Jules César
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Jules César | ||
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Caius Iulius Caesar IV | ||
Naissance | 12 juillet ou 13 juillet 100 av. J.-C. ou 102 av. J.-C. Rome |
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Décès | 15 mars 44 av. J.-C. Rome |
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Pays | République romaine | |
Titre | Imperator Gaius Julius Caesar Divus ( - ) |
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Dynastie | Julio-Claudiens | |
Successeur | Auguste (empereur) | |
Distinctions | Pater Patriae | |
Autres fonctions | Questeur Édile Curule Pontifex maximus Préteur Consul Dictateur |
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Fils de | Caius Iulius Caesar III et de Aurelia Cotta |
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Conjoint | Cornelie Cinna (-84 à -68) Pompeia Sulla (-68 à -63) Calpurnia Pisonis (-59 à -44) |
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Enfants | Julia Caesaris Ptolémée XV (Césarion) Auguste (par adoption) |
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Jules César (Caius Iulius Caesar IV) est un général, homme politique et écrivain romain, né à Rome le 12 juillet[1] ou le 13 juillet[2] 100 av. J.-C.[3][4][5][6] ou 102 av. J.-C.[7][8] et mort le 15 mars 44 av. J.-C. (aux ides de mars 44 av. J.-C.).[9]
Il est assassiné par une conspiration de sénateurs dans le théâtre de Pompée où se rassemblait le Sénat, le coup fatal vient de son fils adoptif, Brutus. Les derniers mots de César auraient été pour ce dernier « Kaï sù, téknon » (Καὶ σὺ τέκνον), soit « Toi aussi, mon fils » en grec[10], et en latin « Tu quoque, fili mi ». Il fut nommé dictateur à vie, divinisé et sa mort marque la fin de la République romaine, qui, sous le principat de son successeur Auguste, vainqueur de Marc-Antoine dans la seconde guerre civile, laisse place à l'Empire romain.
Sommaire |
Biographie
Origine

César affirmait avoir pour ancêtre Iule (ou Ascagne), fils d'Énée et de Créüse, amené en Italie par son père après la chute de Troie. Ce fondateur d'Albe-la-Longue était considéré comme le créateur de la vieille famille patricienne des Julia. Par ce lignage, César revendiqua lorsqu'il prononça l'éloge funèbre de sa tante Julia une ascendance remontant à Vénus[11].
Les Julii connurent des revers de fortune, et Jules César grandit dans une maison assez modeste du bas quartier de Subure, de mauvaise réputation[12].
La jeunesse de Jules César s'inscrit dans un contexte de violentes luttes politiques qui opposent les optimates aux populares. Les premiers sont favorables à une politique conservatrice et aristocratique qui place le sénat romain au cœur de la politique. Les seconds veulent satisfaire les revendications sociales et accorder plus de place aux provinciaux.
De par ses relations familiales, Jules César se place parmi les populares dans le jeu politique romain. Sa tante Julia fut l'épouse du consul Marius et lui-même épouse en 83 av. J.-C Cornelie Cinna la fille de Cinna. Malgré ces alliances familiales, Jules César ne semble pas s’être joint aux marianistes les plus extrémistes lors de la guerre civile qu’ils menèrent contre Sylla. Il est possible que César ait suivi les modérés lorsqu'ils se rallient à Sylla[13].
L'ascension de César
Menacé par Sylla, il ne doit la vie qu'à de puissantes protections, et se retire à la cour de Nicomède IV, roi de Bithynie.
Il revient à Rome après la mort de Sylla, s'y applique à l'éloquence, et entame la carrière politique (cursus honorum) : questeur en 69 av. J.-C., puis édile en 65 av. J.-C., il capte la faveur du peuple en rétablissant le pouvoir des tribuns de la plèbe et en relevant les statues de Marius. Chargé de l'organisation des jeux, il emprunte massivement pour en donner de spectaculaires.
César se fait élire en 63 av. J.-C. au titre de pontifex maximus grâce à une campagne financée par Crassus. Il dépense d'importantes sommes d'argent et contracte de nombreuses dettes, afin de remporter les suffrages des comices tributes, contre deux rivaux redoutables (Isauricus et Q. Catulus), plus âgés et plus dignes que lui[14], [15]. Selon l'usage, César s'installe dans la demeure du pontife à la Regia, et exercera la fonction de grand Pontife jusqu'à sa mort.
