Pâli
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Le pâli ou pali ou pāḷi (पाऴि), est une langue indo-européenne de la famille indo-aryenne parlée autrefois en Inde. Il est encore utilisée comme langue liturgique dans le bouddhisme theravâda.
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[modifier] Histoire
C'est un prâkrit proche du sanskrit et remontant vraisemblablement au IIIe siècle av. J.-C. D'après la tradition, il était utilisé dans le Magadha à l'époque du Bouddha, dont il aurait été la langue. En fait, celle que parlait le Bouddha était probablement un autre prâkrit, l'ardhamāgadhī (« moyen māgadhī »).
On fait aussi dériver le pāḷi de la paiśācī (« la langue des démons »), prâkrit du nord-est indien encore parlé au Cachemire. Il s'avère cependant que le pāḷi est assez éloigné de l'ardhamāgadhī et qu'il est plus proche des dialectes occidentaux. C'est surtout une langue littéraire qui a emprunté à d'autres langues et s'est constituée de manière plus ou moins artificielle au cours du temps, à partir, sans doute, d'une ou plusieurs langues vernaculaires.
On a utilisé le pāḷi, et on l'utilise encore, comme langue cultuelle bouddhiste, au Śrī Laṅkā, au Myanmar, au Laos, en Thaïlande et au Cambodge. Son statut de langue liturgique l'a rendu, à l'instar du sanskrit, figé et normalisé. C'est donc un prâkrit moyen indien qui a accédé fortuitement au rang de langue littéraire et culturelle avant les autres, sans pour autant donner naissance à un idiome néo-indien.
[modifier] Description
[modifier] Écriture
Le pāḷi s'est principalement écrit en devanāgarī, lao et singhalais et a servi à noter les textes de la doctrine bouddhiste theravâda, entre autres le Tipiṭaka.
Voir articles détaillés : devanāgarī..
[modifier] Phonologie
La phonologie du pāḷi est assez proche de celle du sanskrit. Les différences les plus notables sont :
- l'abrègement des voyelles longues devant une consonne double, y compris /e/ et /o/ qui n'ont pas de contre-partie brève en sanskrit.
Note : En sanskrit, les voyelles /e/ et /o/ étant toujours longues, on n'indique pas leur quantité (par ex. bodhi) ; en pāḷi, au contraire, il est d'usage d'indiquer leur quantité quand celles-ci sont longues (bōdhi).- sutta < sūtra (voir aussi 3.)
- atman < ātman sanskrit
- mĕtta < maitra (voir aussi 3.)
- monophtongaison des diphtongues /ai/ et /au/ à /e/ et /o/ :
- Metteya < Maitreya (voir aussi 3)
- de nombreuses assimilations dans les groupes de consonnes
- sutta < sūtra (voir aussi 1.)
- dhamma < dharma
- bodhisatta < bodhisattva
- passage de /ś/ à /s/
- sāvaka < śrāvaka
- amuïssement de /s/ en position appuyante et aspiration de la consonne suivante si possible
- theravāda < sthaviravāda (voir aussi 6.)
- thūpa < stūpa
- khandha < skandha
- amuïssement fréquent de /v/ en position intervocalique, remplacement par /b/ devant consonne :
- theravāda < sthaviravāda (/e/ < /ai/ < /avi/, cf. 2)
- nibbāna < nirvāṇa (voir aussi 3.)
- remplacement du /ṛ/ voyelle par une autre voyelle
- taṇhā < tṛṣṇā
- sati < smṛti
- développement des semi-voyelles
- ariya < ārya (voir aussi 1)
- palatalisation des consonnes dentales devant /y/
- jhāna < dhyāna
- sanskrit sacca < satya
- rétroflexion des consonnes dentales
- viññāṇa < vijñāna
- fermeture obligatoire des syllabes finales par une voyelle
- kamma < karman (voir aussi 3.)
[modifier] Exemple
devanāgarī |
मनोपुब्बङ्गमा धम्मा मनोसेत्था मनोमया । |
transcription traditionnelle |
Manopubbaṅgamā dhammā, manosetthā manomayā, |
traduction | Le mental est l'avant-coureur des conditions, le mental en est le chef, et les conditions sont façonnées par le mental. Si, avec un mental impur, quelqu'un parle ou agit, alors la douleur le suit comme la roue suit le sabot du bœuf. (Traduction du Centre d'études dharmiques Gretz) |
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
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