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Tunisie

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الجمهورية التونسية (ar)
République tunisienne (fr)
Drapeau de la Tunisie
(Détails)
Blason
(Détails)
Devise nationale : حرية، نظام، عدالة

Hurriya, Nidham, 'Adala
Liberté, Ordre, Justice

Langues officielles Arabe littéral
Capitale Tunis
36°84'N, 10°22'E
Plus grande ville Tunis
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Mohamed Ghannouchi
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 90e
163 610 km²
5
Population
 - Totale (2006)
 - Densité
Classé 78e
10 126 300[1] hab.
63,80 hab./km²
Indépendance
 - Date
Ex-protectorat français
20 mars 1956
Gentilé Tunisien(ne)
Monnaie Dinar tunisien (TND)
Fuseau horaire UTC +1 (été +2)
Hymne national Humat Al-Hima
Domaine internet .tn
Indicatif
téléphonique
+216

La Tunisie (تونس) est un pays d'Afrique du Nord appartenant au Maghreb, équivalent de la Tamazgha berbère. Elle est bordée au nord et à l'est par la mer Méditerranée. Sa frontière ouest s’ouvre sur l’Algérie (965 km) et sa frontière sud-est sur la Libye (459 km). Son nom est dérivé de celui de sa capitale, Tunis, située dans le nord du pays.

Près de 40% de la superficie du territoire est occupée par le désert du Sahara, le reste étant constitué de terres très fertiles, berceau de la civilisation carthaginoise qui atteignit son apogée au IIIe siècle, avant de devenir le « grenier à blé » de l'Empire romain.

Depuis 1957, la Tunisie est une république présidentielle à la tête de laquelle se trouve actuellement Zine el-Abidine Ben Ali. Intégrée aux principales instances de la communauté internationale, elle fait également partie de la Ligue arabe, de l'Union africaine et de la Communauté des États sahélo-sahariens.

Sommaire

[modifier] Histoire

Voir les articles Histoire de la Tunisie et Chronologie de la Tunisie.

[modifier] Préhistoire

De nombreuses traces d'industrie humaine datant du paléolithique inférieur témoignent de l'ancienneté du peuplement de l'actuelle Tunisie. De plus c'est ici qu'est découvert (à 20 kilomètres à l'est de Gafsa) le plus ancien édifice religieux au monde (datant de plus de 40 000 ans) qui est constitué d'un amoncellement d'objets dédiés aux esprits ou aux forces de la nature. À une civilisation littorale dite ibéro-maurusienne et à une autre dite capsienne succède le néolithique. À cette période, la présence humaine est conditionnée par la formation du Sahara qui acquiert son climat actuel. De même, c'est à cette même époque que le peuplement de l'actuelle Tunisie voit sa population s'enrichir par l'apport des Berbères.

La Tunisie entre dans l'histoire avec l'expansion des Phéniciens qui, cherchant à développer leur réseau commercial, fondèrent une série de comptoirs dans le bassin occidental de la Méditerranée et au-delà du détroit de Gibraltar. Celui de ces comptoirs qui connaît le développement le plus considérable est Carthage qui est fondé sur la côte tunisienne par des Tyriens en 814 av. J.-C.. D'après la légende, c'est la reine Élyssa (Didon chez les Romains), sœur de Pygmalion, roi de Tyr, qui fonde la cité.

[modifier] De la Carthage punique à la Carthage romaine

Voir l’article Histoire de Carthage.

Entre le VIe et le Ve siècle, la rivalité avec les Grecs amène Carthage à développer ses ressources propres : contrôlant bientôt tout le nord-est du pays, cette colonie renforce son autorité sur les autres comptoirs phéniciens de la côte d'Afrique. Elle entreprend alors de plus lointaines reconnaissances vers le nord, attirée par le commerce de l'étain, et vers le sud pour bénéficier du commerce de l'or avec le Soudan.

Hannibal Barca
Hannibal Barca

Au début du IIIe siècle av. J.-C., Carthage s'affirme comme une grande puissance maritime et commerciale qui contrôle la totalité du commerce et de la navigation dans les eaux de la Méditerranée occidentale. Elle possède également de nombreux territoires hors d'Afrique : sud de la péninsule ibérique, îles Baléares, ouest de la Sicile, Corse, Sardaigne et Malte. Mais son incapacité à intégrer les populations berbères dans sa civilisation la rendent vulnérable lorsque les Romains supplantent les Grecs comme principaux concurrents. Rivales pour la maîtrise de la Méditerranée occidentale, les deux puissances entrent en conflit (guerres puniques). La possession de la Sicile est alors au centre des enjeux qui opposent à 3 reprises les deux cités à partir de 264 av. J.-C..

Une révolte des Berbères durant la Première Guerre punique contribue à éviter la victoire de Carthage sur Rome. La victoire d'Hannibal Barca à la bataille de Cannes en 216 av. J.-C. donne un moment l'avantage à Carthage mais, à l'issue de la Deuxième Guerre punique, la victoire romaine, encore une fois facilitée par une révolte des Berbères sous la conduite de leur roi Massinissa, se matérialise par la conquête de nombreux territoires carthaginois. Enfin, à l'issue de la Troisième Guerre punique, Rome écrase définitivement Carthage et s'installe sur les décombres de la ville en 146 av. J.-C.. La fin des guerres puniques marque alors l'établissement de la province romaine d'Afrique. Utique en devient la première capitale mais le site de Carthage va s'imposer à nouveau par ses avantages. En 44 avant J.-C., Jules César décide d'y fonder une colonie romaine mais c'est Auguste qui lance véritablement les travaux quelques décennies plus tard.

Elle devient plus tard la capitale de la province. C'est alors une période de prospérité où l'Afrique devient pour Rome un fournisseur essentiel de blé et d'huile, aidé en cela par sa position de plaque tournante du négoce d'esclaves africains. Le fameux port circulaire de Carthage se mue en port d'attache monumental d'une flotte céréalière dont l'arrivée est chaque année impatiemment attendue à Rome. Partie intégrante de la République puis de l'Empire, avec la Numidie, la Tunisie devient pendant 6 siècles le siège d'une civilisation romano-africaine.

[modifier] Christianisation

En s'implantant en Tunisie, et au Maghreb en général, le christianisme ne se heurte pas seulement aux édits impériaux mais d'abord à une véritable opposition populaire. En effet, en s'implantant parmi ces populations, le christianisme déchire un tissu social très serré. Le paganisme imprégnant toute la vie quotidienne, les chrétiens sont conduits à vivre à l'écart de la vie domestique et de la vie publique. La cohésion de la famille et de la cité sont donc menacée, ce qui entraîne des ripostes comme le saccage de tombes chrétiennes par ces populations. Dès le IIe siècle, Carthage applique également les persécutions impériales : la mise en œuvre de l'édit impérial est conduite avec vigueur. Ceux qui refusent de se rallier au culte officiel sont soumis à la torture pour leur arracher un simulacre de soumission. S'ils s'obstinent dans le refus, leurs biens sont confisqués et ils sont bannis ou même déportés. Mais, malgré cette situation difficile, la nouvelle foi s'implante beaucoup plus rapidement qu'en Europe notamment en raison du rôle social de l'Église qui apparaît dans la seconde moitié du IIIe siècle. L'Église d'Afrique s'implantant progressivement, Carthage devient, au IVe siècle, l'une des plus grandes capitales spirituelles d'Occident : Tertullien, saint Cyprien ou saint Aurèle en sont originaires et le donatisme, doctrine schismatique puis déclarée hérétique, prend son essor entre le IVe et le Ve siècle.

En 429, menés par leur chef Genséric, les Vandales franchissent le détroit de Gibraltar. 10 ans plus tard, après s'être rendus maîtres d'Hippone, ils entrent dans Carthage où ils installent leur royaume pour près d'un siècle. Ces derniers sont adeptes de l'arianisme, ce qui ne facilite pas les relations entre eux et les notables locaux majoritairement catholiques. Ces derniers sont persécutés dès lors qu'ils tentent de s'opposent au pouvoir vandale : de nombreux hommes d'église sont martyrisés, emprisonnés voir exilés dans des camps au sud de Gafsa. Cependant, la culture latine est largement préservée et le christianisme prospère tant qu'il ne s'oppose pas au souverain en place. Les Vandales eux-mêmes, devenus les maîtres de la province romaine la plus riche de l'Empire, se laissent aller à la douceur de vivre de la Tunisie. Le recrutement de leur armée en souffre à tel point qu'ils préfèrent enrôler des autochtones berbères (romanisés pour la plupart).

