Maurice Schumann
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Robert Schumann, né le 10 avril 1911 à Paris, décédé le 10 février 1998 dans sa ville natale, est un homme politique et journaliste français.
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[modifier] Jeunesse
Il étudie aux lycées Janson-de-Sailly et Henri-IV puis à la faculté de lettres. Entré dans le journalisme, ses articles sont publiés dans Grand Reportage, Sept, Temps présent, La Vie intellectuelle, l’Aube, Réalités et Entreprise.
[modifier] Ici Londres, les Français parlent aux Français…
Engagé volontaire en 1939, il rejoint le général de Gaulle en juillet 1940 et devient le porte-parole de la France libre. On entend sa voix familière sur les ondes de Radio Londres de la BBC. Il prend part à la bataille de France, d’abord avec l’armée britannique, puis avec la 2e D.B. Il préside le Mouvement républicain populaire de 1945 à 1949.
De Gaulle dit de lui : il fut l'un des premiers, l'un des meilleurs, l'un des plus efficaces.[1]
[modifier] Entre démocratie-chrétienne et gaullisme
Député MRP, puis UDR, du Nord de 1945 à 1973. Il a été de 1957 à 1967, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Battu aux élections de 1973, il est sénateur UDR et RPR du Nord en septembre 1974, vice-président du Sénat de 1977 à 1983, réélu sénateur en 1983 et en 1992, président de la Commission des Affaires culturelles du Sénat de 1986 à 1995. Il siège jusqu'à sa mort dans la Haute Assemblée.
[modifier] Ministre de la IVe et de la Ve
Il a occupé plusieurs fonctions ministérielles : secrétaire d’État aux Affaires étrangères dans les cabinets Pleven, Faure, Pinay, Mayer et Laniel de 1951 à 1954. Avec la Ve République, il devient ministre de l’Aménagement du territoire de Georges Pompidou en avril 1962 mais il quitte le gouvernement dès le mois suivant, après la conférence de presse du général de Gaulle sur l’Europe, avec les autres ministres MRP, demeurant toutefois dans la majorité. Il est ensuite ministre d’État chargé de la Recherche scientifique et des questions atomiques de Georges Pompidou (1967-1968), ministre d’État chargé des Affaires sociales de Maurice Couve de Murville (1968-1969), où il était fier d'avoir été le seul ministre chargé de la famille de son époque à ne pas avoir fait baisser les allocations familiales.
[modifier] Ministre des Affaires étrangères de Pompidou
Le poste de ministre des Affaires étrangères est le dernier de sa carrière gouvernementale. Il est chef de la diplomatie française de 1969 à 1973 dans les gouvernements de Jacques Chaban-Delmas et de Pierre Messmer. Chaban-Delmas lui annonce en ces termes sa nomination : « il nous faut à la fois assurer la continuité du gaullisme et donner un nouveau départ à l'Europe, tu es notre homme. » Pendant son passage au Quai d'Orsay, le Royaume-Uni entre dans la Communauté économique européenne (Europe des Neuf). Il se rend en Chine et Mao lui dit : « vous direz aux maoïstes français qu'ils veuillent bien me lire avant de m'invoquer ! ». Aux côtés de Pompidou, il assiste au lancement d'une fusée à Baïkonour. Il renoue aussi avec l'Algérie lors d'une visite à Boumedienne. Auprès de Nixon, il plaide pour une Europe européenne.
Il quitte le Quai d'Orsay après son échec aux élections législatives.
Le « plus européen des gaullistes et le plus gaulliste des Européens », Maurice Schumann s'oppose pourtant au Traité de Maastricht en 1992 puis fonde l'Alliance pour la souveraineté de la France.
Élu à l’Académie française le 7 mars 1974, il échoua dans la conquête de la mairie de Lille en 1977 contre Pierre Mauroy ; passionné de bridge, Omar Sharif raconte dans son livre le tournoi qu'ils avaient joué ensemble.
