Mezoued
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le mezoued ou mezwed est un instrument de musique traditionnel de Tunisie et, par métonymie, une forme de la musique populaire tunisienne.
Il s'agit d'un type de cornemuse, d'une longueur totale de 64 cm, répandu en Tunisie mais aussi utilisé en Algérie et en Libye. D'origine bédouine, cet instrument se serait diffusé des campements nomades vers les campagnes puis les villes.
Le terme est dérivé du mot arabe mizwij qui signifie double. En effet, cet instrument à vent est composé d'un chalumeau double, de 2 pavillons en corne et d'un sac en peau de chèvre. Le sac, qui sert de soufflet, est actionné par le bras de l'instrumentiste, ce qui lui permet de respirer tout en produisant un son continu et aigu. Le chalumeau, en roseau décoré au feu, comporte 5 ou 6 trous et est accordé à l'unisson.
Cet instrument de musique est proche de la zokra.
[modifier] Forme de la musique populaire tunisienne
Le mezoued est longtemps ignoré par les instances culturelles officielles qui valorisent les formes de musique arabe classique au détriment de la musique populaire.
Cette forme musicale, où l'instrumental domine, est accompagnée des paroles d'un chanteur exprimées en tunisien (et non en arabe comme dans les formes classiques de musique) et souvent accompagné d'un chœur masculin ou féminin.
Le mezoued se diffuse dans la culture urbaine des couches défavorisées et déracinées par l'exode rural. Il peut être vu comme l'expression d'un mal-vivre et d'une défiance vis-à-vis de la culture dominante. Il s'inscrit volontiers contre les codes de la bienséance en adoptant un langage argotique et en traitant de thèmes provocateurs voire grivois. Ses plus sévères critiques associent le mezoued au zendali (réputé comme le chant des taulards).
Même s'il est quasiment absent des médias - télévision et radio -, le mezoued est néanmoins diffusé par cassettes, ce qui le fait connaître du grand public. De plus, il possède un caractère festif et incarne la culture de masse face à une culture élitiste. Au début des années 1990, la fresque musicale et chorégraphique Ennouba mise en scène par Fadhel Jaziri et Samir Aghrebi entreprend de le réhabiliter en l'incluant dans le patrimoine musical tunisien. Dans le même temps, le mezoued est de plus en plus incorporé au répertoire des plus grands chanteurs tel Hédi Jouini. Enfin, c'est peut-être en apparaissant comme une forme musicale spécifiquement tunisienne qu'il regagne une vraie place dans la cité.
[modifier] Chanteurs de mezoued
- Fawzi Ben Gamra
- Fatma Boussaha
- Habib Chenkaoui
- Hedi Donia
- Abdelkrim El Benzarti
- Abdelatif El Ghozi
- Ismaïl El Hattab
- Nourredine El Kahlaoui
- Zina El Kasriniyya
- Salah Farzit
- Hedi Habbouba
- Badra Jerjissi
- Lotfi Jormana
- Abderrazak Kliou
- Hammouda Lasmar
- Samir Loucif
- Mohamed Rouge
|
|