Toutefois, incapables de contenir les tribus hostiles qui s'agitent aux frontières de leur territoire, leur défaite devant ces dernières, en 530, fournit à l'empereur byzantin Justinien l'occasion de s'emparer du territoire (septembre 533). La majeure partie du peuple vandale est déportée vers l'Orient, servant comme esclaves, tandis que d'autres sont enrôlés de gré ou de force dans l'armée byzantine comme soldats auxiliaires. Justinien fait alors de Carthage le siège de son diocèse d'Afrique. À la suite de la crise monothéliste, les empereurs byzantins, opposés à l'Église locale, se détournent de Carthage. De plus, en proie à d'incessantes querelles et luttes religieuses, les Byzantins ne peuvent pas davantage intégrer dans la structure de leur empire les Berbères qui se soulèvent à plusieurs reprises.

[modifier] Arabisation et islamisation de la Tunisie

Dans ce contexte, 3 expéditions sont nécessaires pour que les Arabes réussissent à conquérir la Tunisie. De plus, la conversion des tribus ne se déroule pas uniformément et connaît des résistances, des apostasies ponctuelles ou l'adoption de syncrétismes. L'arabisation se fera de manière plus lente encore mais finira par être totale.

La première expédition est lancée en 647. L'exarque Grégoire est battu à Sbeïtla, ce qui démontre l'existence de points faibles chez les Byzantins. En 661, une seconde expédition est lancée et se termine par la prise de Bizerte. La troisième, menée en 670 par Oqba Ibn Nafaa est décisive : Ibn Nafaa fonde la ville de Kairouan durant la même année et la ville devient le centre des expéditions lancées contre le nord et l'ouest du Maghreb. L'invasion complète faillit échouer avec l'assassinat d'Ibn Nafaa en 683 et les Maures parviennent à chasser les troupes arabes hors de Kairouan. Ces dernières reviennent en 688 mais sont repoussées en Libye. En 695, elles réussissent à prendre Carthage aux Grecs mais les Byzantins la reprennent en 696. La ville est définitivement conquise en 698.

Contrairement aux précédents envahisseurs, les Arabes ne se contentent pas d'occuper la côte et entreprennent de conquérir l'intérieur du pays. Après avoir une fois de plus vaillamment résisté, les Berbères, après la défaite de la Kahena, se convertissent à la religion de leurs nouveaux conquérants. Toutefois, refusant l'assimilation, ils sont nombreux à rejeter la religion dominante et à adhérer au kharidjisme, hérésie née en Orient et proclamant l'égalité de tous les musulmans sans distinction de races ni de classes. En 745, les kharidjites berbères s'emparent d'ailleurs de Kairouan. La région reste une province omeyyade jusqu'en 750.

Manuscrit du 13e siècle
Manuscrit du 13e siècle

En 800, le calife Haroun ar-Rachid délègue son pouvoir en Ifriqiya à l'émir Ibrahim ibn Al-Aghlab qui établit la dynastie des Aghlabides qui y règne durant 100 ans. La Tunisie devient un foyer culturel important avec le rayonnement de Kairouan. Des vagues importantes et successives d'immigrants arabes, venus de la péninsule arabique et plus généralement du Moyen-Orient, s'installent sur le territoire tunisien et se mélangent souvent aux populations berbères autochtones. Les Aghlabides se dotent d'une importante flotte de combat pour écarter le danger venant de la mer. En décembre 909, Abu Abd Allah al-Husayn al-Shi'i, aidé par les Berbères qui refusent la domination aghlabide, déclare descendre de Fatima Zahra (fille de Mahomet), se proclame chef et imam de Tunisie et fonde la dynastie chiite des Fatimides. Ces derniers déclarent dès lors comme usurpateurs les califes omeyyades et abbassides ralliés au sunnisme.

En 921, la ville de Mahdia est fondée et proclamée capitale du califat fatimide. Le troisième calife, Ismâ`îl al-Mansûr, transfère la capitale fatimide à Kairouan et s'empare de la Sicile en 948. Quand les Fatimides déplacent leur base en Égypte en 972, les Zirides prennent peu à peu leur indépendance vis-à-vis de ceux-ci. Installés à Kairouan puis à Mahdia, la rupture avec les Fatimides intervient en 1048 à l'initiative du souverain qui reçoit alors du calife abbasside le titre de « commandeur des croyants au gouvernement de tout le Maghreb ». En rompant avec son suzerain fatimide, il inaugure ainsi l'ère de l'émancipation des Berbères. En représailles, les Fatimides envoient des tribus nomades d'Égypte, comptant plusieurs centaines de milliers de membres, les Hilaliens, envahir la région. Kairouan, pourtant fortifiée, résiste pendant 5 ans mais finit par être occupée. Les boutiques sont pillées, les édifices publics abattus et les maisons saccagées. Cette « invasion » nomade se caractérise pourtant par une intégration diffuse de familles entières, rompant l'équilibre traditionnel entre Berbères nomades et sédentaires. Il s'ensuit tout naturellement un métissage de la population. Toutefois, l'effritement politique de l'Ifriqiya, conséquence de la disparition des Zirides, plonge le pays dans l'anarchie. Mais, comme Mahdia et les autres villes d'Ifriqiya, Tunis finit par tomber aux mains du sultan almohade Abd al-Mumin lors de son expédition qui appareille du nord du Maroc en 1159.

Bien avant l'arrivée des Hilaliens, et à compter de la seconde moitié du VIIe siècle, la région s'ouvre à l'islam mais la langue arabe classique demeure encore l'apanage des élites citadines et des gens de la cour. Avec l'invasion hilalienne et l'établissement supplémentaire de centaines de milliers d'immigrants arabes, les dialectes berbères vont, sinon céder la place à la langue arabe, du moins devenir plus ou moins marqués par l'arabisation.

[modifier] À la croisée des convoitises

À partir du premier tiers du XIIe siècle, la Tunisie est régulièrement attaquée par les Normands de Sicile et du sud de l'Italie (Royaume normanno-sicilien). En 1135, le roi normand Roger II s'empare de Djerba. En 1148, c'est Mahdia, Sousse et Sfax qui tombent aux mains des Normands. Toutefois, ils seront progressivement chassés et Mahdia, leur dernière place forte, n'est reprise par les Almohades marocains qu'en janvier 1160. Dans le même temps a lieu l'unification du Maghreb. L'économie devient florissante et des relations commerciales s'établissent avec les principales villes du pourtour méditerranéen (Pise, Gênes, Marseille, Venise et certaines villes d'Espagne). L'essor touche également le domaine culturel avec les œuvres du grand historien et père de la sociologie Ibn Khaldoun. Les Almohades confient la Tunisie à Abd al-Wâhid ibn Hafs mais son fils Abû Zakariyâ' Yahyâ se sépare d'eux en 1228 et fonde la nouvelle dynastie des Hafsides. Elle règne durant 3 siècles et devient totalement indépendante dès 1236. Les XVe et XVIe siècles voient l'arrivée des maures musulmans et juifs andalous chassés d'Espagne par la reconquête (ou Reconquista).

Tunisie barbaresque
Tunisie barbaresque

Au début du XVIe siècle, le Maghreb traverse une crise politique profonde qui permet l'émergence de principautés et de cités portuaires indépendantes qui relancent l'activité des corsaires. Les souverains d'Espagne, Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille, pour protéger leurs côtes, décident de poursuivre la reconquête jusque sur les côtes maghrébines. En une dizaine d'années, ils conquièrent plusieurs places : Mers el Kébir, Oran, Bougie, Tripoli et l'îlot situé en face d'Alger. Pour s'en libérer, les autorités d'Alger sollicitent l'aide de 2 corsaires renommés : les frères Arudj et Khayr ad-Din Barberousse. Cette intervention est un événement majeur qui marque le début d'une période de confrontation entre l'Espagne et l'Empire ottoman pour la domination des territoires du Maghreb et celle du bassin occidental de la Méditerranée. En 1534, Khayr ad-Din Barberousse s'empare de Tunis mais est obligé de s'enfuir après la prise de la ville par les Espagnols de Charles Quint. Le gouvernement ottoman décide alors de se doter enfin de la flotte qui lui manque. En 1560, Dragut prend Djerba et, 35 ans plus tard, Tunis est définitivement reprise par les Ottomans. En 1575, la Tunisie devient une province de l'empire mais les gouverneurs vivent retranchés dans les ports, les Bédouins étant livrés à eux-mêmes. La conquête de l'intérieur n'est vraiment achevée que par Ali I Bey et Hammouda Bey. Tunis, mais également Alger et Tripoli, deviennent dès lors pour les chrétiens les « régences barbaresques ».

