Terrorisme intellectuel
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Le terrorisme intellectuel est la pratique qui, au moyen d'arguments et de procédés intellectuels (publication, interventions médias, etc.), vise à intimider pour empêcher la formulation d'idées gênantes (que les idées visées soient fausses, vraies, ou discutables).
On parle aussi de police de la pensée.
Historiquement, Montaigne parlait de "tyrannie parlière", Renan de "tyrannie spirituelle". L’expression "terrorisme intellectuel" est mal vue actuellement parce que Adolf Hitler fut le premier à avoir employé, dans Mein Kampf, une expression équivalente en allemand.
Cette censure idéologique, ou police de la parole, vise à empêcher de parler de tout ce qui ne rentre pas dans les grilles de l’idéologie, et qui sera dénoncé par le politiquement correct comme étant un dérapage.
Les autres procédés visant à interdire l'expression (intimidation physique, contraintes légales, etc.) ne relèvent pas du pur terrorisme intellectuel, bien qu'ils soient évidemment associés.
Le terrorisme intellectuel n'est pas une fin en soi, c'est un moyen pour favoriser ses propres idées et donc soi-même en tant qu'incarnation de ces idées (intellectuel défendant son statut, parti visant la conquête du pouvoir).
Le terrorisme intellectuel est lié à la question générale de la liberté d'expression
- la réduction voire l'absence de limite légale à l'expression ôte des armes aux censeurs proche du pouvoir : le terrorisme intellectuel devient une option alternative.
- la liberté d'expression permet inversement d'user plus facilement de procédés intellectuellement douteux mais légalement irréprochables.
Les procédés utilisés sont sans limites : le terrorisme intellectuel est la forme extrême et extrémiste de la confrontation des idées. On citera
- l'amalgame (cette idée est proche de cette autre idée haïssable, donc elle est elle-même haïssable)
- l'argument de l'épouvantail (cette idée est défendu par cette personne ou organisation haïssable, donc elle est elle-même haïssable )
- les propos injurieux (bien qu'ils soient réprimés, il est toujours possible de jouer sur les limites, ou sur le contexte et les sensibilité différentes du même mot ; par exemple, dire que les idées de quelqu'un sont celles d'un parti mal vu mais autorisé ne relève pas, par exemple, de la diffamation)
- tous les arguments ad personam, ad hominem, possibles
- l'exploitation de tabous
- l'argument d'autorité
Le terrorisme intellectuel est susceptible de s'exercer dans tous les domaines : religion, science, etc. Il peut s'exercer à l'encontre d'idées fausses, bien qu'il soit alors moins utile (il est moins agressif et plus efficace de simplement démontrer cette fausseté) ; contre les idées évidemment justes, le terrorisme intellectuel peut néanmoins faire gagner du temps, ce qui est rarement négligeable. Mais c'est bien sur contre les opinions, discutables mais qui n'ont pas (encore) fait l'objet d'une preuve de vérité ou de fausseté, qu'il a trouvé le terrain le plus favorable. La politique est un de ces domaines "privilégiés".
Ce type de procédé est bien entendu destiné aux adversaires, mais il peut se retourner contre son propre camp : interdire certains thèmes, c'est se rendre incapable de les travailler et d'en saisir les évolutions avec ceux de la société.
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- esNoticia tardía de un libro de combate: Le Terrorisme Intellectuel, Jean Sevillia
- Le terrorisme intellectuel : Un moyen de faire taire une vérité qui gêne-Jean-François Revel, Le Figaro, 24 février 2000
[modifier] Bibliographie
Le Terrorisme intellectuel de 1945 à nos jours, Jean Sévillia, éd.Perrin, 2000