Licteur
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Dans la Rome Antique, les licteurs sont l'escorte des magistrats qui possèdent l'imperium, c'est-à-dire le pouvoir de contraindre et de punir. Ces magistrats sont l'édile, le préteur et le consul en temps normal, et le dictateur en temps exceptionnel. À la fin de la République, les Vestales sont aussi accompagnées des licteurs.
Les licteurs sont chargés de protéger et d'exécuter les décisions coercitives des magistrats. Leur attribut principal, le faisceau de verges entourant une hache, est leur instrument de contrainte : soit pour une punition corporelle, les verges, soit pour une mise à mort par décapitation : la hache.
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[modifier] Des gardes du corps
Les licteurs trouvent leur origine dans la Rome royale, qui l'a peut-être copiée des Étrusques : selon Silius Italicus, les licteurs et les faisceaux seraient d’origine étrusque, et auraient été introduits par la cité de Vetulonia (en étrusque Valtuna, actuellement Poggio Colonna, près de Grosseto). Cette assertion semble confirmée par la découverte dans un ancien tombeau étrusque de Vetulonia (dit « tomba del littore ») des restes d’un faisceau, d’où émergeait une hache à deux fers. L’interprétation de cet unique vestige à la lumière d’un texte ancien est de nos jours considérée avec prudence.
Le nombre de licteurs précédant chaque magistrat varie en fonction de son importance : deux pour les édiles curules, six pour le préteur (deux seulement à Rome), douze pour chaque consul. Le dictateur rassemble les licteurs des deux consuls, soit vingt-quatre au total.
[modifier] Recrutement
Leur recrutement est incertain : il est sûr qu'il ne se faisait que parmi les hommes libres, peut-être uniquement parmi la plèbe. En tout cas, les licteurs étaient tous citoyens romains, car ils portaient la toge à l'intérieur du pomœrium, l'enceinte sacrée de Rome.
Ils étaient choisis en raison de leur physique à la hauteur de la tâche, soit par le magistrat, soit tirés au sort. Ils recevaient un fort salaire (600 sesterces à la fin de la République), étaient exemptés du service militaire, et organisés en corporations.
[modifier] Tâches des licteurs
Les licteurs marchent en file par un, et précèdent le magistrat qu'ils accompagnent, lui ouvrant un passage dans la foule romaine. Tite-Live dans son Histoire romaine rapporte plusieurs occasions où le magistrat donne ordre à ses licteurs de se saisir d'un contestataire ou d'un récalcitrant. Les licteurs lui arrachent alors ses vêtements et le battent avec leurs verges.
Lorsque deux magistrats se croisent, les licteurs du magistrat de rang inférieur abaissent leurs faisceaux, en signe de respect. Ils procèdent de même s'ils croisent le chemin d'une vestale. Ce geste d'abaisser les faisceaux n'est toutefois pas connu avec précision ; en l'absence de représentation, on ne peut que faire des hypothèses : il est peut-être exécuté de façon similaire à l'actuel "Déposer armes !" des militaires.
[modifier] Evolution des licteurs
À la fin de la République, les licteurs sont remplacés pour leur rôle de protections par une garde militaire plus nombreuse, qui préfigure la garde prétorienne. Ils conservent un rôle de marque honorifique pour les magistrats, étendu aux vestales à la fin de la République, puis sous l'Empire aux seviri augustales, prêtres du culte impérial, qui sont précédés dans leur déplacement par un licteur[1].
[modifier] Faisceaux de licteur et République française
La Révolution française a utilisé des références à la République romaine antique dans son imagerie. On trouve toujours les faisceaux de licteurs dans les Armoiries de la République française. Le président Valéry Giscard d'Estaing les a fait figurer également sur son drapeau présidentiel.
[modifier] Notes
- ↑ Pétrone, Satyricon, 65
[modifier] Voir aussi
- imperium : le pouvoir des consuls et des préteurs ;
- Fascisme : l'idéologie nationaliste italienne tire son nom de l'instrument des licteurs ;
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