Le XVIIe siècle voit une émancipation progressive des régences vis-à-vis de la tutelle ottomane car, les Ottomans étant peu nombreux au Maghreb, leur rôle ne cesse de décroître au profit des indigènes. Au bout de quelques années d'administration turque (1590), les 4000 janissaires de Tunis s'insurgent et placent à la tête de l'État un dey, et sous ses ordres, un bey chargé du contrôle du territoire et de la collecte des impôts. Rapidement, ce dernier devient le personnage principal de la régence aux côtés du pacha, qui est confiné dans le rôle honorifique de représentant du sultan ottoman, au point que qu'une dynastie beylicale est fondée par Mourad Ier en 1612. Durant la même période, les activités des corsaires connaissent leur paroxysme car l'autonomie croissante vis-à-vis du sultan entraîne une baisse de son soutien financier et les régences doivent donc accroître le nombre de leurs prises sur mer afin de survivre.

Le XVIIIe siècle voit s'ériger Tunis et ses voisins en États quasi-indépendants, la dynastie des Husseinites ne reconnaissant plus qu'un vague lien de sujétion vis-à-vis du sultan. Ils ne lui paient plus de tribut mais lui envoient des cadeaux. Dans le même temps, la course, si elle ne disparaît pas, décline largement. De plus, le détournement vers l'Atlantique d'une grande partie du trafic commercial ainsi que la mauvaise gestion beylicale entraînent l'asphyxie financière du territoire qui est de plus en plus convoité par les Européens.

[modifier] Protectorat et lutte nationaliste

Voir l’article Protectorat français en Tunisie.
Statue du cardinal Lavigerie (Tunis)
Statue du cardinal Lavigerie (Tunis)

En effet, la Tunisie apparaît comme un enjeu stratégique à la charnière des bassins occidental et oriental de la Méditerranée. Elle est donc l'objet des convoitises rivales de la France et de l'Italie, la première entendant assurer la sécurité de ses territoires algériens et éviter que l'Italie ne contrarie ses ambitions en Égypte et au Levant en prenant le contrôle des accès de la Méditerranée orientale. Confrontés à une surpopulation inquiétante, les dirigeants du jeune royaume d'Italie rêvent d'une grande politique coloniale et ce territoire, où la minorité européenne est constituée pour l'essentiel d'Italiens, est un objectif dont la conquête constitue une priorité pour le gouvernement de Rome. Roustan et Maccio, les deux consuls français et italien, se dépensent sans compter pour profiter des difficultés financières du bey. Les incursions des pillards kroumirs en territoire algérien fournissent le prétexte nécessaire et Jules Ferry, soutenu par Léon Gambetta, fait valoir qu'il est nécessaire d'aller s'emparer en Tunisie de la « clé de la maison algérienne ». En avril 1881, les troupes françaises pénétrent dans le pays et Sadok Bey, ne tentant pas de résister, accepte de signer, le 12 mai, le traité du Bardo qui fait de la Tunisie un protectorat français. En 1883, après avoir maté un soulèvement de tribus, les Français confient l'organisation de la conquête au résident général Paul Cambon. Après une période d'administration militaire, des contrôleurs civils venus d'Algérie se substituent aux caïds locaux.

Le pays est alors marqué par de profondes mutations touchant tous les domaines : il est doté d’une infrastructure ferroviaire, routière et portuaire, l’objectif de la colonisation étant la mainmise sur les ressources du pays. On entame également l’exploitation des ressources minières et d’importants investissements dans une agriculture mécanisée à hauts rendements. Or, la dégradation progressive de la situation économique et sociale suscite la formation d'une bourgeoisie réformiste, l’effervescence nationaliste et la conscientisation de la population autochtone. Le mouvement de libération nationale émerge avec les premiers intellectuels formés au collège Sadiki puis en France : ceux qu’on appelle les Jeunes Tunisiens rassemblés autour d’Ali Bach Hamba et Béchir Sfar. En 1911, une émeute déclenchée à Tunis au moment de la guerre italo-turque donne le point de départ d'un mouvement d'opposition organisé mais faisant l'objet d'une répression très dure.

Après la Première Guerre mondiale, la création du Destour, en 1920, relance le mouvement nationaliste qui est néanmoins touché par l'arrestation et l'exil, en 1925, des leaders de la Confédération générale des travailleurs tunisiens. La crise des années 1930 et les changements politiques, survenus en France et en Europe, favorisent la naissance de nouvelles organisations politiques, syndicales, philanthropiques, sportives, culturelles et de jeunesse. Cette dynamique nouvelle permet à Habib Bourguiba, aidé par ses camarades Mahmoud Materi, Tahar Sfar et Bahri Guiga, de quitter le Destour et de créer, le 2 mars 1934, le Néo-Destour. Toutefois, les autorités du protectorat tentent de contenir toute tentative de renversement de l'ordre établi : les chefs du Néo-Destour sont déportés dans le sud du pays puis libérés, en 1936, par le gouvernement de Léon Blum qui ouvre des négociations interrompues en juin 1937. Des incidents sanglants se produisent en juillet et provoquent à nouveau l'arrestation des leaders du Néo-Destour et la proclamation, en 1938, de l'état de siège.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Tunisie devient le théâtre des premières opérations communes entre l’armée américaine et son alliée britannique en 1942-1943. Le corps principal de l’armée britannique commandé par le général Bernard Montgomery avance à partir de la Libye, après sa victoire dans la bataille d’El-Alamein, en direction du sud de la Tunisie (ligne Mareth) tandis que les États-Unis et d’autres alliés approchent par l’ouest à la suite de leur débarquement en Algérie et au Maroc (Opération Torch). L’Allemagne étant alors engagée dans la bataille de Stalingrad, il est facile de considérer la campagne de Tunisie comme un événement mineur mais en réalité elle a un impact important : elle ouvre la route de la Sicile et de l’Italie aux Alliés. Le conflit interrompt à peine l'action des nationalistes : dès la fin des années 1940, le mouvement prend de l'ampleur. Pour avoir tenté de canaliser à son profit les idées nationalistes, Moncef Bey est déposé après la libération qui met fin à l'occupation allemande du pays (novembre 1942-mai 1943). Il est remplacé par son cousin Lamine Bey.

En août 1950, ce dernier forme un gouvernement auquel participe le secrétaire général du Néo-Destour. Cependant, face aux atermoiements de la France, Bourguiba se résout à la confrontation et encourage la résistance armée. Il est à nouveau arrêté en janvier 1952. En 1954, les choses changent brusquement avec l'arrivée de Pierre Mendès France à la tête du gouvernement français : la France consent à négocier avec les nationalistes. Dans un discours prononcé à Carthage, le 31 juillet, Mendès France s'engage à accorder l'autonomie interne qui fait l'objet des conventions signées, le 3 juin 1955, avec Tahar Ben Ammar. Le 20 mars 1956, un protocole abolit le traité du Bardo et reconnaît l'indépendance de la Tunisie[2].

[modifier] Tunisie indépendante

Voir l’article Tunisie depuis 1956.

Le Néo-Destour obtient 95% des suffrages aux élections de mars 1956. Devenu chef du gouvernement, Bourguiba brise l'opposition de Salah Ben Youssef, écarte Lamine Bey et, le 25 juillet 1957, proclame la république dont il devient le premier président. Il met sur pied un régime qui se veut à la fois moderniste (laïcisation de l'enseignement, promulgation du Code du statut personnel, etc.), libéral (reconnaissance des libertés fondamentales) et socialiste (réforme agraire et développement planifié). Les relations avec la France sont tout d'abord difficiles comme le révèle, en 1961, la crise de Bizerte (dernière base militaire française en Tunisie qui est finalement évacuée le 15 décembre 1963).