Désigné préteur urbain pour l'année suivante au moment de la conjuration de Catilina (63 av. J.-C.)[16], il ne fait rien pour la prévenir et est soupçonné de connivence[17]. Salluste attribue ces soupçons à des manœuvres calomnieuses de Q. Catulus et C.Pison, adversaires politiques de César. Lors du vote au Sénat sur le sort des complices de Catilina, César s'oppose à leur exécution immédiate en plaidant l'illégalité d'une exécution sans jugement, mais son avis est mis en minorité[18]
- Article détaillé : Conjuration de Catilina.
Envoyé comme propréteur en Bétique (Espagne) en 60 av. J.-C., il ne peut partir qu'après avoir donné des cautions à ses créanciers.[19] Son départ précipité de Rome fut motivé par sa volonté d'échapper à une action judiciaire éventuellement engagée à la fin de sa charge. César veut également porter secours aux alliés de Rome, en Bétique, qui faisaient face à de nombreuses attaques. Après avoir pacifié la province, il revient à Rome afin de briguer la fonction de consul. [20]
Triumvirat et Consulat
- Article détaillé : Premier triumvirat.
À son retour de Bétique, il s'associa avec Pompée et Crassus, et forma avec eux le premier triumvirat. Cet accord secret scellait une alliance entre les trois hommes, chacun s'abstenant de réaliser des actions nuisibles à l'un des trois.[21] Grâce au financement de sa campagne électorale par Crassus, il fut élu consul en 59 av. J.-C., en ralliant notamment à sa cause Lucius Lucceius un de ses éventuels compétiteurs[21]. Durant son mandat, il ne laissa à son collègue Marcus Calpurnius Bibulus qu'une ombre d'autorité. En effet, après l'opposition de Bibulus lors de la promulgation d'une loi agraire, celui-ci fut chassé du forum par les armes. Suite à cet incident, il se retira chez lui jusqu'à la fin de son mandat, laissant le pouvoir à César qui pu l'exercer seul.[22][23] L'auteur romain Suétone rapporte quelques vers décrivant la situation politique :
« Ce que César a fait, qui d'entre nous l'ignore ? - Ce qu'a fait Bibulus, moi je le cherche encore. »
Proconsul en Gaule
- Article détaillé : Guerre des Gaules.
En 58 av. J.-C., à l'issue de son consulat, il est nommé gouverneur de la Gaule cisalpine et de l'Illyrie pour cinq ans, en vertu de la loi Vatinia [24], et reçoit le commandement de trois légions. Il obtient ensuite l'administration de la Gaule transalpine (la Gaule chevelue) par un décret des sénateurs, avec une quatrième légion.[24] L'historien romain Suétone rapporte que César, se vantant devant le Sénat d'être enfin parvenu à ces objectifs, et promettant une victoire éclatante en Gaule, reçut un outrage d'un de ses nombreux adversaires qui s'écria "Cela ne sera pas facile à une femme". César répondit à l'outrage en répliquant que cela n'avait pas empêché Sémiramis de régner sur l'Assyrie, et les Amazones de posséder jadis une grande partie de l'Asie. [24]
Néanmoins, la gloire militaire de César reste modeste en comparaison de son rival Pompée, qui a reçu un triomphe à Rome, en 61 av. J.-C., après sa victoire en Orient contre le roi Mithridate VI Eupator. Cette campagne victorieuse de Pompée a permis à Rome de s'étendre en Bithynie, au Pont et en Syrie. Dès le début de son mandat, il engage la conquête de la Gaule en profitant notamment de la migration des Helvètes en mars 58 av. J.-C.. Cette expédition militaire est motivée par les ambitions politiques de César, mais aussi par des intérêts économiques qui associent les Romains à certaines nations Gauloises clientes de Rome (Eduens, Arvernes, etc). Avant la fin de son premier mandat de gouverneur de la Gaule, en 55 av. J.-C., César traverse la Manche et réalise une première incursion en Bretagne (l'actuelle Grande-Bretagne).[25] En 53 av. J.-C., il se fait proroger dans son gouvernement pour cinq nouvelles années. La défaite et la mort de Crassus, à la bataille de Carrhes contre les Parthes, accentue son opposition contre Pompée qui reste son seul véritable adversaire politique. L'année suivante en 52 av. J.-C., Jules César achéve la guerre des Gaules après une défaite au siège de Gergovie, suivie par une victoire éclatante au siège d'Alésia, ou le proconsul reçoit la rédition du chef gaulois Arverne, Vercingétorix, qui avait fédéré autour de lui les tribus gauloises hostiles à Rome.[26] En 51 av. J.-C., à l'issue de la guerre, Rome affirme sa souveraineté sur les territoires de l'Europe occidentale situés à l'ouest du Danube.
