).
Idéalement, on ne peut pas acheter ou vendre du leadership dans une structure où les suiveurs risquent leur vie comme par exemple dans l'armée ; au contraire, les leaders doivent justifier leur fonction de commandement dans l'esprit de leurs soldats afin d'obtenir d'eux le meilleur[3]. Dans une telle situation, les suiveurs ne peuvent que se soumettre sans condition ou se révolter.
Sur la base d’une profonde indépendance personnelle bien comprise, les stratégies personnelles dont on peut user pour se protéger contre des attentes irréalistes liées à la croyance dans les leaders sont les suivantes :
-
- maintenir une attitude de questionnement et de scepticisme,
- appuyer la confiance sur ses propres capacités de décision.
- vérifier de manière pratique et précautionneuse les assertions de la doctrine du leader.
Le principe de base restant que le leader représente quelque des gens, et chez eux, qui l'ont posé sur ce piedestal.
On peut également distinguer le leader de considération (centré sur les relations avec les collaborateurs, la confiance et le respect), et le leader centré sur la tâche. Notons qu'un leader n'est pas l'un ou l'autre mais tend plus vers l'une de ces dimensions (dichotomie proposée par Fiedler)
- ↑ mot introduit par Chateaubriand qui a oublié de le franciser
- ↑ House, R. J. 2004: page 15
- ↑ Les harangues de Jules César, dans La guerre des Gaules en sont un exemple pudique ; et plus proche de nous, celles d' Hitler
[modifier] Le paradigme des leaderships multiples
Le paradigme du leadership compris comme ensemble de traits plus ou moins charismatiques permettant dans toutes les situations à un individu de prendre le leadership au sein d'une communauté ou d'un groupe est en train de céder la place à une conception des leaderships multiples voulant qu'il y a plusieurs types de leaderships en fonction du domaine d'action et du niveau hiérarchique
[modifier] Grands leaders et leaders emblématiques
On préférera l'expression « leaders emblématiques » à l'expression « grands leaders ». En effet, cette dernière introduit un biais considérable dans toute réflexion sur le leadership qui devient l'apanage exclusif de certains grands hommes.
[modifier] Bibliographie
- Ken Blanchard et Mark Miller, Comment développer son leadership : 6 préceptes pour les managers, Les Éditions d'Organisation, 2006.
- Dominique Schmauch, Les conditions du leadership. La question de la promesse, de la tension et de l'être, L'Harmrttan, 2005.
- John C. Maxwell, Leadership 101 : Principes de base : Ce que tout leader devrait savoir, Un Monde Différent, 2004.
- John Hersey, Le leadership situationnel,
- John Adair, Great Leaders, The Talbot Adair Press, 1989.
- La psychologie des foules de Sigmund Freud, 1921.
- La psychologie des foules de Gustave Le Bon, 1913.
- La psychologie de masse du fascisme de Wilhelm Reich, 1933.
- La récré expliquée aux parents de Julie Delalande (quel est le chef et son rôle dans les récréations de nos petits) chez Éditions Louis Audigert, 2003 Paris ISBN : 2-84749-035-3