Néanmoins, passé les premiers temps de l'indépendance, sa politique suscite une montée des mécontentements. Une nouvelle série de nationalisations de terres en 1964 provoque la suspension de l'aide financière française. En septembre, le dinar tunisien doit être fortement dévalué. Réélu président le 8 novembre, Bourguiba est critiqué par les pays arabes pour ses positions modérées envers Israël avec qui il a demandé à ses pairs arabes de négocier pour résoudre la question palestinienne. Les relations diplomatiques avec l'Égypte sont rompues en octobre 1967, puis avec la Syrie en mai 1968. La détérioration des rapports entre le Parti socialiste destourien (PSD) et l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) aboutit à l'arrestation et à la condamnation, en janvier 1966, d'Habib Achour (secrétaire général du syndicat). Le projet d'accélération de la réforme agraire provoque un mécontentement généralisé. En novembre 1969, le ministre en charge du dossier, Ahmed Ben Salah, est déchu et exclu du parti. Après la réélection de Bourguiba, le 2 novembre, le premier ministre Bahi Ladgham met fin à la réforme agraire, augmente les salaires des ouvriers et abaisse les prix. Bourguiba confie l'année suivante à Hédi Nouira le soin d'assurer la relance de l'économie tunisienne. La loi qu'il fait adoptée en avril 1972 encourage ainsi les investissements étrangers.

Au congrès du PSD (octobre 1971), les libéraux l'emportent mais sont écartés du bureau politique. Leur dirigeant, le ministre de l'intérieur Ahmed Mestiri, est exclu du parti en janvier 1972. En janvier 1974, Bourguiba et le colonel Mouammar Kadhafi décident de fusionner la Tunisie et la Libye. Le projet est annulé en mars et le ministre des affaires étrangères Mohamed Masmoudi est écarté du gouvernement. Élu président à vie du PSD, Bourguiba fait exclure les opposants et adopter le système du parti unique. Réélu le 3 novembre, il est élu, en mars 1975, président à vie. Mais les crises, dès lors, se succèdent. L'UGTT déclenche, le 26 janvier 1978, une grève générale qui dégénère en une émeute brutalement réprimée par l'armée. Les principaux responsables du syndicat sont arrêtés et Achour est condamné à 10 ans de travaux forcés. Face à la menace, les dirigeants de l'UGTT sont amnistiés (à l'exception de Ben Salah) et, lors du congrès du PSD (avril 1981), Bourguiba affirme les droits des syndicats à l'autonomie et l'évolution vers le multipartisme. Toutefois, la hausse du prix des produits de première nécessité provoque, début 1984, de graves émeutes. Bourguiba, malade et affaibli par l'âge, voit autour de lui se multiplier les candidats à sa succession et l'autorité de l'État s'amoindrir. Après l'attaque cérébrale de Nouira, il nomme Mohamed Mzali comme premier ministre. La politique économique est alors marquée par une crise financière grave marquée notamment par un épuisement des réserves en devises du pays. Bourguiba alors nomme un technocrate, Rachid Sfar, à la tête du gouvernement. Mais sa santé se dégradant de plus en plus, il passe sous l'influence de son entourage et prend des décisions incohérentes alors que la confrontation avec le mouvement islamiste menace la stabilité du pays.

Déclaré « médicalement empêché », le président Bourguiba est destitué le 7 novembre 1987 et remplacé, conformément à la constitution, par le premier ministre Zine el-Abidine Ben Ali. Doté de nouvelles structures, le PSD devient le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) et un processus de renouvellement des dirigeants est engagé. La constitution abolit les dispositions relatives à la présidence à vie et des mesures d'amnistie sélectives sont prises. Le 2 avril 1989, Ben Ali, est élu président et le RCD obtient la quasi-totalité des sièges à l'Assemblée nationale. Pourtant, de graves incidents se produisent, le 8 mai 1991, sur le campus universitaire de Tunis : 2 étudiants sont tués. Le 22 mai, un projet de complot de l'organisation islamiste Ennahda, visant à assassiner le président Ben Ali, est découvert. 5 auteurs de l'attaque sanglante (17 février) contre un local du RCD en plein centre de Tunis sont exécutés le 9 octobre. En juin 1992, la Ligue tunisienne des droits de l'homme est dissoute et 279 islamistes sont jugés au cours de deux procès, en juillet-août, pour le complot de 1991 : les principaux dirigeants d'Ennahda, dont certains sont en fuite, sont condamnés à la prison à perpétuité. Cependant, la libéralisation de l'économie et les efforts en faveur du développement économique se poursuivent.

Reconduit en 1994, le président Ben Ali renforce son emprise sur l'État et continue à répondre à la montée islamiste par une implacable répression. La modification du code électoral permet aux partis d'opposition de siéger à l'Assemblée nationale mais, aux élections municipales de 1995, l'opposition n'obtient, dans l'ensemble du pays, que 6 sièges sur 4090. Ben Ali est ensuite reconduit en 1999 puis en 2004 (à la suite d'une modification constitutionnelle).

[modifier] Politique

Voir les articles Politique de la Tunisie, Président de la République tunisienne et Partis politiques tunisiens.

[modifier] Politique intérieure

Zine el-Abidine Ben Ali
Zine el-Abidine Ben Ali

Le président de la République tunisienne est élu tous les 5  ans au suffrage universel et il peut se présenter aux élections autant de fois qu’il veut pour autant qu’il ait moins de 75 ans. Zine el-Abidine Ben Ali, l’actuel détenteur du poste, est élu le 24 octobre 2004 pour un quatrième mandat. La Tunisie ne connaît que 2 présidents au cours de son histoire moderne : Habib Bourguiba (25 juillet 1957-7 novembre 1987), avec comme premiers ministres Bahi Ladgham, Hédi Nouira, Mohamed Mzali, Rachid Sfar et Zine el-Abidine Ben Ali, puis Ben Ali (depuis le 7 novembre 1987) avec comme premiers ministres Hédi Baccouche, Hamed Karoui et Mohamed Ghannouchi. Le pouvoir législatif, bicaméral depuis 2002, est exercé par la Chambre des députés, composée de 189 députés (dont 37 de l’opposition) élus au suffrage universel, et par la Chambre des conseillers (qui tient sa séance inaugurale le 16 août 2005) qui comprend 112 membres.

La constitution actuelle est celle qui est proclamée le 1er juin 1959, 3 ans après l’indépendance. Elle est modifiée à 2 reprises : le 12 juillet 1988 pour limiter le nombre de mandats présidentiels à 3 (après que Bourguiba eut été proclamer président à vie) et le 1er juin 2002 suite au référendum tenu le 26 mai de la même année : elle permet notamment la suppression de la limite du nombre de mandats présidentiels, allonge l’âge limite pour déposer une candidature à la présidence, instaure une immunité judiciaire pour le président (durant et après l’exercice de ses fonctions) et instaure un parlement bicaméral.

Le RCD, parti au pouvoir, fut durant 25 ans le seul parti politique légal - alors qu'il portait le nom de PSD - et domine toujours la vie politique avec plus de 2 millions d'adhérents revendiqués. La scène politique du pays compte actuellement 6 partis politiques d'opposition légaux, un minimum de 20 % des 189 sièges de la Chambre des députés leur étant garanti par la loi.

Le manque de transparence politique, la faible liberté d'expression et la censure (notamment de la presse et de nombreux sites Web) font qu'une situation politique précise de la Tunisie est difficile à déterminer. De nombreuses ONG internationales pointent du doigt les atteintes aux droits de l'homme en Tunisie notamment en ce qui concerne les atteintes à la liberté d’expression, les prisonniers politiques et d'opinion détenus, l'instrumentalisation de la justice par le pouvoir exécutif, la torture et la situation dans les prisons tunisiennes, ainsi que le harcèlement de toute dissidence politique.

[modifier] Politique extérieure

Le premier président, Habib Bourguiba, choisit le non-alignement durant la guerre froide tout en ayant des relations étroites avec l'Europe et les États-Unis. Son successeur, Zine el-Abidine Ben Ali, maintient la tradition tunisienne de bonnes relations avec l'Occident tout en jouant un rôle actif dans les instances régionales arabes et africaines : le pays accueille, en mai 2004, la 16e session ordinaire du sommet de la Ligue arabe (dont elle est membre depuis 1958) et envoie régulièrement de l’aide humanitaire aux Palestiniens et aux États arabo-musulmans en crise comme le Liban, en 2006, ou l’Indonésie après le tsunami du 26 décembre 2004. Le pays est également un membre fondateur de l’OUA, dont elle assure la présidence en 1994-1995, avant de participer à la fondation de l’Union africaine en juillet 2002. La Tunisie a également soutenu le développement de l'Union du Maghreb arabe qui inclut l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Libye. Toutefois, ses progrès restent limités en raison de tensions entre l'Algérie et le Maroc à propos du Sahara occidental. En février 2001, la Tunisie adhère à la Communauté des États sahélo-sahariens et accueille le siège de la Banque africaine de développement en 2003.