Pour l'auteur romain Plutarque, la conquête de la Gaule fut l'une des plus grande victoire de Rome et place son commandant César au rang des plus illustres généraux romains, tels les Fabius, les Métellus, les Scipions.[27]
« En moins de dix ans qu'a duré sa guerre dans les Gaules, il a pris d'assaut plus de huit cents villes, il a soumis trois cents nations différentes, et combattu, en plusieurs batailles rangées, contre trois millions d'ennemis, dont il en a tué un million, et fait autant de prisonniers. » [27]
La guerre civile

Pompée, jaloux de ses succès, essaya de briser la carrière de son rival par une ruse : une prolongation de cinq ans du gouvernement des Gaules fut bien accordée à César, comme il le demandait, mais à partir de la date de cette décision plutôt qu'à partir de la fin légale du premier mandat de cinq ans. Ainsi, César se serait vu contraint de déposer son imperium et de redevenir simple particulier (donc attaquable en justice) un an avant d'avoir le droit d'être à nouveau consul (un intervalle de dix ans est - en théorie du moins - exigé entre deux consulats). Pompée fit rendre un décret du Sénat qui forçait César à se démettre de son commandement.
Utilisant son prestige acquis lors de la guerre des Gaules, et profitant de la disparition de Crassus, tué par les Parthes, il affronta Pompée dans une lutte d'influence pour le pouvoir absolu. Quand Jules César, à la tête de son armée victorieuse en Gaule, passe les Alpes, revint vers Rome, le sénat romain voulut l'empêcher d'amener toute son armée dans la ville pour son triomphe. Il n'hésita pas alors à outrepasser ses droits, et il décida en 49 av. J.-C. de franchir le Rubicon, rivière marquant la frontière entre l'Italie et les provinces que les consuls en fonction ne pouvaient franchir accompagnés de leur légions, pour s'approcher de Rome. On lui attribue à cette occasion la citation « Alea jacta est » (plus probablement en grec Anerrifthô Kubos, « Le sort en est jeté. »), signifiant qu'il prenait ainsi un risque politique qui relevait du hasard, et qui pourtant lui réussit. [28] [29]
La guerre civile qui s'ensuivit entre les partisans de César et les partisans de Pompée, qui avait pris la fuite, continua : après avoir parcouru l'Italie en vainqueur, il poursuit et bat en Espagne les lieutenants de Pompée.
- Article détaillé : Bataille de Pharsale.
César revint à Rome et parti pour la Thessalie, où il assiégea Pompée durant quatre mois. À la bataille de Pharsale en 48 av. J.-C., il remporta une victoire décisive sur Pompée, forçant ce dernier à s'enfuir en Égypte.
César pourchassa son rival jusqu'à Alexandrie où il le trouva assassiné.[30] L'ancien consul avait, en effet, été tué sur l'ordre du jeune Ptolémée XIII. Une guerre s'engagea alors entre Ptolémée et César, ce dernier voulant venger le sort reservé à Pompée. Le général romain sortit vainqueur de l'affrontement, et détrôna le jeune souverain au profit de Cléopâtre VII et du plus jeune de ses frères.[30], [31]
La dictature
Au commencement de cette guerre, Jules César put imposer au sénat sa nomination aux fonctions dictateur, ce qui lui donnait les pleins pouvoirs. Il obtint également le prænomen d'Imperator, titre qui allait se transmettre par la suite.
D'Égypte il se rendit en Asie (47 av. J.-C.), afin de réprimer Pharnace, fils de Mithridate, qui avait profité de la guerre civile pour reconquérir des territoires et réafirmer son autorité. Le cinquième jour de son arrivée, en quatre heures de combat et en une seule bataille César écrasea et détrôna le roi de Pont[30]. À cette occasion il écrivit au Sénat ces mots célèbres : Veni vidi vici pour exprimer la facilité avec laquelle il était venu à bout de son adversaire.[32]
- Articles détaillés : Bataille de Thapsus et Bataille de Munda.
