Sirène (mythologie)
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Les sirènes (en grec ancien Σειρήν / Seirến, « chaîne », sans doute inspiré du sanskrit Kimera, « Chimère ») sont des créatures fantastiques dont la fonction et la représentation ont varié au cours des époques.
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[modifier] Mythologie grecque
Dans la mythologie grecque, les sirènes sont des êtres moitié-femme et moitié-oiseau qui chantent au-dessus des mers pour attirer les navigateurs et les faire se noyer. Elles passent pour les filles d'Achéloos et de Terpsichore, Melpomène ou Astérope, ou bien de Phorcys et de Céto, ou bien d'Œagre et de Calliope selon les versions.
Elles sont généralement au nombre de trois, mais certains auteurs en comptent beaucoup plus. Les noms les plus cités sont :
- Aglaophone la belle voix
- Aglaopé le beau visage
- Leucosie la blanche
- Ligée la mélodieuse
- Himeropa la douce
- Parthénope au visage de jeune fille
- Pisinoé la persuasive
- Thelxiépie/Thelxinoé l'enchanteresse
- Thelxiopé la troublante
- Molpé le chant étrange
- Raidné le progrès
- Télès la parfaite
Traditionnellement, lorsqu'elles sont trois, une joue de la lyre, une autre de la flûte et la troisième chante.
La première mention des sirènes dans la littérature se trouve chez Homère, au chant XII de l'Odyssée, dans un des plus fameux passages du récit : Ulysse raconte comment il s'est fait attacher au grand mât de son navire pour pouvoir écouter leur chant, pendant que ses compagnons rament, les oreilles bouchées par la cire.
Il faut cependant noter qu'Homère ne fait aucune allusion à des femmes-oiseaux. Le texte semble même suggérer qu'il pense à des femmes normales se tenant au bord de la mer, contrairement à certaines représentations grecques. Selon certaines interprétations, les sirènes n’étaient autre chose que des courtisanes qui demeuraient sur les bords de la mer de Sicile et qui séduisaient les marins.
Les Romains racontent d'ailleurs que les sirènes étaient à l'origine des femmes normales, les suivantes de Proserpine, et que c'est suite à l'épisode de l'enlèvement de Proserpine que Cérès, la mère de Proserpine, a transformé les sirènes en femmes-oiseaux.
[modifier] Folklore
Aujourd'hui, les légendes disent que ce sont des êtres moitié-femme et moitié-poisson. Elles sont tenues par l'appel de l'océan. Elles sont immortelles ; les deux premiers siècles de leur vie elles s'amusent et découvrent l'océan, mais ensuite elles se sentent seules et veulent aimer et se faire aimer par un humain.
Dans l'imaginaire celte, la sirène séduit les pêcheurs en mer et enlève les enfants. La sœur jumelle de Douarnenez, la Marie Morgane, porte deux jambes au lieu d'une queue de poisson.
[modifier] Bibliographie
- Jacqueline Leclercq-Marx, La sirène dans la pensée et dans l'art de l'Antiquité et du Moyen Âge – Du mythe païen au symbole chrétien, Académie royale de Belgique, 1997 (réédition 2002) ;
- Édouard Brasey, Sirènes et Ondines, Éditions Pygmalion, Paris, 1999.
[modifier] Sources
- Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 7, 10), Épitome [détail des éditions] [lire en ligne] (VII, 18).
- Apollonios de Rhodes, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne] (IV, 893 et suiv.).
- Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] (XII, 39 et suiv.).
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la)lire en ligne] (CXXV).
- Nonnos de Panopolis, Dionysiaques [détail des éditions] (II, 11 ; XIII, 314).
- Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 555 ; XIV, 88).
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 4, 7 ; VI, 1, 1).
[modifier] Voir aussi
- La sirène en héraldique
- La Petite Sirène, conte de Hans Andersen
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