Le pays est depuis longtemps une voix modérateur sur la question du Proche-Orient : Bourguiba est ainsi le premier dirigeant arabe à appeler à la reconnaissance d'Israël par les pays arabes dans un discours prononcé à Jéricho le 3 mars 1965[3]. Le pays abrite le quartier général de la Ligue arabe de 1979 à 1990 ainsi que celui de l'OLP de 1982 à 1993 (jusqu'à ce que son comité exécutif s'installe dans les Territoires occupés bien que son département politique reste à Tunis). Le pays joue également un rôle modérateur dans les négociations de paix au Proche-Orient : la Tunisie est le premier pays arabe à recevoir une délégation israélienne en 1993, dans le cadre du processus de paix, et maintient une représentation en Israël jusqu'au début de la seconde Intifada en 2000.

Coincée entre l'Algérie et la Libye, la Tunisie a toujours cherché à maintenir de bonnes relations avec ses voisins malgré des tensions occasionnelles. La Tunisie et l'Algérie ont résolu une longue dispute frontalière en 1993 et ont coopéré dans la construction du gazoduc transméditerranéen menant vers l'Italie. La Tunisie a par ailleurs récemment signé un accord avec l'Algérie pour démarquer la frontière maritime entre les 2 pays. Vis-à-vis de son autre voisin, les relations avec sont plus difficiles à partir de l'annulation par la Tunisie d'un accord visant à la formation d'une union tuniso-libyenne en 1974. Les relations diplomatiques sont rompues entre 1976 et 1977 puis se détériorent à nouveau en 1980 lorsque des rebelles appuyés par la Libye tentent de prendre la ville de Gafsa. En 1982, la Cour internationale de justice tranche le différend relatif à la partition du plateau continental frontalier (riche en pétrole) en faveur de la Libye. L'explusion par la Libye de nombreux travailleurs tunisiens en 1985 et les menaces militaires américaines conduisent la Tunisie à restreindre leurs relations qui sont à nouveau normalisées dès 1987. Tout en soutenant les sanctions de l'ONU imposées à la Libye, à la suite de bombardements aériens américains, la Tunisie prend soin de maintenir de bonnes relations avec son voisin. Elle soutient ainsi la levée de ces sanctions en 2003, la Libye redevenant ainsi l'un de ses partenaires commerciaux majeurs. Néanmoins, les 2 pays ont encore un contentieux maritime sur leur frontière commune.

La Tunisie revendique également sa dimension méditerranéenne. Elle participe ainsi au Forum méditerranéen, dont elle organise l’édition 2005, et devient le premier pays du bassin méditerranéen à signer, le 17 juillet 1995, un accord d’association avec l’Union européenne dans le but de renforcer son ancrage à l’Europe. Avec son plus proche voisin européen, Malte, la Tunisie discute actuellement de l'exploitation pétrolière du plateau continental qui se trouve entre les 2 pays.

L’action politique de la Tunisie dépasse pourtant les frontières régionales. Lors d'un discours prononcé devant l'Assemblée générale de l'ONU en 1999, le président Ben Ali appelle à la création d’un Fonds mondial de solidarité (en s’inspirant du Fonds de solidarité nationale) visant à contribuer à la lutte contre la pauvreté dans les zones les plus déshéritées dans le monde. L’Assemblée générale adopte à l’unanimité, le 20 décembre 2002, une résolution portant création de ce fonds et instaurant les modalités pratiques requises pour sa mise en place.

[modifier] Gouvernorats

Voir l’article Gouvernorat.

La Tunisie est divisée en 24 gouvernorats qui portent le nom de leurs chefs-lieux :

Tunis (تونس), Ariana (أريانة), Ben Arous (بن عروس), La Manouba (منوبة), Béja (باجة)
Jendouba (جندوبة), Le Kef (الكاف), Siliana (سليانة), Bizerte (بنزرت), Nabeul (نابل)
Zaghouan (زغوان), Gafsa (قفصة), Kairouan (القيروان), Kasserine (القصرين)
Mahdia (المهدية), Monastir (المنستير), Sfax (صفاقس), Sidi Bouzid (سيدي بوزيد)
Sousse (سوسة), Gabès (قابس), Kébili (قبلي), Médenine (مدنين), Tataouine (تطاوين), Tozeur (توزر)


À leur tête se trouvent des gouverneurs, nommés par le président de la République, qui sont les « dépositaires » de l'autorité de l’État. 3 institutions les aident à accomplir leurs missions :

  • le conseil local de développement
  • le conseil rural
  • le comité de quartier

Aux côtés des gouverneurs se trouvent les Conseils régionaux qui sont chargés d'examiner « toutes les questions intéressant le gouvernorat dans les domaines économiques, sociaux et culturels. » Ils donnent ainsi leur avis sur les programmes et projets que l’État envisage de réaliser dans leur gouvernorat respectif, arrêtent le budget des gouvernorats et les impôts perçus au profit de la collectivité publique et établissent des relations de coopération avec des instances étrangères de niveau régional (après approbation du ministre de l'intérieur).

[modifier] Justice

Le droit tunisien reste largement inspiré par le droit français, tant dans son contenu que dans ses grandes divisions (public et privé) et ses structures.

Modifiée à plusieurs reprises, la constitution tunisienne garantit les principes fondamentaux suivants :

  • l'indépendance de la justice (art. 65) : selon cette disposition, la justice et le corps des juges devraient jouir d'une pleine indépendance. En réalité, la justice tunisienne demeure influencée par le pouvoir exécutif. Ainsi, en tant que chef du Conseil supérieur de la magistrature, le président nomme par décret les magistrats, les révoque ou les transfert sur proposition dudit conseil.
  • la garantie de certains principes fondamentaux du droit comme le principe de la présomption d'innocence (art. 12), la non-rétroactivité de la loi (art. 13), l'inviolabilité de domicile, la liberté de mouvement et les libertés d'opinion, d'expression, de publication, de réunion et d'association. Ces droits peuvent être toutefois limités par des dispositions légales ou la sécurité d'État (art. 8-10).

Le système juridictionnel est précisé par la loi portant sur l'organisation judiciaire de 1967, les règles de compétence (attribution, compétence territoriale et compétence d'exception) étant stipulées dans d'autres textes dont le Code de procédure pénale du 24 juillet 1968. Le système judiciaire est composé de 2 grands ensembles : les juridictions civiles (ordinaire, pénale et spéciale) placé sous le contrôle du ministère de la justice et les juridictions spéciales : Conseil de Prud'hommes, Tribunal immobilier, Conseil d'État (Tribunal administratif et Cour des comptes), Haute Cour (destinée à juger le crime de trahison commis par un membre du gouvernement) et Tribunal militaire (qui n'est pas une juridiction d'exception selon les autorités tunisiennes). Le domaine de compétence de ce dernier s'étend principalement aux atteintes à la sécurité nationale et à la sûreté intérieure de l'État.

[modifier] Géographie

Voir l’article Géographie de la Tunisie.

La Tunisie couvre 163 610 km2, ce qui fait d’elle le plus petit pays du Maghreb. Elle possède un relief relativement contrasté suivant les régions et une façade maritime importante (1 298 kilomètres) principalement orientée vers l’est. La principale chaîne de montagnes, qui traverse le pays dans le sens sud-ouest - nord-est en direction du cap Bon, est la dorsale tunisienne qui constitue l’extrémité orientale de la chaîne de l’Atlas. Entre les montagnes de cette région se trouvent des vallées et des plaines fertiles. Son point culminant est le Djebel Chambi (1 544 mètres) et l’altitude moyenne de 700 m. Le Sahara, situé au sud du pays, couvre environ 40 % du territoire.

Principales villes de Tunisie
Principales villes de Tunisie

Un seul cours d’eau est alimenté de façon continue : la Medjerda qui se jette dans le golfe de Tunis.

Ses principales ressources naturelles sont le pétrole, les phosphates, le minerai de fer, le plomb, le zinc, le sel et ses terres arables.