Puis, il passa en Afrique, où il détruisit à la bataille de Thapsus l'armée républicaine que commandaient Metellus Scipion et Caton d'Utique (46 av. J.-C.)[33] ; et de là en Espagne, où il battit le jeune Pompée à la bataille de Munda et acheva d'anéantir le parti pompéien[30].
Revenu à Rome, il y reçut le triomphe et se fit décerner la dictature pour dix ans (45 av. J.-C.). Maître enfin du pouvoir absolu, César ne s'en montra pas indigne : il pardonna à ses ennemis, embellit Rome, fit creuser un port à l'embouchure du Tibre, releva Corinthe et Carthage, réforma les lois, fit adopter un nouveau calendrier[34][35], et créa un grand nombre d'établissements utiles.
L'assassinat
Cependant, les républicains, qui l'accusaient de vouloir se faire roi, formèrent une conspiration contre lui, et ils le tuèrent au milieu du sénat aux Ides de mars (15 mars de l'an 44 av. J.-C.): il tomba percé de 23 coups de poignard[10]. Parmi les principaux conjurés était Marcus Junius Brutus, qu'il avait comblé de bienfaits.
- Article détaillé : tu quoque mi fili.
Funérailles et testament
César désigna dans son testament trois héritiers, les petits-fils de ses soeurs, à savoir Gaius Octavius, Lucius Pinarius et Quintus Pedius. Il légua les trois quarts de son héritage au premier et le quart restant aux deux autres. Dans la dernière clause de son testament, César adopta Gaius Octavius, le futur empereur Auguste, et lui donna son nom. Enfin, il légua au peuple romain ses jardins près du tibre et trois cents sesterces par tête.[36]
Un bûcher fut élévé sur le champ de Mars, près du tombeau de Julie. César était placé sur un lit d'ivoire couvert de pourpre et d'or, avec à la tête du lit un trophée et les vêtements que celui-ci portait lorsqu'il fut assassiné. [37]
Après César
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Le complot n'atteignit cependant pas ses objectifs. Après la mort de César, il y eut encore 15 ans de guerre civile. L'État romain, après la constitution du second triumvirat dont Octavien, petit-neveu et fils adoptif de Jules César, était membre, finit par devenir, en 31 av. J.-C., un Empire. Octavien devenu Auguste en fut le premier empereur, et le Sénat ne retrouva jamais tous les droits que Jules César lui avait pris, même si Auguste fut plus conciliant.
Comme Auguste et tous les empereurs à sa suite, Jules César fut divinisé après sa mort.
César avait été marié trois fois : de Cornelie, sa 1e femme, il avait eu une fille Julie, qu'il maria à Pompée. Il eut aussi avec Cléopâtre un fils illégitime, Ptolémée XV, dit Césarion. Cette absence de descendant mâle légitime lui fit adopter son petit-neveu Octave.
Jules César écrivain

César n'était pas seulement un grand général et un grand homme d'État, il excellait également dans l'art oratoire et dans l'écriture. Des divers écrits qu'il avait composés, il ne nous reste que ses Commentaires (Commentarii rerum gestarum) :
- De Bello Gallico, « Commentaires sur la Guerre des Gaules », relatant la campagne de César en Gaule.
- De Bello ciuile, « Commentaires sur la Guerre civile », relatant la guerre civile contre Pompée.
Ces œuvres constituent le modèle du genre des mémoires historiques.
On y joint généralement , les ouvrages suivants même si ils ont probablement été rédigés par Aulus Hirtius :
- De Bello Alexandrino, « Sur la guerre d'Alexandrie », relatant la campagne de César à Alexandrie.
- De Bello Africo, « Sur la guerre d'Afrique », relatant la campagne de César en Afrique du nord.
- De Bello Hispaniensis, « Sur la guerre d'Hispanie », relatant la campagne de César dans la péninsule ibérique.
César écrivit aussi en -45 l' Anticato, réplique au panégyrique que Cicéron prononça en faveur de Caton d'Utique, "le dernier républicain". Cet ouvrage, aujourd’hui perdu, est connu par les citations de Cicéron (ad Atticum, 13, 50, 1), Tacite (Annales, 4, 34), Suétone (Caesar, 56, 3), Plutarque (Caesar, 54), Appien, Juvénal et Dion Cassius.
