Utilisateur:Teugueur
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[modifier] Témoignage et Réquisitoire contre la Circoncision
Lorsque j’avais 3 ans, ma mère s’est inquiétée de l’hygiène d’une zone de mon corps qui lui était inaccessible, le prépuce. Les mèdecins auxquels elle a demandé conseil ont diagnostiqué un « phimosis » et lui ont recommandé l’opération chirurgicale à titre préventif (afin de m’éviter des problèmes d’hygiène plus tard !).
Sans que le mot circoncision ne soit jamais prononcé, ma mère ignorante de ces questions a suivi les recommandations du corps médical et l’opération a été réalisée.
Le temps a passé, mais mon enfance, mon adolescence et ma vie de jeune adulte ont été marquées par une souffrance psychique sourde, un manque d’estime de soi, des tendances régressives, la solitude, le sentiment d’avoir été mutilé sans pouvoir mettre de mots sur cette souffrance. La sensation physique, émanant de la pointe de mon pénis sans protection, qui ne se laissait jamais véritablement oublier, a sans aucun doute participé à ce mal être animique général. Sans compter les douleurs ressenties au cours des érections trops serrées à cause du manque de peau disponible.
Après 30 années, le silence s’est enfin brisé. J’ai pu mettre des mots sur l’abus que j’avais subi et j’ai découvert qu’il était possible de restaurer une partie de ce qui m’avait été pris. En me documentant, j’ai appris qu’à la naissance, le prépuce est normalement soudé au gland et que sa retractabilité derrière le gland intervient naturellement au cours de la croissance, de façon statistiquement très dispersée selon les individus, mais qu’à l’âge adulte, 99 % des hommes ont un prépuce retractable. La non rétractabilité du prépuce d’un enfant est donc une condition physiologique (et non pathologique) qui ne saurait justifier un traitement invasif comme l’ablation du prépuce.
J’ai entrepris la restauration, non chirurgicale, de mon prépuce, avec un premier bénéfice évident : mon gland recouvert et la portion de face interne épargnée par la mutilation de mon prépuce ont cessé d’être constamment stimulés et se laissent enfin oublier dans la vie quotidienne. Après quelques mois, les érections trop serrées n’étaient également plus qu’un souvenir. Après deux ans de psychothérapie, je suis parvenu à dissiper le ressentiment contre mes parents, mais je suis, plus que jamais, déterminé à lever le voile sur une pratique inacceptable et à dénoncer une violation des Droits de l’Homme perpétrées chaque année sur des milliers d’enfants dans notre pays, la France.
Pour comprendre comment la circoncision, tout comme l’excision, peut avoir des conséquences physiques et psychologiques graves sur les individus, intéressons-nous d’abord aux propriétés et fonctions de l’organe mutilé :
[modifier] Fonctions du prépuce
Lorsque le pénis intact est à l’état de flaccidité, ses principales zones érogènes que constituent le gland et la face interne du prépuce sont protégées des frottements externes et du dessèchement, ce qui évite leur stimulation en dehors des activités sexuelles, préserve leur sensibilité et les maintient dans leur état naturel de muqueuses. La circoncision, en transformant un organe essentiellement interne en un organe en permanence externe, provoque une kératinisation de l’épithélium du gland et une diminution de sa sensibilité.
Lorsque se produit une érection du pénis intact, le prépuce déplié fournit la réserve de peau qui compense l’allongement du sexe masculin tout en lui permettant de conserver un manchon mobile qui facilite les mouvements de va-et-vient liés à l’activité sexuelle : en transformant les mouvements relatifs de translations entre le pénis et le corps qui l'entoure en enroulement-déroulement de muqueuses sur la tête du pénis, ce manchon mobile evite les frottements et l’abrasion. La circoncision supprime plus ou moins cette réserve suivant la quantité de peau excisée, ce qui peut conduire, dans les cas extrêmes, à une tension excessive de la peau et à des douleurs lors des érections.