[modifier] Climat

Le climat de la Tunisie est soumis aux influences méditerranéennes et sahariennes : elle est en fait répartie en 7 zones bioclimatiques favorables à une grande diversité de pratiques agricoles, la grande différence entre le nord et le reste du pays étant due à la dorsale tunisienne qui sépare les zones soumises au climat méditerranéen de celles soumises au climat aride engendré par le Sahara.

La pluviométrie annuelle varie selon les régions :

  • environ 1 000 millimètres au nord
  • environ 380 millimètres au centre
  • environ 300 millimètres au sud

La saison estivale est marquée par une aridité importante qui se manifeste par la chaleur et la sécheresse en partie dues au sirocco. Les températures varient en raison de la latitude, de l’altitude et de la proximité ou de l’éloignement de la mer Méditerranée. Les températures moyennes pour l’ensemble du pays sont de 12°C en décembre et de 30°C en juillet. Le pays bénéficie également d’un taux d’ensoleillement important (dépassant 3000 heures par an). S’il peut faire quelques degrés au-dessous de 0 en hiver dans les montagnes de Kroumirie, la température grimpe parfois, en été, aux environs de 50°C à l’ombre dans les régions désertiques.

[modifier] Villes principales

Voir les articles Liste des municipalités de Tunisie et Urbanisation de la Tunisie.

La Tunisie est urbanisée à 64,9 % (2005)[4] et connaît un taux d’urbanisation annuelle de 3,6 %. Le réseau urbain se situe sur la bande littorale orientale, entre les régions de Tunis et Gabès en passant par le Sahel et Sfax (centre-est du pays), qui dispose des plus grandes infrastructures économiques et concentre plus de 80 % de la population urbaine.

Les principales villes sont :

  • Tunis : 728 453 habitants (2 083 000 en intégrant le Grand Tunis)
  • Sfax : 265 131 habitants (500 000 en intégrant le Grand Sfax)
  • Sousse : 173 047 habitants (400 000 en intégrant le Grand Sousse)
  • Kairouan : 117 903 habitants
  • Gabès : 116 323 habitants (170 000 en intégrant le Grand Gabès)
  • Bizerte : 114 371 habitants (150 000 en intégrant le Grand Bizerte)

[modifier] Économie

Voir l’article Économie de la Tunisie.

Entre 1956 et 1960, pour affirmer le contrôle public dans les secteurs-clefs, le gouvernement prend en main la direction du secteur bancaire et nationalise les sociétés de transport, d’électricité, de gaz naturel et d'eau. Dans le même temps, le 18 octobre 1958, le dinar tunisien devient la monnaie officielle. Cependant, l’importance croissante de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) mène le pays vers l’adoption du socialisme. Les objectifs principaux sont alors la « décolonisation économique », l’amélioration du niveau de vie, la réduction de la dépendance des capitaux extérieurs et la création d'un marché national. En mai 1964, l’Assemblée nationale décrète l’expropriation des terres en possession étrangère afin d’établir 300 fermes coopératives d’État. Toutefois, l’expérience rencontre des difficultés insurmontables et est interrompue en septembre 1969 suite à la parution d’un rapport de la Banque mondiale sur le déficit des entreprises publiques.

Avec l’arrivée d’Hédi Nouira à la tête du gouvernement, l’État engage son retrait du secteur industriel en l’ouvrant à l’investissement privé. En réalité, la Tunisie maintient largement le subventionnement des prix, le secteur financier est entièrement géré par le gouvernement et l’économie est protégée par des droits de douane très élevés et des restrictions d’importation. Cependant, l’économie bénéficie de résultats positifs grâce aux 2 chocs pétroliers, qui font augmenter les prix du pétrole et des phosphates, mais aussi grâce à une production agricole en hausse et à des recettes touristiques plus élevées. Néanmoins, la Tunisie reste dépendante des recettes pétrolières et est pénalisée par son endettement extérieur, grevant les finances publiques qui assurent jusque-là les rentes. De plus, elle n’a pas de base productive en mesure d'absorber le surplus de travailleurs et d’exporter une gamme de produits diversifiée et compétitive. Le manque d’investissement de l'État dans les infrastructures entrave encore la croissance et dissuade les investisseurs privés. Entre 1985 et 1986, les agitations sociales augmentent de façon dramatique où l’UGTT organise des grèves et des manifestations contre l’augmentation du chômage et la politique salariale. En conséquence, le gouvernement se met d’accord avec le Fonds monétaire international sur la mise en place d’un programme de réforme économique. Au bout de 18 mois, les grands déséquilibres internes et externes sont maîtrisés, la dette extérieure reste raisonnable et une croissance du PIB de 4,3% est atteinte. Dès le début des années 1980, le gouvernement considère aussi la privatisation des entreprises étatiques pour mettre fin à leur endettement. Les secteurs concernés sont surtout le tourisme, les matériaux de construction, l’industrie textile, l’industrie agroalimentaire et la pêche, la mécanique et l’électrotechnique. De plus, le gouvernement encourage l’industrie manufacturière produisant uniquement pour l’exportation en lui donnant la possibilité de s'implanter partout dans le pays tout en travaillant sous le règlement des zones de libre-échange.

Avion de Nouvelair Tunisie
Avion de Nouvelair Tunisie

La Tunisie possède aujourd'hui une économie diversifiée. Les secteurs les plus importants sont l’agriculture (olives, huile d’olive, agrumes, céréales, tomates, dattes, betteraves et amandes), l’industrie (textiles, chaussures et pièces automobiles), le tourisme et l’extraction minière (phosphates, fer et pétrole). Compte tenu de l'urbanisation et de la pénétration de produits alimentaires industriels en milieu rural, la part de l'autoconsommation dans l'approvisionnement des ménages a régulièrement baissé au cours des 30 dernières années. Ainsi, l'autoconsommation de céréales est passée de plus de 25 % en 1975 à moins de 2 % en 2000. Elle reste cependant significative voire importante pour quelques produits en milieu rural (huile d'olive, œufs, lait, volaille et certains fruits et légumes) mais est devenue très faible dans les villes. Dans le domaine industriel, la politique interventionniste de l’État continue de se réduire avec l’augmentation des privatisations, la simplification de la structure fiscale et une approche prudente de la dette publique (déficit budgétaire de 2,6 % du PIB en 2004[5]). Au niveau global, la croissance annuelle moyenne du PIB est de 5 % depuis 1987[6] et atteint 5,8 % en 2004[5]. L’accroissement du secteur touristique et des échanges commerciaux sont parmi les principaux éléments de cette croissance régulière. Le taux d’inflation est relativement faible (2,9 % en 2005[7]) mais le taux de chômage reste assez élevé même s'il varie selon les sources choisies. Enfin, le niveau des salaires pèse par rapport à d'autres pays en développement : un ouvrier tunisien gagne ainsi entre 115 et 130 € par mois (pour 40 à 48 heures de travail hebdomadaire).

La Tunisie est le premier pays méditerranéen à avoir conclu un accord de libre-échange avec l’Union européenne (17 juillet 1995). Il est entré en vigueur le 1er mars 1998. Selon les termes de cet accord, la Tunisie et l’Union européenne s’engagent à créer progressivement d’ici 2008 une zone de libre-échange. La Tunisie aura alors un statut comparable à la Norvège ou à l’Islande.

Données Valeurs
PIB 30,94 milliards de dollars (2005)
PIB (parité de pouvoir d'achat) 83,54 milliards de dollars (2005)
PIB par habitant 8 300 dollars (2005)
Taux de chômage 14,2 % (2005)
Dette extérieure 16,09 milliards de dollars (2005)
Réserves en devises 4,375 milliards de dollars (2005)
Population sous le seuil de pauvreté 7,4 % (2005)
Coefficient de Gini 0,40 (2005)
Main d'œuvre par secteurs (2005) agriculture : 18,5 %
industrie : 32 %
services : 48,4 %
Sources : CIA World Factbook[8]

[modifier] Transport

Voir l’article Transport en Tunisie.

La Tunisie compte 7 aéroports internationaux (voir liste) mais c’est le transport ferroviaire qui constitue l’activité principale sur le plan national en matière de transports. Il est constitué d’un réseau national de 1905 kilomètres de voies ferrées et de 200 gares. Le réseau routier est d’une longueur de 18 997 km et permet de relier les différentes régions du pays et de relier la Tunisie à ses voisins algériens et libyens.