Enfin et plus curieusement, César rédigea un traité de grammaire De analogia, en 2 livres, dans lequel il expose des théories grammaticales argumentées sur l'analogie (d'où le titre de l'ouvrage).
L'héritage de César
Les réformes politiques
Les réalisations architecturales
Les monnaies
Les guerres civiles menées par César lui imposent de forts besoins financiers, pour entretenir de plus en plus de légions, qui se déplacent d’un secteur à l’autre de l’Empire. Il se dote donc à partir de 49 av. J. C. d’un atelier monétaire qui suit ses déplacements sur les théâtres d’opération, et frappe les espèces monétaires dont il a un besoin croissant. Cette pratique n’est pas nouvelle, le Sénat romain l’avait autorisé pour les grands corps expéditionnaires de Lucullus ou de Pompée en Orient[38], mais César se l’arroge en s’emparant de la réserve d’or de la République. De surcroît, César apporte deux grandes innovations, qui servent sa politique, que ses successeurs Octave et Marc Antoine pérenniseront, et qui s’institutionnaliseront sous l’Empire romain :
- la frappe de monnaie en or
- la figuration de son portrait sur les monnaies
Rome n’avait émis de monnaies en or que temporairement, essentiellement aux moments les plus difficiles de la seconde guerre punique et en puisant dans les réserves de métal précieux thésaurisées par le Sénat[39] . L’émission d’aureus renoue donc avec l’idée de puiser dans les réserves pour sauver la République. De plus, la forte valeur de cette monnaie (un aureus pour 25 deniers d’argent) facilite les importantes gratifications aux soldats de César et contribue à leur prestige.
Les motifs qui apparaissent sur les monnaies émises par César participent à sa propagande : outre son nom ou son portrait, une première sous la République, figurent principalement les motifs suivants[40] :
- Vénus, de profil ou en pied, que César présente comme son ancêtre, est le thème le plus fréquent[41]
- des accessoires du culte, qui rappellent sa piété et ses qualités de d’augure et de pontifex maximus,
- des Victoires, des enseignes militaires, et des trophées de victoire contre les Gaulois
- Articles connexes : Monnaie romaine et économie romaine.
Le calendrier
César a donné son nom de famille au calendrier julien, issu du calendrier romain qu'il fit réformer pour que la durée moyenne de l'année soit exactement de 365,25 jours, meilleure approximation connue à l'époque. L'historien romain Suétone précise cette modification du calendrier effectuée par César :
« Il régla l'année sur le cours du soleil, et la composa de trois cent soixante-cinq jours, en supprimant le mois intercalaire, et en augmentant d'un jour chaque quatrième année. Pour que ce nouvel ordre de choses pût commencer avec les calendes de janvier de l'année suivante, il ajouta deux autres mois supplémentaires, entre novembre et décembre, à celle où se fut cette réforme; et elle fut ainsi de quinze mois, avec l'ancien mois intercalaire, qui, selon l'usage, s'était présenté cette année-là. »[34]
Le titre de Caesar
Le nom de César, pris par Octave comme fils adoptif de J. César, devint par la suite un titre que portèrent tous les empereurs et les princes romains, quoique étrangers à la famille des Césars. Il fut ensuite attribué aux héritiers présomptifs de l'empire, usage qui devint une règle à partir de Dioclétien. Depuis cette époque les empereurs prirent le titre d'Auguste. et s'adjoignirent avec le titre de César un prince qui devait leur succéder. Il a aussi donné le nom « Kaiser » en allemand, ainsi que celui de « Tsar » (ou « Czar ») en russe.
Étymologie du nom César
Certains auteurs ont avancé que le surnom de Caesar pourrait venir du fait que César, ou un de ses ascendants, soit né par césarienne (caesar, aris : enfant né par incision).[42] La naissance de César, lui-même, par césarienne dénote une méconnaissance de l'histoire romaine, car le surnom de César fut porté par d'autres membres de la gens Julia, dont un consul en 91 av. J.-C. (Sextus Julius Caesar III).
