Rif
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Le Rif — « a Rif » en zenatia (rifain) (« extrémité ») est une région occupant la totalité de la région nord du Maroc dans l'axe montagneux prolongeant le Moyen Atlas, du Cap Spartel et Tanger, à l'ouest, et jusqu'au Fleuve Moulouya à l 'est, de la mer Méditerranée, au nord, à la rivière Ouargha au sud.
Dans la chaîne du Rif, les Berbères s'adonnent depuis le XVIe siècle à la culture du canabis. La production de cette plante, devenue vitale pour l'économie des paysans, assure une grande partie de la prospérité de Tanger.
Les habitants, les Rifains, sont principalement des bérbérophones parlant le rifain (« ta rifit » ou encore la "zenatia"). Dans le nord du Maroc, les Berbères s'appellent eux-mêmes « i Mazighen » ou « i Rifiyen ».
Les plus grandes villes du Rif sont notamment Al-Hoceima et Nador tandis que Melilla, ville espagnole, est l'une de ses parties géographiques. Chefchaouen et Kétama sont des villes appréciées des touristes.
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[modifier] Histoire
Au Moyen Âge, le Rif était le royaume de Nekor.
[modifier] La Guerre du Rif
Abdelkrim El Khattabi naquit dans le petit village d'Ajdir dans une famille d'intellectuels. Il travailla à Mellilia où il fut emprisonné suite à un malentendu avec les Espagnols et revint à sa region natale prés d'Al Hoceima pour préparer sa vengeance. En 1921, la tribu berbère des Aït Wariaghel de la région d'Al-Hoceima, sous la conduite du jeune Abd el-Krim, se soulève contre les Espagnols. Le général Sylvestre dispose alors d'une puissante armée, forte de 15 000 soldats espagnols, pour contrer les Aït Wariaghel. En juin, la presque totalité de cette armée trouve la mort dans la bataille d'Anoual. Face à ce désastre, le général se suicide.
En février 1922, Abd El-Krim proclame la République confédérée des Tribus du Rif. Les Rifains espèrent rallier les tribus de la zone sous protectorat français.
En 1925, Abd el-Krim lance une offensive vers le sud contre les forces françaises du général Lyautey qui sont battues sans difficulté et doivent se replier sur Fès et Taza. Paris envoie alors Philippe Pétain en lui accordant les moyens qui avaient été refusés à Lyautey. Le vainqueur de Verdun, allié au général Primo de Rivera, lance une vaste offensive. Le conflit, extrèmement dur, pousse les hommes d'Abd-el-Krim à demander à leur chef d'engager des négociations. Des pourparlers s'engagent à Oujda mais, face à l'intransigeance des Français et des Espagnols, Abd el-Krim est contraint à la reddition.
Abd el-Krim est exilé à la Réunion. Autorisé à se rendre en France, il rejoint Marseille d'où il parviendra à s'échapper et à rejoindre Le Caire (Égypte), où il meurt en 1963.
Pour les nationalistes du monde, la guerre du Rif reste aujourd'hui encore un symbole de la lutte contre le colonialisme.
[modifier] Depuis l'indépendance
L'armée marocaine réprime violemment un soulèvement rifain en 1958 (près de 8 000 morts). La région se retrouve de fait exclue de la vie politique marocaine durant tout le règne de Hassan II. Un second soulèvement s'est produit dans cette région en 1984[1] et a causé selon les différentes sources des dizaines de morts. Ce soulèvement s'est propagé à l'ensemble du royaume par la suite. En dépit de l'isolement relatif de cette région l'immigration massive vers des pays européens (Pays-Bas, Belgique, France, et récemment Espagne) a permis une amélioration relative des condtions de vie des populations locales.
[modifier] Géologie
En 2004, de violents tremblements de terre ont frappé la région d'Al-Hoceima faisant plusieurs morts, détruisant des villages et terrorisant les habitants. Cette région est très touchée par les séismes dus à la conjonction Europe/Afrique.
[modifier] Références
[modifier] Liens externes
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