[modifier] Démographie

Voir les articles Démographie de la Tunisie et Tunisiens à l'étranger.

Alors que la vaste majorité des Tunisiens (98 %) s’identifient culturellement aux Arabes, plusieurs études tendent à indiquer qu'ils seraient ethniquement plus proches des Berbères mais aussi de certains Européens :

« Comparés avec d'autres communautés, notre résultat indique que les Tunisiens sont très liés aux Nord-Africains et aux Européens de l'Ouest, en particulier aux Ibériques, et que les Tunisiens, les Algériens et les Marocains sont proches des Berbères, suggérant une petite contribution génétique des Arabes qui ont peuplé la région au VIIe ou VIIIe siècle[9]. » 

Par ailleurs, de nombreuses civilisations ont envahi le pays puis ont été assimilées à des degrés divers : Phéniciens[10], Romains, Vandales venant d’Allemagne, Ottomans et enfin Français. De plus, beaucoup de Maures et de juifs arrivèrent d'Andalousie (Espagne) à la fin du XVe siècle.

Les premiers Arabes orientaux, venus à partir du VIIe siècle avec les conquêtes musulmanes, ont contribué à convertir à l'islam la majeure partie de l'Ifriqiya. À cette occasion se créent quelques villes nouvelles dont Kairouan et Monastir. C'est à partir du XIe siècle, avec l'arrivée des tribus hilaliennes chassées d'Égypte, que l'arabisation linguistique et culturelle devient déterminante[11].

Certains groupes, descendants des Berbères, ont cependant su conservé leur langue et leurs coutumes, souvent en raison de leur enclavement géographique[12]. En effet, de nos jours, ils habitent souvent les régions de montagnes (Matmata, Tataouine, Gafsa ou Sbeïtla). Toutefois, les Berbères, qui représentent une forte minorité ethnique au Maroc et en Algérie, restent peu nombreux en Tunisie[13].

Presque la totalité des Tunisiens (98 % de la population) est de confession musulmane sunnite (malékite). De la forte population juive qui a existé durant 2 000 ans, au sud de Djerba, il n’en reste plus aujourd’hui qu’une infime partie, vivant principalement dans la région de Tunis, car la majorité des Juifs tunisiens ont en effet émigré vers Israël ou la France. Il existe également une petite population chrétienne.

Les quelques tribus nomades, minoritaires, sont pour la plupart intégrées et sédentarisées.

La population tunisienne connaît un accroissement annuel de 1,08 % et est urbanisée à 63,3 % (2003)[14]. Mais la Tunisie est un pays qui connaît aussi un taux important d’émigration : le nombre de Tunisiens résidant à l’étranger est évalué à 885 000 personnes. 83 % d’entre eux résident en Europe dont 511 000 en France.

Indice Valeur Classement mondial
Indicateur de développement humain (2005)[15] 0,753 89 sur 177
Espérance de vie (2006)[16] 75,12 52 sur 192
Population (juillet 2006)[17] 10 175 014 79 sur 193
Nombre de femmes pour 100 hommes 97

[modifier] Culture

Jeune femme berbère de Tunisie (début des années 1900)
Jeune femme berbère de Tunisie (début des années 1900)
Voir l’article Culture de la Tunisie.

La culture de la Tunisie est riche de ses 3000 ans d'histoire et reflète ses cultures punique, arabe, turque, africaine, européenne et musulmane ainsi que l’influence des dynasties successives qui règnent sur le pays. Les sites historiques (amphithéâtre d'El Jem et ruines de Carthage), les musées (dont le Musée national du Bardo), l'architecture des villes (Sidi Bou Saïd et son influence arabo-andalouse), la cuisine (baguette, fromage et croissant français ainsi que pâtes italiennes) et la musique témoignent de ce passé où les cultures du bassin méditerranéen se sont croisées.

[modifier] Langues

Voir les articles Tunisien et Arabe littéral.

La Tunisie est l’État du Maghreb le plus homogène sur le plan linguistique. Les langues parlées en Tunisie sont le tunisien (langue maternelle sémitique dérivée de l’arabe littéral et sans statut officiel) et l’arabe littéral (langue officielle enseignée dès la maternelle). La plupart des Tunisiens parlent également le français (langue de culture enseignée dès l’école primaire) comme seconde langue et apprennent l’anglais en primaire (dès l’âge de 9 ans). Ainsi, ils parlent 3 langues. Quant aux lycéens, ils doivent choisir une option obligatoire, qui sera leur quatrième langue, entre l’allemand, l’espagnol, l’italien, le russe ou le chinois. L’enseignement de base est gratuit et obligatoire pour tous les enfants jusqu'à l’âge de 16 ans. Le taux d'analphabétisme y est de 22,9% en 2004 et le taux de scolarisation des enfants de 6 ans, égal pour les garçons et les filles, est de 99%.

[modifier] Cinéma

Voir l’article Cinéma tunisien.

Même si la production cinématographique tunisienne est relativement jeune, des films tels que Halfaouine, l'enfant des terrasses et Un été à la Goulette de Férid Boughedir, remportent de nombreux prix et trophées internationaux. Les Journées cinématographiques de Carthage constitue le plus ancien des festivals cinématographiques des pays en développement. L'industrie cinématographique tunisienne ainsi que ses paysages attirent également de nombreuses productions étrangères dont La Guerre des étoiles, Pirates ou Le Patient anglais. En 2007, le paysage cinématographique tunisien voit la sortie de plusieurs films recevant un certain succès auprès du public tel que Making off de Nouri Bouzid ou VHS Kahloucha de Nejib Belkadhi.

[modifier] Littérature

Voir l’article Littérature tunisienne.

La littérature tunisienne existe sous 2 formes : celle en langue arabe et celle en langue française. La littérature arabophone remonte au VIIe siècle avec l’arrivée de la civilisation arabe dans la région. Elle est plus importante en volume comme en valeur que la littérature en langue française qui suit l’implantation du protectorat en 1881. Malgré la longue histoire de la littérature tunisienne, la production nationale reste maigre : environ 120 livres en arabe, tous genres confondus, voient le jour en 2000. Parmi les grands auteurs tunisiens, on peut citer Aboul-Qacem Echebbi, Moncef Ghachem et Mahmoud Messaadi.

[modifier] Musique

Voir l’article Musique tunisienne.

La musique tunisienne est influencée principalement par les cultures arabo-andalouse, arabe et occidentale. Son courant musical classique le plus réputé est le malouf. Mais la musique populaire perdure avec l’utilisation d'instruments arabes, comme la darbouka et l'oud, ou des instruments plus spécifiques à la Tunisie comme le mezoued. Parmi les grands chanteurs tunisiens, on peut citer Ali Riahi, Cheikh El Afrit, Mohamed Jamoussi et Habiba Msika. Chez les musiciens, on peut également citer Anouar Brahem ou Amina Srarfi. Dans le même temps, une majorité de la population est attirée par des musiques d’origine arabe (égyptienne, libanaise ou encore syrienne). La musique occidentale actuelle remporte également un succès important avec l'émergence de nombreux groupes et de festivals de rock, de hip hop, de reggae et de jazz.

[modifier] Festivals

Des centaines de festivals internationaux, nationaux, régionaux ou locaux ponctuent l’agenda annuel. Les festivals de musique et de théâtre dominent largement la scène culturelle nationale. Certains sont à vocation générale comme le Festival de Carthage alors que d'autres sont plus spécialisés comme le Festival des arts plastiques de Mahrès ou le Tabarka Jazz Festival.