Une tradition populaire postule que c'est à la suite d'un exploit accompli pendant la Première Guerre punique par un représentant de la gens Julia, qui avait vaincu au cours d'un combat un éléphant de l'armée carthaginoise, en lui tranchant les jarrets, qu'on l'aurait honoré du surnom de Caesor, « trancheur ». Puis le terme punique késar, « éléphant », donna caesar, et le sobriquet devint héréditaire. La découverte de monnaies émises au début de la guerre civile, représentant un éléphant piétinant un serpent (ou un carnyx) au-dessus du nom "Caesar", semble étayer cette thèse. Cet ancêtre glorieux serait à placer aux environs de 250 av. J.-C.. Mais le premier membre de la gens Julia à être enregistré de manière historiquement fiable est Sextus Julius Caesar qui fut préteur en 208 av. J.-C..
Enfin, une dernière hypothèse émise par Sextus Pompeius Festus[43] considère que le premier César de la gens Julia aurait eu été surnommé ainsi à cause d'une abondante chevelure. En effet, le terme latin caesariati signifie chevelus.
L'auteur latin Spartianus dans son ouvrage Vie d'Aelius Verus, fait une synthèse des différentes origines possibles du nom César:
« Les conjectures auxquelles a donné lieu le nom de César, le seul titre qu'ait porté le prince dont j'écris la vie, me paraissant devoir y être rapportées, je dirai que, suivant l'opinion des plus doctes et plus savants auteurs, ce mot vient de ce que le premier qui fut ainsi nommé avait tué dans un combat un éléphant, animal appelé Caesa dans la langue des Maures ; ou de ce qu'il fallut, pour lui donner le jour, faire à sa mère, qui était morte avant de le mettre au monde, l'opération appelée césarienne ; ou de ce qu'il naquit avec de longs cheveux ; ou enfin de ce que ses yeux étaient d'un bleu céleste et d'une vivacité extraordinaire. Mais il faut proclamer heureuse la nécessité, quelle qu'elle fût, de créer un nom devenu si fameux, et qui durera l'éternité du monde. »
Œuvres inspirées par la vie de César
Jules César fait partie des personnages historiques les plus souvent repris dans la culture mondiale.
Œuvres anciennes
Les Commentaires de César ont été très souvent imprimés : les meilleures éditions citées au XIXe siècle par le Dictionnaire Bouillet sont celles de :
- John Greaves, Utrecht, 1697 ;
- de Jeremias Jacob Oberlin, Leipzig, 1805 ;
- de Nicolas-Éloi Lemaire (dans les Classiques latins), 1819-1822 ;
- de Franz Oudendorp, Stuttgart, 1822 ;
- de Christian Schneider, Hall, 1840-1852.
Ils ont été traduits en français par :
- Nicolas Perrot d'Ablancourt, 1650 ;
- Lancelot Turpin de Crissé, 1785 ;
- Jean Le Déist de Botidoux, 1809 ;
- Nicolas-Louis Artaud, 1828 ;
- Charles Louandre, 1857.
- il inspira à William Shakespeare, l'une de ses plus célèbres tragédies.
- Jules César en Égypte, opéra de Haendel, a été créé à Londres en 1736 au théâtre Haymarket.
Œuvres modernes
- Plus récemment, la série télévisée Rome, coproduite par HBO et la BBC, retrace (de façon assez correcte historiquement, bien que simplifiée) son parcours en tant que dictateur.
- Au cinéma, il eut droit à son péplum et a aussi été décliné sur le ton du burlesque, comme dans le film Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ où il est interprété par Michel Serrault
- ou du comique plus classique dans Astérix et Obélix contre César.
- D'innombrables historiens ont entrepris des biographies de Jules César, on peut citer Suétone parmi les plus anciens, Joël Schmidt, Robert Étienne et Max Gallo parmi les contemporains. Sa vie a été reprise de façon plus romancée par Colleen McCullough.
Citations
Plusieurs phrases attribuées à Jules César sont passées à la postérité :
- « Les hommes croient en ce qu'ils désirent ».
- « Le danger que l'on pressent, mais que l'on ne voit pas, est celui qui trouble le plus ».
- « Je poursuivrai ma chance jusqu’au fond de l’eau ».
- « J'aimerais mieux être le premier dans un village que le second à Rome ».
