Policy mix
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En macroéconomie, le policy mix, expression anglaise imagée qui signifie « dosage des différentes politiques » et qui a son origine dans le vocabulaire des recettes de cuisine, désigne l’« art » de combiner astucieusement, et surtout de manière optimale:
qui sont les deux branches principales de la politique économique.
La modélisation mathématique de cette interférence est celle du modèle IS-LM, qui souligne cette interdépendance entre sphère monétaire et sphère réelle, en combinant approche keynésienne et néoclassique.
Deux "règles" majeures à portée normative éclairent le policy-mix: Celle de Jan Tinbergen: il doit y avoir autant d'instruments de la politique économique qu'il y a d'objectifs(par exemple les objectifs du carré magique). Celle de Robert Mundell: l'affectation d'un instrument à son objectif est fonction de son éfficacité relative (principe d'efficacité comparative). Cela correspond à son "triangle des incompatibilités".
Sommaire |
[modifier] Les objectifs de la politique économique
La politique économique s'efforce de poursuivre quatre objectifs principaux :
Ces objectifs s'avérent contradictoires (Carré magique de Kaldor). La recherche de la pleine utilisation de tous les facteurs capital et travail rentrent en conflit avec les objectifs de stabilité des prix et d'équilibre extérieur. Aussi les priorités peuvent être très différentes suivant les États et suivant les moments en fonction de l'objectif de bien commun assigné.
Par exemple, les États-Unis tendent à maximiser les deux premiers objectifs (croissance et plein-emploi), à considérer l'inflation avec une certaine indulgence et à laisser filer les déficits extérieurs (« Our currency, your problem.»).
À l'inverse, notamment à cause des expériences historiques allemandes (l'hyper-inflation catastrophique de 1923 et, inversement, la désinflation compétitive réussie d'après-guerre) la Zone euro a tendance à considérer la stabilité des prix comme un bien public primordial.
[modifier] Les interactions entre politique monétaire et politique budgétaire
Les interactions entre les deux politiques sont
- fortes
- et souvent contradictoires.
La politique budgétaire est avant-tout :
- une politique de la dépense,
- effectuée dans un cadre institutionnel (le budget annuel) qui privilégie le court terme.
À l'inverse, la politique monétaire est avant tout une politique de moyen ou long terme(mais n'est pas une politique structurelle), dont les moyens d'action ne se conçoivent que sur la durée (en Europe continentale, une hausse des taux d'intérêt du marché monétaire, par exemple, mettra plus d'un an pour que ses effets économiques soient observables) et dont les objectifs seront naturellement le maintien de grands équilibres sur longue période.
L’autonomisation des banques centrales vis-à-vis du pouvoir politique a, bien évidemment, accru les risques de discordances, voire de cacophonie, entre ces deux acteurs aux logiques et aux horizons temporels si différents. La différenciation des mandats doit permettre une plus grande efficacité des politiques budgétaire et monétaire prises séparément, mais uniquement à condition que les deux pouvoirs travaillent en harmonie et non en conflit ouvert.
[modifier] Cas particulier de la Zone euro
En zone Euro, la situation est encore plus délicate puisque :
- la Banque centrale européenne exerce une politique monétaire commune aux 13 États de la zone: cette politique a pour "obsession" la lutte contre l'inflation, en étant (relativement) peu sensible aux effets des variations des taux d'intérêt sur la conjoncture économique.
- les politiques budgétaires restent décentralisées, du ressort des différents gouvernements nationaux; l'instrument du taux d'intérêt ne peut plus servir la régulation de la conjoncture et des chocs économiques souvent "assymétriques" malgré l'interdépendance croissante des économies européennes du fait de l'intégration.
- le système, récent (existence de l'euro depuis le 1er janvier 1999), est encore en phase de rodage, chaque pouvoir cherchant encore ses marques par rapport à l'autre: cela peut expliquer le certain "dogmatisme" de la Banque Centrale Européenne(BCE), car cette jeune institution a besoin de gagner en crédibilité.
- et enfin qu'il existe un certain flou dans les traités quant au partage de certaines responsabilités (dont la valeur externe de l'euro).
[modifier] La permanence du policy-mix aux Etats-Unis
Ce qui différencie les Etats-Unis de l'Europe au niveau de l'agencement optimal de l'outil budgétaire et monétaire, c'est l'indépendance moins prononcée de la Réserve fédérale. Les objectifs de la Fed ne se limitent pas à la lutte contre l'inflation, mais incorporent aussi la modération des taux d'intérêt à long terme pour favoriser l'investissement, le plein-emploi et la croissance. D'où une certaine convergence d'objectifs avec ceux du gouvernement.
Un exemple frappant d'exploitation de cette convergence est celui de la période où Bill Clinton était président et Alan Greenspan dirigeait la Fed. Alors que Clinton s'était engagé à réduire le déficit budgétaire et à revenir à l'excédent (ce qu'il parvint à faire), Greenspan modérait les taux d'intérêt pour que la restriction budgétaire ne pénalise pas la conjoncture. Autrement dit, pendant que Clinton déplaçait la courbe IS vers la gauche, Greenspan compensait par un déplacement de la courbe LM vers la droite (cf: modèle IS-LM), usant d'un accord tacite.
C'est donc la réactivité (qui peut s'appréhender à partir de la règle de Taylor) et la sensibilité de la banque centrale aux fluctuations de l'économie réelle qui caractérise la politique monétaire américaine, qui peut être en adéquation avec la politique budgétaire.
[modifier] Voir aussi
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