Télé-tirelire

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La télé-tirelire, également désignée par l'anglicisme call-tv ou call television, est un type de jeu télévisé auquel les téléspectateurs peuvent participer par le biais d’un numéro de téléphone ou de SMS surtaxé. Le but est d'inciter au maximum le téléspectateur à appeler, afin de financer les programmes de la chaîne.

[modifier] La recherche d'interactivité

Avec l'apparition des chaînes privées, les chaînes de télévision trouvent de nouveaux moyens d'engranger des revenus supplémentaires. Le minitel, tout d'abord, est une manne importante, pour des concours ou des informations sur les chaînes.

Petit à petit, les numéros de téléphone surtaxés s'intègrent aux émissions, où ils remplacent la carte postale dans la procédure d'inscription aux jeux, afin de permettre une plus grande interactivité.

En France, une première émission basée uniquement sur le lien avec les téléspectateurs apparaît dès 1993, sur France 3 : Hugo Délire, présenté par Karen Cheryl, permet au jeune public de guider un personnage de jeu vidéo grâce au clavier de son téléphone.

[modifier] Télé-tirelire et télé-réalité

Dès 1996, le groupe néerlandais Endemol pousse à son paroxysme le principe du jeu téléphonique, en développant des émissions au contenu extrêmement pauvre, destinées à « boucher » les trous des grilles aux heures creuses, pendant lesquelles le téléspectateur est régulièrement invité à s'inscrire sur un standard pour espérer passer à l'antenne et gagner de l'argent, en répondant à une question simple.

En France, le CSA veille. Mais en 2001, alors que Loft Story a permis à M6 de gagner énormément d'argent grâce aux votes des téléspectateurs pour leurs candidats préférés, TF1 lance Allô Quiz. Sous l'apparence d'un jeu culturel, le public est très régulièrement sollicité (à la différence de Hugo Délire). L'autre grande chaîne privée, M6, se lance sur ce créneau très rapidement, avec Tubissimo, présentée comme une émission musicale, et diffusée en fin d'après-midi (mais très rapidement déplacée à la fin de matinée, avant de se retrouver avant l'émission matinale, même pendant les vacances), puis Star Six Music.

Par la suite, la chaîne à péage Canal+ et la chaîne publique France 3 s'adonnent au genre, pour des périodes limitées. En 2005, M6 est la seule chaîne nationale française à encore diffuser ce genre de programmes (elle ajoute même Club aux précédentes, les nuits de week-end vers deux heures du matin), moins gênée que sa rivale par une audience relative grâce à un public plus habitué à utiliser son téléphone.

[modifier] Arrivée d'AB Groupe sur le marché

Cependant, dès 2004, la toute jeune chaîne belge AB3 propose à ses téléspectateurs le côté extrême de la télé-tirelire (l'émission est également reprise quelques mois sur le câble français, sur 'Zik). Pendant des heures entières, l'après-midi, les animateurs se succèdent pour parler de tout et de rien devant la caméra, et passer littéralement le temps entre deux candidats. Les jeux proposés sont d'un niveau très simple (compléter un mot dont il manque trois lettres, inverser des syllabes, etc.) et l'animateur n'hésite pas à souffler la réponse, prétextant que personne n'appelle, même si ce n'est pas réellement le cas.

Le public ne connaît pas clairement le moyen de passer à l'antenne. En réalité, un appel sur cinquante atteint le standard et c'est parmi ces appels qu'un candidat est tiré au sort.

Durant l'été 2006, le groupe AB décide de programmer massivement des émissions similaires sur toutes les chaînes de son réseau. Ainsi, chaque jour, L'Appel gagnant (tourné à Budapest, pour réduire encore les coûts de production) monopolise près de quinze heures d'antenne, toutes chaînes confondues, entre NT1, AB1 (chaînes de la TNT), RTL 9 ou AB moteurs. Dès septembre 2006, sous la pression du CSA, ces émissions sont fortement réduites (à l'exception de RTL 9, diffusée depuis le Luxembourg), jusqu'à finalement disparaître le 29 novembre 2006.

Et pourtant, dès octobre 2006, la chaîne JET, pour Jeux et Télévision, n'hésite pas à combler les espaces entre les rediffusions de jeux célèbres (L'Académie des neuf, etc.) par des programmes de télé-tirelire. Depuis son reformatage en 2007, la télé-tirelire, plus rentable, y occupe une place dominante avec près de 10 heures de programmes de télé-tirelire par jours.