- « La femme de César ne doit pas être soupçonnée ».[44]
- « Alea jacta est ». (le sort en est jeté) [45] [46]
- « Veni vidi vici ». (Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu) [47]
- « Tu quoque mi fili ». (Toi aussi mon fils) [10]
Galerie
Portraits
Représentations de César
Fontaine de César à Olomouc |
Notes et références
- ↑ Macrobe, Saturnales, I , 12 :
« Au mois de juin succède celui de juillet, qui, se trouvant le cinquième selon la division de Romulus, d'après laquelle l'année commence par le mois de mars, est appelé quintilis, et qui, après que Numa eut placé avant mars, janvier et février, ne se trouvant plus le cinquième, mais le septième, conserva néanmoins sa dénomination. Mais dans la suite, d'après une loi portée par le consul M. Antonius, fils de Marcus (Marc-Antoine), ce mois fut appelé Julius, en l'honneur du dictateur Jules César, qui naquit dans le même mois, le quatrième jour des ides quintiles. »
- ↑ Dion Cassius (XLVII, 18, 6) raconte que les jeux en l'honneur d'Apollon tombant le jour de l'anniversaire de César, les triumvirs ordonnèrent en 42 de le célébrer la veille car les Livres Sibyllins interdisaient que l'on fêtât ce jour-là un autre dieu qu'Apollon. La veille, c'est-à-dire le 12. Pour Cassius Dion, César était donc né le 13.
- ↑ Velleius Paterculus, Histoire romaine Livre II,41,2 :
« Il avait environ dix-huit ans à l'époque où Sylla s'empara du pouvoir et, comme les lieutenants et les partisans de Sylla, plus que leur chef lui-même, le recherchaient pour le tuer, il changea de costume et prenant un vêtement peu en rapport avec sa condition, s'échappa de Rome pendant la nuit. »
- ↑ Plutarque, Vie de César, LXXV :
« César mourut âgé de cinquante-six ans, et ne survécut guère que de quatre ans à Pompée. »
- ↑ Suétone, Vie des douze César - César, 88 :
« Il périt dans la cinquante-sixième année de son âge, et fut mis au nombre des dieux, non seulement par le décret qui ordonna son apothéose, mais aussi par la foule, persuadée de sa divinité. »
- ↑ Appien, Guerres Civiles, livre II, 149 :
« Toutefois César, méprisant ces prédictions, malgré l'assurance avec laquelle le devin les lui adressait, ainsi que les autres présages dont j'ai parlé, s'en alla et périt, à l'âge de cinquante-six ans. »
- ↑ Eutrope, Abrégé d'Histoire Romaine, livre VI, 24 :
« Dès son retour à Rome l'année suivante, César se fit lui-même consul pour la 4ème fois et partit immédiatement pour l'Espagne où les fils de Pompée, Cnaeus et Sextus, avaient déclenché une formidable guerre. De nombreux engagements eurent lieu, le dernier à proximité de la ville de Munda, dans lequel César fut si près d'être battu que, voyant ses armées céder, il fut enclin à se tuer, afin qu'au moins, après tant de gloire à la guerre, il ne tombât pas, à l'âge de cinquante-six ans, aux mains de jeunes hommes. »
- ↑ Les conditions d'âge pour accéder aux différentes magistratures du cursus honorum semblent démontrer que César serait né en 102 av. J.-C.
Titre Année Âge mini requis Si né en 100 Si né en 102 édile 65 37e année 35e année 37e année prêteur 62 40e année 38e année 40e année consul 59 43e année 41e année 43e année - ↑ Plutarque, Vie de César, 69, 70
- ↑ 10,0 10,1 10,2 Suétone, Vie des douze Césars - César, 82
- ↑ Suétone, Vie des douze Césars - César, 6
- ↑ Suétone, Vie des douze Césars - César, 46
- ↑ Hypothèse émise par François Hinard, Sylla, Fayard, 1985, (ISBN 2-213-01672-0 )p 130
- ↑ Suétone, Vie des douze Césars - César, 13
- ↑ Plutarque, Vie de César, 7
- ↑ Suétone, Vie des douze Césars - César, 14
- ↑ Suétone, Vie des douze Césars - César, 17
- ↑ Salluste, Conjuration de Catilina, XLIX et LI
- ↑ Plutarque, Vie de César, 12
- ↑ Suétone, Vie des douze Césars - César, 18
- ↑ 21,0 21,1 Suétone, Vie des douze Césars - César, 19
- ↑ Plutarque, Vie de César, 14
- ↑ Suétone, Vie des douze Césars - César, 20
- ↑ 24,0 24,1 24,2 Suétone, Vie des douze Césars - César, 22
- ↑ Jules César, La Guerre des Gaules - Livre IV
- ↑ Plutarque, Vie de César, 30
- ↑ 27,0 27,1 Plutarque, Vie de César, 16
- ↑ Suétone, Vie des douze Césars - César, 32
- ↑ Plutarque, Vie de César, 37
- ↑ 30,0 30,1 30,2 30,3 Suétone, Vie des douze Césars - César, 35
- ↑ Plutarque, Vie de César, 55
- ↑ Plutarque, Vie de César, 56
- ↑ Plutarque, Vie de César, 58
- ↑ 34,0 34,1 Suétone, Vie des douze Césars - César, 40
- ↑ Plutarque, Vie de César, 65
- ↑ Suétone, Vie des douze Césars - César, 83
- ↑ Suétone, Vie des douze Césars - César, 84
- ↑ Georges Depeyrot, La monnaie romaine : 211 av. J.-C. - 476 apr. J.-C., Errance, 2006, (ISBN 2877723305)
- ↑ Le numismate Henri Cohen recense toutefois une émission en or du proconsul Pompée conduisant son quadrige de triomphe en 67 av. J.C. (Pompée C19). Cette émission en or ne connut pas de suite.