[modifier] Récapitulatif de ses mandats
[modifier] Fonctions gouvernementales
- Secrétaire d'État aux Affaires étrangères du gouvernement René Pleven (2) (du 11 août 1951 au 20 janvier 1952)
- Secrétaire d'État aux Affaires étrangères du gouvernement Edgar Faure (1) (du 20 janvier au 8 mars 1952)
- Secrétaire d'État aux Affaires étrangères du gouvernement Antoine Pinay (du 14 mars 1952 au 8 janvier 1953)
- Secrétaire d'État aux Affaires étrangères du gouvernement René Mayer (du 10 janvier au 28 juin 1953)
- Secrétaire d'État aux Affaires étrangères des gouvernements Joseph Laniel (du 2 juillet 1953 au 18 juin 1954)
- Ministre délégué auprès du Premier ministre, pour l'Aménagement du territoire du gouvernement Georges Pompidou (1) (du 14 avril au 16 mai 1962)
- Ministre d’État, chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales du gouvernement Georges Pompidou (4) (du 6 avril 1967 au 31 mai 1968)
- Ministre d’État, chargé des Affaires sociales du gouvernement Georges Pompidou (5) (du 31 mai au 10 juillet 1968)
- Ministre d’État, chargé des Affaires sociales du gouvernement Maurice Couve de Murville (du 12 juillet 1968 au 20 juin 1969)
- Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Jacques Chaban-Delmas (du 22 juin 1969 au 6 juillet 1972)
- Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Pierre Messmer (1) (du 6 juillet 1972 au 15 mars 1973)
[modifier] Autres fonctions et mandats
- Président de parti, le Mouvement républicain populaire de 1945 à 1949
- Député du Nord de 1945 à 1973
- Sénateur du Nord de 1974 à 1998
- Académicien, élu au 13ème Fauteuil, en 1974
[modifier] Å’uvres
- Honneur et patrie (1946)
- Le vrai malaise des intellectuels (1957)
- Le rendez-vous avec quelqu'un (1962)
- Armées d'aujourd'hui
- Les flots roulant au loin (1973)
- La mort née de leur propre vie (1974)
- Angoisse et certitude (1978 ; Grand Prix Catholique de Littérature)
- Un certain 18 juin (1980)
- Une grande imprudence (1986)
- La victoire et la nuit (1989)
- Bergson ou le retour de Dieu (1999)
[modifier] Décorations
- Compagnon de la Libération
- Croix de guerre
- Chevalier de la Légion d’honneur
[modifier] Notes et références
- ↑ En 1946, le colonel Passy accusa Maurice Schumann de n'avoir pas osé sauter en parachute. Ce dernier, ulcéré demanda au général de Gaulle de lui donner un signe de sympathie. De Gaulle lui répondit dans une lettre dont Le Canard enchaîné connut le texte et qu'il publia le 6 novembre 1946 :
- Vous attribuez trop d'importance à l'affaire. On a vu des gens très braves au feu qui reculaient au moment de sauter en parachute. Vous avez eu tort de vous mettre en avant pour cette mission de Bretagne, car, pendant 4 ans, vous n'avez pas bougé.
- Quant à la lettre de Passy, voici ma façon de penser : Il vous a outragé, mais il faut reconnaître que sa fureur est explicable. Il a répondu par l'outrage à l'infamie. L'infamie c'est le fait de lui avoir refusé un jugement. Infamie à laquelle votre parti a contribué activement ou passivement car le président du Conseil, le ministre des Armées et le ministre de la Justice sont tous les trois MRP jusqu'à preuve du contraire. Voilà ce qu'il arrive dans un régime où la justice elle-même est politique. Je souhaite qu'on mette fin à cette affaire pour l'honneur de tous ceux de la Résistance
Précédé par | Maurice Schumann | Suivi par |
Michel Debré | Ministre français des Affaires étrangères 1969-1973 |
André Bettencourt |
Précédé par Wladimir d'Ormesson |
Fauteuil 13 de l'Académie française 1974-1998 |
Suivi par Pierre Messmer |
Catégories : Personnalité de la Quatrième République • Député de la Quatrième République française • Personnalité de la Cinquième République • Ancien député de la Cinquième République • Ancien sénateur du Nord • Personnalité du Mouvement républicain populaire • Ministre français des Affaires étrangères • Ministre français du Travail (ou des Affaires Sociales) • Ministre français de la Recherche • Gaullisme • Membre de l'Académie française • France libre • Compagnon de la Libération • Lauréat du Concours général • Joueur de bridge • Naissance en 1911 • Décès en 1998