Loi du maximum général
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Promulguée par la Convention le 29 septembre 1793, la loi du maximum général fait suite à la « loi du maximum », en date du 4 mai 1793, instituant le maximum décroissant du prix des grains. Confrontés à la hausse vertigineuse des prix provoqués par la dépréciation des assignats, les sans-culottes parisiens imposèrent à la Convention nationale cette loi fixant des maxima pour les prix des denrées de première nécessité et bloquant les salaires pour tenter de remédier à la disette qui sévit dans la France révolutionnaire assiégée.
Variable selon les régions, le prix maximum pour les denrées de première nécessité était en général supérieur d’un tiers aux prix courants de 1790. Quant au maximum des salaires, il était de moitié supérieur au niveau moyen de 1790.
L’élément humain fit que cette première tentative d’économie dirigiste de la part d’un gouvernement produisit des effets contraires aux résultats escomptés. Les paysans se mettant à dissimuler leurs récoltes pour ne pas avoir à les vendre à bas prix et les spéculateurs se précipitant pour acquérir tout ce qu’ils pouvaient, il en résulta une pénurie sans précédent aggravée par le fait que le blocage des salaires était, quant à lui, beaucoup plus facile à faire appliquer.
La tentative de la Convention d’empêcher l’insuccès de la loi du maximum général par la répression en emprisonnant et en guillotinant les contrevenants contribua à en faire, avec la guillotine et l’assignat, un des symboles honnis de la Terreur. Elle provoqua un mécontentement général qui entraîna son abolition, le 24 décembre 1794, par la Convention thermidorienne.
Cette mesure économique désastreuse a produit un contrecoup heureux pour les historiens : recensant les denrées en circulation dans la France révolutionnaire, les « tableaux des maximum » dressés à cette occasion constituent une ressource inestimable pour les historiens de la gastronomie française dans l’inventaire de son patrimoine culinaire.
[modifier] Bibliographie
- Pierre Caron, La Défense nationale de 1792 à 1795, Paris, Hachette, 1912.
- Daniel Guérin, La Lutte de classes, sous la Première République, 1793-1797. Par Daniel Guérin, Paris, Gallimard 1968.
- Georges Lefebvre, Questions agraires au temps de la terreur, Paris, H. Potier, 1954.
- Albert Mathiez, Annales historiques de la Révolution française, Paris, Firmin-Didot, 1932.
- Albert Soboul, La Ire République, 1792-1804, Paris, Calmann-Lévy, 1968.
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