- ↑ Henry Cohen, Description historique des monnaies frappées sous l'Empire Romain, monnaies de César, Paris, 1892,
- ↑ Environ 10% des émissions, selon Georges Depeyrot, cf.ouvrage précité
- ↑ Selon Pline l'Ancien, Histoires Naturelles livre VII, le nom proviendrait d'un ancêtre né par "césarienne".
« Les enfants dont les mères meurent en leur donnant le jour, naissent sous de meilleurs auspices : c'est ainsi que naquit Scipion l'Africain l'ancien, et le premier des Césars, ainsi nommé de l'opération césarienne qu'on fit à sa mère. »
- ↑ Sextus Pompeius Festus De la signification des mots, livre III
- ↑ Cicéron, Lettres à Atticus 1.13; Plutarque, Vie de César 9-10-11; Dion Cassius, Histoire romaine 37.45; Suétone, Vie des douze Césars - César 6.2
- ↑ Suétone, Vie des douze Césars - César, 32
- ↑ Plutarque, Vie de César, 37
- ↑ Plutarque, Vie de César, 56
Chronologie
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Voir aussi
Bibliographie
Auteurs de l'Antiquité
- Plutarque, Vie de César Vie de César;
- Suétone, Vies des douze Césars, livre I
- L'ouvrage une Vie de César, attribuée à Julius Celsus, auteur presque contemporain, mais qui est de Pétrarque.
Auteurs modernes
- « Jules César », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- C. Iulii Caesaris Commentariorum de bello Gallico, libri VIII, Civili Pompeiano, lib. III, Alexandrino, lib. I, Africano, Lib. I. Hispaniensi, lib. I. (…). Lugduni, apud Seb. Gryphium (Lyon, Sébastien Gryphe), 1547 ;
- Napoléon Ier a dicté à Sainte-Hélène un Précis des guerres de César, Paris, 1836.
- Napoléon III a écrit une Histoire de Jules César, 1865.
- Jérôme Carcopino, Jules César ;
- Luciano Canfora, Jules César, le dictateur démocrate ;
- Max Gallo, Cesar Imperator ;
- Yann Le Bohec, César chef de Guerre.
- Gérard Walter, César, Marabout, 1980.
Articles connexes
- République romaine
- Guerre des Gaules
- Commentaires sur la Guerre des Gaules
- Commentaires sur la Guerre civile
- Bataille de Pharsale
- Gaule
- Premier triumvirat
Liens externes
- C. Julius Caesar, " Jules César "
- Histoire romaine, Jules César
- Biographie
- La guerre des Gaules sur Ebooks libres et gratuits
- Jules César
- Caius Julius Caesar
- Traduction de la Guerre des Gaules de César : Université catholique de Louvain - Bibliotheca Classica Selecta
- Traduction de la Guerre civile de César : Université catholique de Louvain - Bibliotheca Classica Selecta
- Renée Dunan, Le sexe et le poignard. La vie ardente de Jules César, Éditions de l’Épi, Paris, 1928, 252 pages.
- César franchissant le Rubicon, récit de Plutarque (Version audio et vidéo)
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