Le prépuce possède enfin un important réseau de terminaisons nerveuses spécialisées dans la sensation du toucher : bande striée de l'anneau préputial, muqueuse interne du prépuce, qui interviennent probablement en tant que protagonistes dans les sensations de plaisir liées aux activités sexuelles. Certains hommes se font d'ailleurs circoncire afin de réduire la sensibilité de leur pénis, pour “tenir” plus longtemps lors des rapports sexuels. Il faut à ce propos signaler que cet effet apparemment bénéfique de la circoncision sur l'éjaculation précoce ne permet pas de réduire statistiquement l'existence de ce trouble chez les circoncis car la perte de sensibilité induirait aussi une perte d'information quant à l'imminence de l'éjaculation, ce qui globalement nuirait au contrôle cérébral sur le rapport.
Le prépuce assure donc dans l’anatomie de l’appareil reproducteur de l’homme diverses fonctions, protectrice, mécanique et sensorielle qui sont altérées voire anéanties suivant le degré de sévérité de la circoncision.
[modifier] Conséquences psychologiques
Chaque être humain est unique et chaque circoncision est unique, ce qui explique que l'impact psychologique peut être très différent selon les individus. A en juger par le silence général autour de cette question, il semble que la majorité des garçons qui ont eu a subir une circoncision n’ont pas révélé de séquelles particulières. Mais nous sommes de plus en plus nombreux à sortir du silence et il n’est plus possible d’ignorer que cette pratique peut avoir des répercutions négatives : sentiment d’avoir été mutilé, complexes de castration, difficultés pour atteindre la satisfaction sexuelle, ressentiment contre les parents, dépression…
[modifier] Pourquoi les mutilations génitales existent-elles ?
Les mécanismes psychiques de défense, tel le refoulement - qui éloigne les représentations trop douloureuses pour le Moi, du champ de la conscience et les enfouit dans l’inconscient - inciteraient les personnes mutilées sexuellement à justifier ces pratiques et à les reproduire sur les générations suivantes (ou, par leur silence, à consentir à cette réédition) au lieu de les remettre en question. Ceci afin de ne pas avoir à accepter la réalité de la perte que constitue la mutilation, la réalité de cet abus qu’elles ont elles-mêmes subi de la main des adultes, alors qu’elles étaient jeunes et vulnérables. Les conséquences psychiques des mutilations génitales sont donc aussi l’une des causes de leur répétition sur les générations suivantes. C'es dans ce cercle vicieux que les mutilations sexuelles se perpétuent et ceci explique pourquoi il est si difficile de mettre un terme à ces pratiques. Les victimes d’hier sont souvent les boureaux de demain.
La compréhension de ce mécanisme de répétition d’un abus infligé par les adultes sur les enfants, de génération en génération, doit nous inciter, pour des raisons éthiques évidentes, à prendre des mesures politiques et législatives fortes, afin de garantir aux enfants un droit fondamental : celui de grandir et de vivre avec un corps et des organes génitaux intacts.
[modifier] La médecine et la circoncision
On l’aura compris, le prépuce assure diverses fonctions sexuelles qui contribuent au bien être, à la qualité de vie et à la santé des hommes. Le prépuce ne peut en aucun cas être considéré comme un bout de peau superflu dans l’anatomie masculine. La loi permet les atteintes exceptionnelles à l’intégrité du corps humain, sur indication thérapeutique. Le caractère exceptionnel de cette autorisation implique que l’amputation d’une partie du corps humain ne doit être justifiée que par un motif sérieux et effectif comme le soulagement d’une souffrance, ou le risque de mort du patient. Or, de nos jours encore, la médecine se permet de supprimer le prépuce des enfants soit à titre préventif, soit comme moyen curatif, alors qu’il existe pratiquement toujours des méthodes de traitement alternatif infiniment moins invasives et infiniment plus respectueuses de l’intégrité du corps humain.
Ce faisant, j’estime que la médecine se rend coupable de complicité dans la perpétuation du crime que constituent les mutilations sexuelles. Elle viole les règles d’éthique les plus élémentaires. Les médecins qui conseillent la circoncision et les chirurgiens qui la pratiquent, sans motif sérieux et effectif dans l’immense majorité des cas et au mépris de l’intérêt des patients, commettent une violation du serment d’Hippocrate.
Même si cela implique de bousculer des coutumes ancestrales et des pratiques médicales établies, si nos valeurs sont celles des Droits de l’Homme, nous avons tous le devoir moral de faire évoluer la société afin qu’elle respecte et protège les enfants.
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