[modifier] Artisanat

Porte cloutée traditionnelle
Porte cloutée traditionnelle

La Tunisie est également réputée pour ses produits artisanaux :

  • Poterie et céramique : le modelage, la cuisson et le décor de ces poteries sont demeurés primitifs. Les lignes, les points, les traits ciliés, les dents de scie, les croix, les losanges sont autant de motifs qui rappellent les tatouages et tissus ruraux. Ce sont les potiers de Guellala qui sont à l’origine de la création d’autres centres potiers sur le littoral tunisien : Tunis, Nabeul, Moknine, etc. Mais si la poterie poreuse s’identifie à Guellala, celle émaillée (jaune, vert ou brune) est la marque de fabrique de Nabeul.
  • Tapis : la petite histoire attribue à une fille d’un gouverneur ottoman de Kairouan l’introduction en Tunisie, en 1830, du tapis à points noués d’inspiration anatolienne.
  • Costumes : Au début du XXe siècle, chaque région ou village possède son propre costume. Aujourd'hui, le costume traditionnel est la tenue par excellence pour les mariages et les cérémonies. C’est la jebba qui s’est imposée comme habit traditionnel national. Cet habit ample, couvrant tout le corps, se différencie selon la qualité de son étoffe, de ses couleurs et de ses passementeries
  • Mosaïque : la Tunisie possède la plus riche collection de mosaïques antiques du monde. C’est à l’époque romaine et surtout à partir du IIe siècle que cet art se développe au point qu’on puisse parler d’une véritable école africaine marquée par la maîtrise de la représentation figurée.
  • Babouche : les babouches d’hommes sont généralement de la couleur naturelle du cuir. Celles des femmes sont dans leur majorité brodées de fils de soie, de coton, d’or et d’argent avec des motifs floraux ou des croissants.
  • Ferronnerie : c’est aux Andalous que l’on attribue la décoration des portes cloutées devenue caractéristique du fer forgé tunisien. Bleues elles aussi par tradition, les grilles en fer forgé garnissent fenêtres et bouches d'aération des cuisines et des salles de bains. Leurs entrelacs de métal tranchent avec la sobriété des façades blanchies à la chaux. Destinées à embellir les maisons et à préserver l'intimité des habitants, ces grilles rappellent les moucharabiehs de la tradition arabo-andalouse (panneaux de bois sculpté qui permettaient aux femmes de regarder dans la rue sans être vues). Les cages à oiseaux de Sidi Bou Saïd s’inspirent directement de ces arabesques en fer forgé qui ornent les façades.
Voir aussi : Portail officiel de l'artisanat tunisien

[modifier] Gastronomie

Voir l’article Cuisine tunisienne.

La cuisine tunisienne est riche et variée et se différencie quelque peu de ces voisines maghrébines. Elle est basée sur les légumes, la viande de mouton et de bœuf (et dans certaines régions celle du chameau), le poisson - sur les côtes - et les pâtes. La baguette est l'aliment de base de beaucoup de Tunisiens. Le plat le plus consommé reste sans doute les pâtes et en particulier les spaghettis et macaronis servis généralement avec de la sauce tomate.

[modifier] Coutume et traditions

Voir l’article Proverbes tunisiens.

[modifier] Chéchia

Voir l’article Chéchia.

La chéchia est un bonnet de feutre rouge qui ceint le front. Elle est encore portée par les hommes alors que le reste de la tenue vestimentaire s'est très largement occidentalisé.

[modifier] Chicha

Voir l’article Narguilé.

Fumer la chicha, c'est en fait fumer du tombac dans une pipe à eau (narguilé). Le tombac est une plante très proche du tabac que l'on fait bouillir. On en remplit le fourneau de la chicha - que l'on peut recouvrir d'une feuille d'aluminium percée de trous - puis on dispose par-dessus un bout de charbon de bois incandescent.

[modifier] Fêtes

Voir l’article Jours fériés en Tunisie.

[modifier] Vie sociale

Autrefois nomades rattachés à une tribu, les Tunisiens gardent le goût de la vie en communauté. 2 lieux sont à cet égard symboliques : le hammam et le café.

  • Il existait auparavant peu de salles de bains dans les maisons, le hammam tenant alors une place très importante. Ce fut aussi pendant longtemps la seule sortie autorisée aux femmes qui s'y retrouvaient entre elles durant l'après-midi. Les hommes quant à eux s'y rendaient le matin pour bavarder entre amis. Aujourd'hui, la dimension hygiènique a laissé la place à la dimension de détente.
  • Les hommes ont l'habitude de se rendre au café. Là, ils boivent du café ou du thé à la menthe (jamais d'alcool), discutent, fument des cigarettes ou la chicha et jouent aux dominos. Si les femmes étrangères sont tolérées, il ne viendrait pas à l'idée d'une Tunisienne, même jeune et moderne, de s'installer dans un café.

Les mosquées sont aussi un lieu de rencontre. Elles étaient même les foyers des indépendantistes dans les années 1950.

[modifier] Religion

Voir l’article Religion en Tunisie.

L’islam est la religion principale de la Tunisie avec un taux qui avoisine les 98% de la population. Le judaïsme et le christianisme y sont très minoritaires mais la Tunisie se caractérise par sa tolérance et son ouverture aux autres cultures qui ont fait l’identité du pays.

Les Tunisiens conservent quelques croyances d'origine berbère comme le mauvais œil. Nombre de pratiques et de grigris doivent servir à le repousser. Par ailleurs, le pays est parsemé de petites constructions blanches appelées marabouts. Ce sont les tombeaux de sages qui, par leur méditation, étaient censés guérir les malades et les aveugles. Aujourd'hui, les Tunisiens continuent à les prier et à leur demander quelques faveurs.

La constitution tunisienne prévoit l’exercice libre des religions tant qu’elles ne portent pas atteinte à l’ordre public. Le gouvernement respecte généralement ce droit. Cependant, il ne permet pas l’établissement de partis politiques basés sur la religion, interdit le prosélytisme et limite le port du hijab (notamment dans les administrations et écoles publiques). Les fêtes religieuses musulmanes sont considérées comme des jours fériés (Aïd el-Kebir, Aïd el-Fitr, Mouled, etc.). Le gouvernement reconnaît également la sainteté des fêtes religieuses des non-musulmans, particulièrement celles des religions monothéistes.

[modifier] Sport

Voir l’article Sport en Tunisie.

La Tunisie s’illustre particulièrement sur le plan sportif dans 2 sports :

Mais d'autres sports sont également populaires comme la pétanque — la Tunisie a été championne du monde senior à plusieurs reprises — et le basket-ball (notamment dans les régions de Monastir et Kairouan).

C'est dans ce contexte que la Tunisie a vu naître des champions dans des sports individuels tels que Mohammed Gammoudi (champion olympique d'athlétisme), Anis Lounifi (champion du monde de judo) ou encore Oussama Mellouli (champion du monde de natation).

[modifier] Sources

  1. (fr) Population par gouvernorat (Institut national de la statistique)
  2. (ar) Texte de la déclaration d'indépendance
  3. (fr) Discours de Jéricho (Le Monde diplomatique)
  4. (fr) Résultats du recensement 2004 (Institut national de la statistique)
  5. 5,0 5,1 « Atouts, faiblesses et tendances de l'économie tunisienne en 2005 », L'Économiste maghrébin, décembre 2004
  6. (fr) Investir en Tunisie (ANIMA)
  7. (fr) Indicateurs économiques (Interex)
  8. (en) Statistiques économiques de la Tunisie (CIA World Factbook)
  9. A. Hajjej, H. Kâabi, M. H. Sellami, A. Dridi, A. Jeridi, W. El Borgi, G. Cherif, A. Elgaâïed, W. Y. Almawi, K. Boukef et S. Hmida, « The contribution of HLA class I and II alleles and haplotypes to the investigation of the evolutionary history of Tunisians », Tissue Antigens, vol. 68, n°2, août 2006, pp. 153–162
  10. (en) Cassandra Franklin-Barbajosa, « In the Wake of the Phoenicians. DNA study reveals a Phoenician-Maltese link », National Geographic, octobre 2004
  11. Selon Gabriel Camps (Les Berbères. Mémoire et identité, éd. Errance, Paris, 1995, p. 102), « en renforçant par leur présence la part de population nomade, les Arabes arrivés au Xe siècle ont été d'un poids insignifiant sur le plan démographique, mais déterminant sur le plan culturel et socio-économique. »
  12. (fr) Marc Côte, « Les montagnes du Maghreb. Un cas de déterminisme géographique ? », Cafés géographiques, 15 novembre 2001
  13. (en) Population de la Tunisie (CIA World Factbook)
  14. (fr) Indicateurs macro-économiques (Observatoire méditerranéen)
  15. (fr) Indicateurs du développement humain (PNUD)
  16. (en) Espérance de vie à la naissance (CIA World Factbook)
  17. (en) Classement des pays par population (CIA World Factbook)

[modifier] Voir aussi

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1 partiellement africain · 2 pays insulaire · 3 non membre de l’Union africaine · 4 non reconnu par l’ensemble de la communauté internationale mais membre de l’Union africaine · 5 territoire dépendant d’un pays non africain




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